Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/08/2009

Universités d'été

Note mise en ligne le 24 août, mise à jour le 28
« Tout le monde a pu faire cette expérience : quand on traverse une crise de doute dans la vie, quand tout nous dégoûte, le déjeuner devient une fête. Les aliments remplacent les idées (…). Du paysan le plus rude à l'intellectuel le plus raffiné, l'heure du repas est la liturgie quotidienne du vide spirituel ». Cioran, L'Herne.

Il était donc temps que la TVA des restaurateurs soit enfin appliquée - dans la mesure de l’acceptable - et qu’après s’être entredéchiré, les universités d’été soient l’occasion de se jurer fidélité, d’entrevoir des alliances extraconjugales attisées par l’interdit et l’imminence de prochaines élections.

Festivités à tous les étages. Du NPA à l’UMP en passant par toutes les couleurs de l’arc en ciel du monde associatif et de notre démocratie représentative, avant la rentrée et les grandes manœuvres régionales puis présidentielles, vidons nos greniers, nos querelles, banquetons à la barbe et au nez des prophéties sombres, chantons ensemble l’hymne à la joie et revigorons un enthousiasme civique en berne.

Car la pratique du banquet restant confusément laïque, on lui préfère aujourd’hui celle des fêtes saucissonantes et républicaines, voire celle des universités studieuses. Il se dit qu’on y apprend à réfléchir, à évaluer l’intérêt et la stratégie du parti tout autant que l’avenir de célébrités plus ou moins locales, bénévoles et passionnées par la chose publique.
Pour ce qui est des programmes, c’est du précuit sur-mesure et depuis longtemps imprimé sur set de table, comme les buffets commandés chez Hédiard ou Leclerc qui n'en perdent pas une miette. Ces grands raouts n’ont peut-être jamais été aussi nombreux et leurs participants aussi hilares et détendus. Certains ont déjà eu lieu, d’autres suivront. Ne vous marchez donc pas sur les tongs et si vous êtes invités, ne refusez surtout pas, on risquerait de vous y traîner de force, « au pied de biche ».

Mise à jour du 28 août 2009

Toute ironie mise à part, confusément ou pas, à travers tous ces rendez-vous et celui de La Rochelle en particulier, un besoin très réel apparaît :
Sortir de la nasse dans laquelle les gesticulations du pouvoir et les turpitudes de l’ultralibéralisme nous ont simultanément plongés.

Accroché au postulat selon lequel l’intérêt général détermine la possibilité pour chacun de vivre en harmonie avec soi-même, et non de survivre envers et contre tous en préservant ses petits intérêts, je ne suis évidemment pas le seul à souhaiter :

  • Qu’une alternative, qu'une alternance puisse, au moins, être ébauchée.
  • Que cette alternative ne soit pas rendue impossible par une guerre des ego, individuels ou partisans, insurmontable et déplacée.
  • Que bon nombre d’anciens militants, aujourd’hui sans parti, puissent faire abstraction d’une inhibition qui les désespère : ne plus oser croire par peur du ridicule.

Commentaires

"Que bon nombre d’anciens militants, aujourd’hui sans parti, puissent faire abstraction d’une inhibition qui les désespère : ne plus oser croire par peur du ridicule"

Pour moi, je dirais aussi: ....qui les désespère: et recommencer à croire encore un peu en la politique.
Et en cela, l'initiative de Vincent Peillon à Marseille en montrant qu'une alliance entre PC, verts, PS et modem est possible me redonne un peu d'espoir.
Amicalement

Écrit par : john must | 03/09/2009

" Toute alternative, toute tentative pour jeter les bases d'un "nouvel imaginaire" est un travail de longue haleine, qui nécessite un commencement. Et ce qui commence est toujours déviant, toujours marginal. [...] Il s'agit aujourd'hui de prendre conscience du fait que ce qui se joue est sans précédent dans l'histoire de l'humanité, le destin de l'humanité dans son ensemble (guerre de religions, armes de destruction massive, atteintes contre la biosphère). Voilà qui contraste avec le discours, trop souvent entendu, qui consiste à dire : "Il n'y a plus de cause." Jamais une cause n'a été aussi essentielle, aussi vitale, aussi pure et aussi belle ! Si l'on est convaincu de cela, de cette urgence comme de cette évidence, alors, et alors seulement, se dessinera une voie. Et une espérance. Alors seulement, on recherchera les moyens d'y parvenir. On ne peut rien faire sans
espoir, en se cantonnant dans la mélancolie, le dépit ou la résignation. Il faut de l'espérance pour affronter les formidables défis de l'ère planétaire. Mais la grandeur de la cause doit nous donner le courage, la volonté, et cette espérance. " Edgar Morin
In Pour un Nouvel Imaginaire

Écrit par : adam | 06/09/2009

Si l’Humanité a un destin, l’actuelle civilisation touche peut-être à sa fin. La question pourrait alors être la suivante : que restera-t-il à transmettre à l'Humanité de notre civilisation lorsqu’elle aura historiquement disparu ? Quant aux partis politiques, méritent-ils d’avoir un destin alors qu’ils n’ont réussi jusqu’ici, qu’à rendre finalement évidente une incapacité chronique à entretenir l’espérance imaginaire d’E. Morin. Il faut sans doute beaucoup d’abnégation, d’espoir ou de naïveté revendiquée, assumée, pour maintenir en vie les partis politiques. La question mérite d’être posée.

Écrit par : Osiris | 06/09/2009

Les commentaires sont fermés.