Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/12/2010

« Retraits cantona »

Vouloir aujourd’hui remettre la réforme des retraites sur le tapis n’est pas réaliste. D’autant qu’en 2013, voire en 2012, il en sera à nouveau question. Par ailleurs, l’idée d’Eric Cantona consistant à vider son compte en banque, n’est plus ce moyen de pression qui, à l’ origine, visait à ce que le projet de réforme des retraites soit purement et simplement retiré. C’est devenu un moyen de «faire la révolution».

Pourquoi pas ? Mais même O. Besancenot qui fait pourtant semblant de la soutenir (l'idée), n’y croit plus vraiment puisque, prenant appui sur l'exemple de l'Argentine au début des années 2000, il justifie de sa tiédeur en déclarant : « les gens se sont précipités, les banques ont fermé, la police a frappé. Les banques sont toujours du côté du pouvoir ». (ou les pouvoirs du côté des banques)

la-ruée-affiche_6554_1817.jpg

L’idée pourrait quand même faire son chemin à condition de l’adapter. Et pour y parvenir, de considérer par exemple :

  • Que le système capitaliste ne peut pas être démantelé du jour au lendemain surtout si l’on oublie au passage le contexte de la mondialisation et que le rejet, si rejet il y a, ne peut être qu’universel. Donc, au moins dans un premier temps, il semble préférable d'utiliser le principe du «retrait Cantona» à des fins géographiquement plus réduites.
  • Qu’à moyen terme, l’entreprise peut être difficile à vivre surtout si l’on n’a pas mesuré les conséquences matérielles d’un abandon radical de ses habitudes de consommateur ou de salarié. L'important étant de faire passer le citoyen avant le consommateur.
  • Que l’argent n’existe pas, sauf en tant que symbole. Mais qu’il est nécessaire à la survie des banques et que prendre en otage cet argent de façon conséquente, implique que ce soit surtout les classes moyennes, voire aisées, qui s’en chargent, le but étant, in fine, de rendre incontournables des négociations avec le pouvoir sur des objectifs précis et en relation avec l'intérêt général.
  • Que les syndicats, enfin et définitivement lavés du soupçon dit de l'UIMM (Union des Industries Métallurgiques), encore appelé «fluidification des relations sociales», pourraient alors et en effet orchestrer les «retraits cantona» pour négocier en position de force, avec une efficacité plus évidente que celle déployée à l’occasion des dernières manifestations contre les retraites. Pour un syndicat, se contenter de «gagner la bataille de l’opinion» n’est pas un objectif utile.
  • Que cette pratique du retrait bancaire, expérimentée ici et dès le 7 décembre à sans doute très petite échelle, pourrait l’être ailleurs et peser sur une véritable remise en cause d’un ultralibéralisme sans frontières et sans garde-fous.

Une façon comme une autre d’obliger les pouvoirs, les banques et les marchés à prendre la mesure des inégalités qu’ils savent si bien pouvoir creuser en toute impunité. L’idée sympathique des «retraits cantona» a le mérite d’affoler les tenants du système.   

Mise à jour du 8 décembre :

« Le problème n’est pas l’existence des banques, évidemment utiles et nécessaires au fonctionnement de nos sociétés modernes, mais le détournement de leurs fonctions pour servir l’avidité d’une poignée d’individus. »

Commentaires

Vider son compte en banque c'est une bonne solution,on pourrait aussi,exiger de nos gouvernants l'application de l'article 544 du code civil... en d'autres termes l'argent déposé est propriété privée et le banquier normalement ne doit pas y toucher sans votre consentement,sans la délivrance d'une facture.
On pourrait également,ajouter aussi l'abrogation du texte de loi qui oblige le citoyen Lambda a devoir en passer par les banques.
Un compte courant n'est pas indispensable et ce ne serait que justice de pouvoir percevoir ses revenus directement par la remise en circulation du chèque non barré.
90% de la populations soit 9 sur 10 français sont mécontents de leur banque...nul doute que l'on verrait les banquiers faire grise mine. Avant l'existence de ce maudit texte de loi,la France ne comptait qu'un faible pourcentage de gens ayant un compte bancaire et on ne s'en est pas plus mal porté.Au moins on n'engraissais pas de parasites,car c'est ce que sont aujourd'hui les banques.
C'est de la folie pure et simple,que de faire confiance aux banques aujourd'hui.Le système est pourri de l'intérieur et tôt ou tard il y aura un juste retour des choses.

Écrit par : Gérard | 27/08/2011

Les commentaires sont fermés.