07/02/2013
Que le jasmin refleurisse
La situation en Tunisie est inquiétante depuis quelque temps, et l’assassinat de l’homme politique Chokri Belaïd agrave cette inquiétude. Pour les opposants au parti islamique au pouvoir, Ennahdha, il ne fait aucun doute que cet assassinat a été sinon commis, du moins suscité par certains responsables de ce parti qui, depuis plusieurs jours, désignaient Chokri Belaïd comme responsable des manifestations qui perturbent la vie du pays. Interviewé sur France Inter ce jeudi midi, le philisophe franco tunisien Abdelwahab Meddeb, (qui anime l’émission Culture d’Islam, le vendredi après-midi sur France-Culture) s’est montré particulièrement sévère pour ce parti et ses responsables. Il estime que ces militants, affolés par la perspective d’être devenus minoritaires après quelques mois d’exercice du pouvoir, s’y accrocheront désespérément, et il n’exclut pas un risque de guerre civile. « Ils veulent installer un Islam dont personne ne veut », dit-il en substance.
Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a publié hier un communiqué, dans lequel il livre son analyse et son sentiment après le drame qui secoue le pays, et appelle les autorités à « mettre un terme au climat d’intimidation et de violence qu’elles ont laissées s’installer ».
Le communiqué du REMDH :
Le REMDH condamne l’assassinat de Chokri Belaïd
Tunis/ Le Caire/ Bruxelles, le 6 février 2013 - Le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) condamne l’assassinat de Chokri Belaïd et présente ses plus sincères condoléances et sa solidarité à sa famille, à ses proches et à tous les démocrates tunisiens.
Cet évènement dramatique s’inscrit dans un contexte où le gouvernement a laissé s’installer un climat d’intimidation et de violences contre le mouvement démocratique tunisien.
Les attaques répétées provenant des responsables gouvernementaux comme de certains dirigeants du parti Ennahdha désignant Chokri Belaïd comme le principal responsable des manifestations ouvraient la porte à son assassinat. L’usage partial de la Justice et des forces de l’ordre accompagne ce processus qui voit un seul parti s’emparer des principaux leviers de l’Etat.
Le peuple Tunisien n’a pas mis à bas le régime de M BEN ALI pour cela.
Bien entendu, c’est la première responsabilité des autorités publiques que d’arrêter rapidement les auteurs et les commanditaires de cet acte insupportable.
Mais, c’est tout autant la responsabilité des autorités publiques tunisiennes de mettre un terme au climat d’intimidation et de violence qu’elles ont laissées s’installer.
A défaut, c’est la perspective d’élections démocratiques et loyales qui est remise en cause.
Lire aussi sur Rue 89 et Libération et le site www.euromedrights.org/fra/
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