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21/06/2011

Le sexe des anges

Deux derniers communiqués de la LDH (1) - (2)  mettent en évidence un fait dans lequel les intégristes catholiques n’ont pas manqué de s’engouffrer.

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Le premier communiqué a trait à l’homophobie et aux pratiques discriminatoires qu’elle suppose partout dans le monde. Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU vient de demander au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme de réaliser une étude pour rendre compte des lois, pratiques discriminatoires et autres violences contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre dans toutes les régions du monde. Il serait temps !

A noter quand même, entre autres, qu'Amnesty International s’en préoccupe régulièrement et qu'SOS Homophobie a fait paraître son propre rapport pour l’année écoulée.

Dans un second communiqué, la LDH s’inquiète d’un courrier adressé au ministre de l’Education nationale par Christine Boutin. Celle-ci s’oppose, et avec elle l’ensemble des lobbies intégristes, à ce que les programmes Sciences et Vie de la Terre pour les classes de première L et ES (Bulletin officiel spécial n° 9 du 30 septembre2010 - pages 7 & 8) introduisent une réflexion sur la sexualité qui soit également «l’occasion d’affirmer que si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée». La démarche de dame Boutin équivaut à réclamer un statuquo permettant à l’homophobie de prospérer. D’où la virulence de ses propos qui rassurent sans aucun doute les sectateurs du Vatican.

Dès septembre 2011 et malgré cette levée de bouclier à laquelle il fallait s’attendre, il s’agira donc d’introduire dans la cours de SVT la théorie du genre qui dissocie l’identité sexuelle de l’orientation sexuelle et qui, par voie de conséquence est une déconstruction de l’hétérosexualité comme modèle universel, l’homosexualité, la bisexualité ou la transsexualité relevant de la liberté souveraine des individus.

Tout en faisant reculer l’homophobie et en fonction de la compétence des professeurs, de plus en plus recrutés sans formation et tous azimuts via Pole-Emploi, cette partie du cours de SVT pourrait néanmoins être une occasion pour les élèves d’aborder quantités d’autres sciences non programmées en classe de 1ère, de la psychanalyse à la biologie, en passant par l’histoire, la sociologie ou l’anthropologie. Il faut pourtant s’attendre à ce «qu’au nom du respect de la liberté de conscience des familles et de la responsabilité des parents en matière d’éducation affective et sexuelle de leurs enfants» (sic), les gardiens d'une orthodoxie de la procréation à tout prix, viennent perturber une réflexion libre et objective sur un sujet hautement éducatif et non discriminant.

En ce qui concerne la LDH, il ne serait pas accessoire non plus que ses sympathisants  et adhérents s’interrogent sur la validité de l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, qui énonce :

«A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État.» 

09/06/2010

Impôts cassés

En matière de fiscalité, l'idéal, c'est l'article 13 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : «Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés.»

L'ironie, c'est que dans la Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 Décembre 1948, le même article 13 stipule :
1- Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2- Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Pas étonnant dans ces conditions que la grande mode soit de s'acquitter de «l'indispensable contribution commune, (...) également répartie (...)», ou si l'on préfère de l'impôt, partout où il est «imperceptible», comme aux îles Caïmans, aux Iles Vierges et ailleurs. Ultralibéralisme oblige, la fuite devant l'impôt est consciencieusement organisée, y compris sur internet, sans aucun contrôle, en toute indécence et complaisance. (1) ou (2)

Burnout-Paradise-cars-1545.jpg

En France, le bouclier fiscal, version artisanale mais réaliste d'une publicité pour les raviolis Panzani, n'a jamais été qu'une tentative pour faire du pays des droits de l'homme un Eden où, dans les salons du Fouquet's Barrière pourraient et peuvent se rencontrer les entrepreneurs les plus «avisés» de la planète. La concurrence est aussi rude que les tentations sont grandes !

A quoi bon s'en étonner pour qui se souvient des promesses et bons sentiments du G20, comme du travail «titanesque» délivré par l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques devant sanctionner les «déviants» ?

A qui s'adresse-t-on en disant qu'il faut «arrêter de vivre au-dessus de ses moyens» lorsque l'on pourrait récupérer 20 milliard d'euros - soit 20 fois le RSA - et qu'au même moment on «dédommage» Christine Boutin à hauteur de 9.500 € (*) par mois pour une mission baptisée sans rire "conséquences sociales de la mondialisation" ?!!! 


Les paradis fiscaux - France Inter

envoyé par franceinter. - L'info internationale vidéo.

Voir aussi la tribune de Pascal Canfin et Eva Joly dans Libération en date du 19 octobre 2009

 

(*) Aux dernières nouvelles, Christine Boutin renonce à ces 9.500 €, pas à sa mission ni à ses collaborateurs et néanmoins  amis. Les "conséquences sociales de la mondialisation" seront donc étudiées et les propositions qui en découleront, soumises au G20 qui n'aura qu'une hâte : remédier ipso facto aux déficits sociaux constatés ici et là sous le regard compassionnel de ce fidèle adepte de l'Opus Dei.

Donc tout est bien qui finit bien, sauf que la même chargée de mission désormais bénévole s'étonne qu'elle ait dû plier devant l'opinion publique, ce qui à ses yeux serait dangereux pour notre démocratie. Les gens sont méchants !