09/08/2017
« Frères Migrants »
et autour de « Frères Migrants » (Seuil) de Patrick Chamoiseau, et d’un entretien pour Philomagazine.
« (…) Les poètes déclarent que jamais plus un homme sur cette planète
n’aura à fouler une terre étrangère (…) »
Et plus loin dans ce même entretien à propos de la question :
"Une politique publique en faveur de l’individu, ce serait quoi ?"
- « Par exemple, protéger les migrants plus que les nations ! Chaque individu se produit, non plus dans un arbre généalogique, mais dans un arbre relationnel constitué de ses liens singuliers avec des lieux disparates, des musiques, des cuisines. Tous ces lieux se touchent, s’entrecroisent, ça circule, ça produit du nouveau. C’est pourquoi il nous faut envisager un monde où les fluidités migratoires sont inévitables. Et l’on ne peut pas admettre que l’indignité soit au bout du voyage. Si j’ai écrit cette « Déclaration des poètes » pour « l’horizontale plénitude du vivant », c’est en plaidant pour que soit très vite écrite une charte éthique des droits des migrants – ce que, à ma mesure, j’appelle un « Droit poétique » –, pour tous ceux qui, pour quelque raison que ce soit, même d’un espace à l’autre de la nation, doivent changer de lieu. Contre les États de droit, les migrants parlent depuis les rives d’un monde qu’ils arpentent déjà et qu’il nous faut construire en nous. »
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