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23/02/2010

Tribunal Russell et résistance

La première session du Tribunal Russell sur la Palestine aura lieu à Barcelone, les 1, 2 et 3 mars 2010. Il s'agira pour cette instance «de se pencher sur l'inapplication du droit (...)» et de souligner les responsabilités de la communauté internationale, cette dernière ne pouvant continuer à fuir ses obligations, plutôt que d'attribuer de bons ou mauvais points aux parties qui se font face sur le terrain.

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Il y aura (la semaine prochaine) très exactement un an, Stéphane Hessel déclarait à ce sujet :

«(...) Ce tribunal d'opinion vise à éveiller les consciences sur la responsabilité de la communauté internationale dans la perpétuation du conflit. Intellectuels, militants de la paix, juristes, politiques, membres d'organisations et d'associations internationales ont tous répondu à cet appel pour mettre en lumière les responsabilités qui incombent à nos gouvernements. Il ne suffit pas de dénoncer la violation du droit, il faut œuvrer pour y mettre un terme. Or nos gouvernements pèchent non seulement par leur inaction mais aussi parfois en contribuant directement ou indirectement à la pérennisation de l'illégalité. Notre mobilisation est donc essentielle pour forcer lesdits gouvernements à prendre enfin les mesures qui s'imposent. Une telle mobilisation peut être salvatrice pour les peuples de la région et pour nous-mêmes (...)»

Les six questions auxquelles devront répondre le jury de ce tribunal d'opinion sont les suivantes :

  1. L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de promouvoir et de faire respecter le droit du peuple palestinien à l'autodétermination ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ce droit ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ce droit ?
  2. L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international humanitaire à l'égard du peuple palestinien en ce qui concerne le blocus de la bande de Gaza et l'opération militaire israélienne « Plomb durci » ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ce droit ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ce droit ?
  3. L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international humanitaire et le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses ressources naturelles en ce qui concerne l'installation de colonies de peuplement et de pillage des ressources naturelles par Israël dans les Territoires palestiniens ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ces droits ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ces droits ?
  4. L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international humanitaire, le principe de non acquisition de territoire par la force et le droit à l'autodétermination du peuple palestinien en ce qui concerne l'annexion par Israël de Jérusalem-Est ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ces droits ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ces droits ?
  5. L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international en ce qui concerne l'édification du mur par Israël dans les Territoires palestiniens ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ce droit ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ce droit ?
  6. Au regard de ce qui précède, l'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international et le droit européen dans le cadre des accords signés entre l'Union européenne et l'Etat israélien ?

Les chefs de gouvernement, ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union Européenne, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et la Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton, ont été informés de la tenue de la session du Tribunal et invités à venir présenter des arguments pour la défense, «s'ils le souhaitent (!)».

Seront-ils présents ? Rien n'est moins sûr, mais la plus grande publicité devra en tout cas être faite autour des conclusions de ce tribunal de la conscience et ce, malgré une attitude hexagonale et européenne le plus souvent assez indifférente au droit international rapporté aux strictes droits de l'homme, sujet très peu médiatisé par temps de campagne électorale, et pourtant oh combien préoccupant.

A propos du Tribunal Russell

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