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02/08/2009

Phobies - business

Face à tous ceux qui doutent de la réalité du virus de la grippe "mexicaine", "porcine", "A/H1N1", mutante de toute façon, la théorie du complot est facilement invoquée. C’est en effet comique (ou attendrissant) d’apprendre que « l’on nous cacherait quelque-chose » avec cette « gripette ».

 

 

Il n’y a qu’à aller sur le site de Sanofi-aventis pour apprendre de la bouche même de ce laboratoire qu’il a investi 100 millions € pour construire une usine de vaccin grippal saisonnier et pandémique au Mexique.

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L’industrie pharmaceutique, mise à contribution par les Etats, est en effet très loin de se plaindre. Tout le monde sait par exemple que, grâce au virus, 100 millions de doses de vaccins anti A/H1N1 ont été commandées par l’Etat le 8 juillet aux laboratoires Sanofi, GSK et Novartis pour 700 millions d’euros.

Sans compter les doses optionnelles à venir.

On se doute que les équipementiers de la protection individuelle ne sont pas non plus en reste. Leur marché représente 25 millions d’euros, une commande effectuée dans le cadre d’un protocole d’accord portant sur la fourniture de masques respiratoires de type FFP2 et signé début 2006.

Cà roule. Le Figaro lui-même l’admet : le virus est un business, même si c'est dangereux.

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Tout cynisme mis à part, tout va bien et on peut paniquer tranquillement sous les parasols dorés de nos vacances puisque la gestion des peurs et des précautions sert des intérêts économiques, eux-mêmes défendus par les pouvoirs politiques en place, en toute transparence. En temps de crise, c’est loin d’être négligeable !

 

Ce qui est paradoxal c’est que cette panique déclenchée tous azimuts, à tort ou à raison, s’accompagne d’un empressement certain à rassurer. Pas si paradoxal que ça, puisque l’un et l’autre se confortent.

Pour l’instant phobie et hypocondrie se conjuguent harmonieusement, et sont entretenues avec soin, sans que l’on sache très bien si le vaccin à venir sera utile voire efficace.

La peur dominante n’est pas tant celle d’une pandémie que son attente entretenue par nombre de médias. Si bien qu’aujourd’hui la psychose est telle qu’on en viendrait presque à être soulagé d’apprendre que cette foutue grippe est une réalité, au même titre que la grippe espagnole en 1918 (30 millions de morts) ou que le sida (28 millions de morts comptabilisés en 2007).