Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/10/2011

Le syndrome des habits de l'empereur

Le 5 mai 2010, Florence Palpacuer, membre du conseil scientifique d’ATTAC rédigeait un article intitulé «Débats autour de la Grèce : le roi est nu !».
Cette réflexion est malheureusement toujours d’actualité.

Pour la résumer, il s’agit de dénoncer, pour y mettre fin, la pratique de systèmes mafieux dans lesquels prêteurs et emprunteurs, avec l’aval de gouvernements sciemment laxistes, impuissants ou pris en otages, s’entendent pour réaliser des profits démesurés, justement qualifiés d’«odieux».

Pour l’instant, mis à part les mouvements d’indignés de type «Wall Street», à ne pas confondre avec ceux des «printemps arabes» qui manifestent contre des dictatures «classiques» et ont à surmonter le risque de l'intégrisme religieux, l’horizon économique est loin d’être dégagé.
Pourtant certaines initiatives commencent à percer qui pourraient à terme s'avérer positives.
Par exemple : près d’une trentaine d’associations et d’ONG européennes viennent de participer à la création de Finance Watch.
Il s'agit d'une instance indépendante qui veut jouer le rôle de «contre-pouvoir face à l’activité bancaire» et qui se donne trois missions : Expertise ; Lobbying auprès de la Commission et du Parlement européen pour contrer le travail d’influence permanent des banques ; Communication auprès du public pour l’informer des transactions bancaires au niveau européen et ouvrir un débat citoyen et transparent avec les élus et leurs électeurs.

« Débats autour de la Grèce : le roi est nu ! », florence palpacuer

Pour en revenir au contenu de la note rédigée par Florence Palpacuer à propos de la Grèce, on peut rajouter ou souligner, que toutes les simagrées actuelles mises en scène à Cannes, Deauville ou Bruxelles, ne suffiront jamais à rétablir la situation économique des pays frauduleusement endettés.

Ce qui est très souvent et soigneusement oublié lorsque l’on parle de dette souveraine : ce ne sont ni les «recapitalisations», ni les abandons de créances qui rétabliront l’équilibre budgétaire de la Grèce ou de tout autre pays trop endetté. Tant que la question de l’évasion fiscale, de ses paradis artificiels ou des infrastructures nécessaires au bon fonctionnement d’un Etat – comme par exemple un cadastre mis à jour ou des services publics et fiscaux au service de l’intérêt général - ne sont pas sérieusement remis à l'endroit, aucun sommet, aucun G20, ne répondra à l’attente de 99% des citoyens qui n'ont rien fait pour être aussi mal traités.
C’est ce que confirme Constantinos Bacouris, responsable grec de Transparency International, lorsqu’il déclare : «Nous pensons que la corruption est l'une des principales causes de la crise en Grèce. Elle a largement favorisé l’évasion fiscale (…). En tout, l’État perd entre 18 et 20 milliards d’euros par an à cause de l’évasion fiscale.»

Mais personne ou presque ne souhaitant reconnaître cette réalité, il semble bien que l'on soit en présence du «Syndrome des habits de l'empereur», qui recouvre de façon illusoire la nudité et le désarroi du roi auquel il est fait allusion dans le titre de l’article rédigé par Florence Palpacuer : «Débats autour de la Grèce : le roi est nu !»

Nous aurons sans doute l’occasion d’en reparler avec elle et Eric Toussaint qui, à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme, seront présents à Manosque le 29 octobre pour une conférence –débat autour de la question :

«Une économie solidaire au service des nécessités écologiques et sociales est-elle possible ?»