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11/09/2009

Bretons, alsaciens, auvergnats... même combat

Encore un leurre dont tout le monde parle :

Samedi 5 septembre, à l'Université d'été de l'UMP, un jeune Maghrébin prénommé Amin se fait prendre en photo avec le ministre de l'Intérieur, ex-ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale. Une militante UMP précise, sans doute pour rassurer le ministre : « lui, il mange du cochon et il boit de la bière.» Monsieur Hortefeux répond : « Il ne correspond pas du tout au prototype »... et ajoute tranquillement : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes ».

Il faut sans doute être assez malintentionné pour souligner que le sieur Hortefeux a été, de 1992 à 2004, élu au conseil régional d'Auvergne, et entre 1998 et 2004, président de la commission des finances et rapporteur du budget du même conseil régional d'Auvergne. En effet, ....

« selon le cabinet de Brice Hortefeux, ces propos ne visaient que... les Auvergnats. Il est vrai qu'en janvier dernier, lorsque le même ministre avait fait remarquer aux journalistes qu'il n'était « pas évident » que Fadela Amara soit sa « compatriote », il avait déjà soutenu qu'il ne parlait que de leurs attaches auvergnates. Le préfet Girod de Langlade, sanctionné il y a quelques jours à la demande de monsieur Hortefeux pour avoir trouvé qu'à Roissy on ne voyait que des Noirs, aurait dû prétendre qu'il ne visait que des Bretons ou des Alsaciens... (...) La LDH s'inquiète des conséquences de ce triste dérapage pour les victimes présentes et à venir du racisme... anti-auvergnat.

D'après un communiqué de la LDH.

Commentaires

On peut voir ci-dessous les différentes versions de Hortefeux ainsi que la totalité du dialogue et c'est sans équivoque.

Si on reprend le verbatim, difficile de croire qu’il parle des clichés ou des Auvergnats...

- Jean-François Copé (s'adressant à Amine): N'oubliez jamais un truc: il est Auvergnat, il est Auvergnat. C'est un drame, c'est un drame.
- Brice Hortefeux: ... enfin bon, je vais faire une exception.
- Amine: (indistinct) ... je me mets entre les deux...
- Jean-François Copé: Oui, parce que moi il n'y a aucun problème. Moi je suis très facile
- Les militants: Amine, Amine, bravo
- Une voix d'homme: Ah ça, c'est l'intégration, c'est l'intégration
- Une voix de femme: Amine, franchement
- Une voix d'homme: il est beaucoup plus grand que nous en plus, lui il parle arabe
- Jean-François Copé: Ne vous laissez pas impressionner, c'est des socialistes infiltrés
- Une voix de femme: il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière
- Amine: Bah oui
- Brice Hortefeux: il ne correspond pas du tout au prototype alors. C'est pas du tout ça.
(Rires de l'assemblée)
- Une participante: C'est notre petit Arabe.
- Brice Hortefeux: Il en faut toujours un. Quand il y a en a un, ça va. C'est quand il y a en a beaucoup qu'il y a des problèmes
- Brice Hortefeux: Allez bon courage, hein
- Amine: Merci

Sur le fond, ce qui me choque, ce n'est pas tant les propos qui peuvent être tenus dans un certain contexte, mais le fait que ce ministre ainsi que nombre des membres de ce gouvernement mentent effrontément. Le mensonge est à la base de cette équipe, de cette présidence, de cette idéologie. Comment leur faire confiance, les croire? tous leurs discours ne sont que com et manipulation de masse. Plus c'est gros, plus ça passe et malheureusement, ça marche.

LES DIFFERENTES VERSIONS DE HORTEFEUX !

Les propos de Brice Hortefeux devant des jeunes UMP, à Seignosse, le week-end dernier ne cessent d’être décortiqués. Les explications se suivent mais ne se ressemblent pas, preuve d'un malaise profond de la part du Ministre de l'Intérieur qui livre des versions différentes et plus alambiquées les unes que les autres.

1- Il ne parle pas des Arabes mais des clichés

Dans un communiqué de presse envoyé jeudi aux médias, le ministère de l'Intérieur «dénonce une vaine et ridicule tentative de polémique». Il donne une autre interprétation de la phrase prononcée par Brice Hortefeux («quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes»), qui ferait en réalité «référence aux très nombreux clichés qu'il venait de prendre avec la délégation auvergnate». Le ministère précise que «pas un seul mot de Brice Hortefeux ne fait référence à une origine ethnique supposée d'un jeune militant».

