14/10/2009
Défense du Théâtre Toursky
Richard Martin et l'ensemble de la délégation partie de Marseille pour soutenir l'existence du Théâtre Toursky se présenteront à 14h30 au Ministère de la Culture et de la Communication, rue de Valois, afin d'y rencontrer Frédéric Mitterrand ou l'un de ses représentants habilité à traiter du dossier de ce théâtre qui existe
Le 15 octobre sera le 12e jour de la grève de la faim de Richard Martin et Jean Poncet. Tergiversations et faux-fuyants ne pourront plus être de mise. La crédibilité des propos récurrents du Ministre quant à son souci de "défendre et promouvoir les artistes, porter le multiculturalisme et s'investir dans la culture populaire", est à ce prix. Le fonctionnement du théâtre Toursky aussi, qui n'a d'autre raison d'être que de conjuguer culture, mixité sociale et internationalisme.
MICHEL BOUQUET, comédien :
« Avec ce théâtre, je défends avant tout le respect du public. J'y ai joué plusieurs fois des pièces très importantes comme Le roi se meurt de Ionesco, comme des Molière et chaque fois, sur les trois ou quatre représentations que nous donnions, j'ai trouvé d'abord une salle absolument comble et un public tout à fait magnifique. Et je me suis dis que ce public trouvait une complète satisfaction dans les spectacles qui lui étaient présentés, puisqu'il s'abonnait et restait fidèle. C'est une chose très rare et très importante de pouvoir rassembler autant de monde sur une pièce comme celle de Ionesco.
J'ai joué dans différents endroits à Marseille, mais j'ai rarement trouvé une chaleur aussi forte que chez Richard Martin. J'en ai déduit que non seulement le théâtre Toursky était nécessaire, mais qu'en plus il avait totalement fait ses preuves.
A mon âge, je sais quelle est la difficulté de construire un vrai public. Un public prêt à entendre les textes les plus difficiles et à voir les spectacles les plus importants. Pas forcément distrayants comme on l'entend dans certains cas, mais complètement distrayants sur le plan de l'esprit et du cœur. Un public qui se réunit en très grand nombre pour se frotter aux plus grands auteurs du siècle passé ou des auteurs contemporains.
Je suis très heureux de saluer en Richard Martin quelqu'un que je respecte infiniment. Sa personnalité est très importante, au même titre que les grands hommes de théâtre qui, entre les deux guerres, ont construit avec le Cartel des publics magnifiques. Que ce soit Dullin, Jouvet, Baty, Pitoeff... Richard est à mon avis de cette race-là. J'ai trouvé en Richard un défenseur de cette forme d'esprit, de cette forme de théâtre qui s'apparente au Cartel (*).
Je ne comprendrais donc pas qu'on puisse priver cet homme de son outil de travail et ce nombre de spectateurs de ce lieu de rencontres et d'évolution intellectuelle. » La Marseillaise du 9/10/09.
(*) Michel Bouquet veut parler du « Cartel des quatre » (Dullin, Jouvet, Baty, Pitoeff), association d'entraide créée en 1927, basée sur l'estime professionnelle, le respect réciproque et dans le but de donner une visibilité au théâtre d'avant-garde.
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