31/05/2012
L’avenir du Front de Gauche
Pour ne pas avoir à prendre le risque de laisser entrer par la fenêtre celles et ceux à qui nous avons clairement indiqué le chemin de la sortie, il nous faut aujourd’hui, à l’occasion des élections législatives, et, rien n’étant jamais acquis, « finir le job » sans faire preuve de crédulité. Les premières mesures hollandaises n’étant que de fragiles symboles, elles ne crédibilisent en rien la nouvelle équipe sociale-démocrate qui se veut apaisante. Le gouvernement français boycottera l'Euro 2012 de football en Ukraine ? La belle jambe !
La brume ayant souvent les mêmes effets que l’enfumage, nous préférons reprendre à notre compte les grandes lignes d’une note paruesous la signature de Janette Habel, Pierre Khalfa et Evelyne Sire-Marin, membres du Conseil national de campagne du Front de gauche et pour la dernière nommée, vice-présidente au BN de la Ligue des Droits de l’Homme, une note qui entame une réflexion sur l'avenir du Front de Gauche :
« Nous avons participé avec enthousiasme à la campagne du Front de gauche, sans être militants d'aucun des partis qui le composent et nous voulons prolonger ce combat, alors que la défaite de Nicolas Sarkozy ouvre une nouvelle période politique. Par son mode bonapartiste de gouvernement, sa course effrénée derrière le Front national, sa volonté de remettre en cause les fondements même des compromis sociaux issus de la seconde guerre mondiale, le Président sortant représentait un danger pour la démocratie. Mais la victoire de François Hollande, si elle ouvre bien des perspectives nouvelles, est loin de permettre de résoudre les problèmes que cette élection a mis en évidence, alors que le fort pourcentage de Marine Le Pen montre qu’une partie de l'électorat populaire croit trouver dans la xénophobie du Front national une solution à ses problèmes sociaux et à ses angoisses.
« L’austérité peut ne plus être une fatalité », a dit François Hollande le soir de son élection. Si l'on doit lui donner acte de cette affirmation, il faut cependant se rappeler que le programme du nouveau Président reste entaché par les dogmes du néolibéralisme qui ont partout mené à la catastrophe. Ainsi en est-il de sa volonté d’arriver à un équilibre budgétaire en 2017, qui l'obligera à couper massivement dans les dépenses publiques si la réforme de la fiscalité se révèle être a minima. (…)
Le programme défendu par le Front de gauche avait l’ambition de répondre à un enjeu majeur, celui de sortir la France de l’emprise des marchés financiers pour amorcer un nouveau mode de développement fondé sur la satisfaction des besoins sociaux, la réduction des inégalités et le respect des impératifs écologiques. La dynamique populaire qui s’est manifestée durant sa campagne a été le signe que ce programme de lutte contre les politiques néolibérales entrait en résonance avec des préoccupations profondes de nos concitoyens. Donné à moins de 5 % au début de la campagne électorale, Jean-Luc Mélenchon termine à plus de 11 % des suffrages malgré l'intense pression du vote utile. Pour celles et ceux qui veulent, à gauche, transformer la société, une nouvelle force politique a émergé qui peut avoir comme ambition de devenir majoritaire à gauche dans l’avenir. Il importe que les élections législatives à venir confirment et amplifient ce mouvement. (…)
Le budget 2013 sera décisif pour en juger. Mais la réponse dépendra aussi de notre propre capacité à faire prévaloir les solutions dont nous sommes porteurs. Le Front de gauche devra peser sur les orientations du gouvernement en s'appuyant sur les mobilisations sociales. Mais en tout état de cause il devra refuser un budget d’austérité. En revanche il devra soutenir toute mesure permettant de libérer le pays de l’emprise des marchés financiers, de contribuer à la transition écologique, de promouvoir les droits, l’égalité entre les hommes et les femmes, de renforcer les services publics et d’améliorer les rapports de forces des salariés vis-à-vis du patronat. (…)
Au-delà, dès cet été, il faut organiser une initiative politique commune à toutes les composantes du Front de gauche pour tirer les leçons de son expérience unitaire et pour penser son avenir.
21/05/2012
Eclipse momentanée
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15/05/2012
64 ème Nakba
Un accord a été signé ce lundi 14 mai 2012 pour mettre un terme à la grève de la faim dans les prisons israéliennes. Selon le document, les conditions de détention et le droit de visite sont améliorés, et Israël ne reconduira pas la période de détention administrative des quelque 300 prisonniers qui sont aujourd’hui derrière les barreaux sans inculpation, ni condamnation.
Cet accord a été conclu alors que les Palestiniens célèbrent aujourd’hui la « Nakba », la « catastrophe » que représente pour eux la création de l'Etat d'Israël en 1948.
La sirène hurle dans le centre de Ramallah en souvenir de la« Nakba », le début de l’exil pour les réfugiés palestiniens qui ont perdu leurs maisons et leurs terres pendant le conflit israélo-arabe de 1948.
