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09/12/2010

Disposer de son corps et de sa vie

Une campagne anti-avortement a récemment pu être menée par un professeur d’histoire-géographie dans un lycée de Manosque et a justement été dénoncée grâce à la vigilance des parents d’élèves, qui ont vu leur action aboutir à la suspension pour quatre mois de l’enseignant incriminé. Au-delà de cette information, la LDH des Alpes de Haute Provence s’inquiète des dérives rendues possibles dans les lycées à travers les programmes d'enseignement d'éducation civique, juridique et sociale.

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Ces programmes officialisés de façon laxiste dans l’annexe d’un arrêté du 27 juillet 2010 ont en effet permis à un enseignant de faire œuvre de prosélytisme anti IVG sous couvert de « parcours civique » et de « formation à la citoyenneté », en diffusant notamment un vidéo-montage de fœtus manipulés pour justifier un mensonge religieux. 

La LDH rappelle :

  • Que la décriminalisation de l’avortement est le résultat d’une longue lutte collective menée par le mouvement des femmes pour que leur soit reconnu le droit fondamental de disposer de leur corps et de leur vie.
  • Que depuis la loi Veil en 1975, le fait d’empêcher une interruption volontaire de grossesse est une infraction (instaurée par la loi Neiertz du 27 janvier 1993) appelée « délit d’entrave ».
  • Qu’il n’appartient pas à un enseignant dans l’exercice de ses fonctions de faire part à ses élèves de ses convictions personnelles, encore moins si celles-ci sont sous-tendues par des considérations religieuses à moins de porter atteinte au principe de laïcité.
  • Que le droit à l’avortement, en dehors de ses aspects constitutionnels et juridiques relève du droit à la santé et qu’à ce titre le corps médical est seul compétent pour informer des risques éventuels à pratiquer une interruption volontaire de grossesse.
  • Que l’Inspection des Affaires Sociales (IGAS) se doit d’intervenir elle-même et en toute neutralité dans ce qu’elle qualifie d’ « obligation légale » et qui impose à juste titre une information et une éducation à la sexualité dans les établissements relevant de l’Education Nationale.

Pour ce qui la concerne, la LDH des Alpes de Haute Provence, qui dispose d'un agrément du ministère de l'Education Nationale pour animer tout débat au sein des lycées, dans le respect de la laïcité et à la demande du corps enseignant, se tient prête à se porter partie civile pour que soient respectées les lois en vigueur, à relayer et organiser, en partenariat avec les associations et les professionnels concernés, toutes informations et réunions utiles sur ce sujet. Elle saisit le Président du Conseil Régional pour qu'il prenne acte de la situation et des faits. 

Communiqué original tel que transmis pour information

En outre, deux livrets pratiques sur le sujet peuvent être consultés ici. L'un concerne l'IVG, l'autre la sexualité.

Les faits relatés dans la presse locale.

Commentaires

Oui christian j'ai trouvé scandaleux que ce prof ait pu ainsi violenter les consciences de ces enfants et les manipuler avec une vidéo-montage comme seuls les anti-avortements (genre mouv "laissez les vivre") sont capables de le faire.
Et si tu l'ignores , puisque tu te trouvais à la fac de droit d'Aix (et non des lettres) dans ces années 68, j'ai milité avec conviction profonde et participé à toutes les réunions et manif organisées dans le cadre de la lutte collective pour que soit reconnu ce droit fondamental à disposer de notre corps. Et j'ai également milité contre les fondamentalistes évangélistes (que je connais bien) et qui sont à l'origine de ce "mensonge religieux".
En m'envoyant ce papier, que j'avais bien évidemment lu ainsi que tous les commentaires, tu as touché à une de mes cordes particulièrement sensible : le droit à l'avortement et la liberté à disposer de son corps.

Écrit par : zannis marie flore | 17/12/2010

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