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09/11/2011

1981 – 2011 : votation citoyenne

La LDH des AHP constate avec satisfaction qu’Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, vient d’être désignée rapporteur de la proposition de loi sur le droit de vote et l’éligibilité, aux élections locales, des étrangers non-ressortissants de l’Union européenne résidants en France. Et que cette proposition de loi sera discutée en séance publique le 8 décembre 2011 au Sénat.

Une occasion de ne pas manquer pour faire du vote des étrangers une réalité et non plus une 101ème proposition confinée aux oubliettes des promesses non tenues depuis 1981. Cette avancée même tardive doit être un aboutissement en regard des efforts déployés par le monde associatif autour de la votation citoyenne, efforts qui avaient été jusqu’ici largement ignorés par les médias.

De plus, ce vote intervient au moment où l’on doit surmonter le handicap d’une politique xénophobe et sécuritaire revisitée par un ministre de l’Intérieur des plus zélés dont la mission avouée est décidemment incompatible avec les Droits de l’Homme. Ce vote est donc doublement significatif.

votation citoyenne 1981 - 2011

Le 19 juillet 2011, la sénatrice d’EELV, qui est aussi directrice de recherche à la Sorbonne, et avait été auditionnée par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur «Comment interpréter la montée du racisme et de l’antisémitisme en France aujourd’hui ?»,  avait déclaré :

« (…) aux yeux de certains on ne peut jamais devenir français. La France n’appartiendrait qu’à ceux qui sont réputés y avoir vécu de toute éternité. Comme si la mondialisation et les moyens de transport et de communication modernes n’avaient rien changé à la France d’autrefois, où l’on mourait là où l’on était né. Et comme si l’exode rural, entamé au XIXe siècle, n’avait pas depuis longtemps érodé un ancrage de plus en plus imaginaire. A vrai dire, il ne suffit même plus de naître en France pour être Français. Les Arabo-musulmans nés en France, citoyens de ce pays, ne sont toujours pas considérés comme des Français à part entière, même lorsque les aïeux de certains d’entre eux ont versé leur sang pour ce pays.

(…) dans son «J’accuse», Zola – «l’Italien» – stigmatisait l’exploitation faite des passions antisémites. Aujourd’hui, on assiste à l’exploitation faite des passions nationalistes par une droite que le FN a mise au pas, et qui, pour rattraper Marine Le Pen, s’ingénie à inoculer le poison xénophobe à une population à qui elle n’a rien d’autre à offrir pour améliorer son quotidien qu’une idéologie datée. La gauche française est en grande partie née des turbulences de l’affaire Dreyfus. Espérons qu’elle sortira renforcée de cette campagne et qu’elle arrivera au pouvoir unie, avec de vraies propositions. Si Eva Joly, à ses dépens, a servi à ce renforcement et à ce sursaut, ce sera tant mieux. On n’avait pourtant pas besoin d’une «affaire Joly». L’affaire Dreyfus nous aurait amplement suffi.» Source

Les parlementaires français et notamment ceux des partis situés à gauche de l’échiquier politique, sont aujourd’hui au pied du mur. Esther Benbassa est tout à fait capable de les aider à l’escalader conformément aux termes d’un des nombreux communiqués signés par le collectif Votation Citoyenne, pour mettre fin à trente années de faux-fuyants sur le droit de vote des étrangers.