28/08/2010
Santé mentale : la politique de l’enfermement sans contrôle
«Il faudrait penser une définition extensive, entre guillemets, de l’honneur et de l’indignité nationale des élites» (certaines ne se font pas prier pour occuper les plus hautes marches du podium de la honte). «Et je ne parle pas seulement des élites politiques mais aussi des élites économiques, culturelles, artistiques qui se contentent de cet écart grandissant, scandaleux, abominable» (entre eux-mêmes et les individus qui sont censés les applaudir). «Et non seulement s’en contentent mais aussi l’entérinent et le renforcent.» Cynthia Fleury
Il y a heureusement des associations et quelques libres penseurs qui restent vigilants et s’opposent aux attaques, à l’active indignité, au déshonneur insigne dont font preuve ces «élites» qui nous gouvernent et qui, si l’ironie s’en mêlait, seraient recalées au premier des contrôles de droit constitutionnel organisé pour débutants.
Extrême limite en forme de rappel historique :
A la fin de l'année 1939, lors de l'extermination de malades mentaux («euthanasie»), des médecins allemands commencèrent des expériences avec du gaz toxique en vue de l'extermination de masse. Euphémisme nazi, le terme «euthanasie» désignait l'extermination systématique des Allemands considérés comme «indignes de vivre» en raison de leur maladie mentale ou de leur handicap physique.
Le terme «euthanasie» (littéralement, «bonne mort») fait habituellement référence à l'administration d'une mort sans douleur à un malade atteint de maladie chronique ou en phase terminale. Dans l'usage nazi, cependant, le terme «euthanasie» désigne l'extermination systématique des handicapés physiques et mentaux accueillis dans des institutions, et ce, à l'insu de leurs familles.
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D’où le communiqué suivant qui pointe un inquiétant projet de loi (un de plus) …
« Santé mentale : la politique de l’enfermement sans contrôle
Le projet de loi sur la psychiatrie, modifiant la loi de 1990 s’inscrit dans le mouvement de restriction des libertés individuelles développé par le gouvernement. Au nom de la sécurité, c’est sur un arsenal avant tout répressif que les pouvoirs publics comptent pour tenter de camoufler la déshérence dans laquelle le secteur de la psychiatrie publique a été laissé. Le projet de loi porte ainsi atteinte aux droits fondamentaux.
Dans la continuité des autres réformes en cours, ce projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes qui font l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prises en charge, constitue une régression manifeste de l’accompagnement des patients. A la lecture des ces articles, il est aisée de comprendre que ce projet n’a d’autres objectifs que se servir une démarche sécuritaire et non sanitaire.
La Constitution, socle de notre démocratie, garantit l’égalité d’accès au droit de tous sur notre territoire. Ainsi, dans son article 66, elle érige le juge judiciaire comme le gardien de la liberté individuelle. En revanche, le gouvernement dans son projet de loi, accentue le pouvoir de décision du Préfet au détriment du juge civil, portant ainsi atteint au principe même de l’habeas corpus à la française.
L’ensemble de ce dispositif est complété par « une garde à vue psychiatrique » d’une durée de 72 heures sans aucune garantie des droits les plus élémentaires, sans droit à un débat contradictoire, à des voies de recours immédiates et effectives.
Un Collectif auquel participe la Ligue des droits de l’Homme s'est constitué afin de défendre les libertés individuelles et de s’opposer à l’aggravation des conditions des hospitalisations psychiatriques sous contrainte.
Ce collectif propose la signature de son appel «Mais c’est un homme… appel contre les soins sécuritaires» :
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