Comme chaque année, les slogans affirment le droit au retour des réfugiés. Mais cette année, chacun pense aux quelque 1 600 grévistes de la faim dans les prisons israéliennes.
Pour certains, l’accord conclu ce lundi est une victoire. D’autres sont beaucoup plus sceptiques, comme Farideh, dont le fils prisonnier a cessé de s’alimenter il y a près d’un mois : « Maintenant, je ne sais rien ! Je n’ai pas vu mon fils et ses amis ! Jeudi, je vais le voir pour savoir ce qu’il va dire ».
Farideh et d’autres proches de prisonniers passent leurs journées sous les tentes qui ont fleuri dans les centres-villes de toutes les localités palestiniennes. Ici, chacun soutient le mouvement, même si les détenus mettent leur vie en péril. « Notre fils fait comme ça. Il ne mange pas et ne boit pas. Si notre fils ne fait pas comme ça, notre fils reste en prison ! », précise Farideh.
Comme chaque année, la célébration de la « Nakba» donne lieu à des affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens. Ce mardi, c’est à la prison israélienne d’Ofer, en Cisjordanie, que les militants palestiniens se sont donné rendez-vous.
Nicolas Falez, RFI , Jérusalem
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12/05/2012
Greve de la faim pour la dignité
"Imaginons un instant deux mille prisonniers politiques en Chine engagés dans une grève de la faim depuis plusieurs semaines ; ou bien deux mille autres, mobilisés dans un mouvement similaire en Russie. Il y a peu de doute que les télévisions et les radios, si promptes à se mobiliser sur les atteintes aux droits humains dans de lointains pays, ouvriraient leurs bulletins d’information sur cette nouvelle, s’indigneraient de cette violation des droits élémentaires, appelleraient nos autorités à réagir et même à intervenir, à imposer des sanctions à Pékin ou à Moscou.
Il y a bien deux mille prisonniers politiques qui font la grève de la faim, mais en Palestine. Et l’information ne semble pas intéresser grand-monde. Mais nous le savons depuis longtemps, les Palestiniens, les Arabes, les musulmans ne sont pas vraiment des êtres humains comme les autres.
Revenons d’abord sur les faits, rapportés par le correspondant du Monde (« Le mouvement de grève de la faim des prisonniers palestiniens en Israël s’étendrait à 2 000 détenus », Lemonde.fr, 6 mai) :
« Israël éprouve des difficultés croissantes à contrôler le mouvement de grève de la faim des prisonniers palestiniens, qui ne cesse de s’étendre. Commencée le 17 avril pour protester contre la pratique de la détention administrative (qui permet de maintenir un suspect en prison sans jugement, pendant une période de six mois renouvelable), cette action regrouperait aujourd’hui quelque 2 000 détenus, selon Addameer, l’association palestinienne de défense des droits des prisonniers. » (...)
« Deux prisonniers au moins sont dans un état critique : Bilal Diab, âgé de 27 ans, est originaire de Jénine, et Thaer Halahla, âgé de 33 ans, originaire de Hébron (tous deux membres du Djihad islamique), ont commencé leur grève de la faim le 29 février. Après soixante-six jours sans alimentation, ils sont entrés dans ce que les médecins appellent “une phase aléatoire de survie”. Les deux hommes ont comparu, jeudi 3 mai, sur une chaise roulante, devant le Cour suprême d’Israël, mais celle-ci a renvoyé sa décision sur une éventuelle remise en liberté à une date ultérieure. »
« Au moins six autres prisonniers sont dans un état de santé jugé alarmant. Ce mouvement de grève s’est étendu aux principaux centres de détention en Israël, et plusieurs chefs de file de la résistance palestinienne, comme Ahmad Saadat, chef du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), l’ont rejoint. Alors que les manifestations de solidarité se multiplient dans plusieurs villes palestiniennes, le gouvernement du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, hésite sur la conduite à adopter. »
Cette grève pose d’abord la question des détentions administratives (c’est-à-dire sans preuve et sans jugement), une pratique héritée de l’époque du mandat britannique, quand Londres luttait (1944-1948) contre le « terrorisme sioniste ». Comme je le rappelle dans De quoi la Palestine est-elle le nom ?, ces lois d’exception avaient été dénoncées par nombre de juristes, dont le docteur Moshe Dunkelblum, qui devait siéger plus tard à la Cour suprême d’Israël. Le 7 février 1946, il déclarait : « Ces ordonnances constituent une menace constante contre les citoyens. Nous, juristes, voyons en elles une violation flagrante des principes fondamentaux de la légalité, de la justice, de la discipline. Elles légalisent le plus parfait arbitraire des autorités militaires et administratives. (…) Elles dépouillent les citoyens de leurs droits et confèrent aux autorités des pouvoirs illimités. » Mais, une fois arrivés au pouvoir, les sionistes oublièrent ces critiques et retournèrent ces lois contre les Arabes.