2- Il ne parle ni des Arabes, ni des clichés mais des Auvergnats

Un peu plus tard, sur RTL, Brice Hortefeux livre une nouvelle version des faits. «Il y a dans ma bouche aucune référence à une origine ethnique, maghrébine ou arabe», précise-t-il. «Dans une Université d'été, on prend énormément de photos, et je me dirigeais vers la sortie, lorsqu'après avoir pris beaucoup de photos, notamment avec la délégation auvergnate, un jeune m'arrête et me demande une photo. Quelqu'un dans le public fait des commentaires disant que l'Auvergne était très pressante puisque je venais de prendre des photos avec la délégation». Selon lui, les propos incriminés concerneraient donc «les Auvergnats».

3- En fait, il parlait à une autre personne, hors champ

Contacté par France Info, le jeune militant Amine, bien briefé visiblement, puisque le service de presse de Brice Hortefeux donne son numéro de téléphone à qui le veut, explique que la phrase est sortie de son contexte : « il ne s'adressait pas du tout à moi, mais à une autre personne et sur un autre sujet».

4 - Ah ben si, c’était bien sur les photos

Mais sur RTL, il déclare que la phrase faisait référence aux photos que le ministre venait de prendre. «Cette phrase («quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes»), elle était par rapport au nombre de photos et de clichés pris dans la journée».

5- En fait, c’est pas la même conversation

Pour le jeune militant Amine, présent sur la vidéo, «c'est deux discussions parallèles et on essaie d'en faire un même sujet». Dans côté une militante UMP parle des origines arabes du jeune homme, de l’autre Brice Hortefeux parle avec Jean-François Copé. «Une dame rigolait avec une amie à moi et a dit "il mange du cochon et il boit de la bière" - et ça ne me dérange pas du tout - . La discussion entre moi et les ministres n'a jamais tourné autour de mes origines, cette dame parlait derrière, ce qui a créé la confusion».

6 - Si on reprend le verbatim, difficile de croire qu’il parle des clichés ou des Auvergnats...

- Jean-François Copé (s'adressant à Amine): N'oubliez jamais un truc: il est Auvergnat, il est Auvergnat. C'est un drame, c'est un drame.
- Brice Hortefeux: ... enfin bon, je vais faire une exception.
- Amine: (indistinct) ... je me mets entre les deux...
- Jean-François Copé: Oui, parce que moi il n'y a aucun problème. Moi je suis très facile
- Les militants: Amine, Amine, bravo
- Une voix d'homme: Ah ça, c'est l'intégration, c'est l'intégration
- Une voix de femme: Amine, franchement
- Une voix d'homme: il est beaucoup plus grand que nous en plus, lui il parle arabe
- Jean-François Copé: Ne vous laissez pas impressionner, c'est des socialistes infiltrés
- Une voix de femme: il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière
- Amine: Bah oui
- Brice Hortefeux: il ne correspond pas du tout au prototype alors. C'est pas du tout ça.
(Rires de l'assemblée)
- Une participante: C'est notre petit Arabe.
- Brice Hortefeux: Il en faut toujours un. Quand il y a en a un, ça va. C'est quand il y a en a beaucoup qu'il y a des problèmes
- Brice Hortefeux: Allez bon courage, hein
- Amine: Merci

Sautant sur l'occasion, le Préfet Girot de Langlade, mis à la retraite d'office mercredi pour des propos présumés racistes, propose sur lepoint.fr de mettre également Brice Hortefeux à la retraite anticipée. Un avis que partage Ségolène Royal. "Il y a une jurisprudence Girot de Langlade, qui avait dit parce qu'il y avait une certaine pagaille dans un aéroport : On se croirait dans un aéroport africain. (...) Il a quand même été suspendu et mis à la retraite d'office", a relevé sur France Inter la présidente de la région Poitou-Charentes.
Le 15 janvier, M. Hortefeux avait déjà suscité une polémique. Lors de la passation de pouvoir avec Xavier Bertrand au ministère du travail, il avait dit, à propos de sa collègue de gouvernement Fadéla Amara, qu'elle était "une compatriote", avant d'ajouter, "comme ce n'est pas forcément évident." Il avait ensuite expliqué qu'il voulait rappeler que la secrétaire d'Etat à la ville était comme lui d'origine auvergnate.

Écrit par : john must | 12/09/2009

Je précise que le dialogue intégral diffusé dans mon commentaire précédent a pour origine Public Sénat qui a diffusé la scène intégrale vendredi soir

Écrit par : john must | 12/09/2009

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