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26/11/2009

Solidarités programmées

Le politiquement incorrect de cette fin d'année consisterait-t-il à comparer la tonalité du discours tenu par Yann Artus Bertrand à celle des bateleurs télégéniques du Téléthon ou du Sidaction ? En tout cas les ressemblances sont frappantes.

Sur le fond tout le monde est à peu près sur la même longueur d'onde. Les maladies, génétiques ou pas, ne peuvent se combattre que par une la recherche scientifique rendue efficiente et le réchauffement climatique que par une diminution volontaire et progressive des émissions de gaz à effet de serre. Jusque là, tout va bien. Là où ça se complique, c'est quand il faut financer cette logique.

A ce niveau, il est seulement dommage que ce soit les opinions publiques qui soient prioritairement appelées à se substituer au pouvoirs en place sous prétexte que ces deux grandes causes (santé & climat) contribuent à créer un lien de solidarité entre celles et ceux qui y adhèrent. C'est une tradition. L'hypocrisie n'est pas loin, d'autant moins loin que les budgets nationaux consacrés à la recherche médicale sont proches du degré zéro de l'écriture comptable ou que les ambitions affichées du Ministère-de-l'Ecologie-de-l'Energie-du-Développement-durable-et-de-la-Mer-en-charge-des-Technologies-vertes-et-des-Négociations-sur-le-climat (ouf, nous y voilà !) consistent à remporter une partie de poker menteur, et rien de plus.

Besoin de personne pour répondre favorablement aux appels lancés par l'évidence climatique ou celle non moins douloureuse des maladies génétiques ou pas. Inutile donc d'inventer de faux prétextes pour récolter des fonds ou pour responsabiliser des consommateurs jamais contrits.

Mais, les bateleurs sont là et à l'affut de soi-disant tiers, irréductibles à leurs appels répétés en boucle du type : «il est trop tard pour être pessimiste», «nous sommes au bord d'une catastrophe si nous n'agissons pas», «le compte à rebours est lancé» ou «tous plus fort que tout», «vaincre le mauvais sort», «on commence à sentir les prémisses d'un début de solution».
A l'affut de contradicteurs pouvant être désignés comme des images en négatif de cette opinion publique si maniable. Et cette année... ont été tirés au sort.... Claude Allègre pour le climat et, ... pour sa contribution au téléthon... Pierre Bergé . Chacun illustrant sa catégorie avec les moyens du bord : esprit de contradiction pour l'un, maladresse naïve pour l'autre. Qu'importe, ces oiseaux de mauvais augure l'ont bien cherché. Ils auraient simplement du s'exprimer autrement.

Le problème c'est qu'à force de bateler à tort et à travers, on risque l'overdose et que le côté «people» de ces solidarités programmées peut contribuer à dévaluer ce sur quoi elles sont humainement fondées.

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Il faut ajouter que le ridicule est atteint lorsque, faute de programmation cohérente, des causes estimables en viennent à se chevaucher dans le temps. Cherchons l'erreur : le 28 novembre sera à la fois une journée sans achat et une journée consacrée à aider les banques alimentaires.