27/04/2010
Fondements juridiques
Comme en écho à la problématique de la fessée sur laquelle se penchent nombre de parlementaires alors que tout le monde s'en tape : Max Ernst. La Vierge corrigeant l'Enfant Jésus devant trois témoins : André Breton, Paul Eluard et le peintre (Huile sur toile, 1926 - 196 x 130 cm - Museum Ludwig, Cologne)
Une loi ? Non. Pour l'instant, une simple campagne de «sensibilisation» lancée par le Conseil de l'Europe et une proposition de loi déposée par Edwige Antier, députée pédiatre, pour inscrire au code civil l'abolition de ce châtiment corporel, peu pédagogique s'il n'est pas infligé par les forces de l'ordre.
Comme en écho au débat sur la burqa et à la cogitation ambiante : René Magritte. Une figure récurrente chez ce peintre, surréaliste comme le précédent : un visage recouvert de tissu ... Sa mère est morte suicidée par noyade. La dernière image qu'il aurait eue d'elle : un corps dont la tête aurait été voilée. La toile s'intitule «L'invention de la vie» et date de 1926. Coutume du recouvrement après décès, du Saint-Suaire au niqab, le voile est, de fait, un symbole mortuaire. Même symbole de mort pour une autre toile intitulée «Les amants», conservée au Musée d'Art Moderne de New York - et qui correspond sans doute mieux au dilemme posé par la polygamie consacrée non par un officier d'Etat civil mais par un office religieux.
Une loi ? Pas encore ... On hésite sur son «fondement». Au choix, l'exposé des motifs pourrait être de légiférer pour que l'infidélité conjugale et la polygamie contractée hors mairie, soient enfin considérées comme des délits ; ou de voler au secours des femmes voilées contre leur gré et qui en plus se permettent de conduire sans visibilité. Dernière possibilité : empêcher la fraude aux allocations familiales via le port d'un accoutrement aussi escamotant qu'ostentatoire. Encore faut-il savoir regarder où on met les pieds. Ce qui n'est pas à la portée du premier auvergnat venu.
Comme en écho à l'utilisation du drapeau national en guise de papier hygiénique : Rabelais bien entendu. Mais aussi les détournements en tout genre, seraient-ils à classer dans la catégorie «expression artistique» comme l'Art postal (illustration ci-dessous) ou la manifestation d'un «politiquement incorrect» conçu et réalisé par un agitateur patenté.
Dernièrement, l'observatoire de la liberté de création a ainsi fait état d'une lecture erronée de l'article 433-5-1 du Code pénal visant l'outrage au drapeau. Cet article étant inapplicable à un concours organisé par la Fnac du fait qu'il recouvre (sic) une œuvre de l'esprit (resic), il ne reste plus qu'à légiférer pour dépoussiérer ce 433-5-1 ou à nommer comme nouveau directeur de la Fnac, une personnalité à la hauteur d'une symbolique républicaine qui ne souffre décidément pas l'indécence.
«Le bon plaisir du législateur, aussi vain soit-il, n'est jamais sans effet.»
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