La Cour suprême d’Israël, que certains présentent comme le garant de la démocratie dans ce pays, a rejeté l’appel de deux prisonniers administratifs en grève de la faim depuis deux mois (« Court rejects petition by Palestinian hunger strikers against detention », Haaretz, 8 mai 2012). En toute hypocrisie, elle a noté que cette pratique de la détention administrative était « une aberration dans le domaine juridique » et devait donc être utilisée « aussi peu que possible », mais les prisonniers qui avaient fait appel étaient déboutés. Il fut un temps où Israël autorisait officiellement des « pressions physiques modérées » contre les détenus palestiniens : un peu de torture, pas trop... Une décision que cette Cour suprême « humaniste » a soutenue jusqu’en 1999 (on était, à l’époque, en pleines « négociations de paix » entre Israël et l’OLP !).
La grève des prisonniers palestiniens a été relayée par les déclarations de Richard Falk, le rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, qui s’est déclaré « écœuré par les violations continues des droits de l’homme dans les prisons israéliennes. Depuis 1967, 750 000 Palestiniens, dont 23 000 femmes et 25 000 enfants, ont été en détention dans les prisons israéliennes, soit près de 20% du total de la population palestinienne des territoires occupés », a-t-il rappelé (cité dans Armin Arefi, « Israël : la dernière arme des prisonniers palestiniens », AFPS).
Conclusions : silence radio dans la plupart des médias ; aucune pression sur le gouvernement israélien ; aucune indignation morale de tous ces grands intellectuels... La terre continue de tourner et certains s’étonnent que les discours européens sur la démocratie et les droits humains suscitent surtout des ricanements dans le monde arabe.
"
"Palestine, ces prisonniers ignorés en grève de la faim"
Mardi 8 mai 2012, par Alain Gresh
10/05/2012
Pour des législatives utiles
A l’initiative de l’Association-France-Palestine-Solidarité des Alpes de Haute Provence, la LDH 04 prend toute sa place dans la préparation des prochaines élections législatives.
D’une façon générale, il s’agit de donner un sens au changement qui vient de nous être promis, de faire en sorte que l’Assemblée Nationale ne soit pas une simple chambre d’enregistrement et que la séparation des pouvoirs y soit effective notamment aux travers des questions relatives aux Droits civiques, économiques, culturels et sociaux.
Avant même que le siège parisien de notre association ne fasse parvenir le communiqué qui suit, notre participation à cette manifestation citoyenne allait donc de soi.
Cette rencontre aura lieu le 16 mai à 18h, salle de cinéma des Mées (04).
Les candidats y sont invités à exposer, s'ils étaient élus, ce que sera leur engagement. En présence de la presse locale, ils pourront notamment éclairer l’ensemble des électeurs sur les thèmes suivants :
- La Paix au Proche-Orient
- La culture de paix et le désarmement
- La Terre Solidaire
- Le respect des Droits Humains
Le résultat de l’élection présidentielle ouvre une phase politique nouvelle dont les législatives vont être un moment clé. Ce sont les députés élus qui détermineront dans une large mesure le profil du gouvernement à venir, sa capacité à traduire dans la loi ses orientations.
La Ligue des droits de l’Homme invite donc les citoyennes et les citoyens à s’inscrire dans les débats qui vont accompagner cette suite électorale, avec leurs préoccupations démocratiques, leur volonté de voir rendre effective l’égalité des droits.
La question de l’égalité a été au cœur de la présidentielle ; c’est sur ce choix de société que se sont prononcés électrices et électeurs. Il s’inscrit dans un besoin fort de voir engagé un travail de réhabilitation de la démocratie, au plein sens du terme : démocratie de représentation, démocratie dans les prises de décision, démocratie sociale et justice fiscale… Les attentes sont à la hauteur des défis : immenses.
Les relever implique que se développent les confrontations, le débat d’idées, les initiatives et que des décisions soient prises ; bref, une démocratie vivante. Pour y contribuer, la Ligue des droits de l’Homme soutient une série de propositions immédiates, inscrites dans le cadre du Pacte pour les droits et la citoyenneté, signé par plus de cinquante associations et organisations syndicales.
Elle en débattra avec les représentants des partis qui inscrivent leur candidature dans le cadre de la dynamique électorale qui a contribué à l’élection du nouveau Président, le 22 mai, à Paris, dans les locaux de l’Ageca (177, rue de Charonne, 75011 Paris).
Paris, le 9 mai 2012.
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06/05/2012
Sur tous les tons.
A méditer cette réflexion d'Alexis CORBIERE trouvée sur son blog :
"Pour conclure momentanément (...), si l’on considère qu’une course de vitesse est engagée avec l’extrême droite, il est indiscutable qu’elle a encore une longueur d’avance sur nous, mais nous courrons plus vite qu’elle."
Le combat de demain devra en effet être concentré sur ce et ceux qui fait et font le lit de l'extrême droite, sur ses racines et pas seulement sur sa réprésentation.
Autrement dit :
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