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19/01/2011

Bayrou, plus à gauche que DSK !?

Suite à la note précédente intitulée « Sans commentaires », ils arrivent, les commentaires, et semblent aboutir à la conclusion qu’en définitive F. Bayrou est plus à gauche que DSK. Un moindre mal, une absurdité, un comble ? Malgré les apparences, ça n'est pas si vide de sens et, de toute façon, c'est sans doute très symptomatique du "débat" qui s'installe dans les chaumières. Décevant.

décervelage.jpg

Tout, enfin presque, sera parti d’une annonce parue sur Facebook titrée "DSK préféré des Français, devancé par Aubry et Hollande chez les sympathisants PS" et d’une vidéo visible ici.

  • 1ère réaction : Baromètre Ipsos de l'action politique : « François Bayrou dans les plus fortes hausses du mois (+8 points, soit 43%) ».

(On aura bien sûr compris que l’indépendance des soutiens à F. Bayrou qui se manifestent et trépignent ici, a des limites et que les sondages n'ont pas "forcément" à être remis en question)

  • Interlocuteur 1 : « Etonnant : quasiment tout le monde progresse !? »
  • Interlocuteur 2 : « Élément de réflexion à ne pas oublier : voyez, écoutez et prenez en de la graine... vidéo
  • Interlocuteur 1 : « C'était en 2008 et dans son rôle au FMI ! Regardons le présent en sagesse et imaginons l'avenir avec audace. »
  • Interlocuteur 2 : « Que d'audace, que d'audace ! Le rôle du FMI serait donc de féliciter et d'encourager les dictatures pour leur rigueur budgétaire ?!! On peut soutenir ce point de vue sans rougir ? »
  • Interlocuteur 1 : « Monsieur,
    je vous invitais à tourner la page 2008 que vous aviez ouverte dans un autre contexte, et voila que vous insistez en allouant au patron du FMI des intentions inimaginables....
    Dommage »

  • Interlocuteur 2 : « Je ne demande pas mieux que de tourner la page de 2008 à condition que vous me donniez votre recette pour passer à la lecture d'un autre chapitre sans avoir terminé celui que vous semblez vouloir oublier.
    En l'occurrence comment appréciez-vous, par exemple, que les fiscalités nationales (européennes ?) puissent devoir s’aligner sur les désidératas des agences de notation, recommandations du FMI ou le simple froncement de sourcil des cotations boursières pendant que les inégalités fleurissent plus vite que le jasmin partout dans le monde ? Ce n’est qu’une question parmi d’autres et si vous avez un avis sur le sujet il serait "dommage" que vous vous absteniez de le faire connaître.

    Je suis un peu (moyennement) rassuré par le sondage et l'annonce sources de notre différent.
    Mais dites-moi, comment faites-vous pour marier avec autant de dextérité la sagesse et l'audace? N'est-ce pas là une position un tant soit peu schizophrénique ?»

  • Interlocuteur 1  : « … »
  • Interlocuteur 3  : « ll me semble effectivement que cette vidéo de DSK est sur interprétée. Moi aussi je suis prêt à dire (même aujourd'hui) que sa politique économique a été remarquable en beaucoup de points.
    Le fait que les lois n'étaient qu'un prétexte à corruption massive, ou que la Famille ait usurpé une bonne partie du PNB, en a beaucoup réduit le bénéfice pour les Tunisiens. L'économie a cependant plus progressé dans ce pays, pourtant pauvre en pétrole, que chez beaucoup de ses concurrents.
    Même le bilan d'une dictature est, presque toujours, entre gris clair et gris foncé. »
  • Interlocuteur 2 : « C'est tellement vrai que, sur un autre continent, on a pu se féliciter des bienfaits économiques obtenus par un Gal. Pinochet et que l'on pourrait en faire autant aujourd’hui avec la Chine ou la Corée.
    Mais à vouloir dissocier le PNB d'un pays avec l'éthique que ses dirigeants pourraient offrir à la population, on risque de devenir haïssable. Et ce n'est pas à faire en période électorale. La position du FMI, quelque soit son directeur est de ce point de vue, indéfendable. Fort heureusement les dirigeants du FMI ne sont élus qu'en vase clos. Confortable.

