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17/06/2013

BDS, missions impossibles

Sans pour autant être taxé d'antisémitisme, on peut être pour ou contre le boycott ("BDS") visant à faire admettre au gouvernement d'Israël que les palestiniens ont droit à un Etat, qu'en attendant leur territoire n'est pas une grange destinée à être pillée et se poser la question sur le côté incommensurable de cette mission, la question n'est pas là.
Depuis le temps, il est des juges zélés qui font la preuve de leur incapacité à regarder le Monde tel qu'il est. Si la Justice est aveugle, ce qui, en soi, pourait être une garantie d'équité, on peut se demander pourquoi elle ne se donnerait pas le droit d'être un peu moins rétro, un peu plus "éclairée". Pour voir.
Communiqué LDH :

Trois militants s’inscrivant dans la campagne dite « Boycott-Désinvestissement-Sanctions » font l’objet de poursuites pour incitation à la haine raciale et seront jugés à ce titre devant le tribunal correctionnel de Perpignan, le jeudi 20 juin 2013. Il leur est reproché d’avoir appelé au boycott des produits exportés par Israël dans le cadre d’une dénonciation de la colonisation, le 15 mai 2010, dans un magasin Carrefour.

BDS

Comme pour d’autres affaires similaires, la Ligue des droits de l’Homme réaffirme que ces poursuites sont non seulement injustifiées mais extrêmement choquantes, l’acte de ces militants ne pouvant une seule seconde être considéré sérieusement comme une incitation à la haine antisémite. Plus généralement, la LDH refuse que toute critique de la politique des gouvernants israéliens et tout acte d’opposition aux graves violations des droits de l’Homme dont ces gouvernants se rendent coupables depuis des années soient taxés d’antisémitisme : cet amalgame est non seulement insultant pour les citoyens qui émettent ces critiques mais extrêmement dangereux, y compris pour la lutte contre la haine antisémite que la LDH mène depuis son origine même.

Appliquer le droit international c’est bien sûr respecter les droits du peuple palestinien, aujourd’hui victime d’un déni d’existence par les autorités israéliennes et la communauté internationale. C’est, d’ores et déjà, appliquer à la lettre la loi de l’Union européenne et permettre à chacun de distinguer entre les produits fabriqués en Israël et ceux fabriqués dans les colonies qui peuvent légitimement faire l’objet d’un boycott.

La LDH demande que cessent les poursuites engagées et demande la relaxe des personnes poursuivies. Par ailleurs, madame la Garde des Sceaux doit retirer la circulaire du 12 février 2010 enjoignant au Parquet d’engager systématiquement des poursuites.

Paris, le 17 juin 2013

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