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24/09/2011

La Palestine entre miracle et désarroi

A moins d’un «miracle», les prochaines élections israéliennes n’auront lieu qu’en 2013. D’ici là, rien ne se passera sans doute sur le plan de la diplomatie et de ses cercles vicieux.

A la veille de la demande formulée par Mahmoud Abbas,la Palestine, telle qu’elle a été montrée sur les chaines de télévision européennes, - celle de nantis de Cisjordanie ayant partie liée avec la classe des affairistes israéliens; celle des dirigeants du Hamas à Gaza installés dans leur économie souterraine et leur opposition partisane à l'Autorité palestinienne - offre une image relativement inédite et désolante de ce que peut être la dépendance et l’enfermement.

Dépendance et enfermement verrouillés par le déni, l’autisme et la surdité paranoïaque de chaque camp, sur un fond de justification religieuse lui-même cadenassé par le manque de courage de ce que l’on ose encore appeler «la communauté internationale».

Tout est donc à redouter des confrontations à venir et les peuples ont ou s’octroieront carte blanche pour tenter de sortir de ce carcan. A moins d’un miracle laïc, c’est la seule alternative logique au blocage généralisé.

"Le journal de personne" illustre humainement ce désarroi :

Mon père s’est marié à deux reprises
Une fois à l’Est et une deuxième fois à l’Ouest… de Jérusalem…
Je suis palestinienne
Et ma demi- sœur est israélienne
On ne se parle plus…
Je parle arabe, elle parle hébreu
Mais on ne se comprend plus…
On fait semblant de ne plus se comprendre.
On s’est divisé sur la terre de notre père
Comme deux indignes héritières.
Je dis que c’est à moi, elle dit que c’est à elle,
Et aucune des deux ne veut lâcher prise
Elle a fait de son veau d’or une nation.
De ma nation, j’ai fait un veau de chair et de sang.
Elle est riche et prospère,
Je suis pauvre et amère
Elle a tous les puissants à ses pieds.
Je n’ai même plus d’yeux pour pleurer.
Elle dit que je lui fais la guerre
Mais ne veut surtout pas signer la paix.
Elle dit… elle dit que… je rêve de l’exterminer
Et pour m’en empêcher elle m’extermine pour de vrai !
Elle dit que son héritage est inscrit dans la bible,
en bas de chaque page
Je lui réponds… désolée
Mais ton titre de propriété n’est pas signé
Qu’il y a l’histoire que l’on fait
Et l’histoire que l’on raconte!
Et aucun lien entre les deux…
La Palestine c’est la maison de mon père
Quant à la maison de Dieu
Elle n’est pas sur cette terre
Tu la retrouveras si et seulement si
Tu ne m’ôtes pas la lumière
Tu m’ignores et tu voudrais que je m’ignore
Tu m’enterre pour me faire taire
Mais je serais pour toi, Israël
L’œil qui te poursuivra jusque dans ta tombe
Pour te dire : Abîme… Abîme !
Tu as commis le pire des crimes
En faisant de Dieu
L’instrument de ta morsure.