    Mais en fait, la question qui pointe en creux dans cet échange est ailleurs.
    Elle peut se poser de la façon suivante : comment se passer d'un ticket gagnant DSK + X contre un UMP dominateur ? A vous entendre, on pourra toujours voir pour l'éthique ce que l'on peut faire !!! Au besoin et à la limite, il sera toujours temps de faire preuve de compassion vis à vis des victimes ou de les admirer pour leur capacité à passer le simple cap de l'indignation. Et c’est ça « mettre de l’humain au cœur de l’économique » ?!!!


    Sur l'échiquier politique, si l'on part du principe qu'il faut rester "sage" en se donnant l’apparence de l’audace, ce qui a failli marcher en 2007 avec le Modem, on restera toujours dans la contrition et à la merci de n’importe quel prédateur, dictateur. Nous vivons cette expérience, sans doute à moindre échelle, mais elle ne semble pas suffire. Devenons donc un pays où toutes les «lois ne seront QUE prétexte à corruption massive". Il n'y a qu'à se laisser aller et au point où nous en sommes ...

    C’est à ça dont vous rêvez ?!!!


    Alors la vidéo "sur interprétée", je ne vois pas. Pas plus que je ne vois comment on peut s’en référer moralement au CNR ou à Marc Sangnier tout en tressant des lauriers au duo DSK – Kessler, admirable sur la question des retraites ou sur d'autres questions touchant  à la politique étrangère : le soutien inconditionnel apporté à Netanyahou,
    par exemple.

    Il faut décidément remettre au gout du jour la parole de Simone Weill, sans faire d'erreur sur la personne. »
  • Interlocuteur 3 : "Devenons donc un pays où toutes les «lois ne seront QUE prétexte à corruption massive". Il n'y a qu'à se laisser aller et au point où nous en sommes... C’est à ça que vous rêvez ?!!!"
    Mmm… j'ai bien l'impression que là aussi, vous sur interprétez ;-) »
  • Interlocuteur 2 : "Reprenons... Le message à l'origine était le suivant :
    "Baromètre Ipsos de l'action politique : François Bayrou dans les plus fortes hausses du mois (+8 points, soit 43%)." Sur interprétation ? :-)
    Peut-on en déduire que F. Bayrou est plus à gauche que DSK ?"
     

La question peut paraître incongrue, mais après tout, c’est bien possible. Ce qui expliquerait d’ailleurs qu'en 2007 Bayrou a parait-il failli voter pour la madone du Poitou et qu’il pourrait bien, comme elle, pressentir un jour le directeur du FMI comme futur premier ministre, puisque visiblement, il n'est pas de ..... de... de... ? De gauche !

 

A moins de ne pas être très observateur.

23/07/2010

Violences

Violence des propos : jeudi 22 juillet sur France Inter, le président du MoDem, François Bayrou a estimé, après les voies de faits constatées à Grenoble et dans le Loir-et-Cher, que la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy montrait aujourd'hui «ses très grandes limites» et qu'il fallait la remettre en question. La très grande violence des propos ainsi tenus a empêché le leader de garder tout son calme pour entretenir les auditeurs, qui n'attendaient pourtant que ça, du financement de :

etc, etc… Silence sur ces points névralgiques pour les moins bien lotis de l’hexagone. On avait pourtant connu le président du modem plus convaincant et incisif. Plus aérien.

violence.jpg

Les retraites négociées en douce, l’imperceptible mais nécessaire courtoisie que l’on se doit entre gens de pouvoir, l’éducation des jeunes enfants et la grande déréliction de l’Etat ont tant accaparé F. Bayrou, qu’il a du aussi faire silence sur le fond de l’Affaire W-B et ses satellites. Il a notamment ignoré de rappeler le pourquoi de l’arrêt Medvedyev concernant l’indépendance de la Justice,  tout comme ce qui constituait à juste titre l’un de ses chevaux de bataille en 2007 : la séparation des pouvoirs.

A sa décharge, et sans être pour autant à ranger aux oubliettes d’une opinion publique mithridatisée, ("la mithridatisation consistant à ingérer des doses croissantes d’un produit toxique afin de devenir insensible vis-à-vis de celui-ci"), l’affaire Woerth-Betancourt occulte d’autres turpitudes. D’où l’importance réitérée ici de signer l’appel pour une justice indépendante et impartiale, pour que soit levé le discrédit jeté sur elle.

Au moment où une autre affaire, Woerth-Wildenstein, impliquant sociétés écran, paradis fiscaux et «optimisation fiscale», revient sur le tapis, ce serait bien le minimum.