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30/01/2014

Le genre à l'école et hors l'école

Une suite au sketch "Dieudonné" où l’on assiste à une offensive faussement naïve et dont l’organisation a minutieusement été programmée, capable de revêtir des apparences légales et visant des populations économiquement et culturellement fragilisées, manipulables et sensibles aux mots d’ordre et théories négationnistes, complotistes, racistes ou xénophobes. Son but consiste manifestement à cristalliser, gonfler les effectifs de l’extrême droite non plus tant autour d'un bouc-émissaire «classique» que par la désignation d’un ennemie imaginaire. Lire aussi

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Des activistes d’extrême droite ont lancé une action nationale pour l’interdiction de l’étude du genre à l’école. Cette campagne est basée sur un mensonge. En effet, les programmes scolaires et notamment les ABCD de l’égalité contiennent, conformément au Code de l’éducation, des éléments pédagogiques combattant les archétypes sexistes et promouvant l’égalité entre les sexes.

L’école, et c’est son rôle, enseigne le refus des discriminations, l’égalité entre les filles et les garçons, la liberté de construire l’esprit critique et l’intelligence par l’accès au savoir. C’est cette dimension d’égalité qui agresse une extrême droite familialiste, dont le modèle de société est de remettre les femmes « à leur place », à la maison ; de propager auprès des parents la peur d’une société sans préjugés et sans discriminations.

En appelant à boycotter l’école sur la base du mensonge et de la désinformation, en provoquant la censure d’un livre publié par le Centre national de documentation pédagogique, sous l’autorité du ministère de l’Éducation nationale lors du Salon de l’éducation, cette extrême droite familialiste entend peser sur les publications, les programmes ou encore la fréquentation scolaire.

Ces prétentions sont à prendre au sérieux et doivent être combattues énergiquement. L’école doit pouvoir poursuivre son travail pour la compréhension et l’éducation des rapports entre les hommes et les femmes, entre masculin et féminin, avec leur dimension d’inégalité, dont on sait qu’elle est grande. Leur « loi de la nature », c’est la loi du plus fort : alors que l’égalité se construit, s’apprend, comme la démocratie.

C’est pourquoi nous en appelons à la vigilance de tous les citoyens et citoyennes, face à des tentatives d’immixtion rétrogrades dans le système scolaire et de retour à l’ordre moral.

Paris, le 29 janvier 2014