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22/08/2014

Combats en Ukraine

Les EU ont ouvert plusieurs fronts sur la planète. Mais pour le Nobel de la Paix 2009, rien ne fonctionne vraiment comme prévu. Du coup il se pourrait qu'il se soit tirer une balle dans le pied, d'autant que l'Europe défaille et finit de sombrer dans le grotesque.

ukraine
« (…) l’Ukraine va se trouver pratiquement privée d’électricité
car une bonne partie du charbon utilisé à cette fin provient de Donetsk et de sa région.(…) »

  • La Russie de Poutine attend patiemment son heure pour un mat qui ne saurait tarder.
  • La Chine en fait autant avec l'ambition de devenir la première économie mondiale.
  • Le Chili, le Salvador, le Pérou, le Brésil, l’Équateur, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay rappellent leur ambassadeurs en Israël avec en tête l'idée de se débarrasser du FMI.
  • 95 pays membres de l’Onu votent pour ouvrir une enquête «sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés»...

Pendant ce temps les combats en Ukraine sont de plus en plus incertains, meurtriers, révoltants. L'opinion publique internationale, sous les enceintes acoustiques de la propagande, est-elle enfin en train d'en prendre conscience ?...

 

Combats en Ukraine

21 août 2014

Par

Les combats qui se déroulent dans l’Est de l’Ukraine depuis plus de trois mois sont restés largement ignorés de la presse française, à l’exception – évidente – de la destruction toujours pas élucidée du vol MH17. Ces combats sont décrits par le gouvernement ukrainien comme une opération « anti-terroriste », ce qui est une absurdité. Les combattants de l’Est ukrainien sont des indépendantistes que l’on peut, si on le veut, qualifier de séparatistes, mais ils ne sont certainement pas des « terroristes », et l’usage de ce vocabulaire en dit long sur l’état d’esprit qui règne à Kiev. Les sources d’information sont rares. Les sources officielles ukrainiennes (Ministère de la Défense), à part des communiqués ronflants de propagande ne contiennent pas beaucoup d’informations vérifiables (ou pas…). Les sources des insurgés de l’Est de l’Ukraine sont elles aussi remplies de propagande. Mais, elles contiennent des informations qui, elles, sont (parfois) vérifiables. On citera deux sites internet :

cassad-eng.livejournal.com ; slavyangrad.org

Par ailleurs, on a pu rassembler d’autres sources, essentiellement provenant de journalistes, soit Italiens, soit Russes, qui travaillent actuellement dans l’Est de l’Ukraine.

État des forces.

Les forces restées loyales au gouvernement de Kiev, et déployées dans l’Est de l’Ukraine se composent de 3 groupes :

  • (a) On a des unités de l’armée régulière, dont la qualité, et la détermination, sont extrêmement variables. Certaines de ces unités se sont débandées, d’autres ont combattu avec ténacité.

  • (b) On a les unités de la Garde Nationale, créée en mars 2014, et qui sont constituées de bataillons formés sur des bases politiques, par des mouvements extrémistes (Pravyy Sektor, Svoboda). Ces unités semblent être déterminées, mais n’ont qu’une faible valeur militaire.

  • (c)  Les oligarques ukrainiens entretiennent des unités constituées à partir des sociétés de sécurité américaines. Ces unités ont été employées en mai et juin, mais depuis ne semblent pas avoir une grande valeur militaire.

Les forces des insurgés se composent de :

  • (a) La milice et les unités d’auto-défense de Lougansk et Donetsk.

  • (b) Des bataillons de volontaires, essentiellement composés de Russes, dont certains ont une excellente pratique du combat.

  • (c)  On a beaucoup parlé ces derniers jours d’unités de l’armée régulière russe. Les « preuves » de leur présence sont, pour l’instant, inexistantes. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de troupes, ou de « conseillers ». Mais, il est curieux que les forces loyalistes ukrainiennes aient été dans l’incapacité de fournir des preuves. Seuls, des journalistes britanniques ont pour l’instant corroboré ces assertions, et dans le cas d’une seule colonne. Or, des journalistes occidentaux travaillent régulièrement, et relativement librement, dans la zone des combats.

Ces forces sont équipées par du matériel saisi sur les bases de l’armée à Donetsk ou Lougansk, mais aussi de matériels capturés (lance-fusées « Grad », mortiers lourds, chars…) abandonnés en grande quantité par l’armée ukrainienne lors de défaites en juillet et en août 2014. Les forces insurgées font ainsi état, photographies à l’appui, de près de 170 chars qui auraient été récupérés dans ces combats.

Situation militaire

La situation actuelle semble marquée, depuis le 18 août, par un épuisement de l’offensive des forces loyales au gouvernement de Kiev, et par une succession de victoires tactiques de la part des insurgés. Les forces de Kiev ont – semble-t-il – échoué à couper le territoire tenu par les insurgés en deux et à reprendre le contrôle de la frontière russo-ukrainienne. Les pertes qu’elles ont subies semblent très lourdes, avec la destruction complète de plusieurs unités.

ukraine

On peut voir, sur cette carte, les combats de ces derniers jours. Les pertes subies, et la démoralisation des autres unités, tendent à égaliser le rapport des forces, au profit des insurgés. Il est frappant que les manœuvres des forces loyalistes semblent avoir été dictées par

  • (a) Une volonté politique de reprendre au plus vite Lougansk et Donetsk. Cette volonté a conduit à des « poussées », dans des situations où les flancs des unités engagées n’étaient pas sécurisés, ce qui a permis aux insurgés de les couper de leurs bases arrières et de les encercler, puis de les détruire. Par ailleurs, des groupes d’insurgés opèrent dans la région de Kharkov, attaquant la logistique des forces loyalistes.

  • (b) La volonté de « punir » la population en procédant à des bombardements aveugles sur les agglomérations. Ces bombardements, réguliers depuis le mois de juin, expliquent l’ampleur du mouvement de fuite des populations civiles vers la Russie voisine.

Il est ainsi probable que les forces de Kiev vont se cantonner dans des bombardements par l’artillerie. Une source fait état d’un projet de retrait de ces forces sur une ligne Slavyansk-Mariupol.

Situation politique

Si la situation militaire se stabilise, voire si elle tourne à l’avantage des insurgés, le gouvernement de Kiev sera face à un dilemme qu’il ne peut résoudre. Soit, il prend acte de cette situation, mais l’on va s’acheminer vers une partition de fait de l’Ukraine, car, désormais, les populations n’accepteront plus une solution « ukrainienne », soit il maintient le conflit, mais l’Ukraine va se trouver pratiquement privée d’électricité car une bonne partie du charbon utilisé à cette fin provient de Donetsk et de sa région. La poursuite de la guerre durant l’hiver 2014-2015 va la rendre de plus en plus impopulaire dans la population ukrainienne. La première solution est, pour l’heure, inacceptable pour le gouvernement ukrainien. Mais la seconde va provoquer, à terme, la désintégration de l’Ukraine.

Le gouvernement ukrainien va probablement chercher à «internationaliser » la guerre civile, en tentant, par diverses provocations, d’y impliquer les États-Unis et des pays de l’Union Européenne. Il est cependant peu probable qu’il y réussisse. Il est donc urgent que les combats cessent au plus vite et qu’un accord soit trouvé entre le gouvernement de Kiev et les insurgés, entérinant l’autonomie de fait des régions de Lougansk et Donetsk, mais les maintenant formellement en Ukraine. Seule la paix peut permettre une réconciliation, mais cette dernière désormais prendra du temps.

 


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