05/11/2011
Pour un audit citoyen de la dette !
Plus de 10000 manifestants ont parcouru les rues de Nice pour lancer le forum des peuples face au G20.
Après des semaines d’une campagne de communication alarmiste par les autorités locales, et malgré un déploiement outrancier de forces de sécurité, les organisations et mouvements sociaux présents à Nice ont réussi une marche festive, créative, loin de tous les préjugés et clichés utilisés pour déligitimer les altermondialistes.
Parti de Manosque le 1er novembre, un groupe d'amis est revenu de Nice et nous a fait parvenir son témoignage.
La video qui suit : "Debtocracy" a été réalisée par deux journalistes grecs.
Ils disent :
"(...) Le problème de la Grèce est que notre fiscalité ne s’est pas adapté au modèle d’État-providence que nous avons mis en place : les entreprises ne sont pas assez taxées, les déficits ne sont donc pas contrôlés. Nous avons aussi un grave problème de corruption, mais cela reste un détail : nous pourrions mettre tous les politiques en prison, mais qu’est-ce que cela changerait ?
"(...) les plans de sauvetage n’ont en vérité qu’un seul objectif : sauver les banques françaises et allemandes, qui tomberaient si la Grèce faisait banqueroute.
(...) Une fois que cela est dit, la première chose que nous devons faire est de mener un audit de la dette grecque, de manière à discerner la dette légale de celle qui ne l’est pas. Un certain nombre d’indices tendent à montrer qu’une grande partie de la dette est odieuse, voire illégale. Mais seule une commission d’audit saurait le démontrer. (...)"
Debtocracy International Version par BitsnBytes
Appel signé par la LDH
… et le lancement d’un vaste débat démocratique.
Écoles, hôpitaux, hébergement d’urgence… Retraites, chômage, culture, environnement… nous vivons tous au quotidien l’austérité budgétaire et le pire est à venir. « Nous vivons au-dessus de nos moyens », telle est la rengaine que l’on nous ressasse dans les grands médias.
Maintenant « il faut rembourser la dette », nous répète-t-on matin et soir. « On n’a pas le choix, il faut rassurer les marchés financiers, sauver la bonne réputation, le triple A de la France ».
Nous refusons ces discours culpabilisateurs. Nous ne voulons pas assister en spectateurs à la remise en cause de tout ce qui rendait encore vivables nos sociétés, en France et en Europe.
Avons-nous trop dépensé pour l’école et la santé, ou bien les cadeaux fiscaux et sociaux depuis 20 ans ont-ils asséché les budgets ?
Cette dette a-t-elle été toute entière contractée dans l’intérêt général, ou bien peut-elle être considérée en partie comme illégitime ?
Qui détient ses titres et profite de l’austérité ? Pourquoi les États sont-il obligés de s’endetter auprès des marchés financiers et des banques, alors que celles-ci peuvent emprunter directement et pour moins cher à la Banque centrale européenne ?
Nous refusons que ces questions soient évacuées ou traitées dans notre dos par les experts officiels sous influence des lobbies économiques et financiers. Nous voulons y répondre nous-mêmes dans le cadre d’un vaste débat démocratique qui décidera de notre avenir commun.
En fin de compte, ne sommes-nous plus que des jouets entre les mains des actionnaires, des spéculateurs et des créanciers, ou bien encore des citoyens, capables de délibérer ensemble de notre avenir ?
Nous décidons d’engager le débat et de nous mobiliser dans nos villes, nos quartiers, nos villages, nos lieux de travail, en lançant un vaste audit citoyen de la dette publique.
Nous créons au plan national et local des collectifs pour un audit citoyen, avec nos syndicats et associations, avec des experts indépendants, avec nos collègues, nos voisins et concitoyens.
Nous allons prendre en main nos affaires, pour que revive la démocratie.
30/06/2011
Dette illégitime
Sous les yeux de Standard & Poor's, Moody's et quelques autres agences de notation qui conseillent les investisseurs et autres rentiers de la dette sur les risques boursiers, un documentaire produit par le public, « Debtocracy » cherche les causes de la crise de cette dette et propose des solutions. Ce qui se passe en Grèce est bien sûr très largement reproductible.
A moins d’abandonner ce qui lui reste de crédit et en regard de la crise grecque, la gauche française devrait se trouver dans une obligation de cohérence et d’honnêteté avec elle-même. Pour commencer il lui faut définir publiquement ses marges de manœuvre, comme une façon de faire preuve de courage avant de pouvoir peser avec une chance de succès sur une économie sociale et solidaire à échelle européenne et plus si affinités.
Tout le monde n’est pas du même avis et, sur le terrain,
on est apparemment loin du consensus et des discours démagogiques !
| Tags : standard & poor's, moody's, debtocracy | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook