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01/11/2013

La Hongrie d'Orban

Hongrie : Les sans-abri sont désormais considérés comme des criminels

Par Danielle Bleitrach via Citizenpost le 1er novembre 2013

Un spectre hante l’Europe, celui des boucs émissaires, celui de la peur entretenue de glisser dans la catégorie stigmatisée parce que le chômage, la misère sont là et qu’il est tellement plus facile de s’acharner sur plus misérable que soi…

Stupeur pour les organisations de défense des Droits de l’Homme. Les parlementaires du gouvernement hongrois de Victor Orban ont voté lundi une loi permettant la criminalisation des sans-abri.

Hongrie, SDF, Orban

La loi qui autorise les municipalités à poursuivre les sans-abri qui vivent sur l’espace public ou fouillent les poubelles a été acceptée par 245 voix pour et 45 contre ce lundi 30 septembre. Le gouvernement a prétexté un maintien de l’ordre public, de la sécurité, de la santé et des valeurs culturelles en faisant adopter cette loi.

« Ils veulent cacher les SDF, en pensant que cela va améliorer l’image de la ville. C’est très problématique, parce que cela va à l’encontre de droits humains tels que la liberté de mouvement » a dénoncé Rita Bence, responsable de TASZ, l’Union hongroise pour les libertés civiles.Pour l’ONG Human Rights Watch, cette décision est insupportable. Les sans-abri qui sont déjà souvent victimes de leur situation pourront être condamnés à des travaux d’intérêt général, voir même à de la prison s’ils récidivent. Il y a quelques mois déjà, la municipalité de Budapest avait fait voter un décret permettant d’emprisonner les SDF qui ne paieraient pas leur amende de 180 € pour avoir occupé l’espace public.Pourtant, la cour constitutionnelle hongroise avait rejeté une loi similaire en 2012, estimant qu’elle serait une violation de la dignité humaine.

« Plutôt que de respecter la décision de la cour, le gouvernement, grâce à sa majorité absolue au Parlement, a répondu en faisant inclure au mois de mars une disposition dans la Constitution permettant la criminalisation des sans-abri » dénonce Human Rights Watch.Pour les 30 000 sans-abri hongrois, l’arrestation est maintenant un risque de tous les jours.