11/10/2010
Ne serions-nous pas tous des larbins laqués ?
Possible. Au hasard de la toile, deux vidéos surprenantes qui prennent à contrepied l’opinion publique, celle qui se fait jour à travers le mécontentement ambiant. L’une concerne les retraites et conclue que le meilleur moyen pour atteindre un minimum de justice sociale serait, au lieu d'aller manifester, de vider ses comptes bancaires (encore faut-il avoir quelque chose à retirer) tous ensemble comme un seul homme et au même moment … C’est signé Eric Cantona et c’est finalement assez sympathique même si la vidéo en question a été inopinément retirée du site Bellaciao, le risque de démobilisation pour le 12 octobre étant effectivement trop grand.
L’autre vidéo serait une leçon infligée par nos amis chinois qui n’hésitent pas (n'hésiteraient pas),à nous décrire tels que nous sommes : des « larbins ». Montage ou pas, même si les chinois, sauf leur prix Nobel et quelques réfractaires au régime, ne sont pas les mieux placés pour parler d'asservissement et de droits de l'homme, c’est bien vu, drôle et pas faux... Ce pourrait être signé Jean-Luc Mélanchon, un familier du terme ! Pourquoi pas, mais un peu gag quand même pour un possible candidat à la présidentielle de 2012. Pour l'instant, on suppute, mais il n'est pas interdit de penser que les chinois aussi peuvent se foutre de notre gueule. Probable.
Cynisme, humour et autodérision ? Un joli une-deux pour un contrepied qui a d'autant plus de sens qu'il permet de mieux digérer l'actualité assez grise.
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08/08/2009
Bonus et cause toujours
Pourquoi faudrait-il que les banquiers et leurs traders soient privés de bonus ?
Rappel : BNP Paribas a reçu 5,1 milliards d'euros d'aides de l'Etat au titre du plan français de soutien au secteur bancaire annoncé en octobre 2008. En contrepartie, le gouvernement avait exigé des banques que leurs dirigeants renoncent à leur bonus et limitent les dividendes.
4 aout : Scoop de N. Cori, journaliste à Libé. « Un milliard d'euros de plus provisionné pour les traders de BNP Paribas en 2009. »
S'en suit la panique dans les médias qui ne sont pas tous parti en Toscane ou au Cap Nègre. Justement, le 6 aout, François Fillon, en vacances en Toscane, rappelle les engagements pris par les banques vis-à-vis de la collectivité nationale et de l'Etat et convoque les banquiers à Matignon.
Ni une, ni deux, le 7 août, les banquiers en question, sont reçus par le directeur de cabinet adjoint du 1er ministre. Officiellement, ils sont convoqués pour une autre raison : le financement des PME et des ménages. Ils protestent de leur vertu eux qui « ont pris les mesures nécessaires pour que «rien ne soit plus comme avant la crise» sur cette question des rémunérations variables, selon les termes du directeur général de BNP Paribas Baudouin Prot.
Le Premier ministre et Christine Lagarde se défaussent sur Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, le chargeant de «s’assurer du strict respect par les banques des règles en matière de bonus».
En effet, les banques auraient signé un code éthique les engageant non pas à limiter le montant des bonus, mais à les distribuer en fonction des bénéfices réalisés sur le long terme.
Bémol n°1
En juin la Cour des Comptes a signalé que ces engagements ne sont assortis d’aucune sanction. Autrement dit, le président de la République qui rencontrera les représentants des banques le 25 août n’aura plus qu’à hausser le ton pour que tout rentre dans l’ordre, comme d'habitude, ou leur demander d’être un peu plus discrets. Que ne ferait-on pas pour rouler des mécaniques au prochain G20 qui se tiendra en septembre à Pittsburgh aux Etats-Unis ?!
Bémol n°2
Pourquoi donc les banquiers français seraient-ils contraints de limiter leur bonus et autres petits avantages ?
Réponse ...
Contrairement aux banques françaises, les banques américaines, ont préféré rembourser leur emprunt à l'Etat avant de parler des futurs bonus. Cela leur permet une plus grande liberté dans leur système de rémunération de leurs cadres et traders.
D’où la logique de BNP Paribas et celle des autres banques qui ne manqueront pas de suivre : « La concurrence ne nous permet pas de nous réformer, puisque, si tel était le cas nos traders partiraient dans des organismes concurrents. »
Im-pa-ra-ble. Alors, le G20 de Londres aurait-il eut raison de proclamer en pure perte : "Le G20 va renforcer la cohérence des régulations nationales et le cadre des critères financiers internationaux, notamment pour décourager les prises de risques excessives."
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