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28/11/2011

L'angle alpha convoqué à Durban

Dans un opus atypique de Frédéric Lordon intitulé « D'un retournement l'autre », (récit de la crise financière en quatre actes, et en alexandrins - Seuil, 14 euros) … on trouve cette réplique faite par un conseiller présidentiel aux banquiers cyniques :

« Vous méprisez le peuple et c'est bien votre affaire.
Vous avez de la chance, il est moins sanguinaire
Qu'à certaines époques où ceux de votre engeance
Voyaient sur une pique finir leur arrogance. »

Il n’y a bien sur pas que les banquiers qui soient susceptibles de servir de repère pour déterminer « l’angle alpha » décrit par le même Frédéric Lordon, économiste atterré, dans la vidéo qui suit :


Le néo-libéralisme et l'angle alpha de Frédéric Lordon par asi

L’angle Alpha étant, pour schématiser, l’angle qui nous rapproche ou nous éloigne de notre servitude aux systèmes dominants : une manière de mesurer notre consentement ou notre résistance au pouvoir érigé en système.

Depuis une bonne dizaine d’années, les modes de fonctionnement des entreprises privées servant de modèle à nos institutions et à nos services publics, la logique du néolibéralisme s’étend perceptiblement à des domaines qui ne sont pas seulement « financiers ». Ils peuvent être culturels au sens large et s’étendre à la vie sociale et individuelle. (*) Mais pas que.

Autre extension donc : « l'enjeu de la crise climatique est bien notre rapport malsain à la puissance, puisque le carbone fossile est la forme la plus efficace et malléable d'énergie que l'homme ait trouvé à sa disposition pour assouvir son propre désir de puissance... ou celui de ses chefs »

lordon,durban,angle alpha

En période électorale, les lobbies ont carte blanche pour y parvenir puisque, vu sous cet angle, le néolibéralisme, n’est pas du tout un « laisser faire », mais au contraire le résultat d’une politique délibérée, très organisée, même si, au bout du compte, elle s’avère suicidaire.

« Aussi modestes qu'elles soient, les politiques publiques de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ont été gravement sapées, dès le début, par les feintes de nombreux groupes industriels, sans qu'il en coûte quoi que ce soit auxdits groupes. Et l'on sait (ou l'on devrait savoir) à quel point les "climato-sceptiques", universitaires et surtout politiques, sont soutenus financièrement par les grandes firmes de l'énergie carbonée (Exxon et Koch Industries aux Etats-Unis, mais également, de ce côté-ci de l'Atlantique, GDF-Suez, Lafarge ou encore BP). » (**) (***)

A l’heure où s’ouvre la conférence de Durban sur le changement climatique, nous devrions nous en souvenir.

Sources : * ;  ** ; ***