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18/03/2011

Semaine sanglante

Il y a 140 ans, en mars 1871, la situation est explosive à Paris. Les parisiens, humiliés par la défaite face aux Prussiens, subissent depuis cinq mois le siège de la capitale par ces derniers. Les parigots sont abandonnés par le gouvernement de Défense Nationale qui a capitulé face à l’ennemi. Le 17 mars 1871, Adolphe Thiers, le chef du pouvoir exécutif, assemblée à majorité monarchiste, et son gouvernement quittent discrètement Paris. Le 18 mars 1871, réfugié à Versailles, Adolphe Thiers lance contre la capitale cinq corps d'armée. Ils tentent de s’emparer par surprise des 227 canons de la garde nationale placés sur la colline de Montmartre. Canons érigés par les parisiens pour se défendre contre l'ennemi. Mal conçue, la manœuvre échoue et l'insurrection éclate. Les généraux chargés de s'emparer des canons sur la butte, Lecomte et Thomas, sont fait prisonniers et sont battus à mort par la foule. Les Gardes nationaux fraternisent et se rallient au peuple. Les insurgés se constituent en Comité Central à l'Hôtel de Ville.

Commune ce paris

La Commune sera proclamée le 28 mars 1871. Le mouvement insurrectionnel prend le pouvoir sous le nom de "Commune de Paris".

Au terme d'une "semaine sanglante" du 21 au 28 mai 1871, la Commune de Paris est éradiqué. Elle débute avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai 1871 pour s'achever avec les derniers combats au Cimetière du Père Lachaise le 28 mai 1871. Les combats de rue et la répression terrible fut féroce : de 10.000 à 25.000 exécutions sommaires, 4 000 déportations au bagne de Nouvelle-Calédonie, etc. Les lois d'amnistie n'interviendront qu'en 1880. A cela s'ajoute les incendies des Tuileries, du Palais de Justice, de l'Hôtel de Ville et du Palais Royal.

Ambigüité de l’Histoire ou pied de nez d’Adolphe Thiers : le clergé et la bourgeoisie Parisienne érigent la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, à l'endroit où a commencé le 18 mars 1871 la Commune de Paris pour… « expier le crime des communards » !!!

16/03/2011

Il y avait une ville

 "C'était étrange / Est-ce qu'il allait neiger des anges
Les gens guettaient dans un mélange/ D'inquiétude et d'amusement
Et brusquement/ Il y eut un éclair aveuglant
Et dans un souffle incandescent/ Les murs se mirent à trembler

Que s'est-il passé? / J'y comprends rien
Y avait une ville/ Et y a plus rien

 


Claude Nougaro décrit une ville dévastée par une explosion nucléaire. Il fait référence ici

aux villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki, rayées de la carte par les bombardements atomiques de l'aviation américaine les 6 et 9 août 1945. Le premier bombardement aurait fait 150 000 morts et le second 75 000.

15/03/2011

"Petits soldats contre l'avortement"

La campagne anti-avortement récemment menée par un professeur d’histoire-géographie dans un lycée de Manosque justement dénoncée grâce à la vigilance de parents d’élèves. Sorti du cartable de cet enseignant « provie » : un vidéo-montage de fœtus manipulés, agrémenté d’un message religieux en provenance des caves du Vatican. La vidéo s’intitule «Inutile d'argumenter». De fait, elle est insoutenable et indiscutablement écœurante.

caroline fourest,no need to argue,anti avortement,laïcité

A partir de ce dérapage dont on a pu, à tort, minimiser la portée, et à la demande de parents d’élèves, un collectif s’est constitué. Outre les parents d’élèves, il regroupe les associations aussi diverses que : Ligue des Droits de l'Homme 04; Femmes solidaires ; CGT Education ; Sud Education ; UFAL; FCPE.

caroline fourest,anti avortement,laïcité

Simultanément Caroline Fourest qui avait été alertée de cette dérive anti IVG, a été la première à réagir et à s’associer à notre indignation.
Son point de vue, très largement partagé a été enregistré ici
(1) & (2) .Il sera repris et développé le 11 avril sur Canal + à travers un film intitulé "Des petits soldats contre l'avortement".

Depuis le début de l’année, par le biais de lettres et de pétitions, notre collectif a donc demandé au ministre de l’Education nationale que ce cas de prosélytisme à l’intérieur de l’école de la République ne puisse se reproduire où que ce soit sur l’ensemble du territoire.

Une audience a été demandée au rectorat pour connaître les dispositions prises à cet effet. Le Recteur a été invité à venir en débattre. Pas de réponse.

Pourtant, cette évidente atteinte à la laïcité, complaisamment regardée par le ministère et ses rectorats, a pour conséquences de porter préjudice

  • Au droit des femmes à disposer de leur corps et de leur vie
  • A celui des enfants, qui ont été traumatisés et surpris dans leur apprentissage de la citoyenneté
  • A l’art. 2 de la constitution découlant directement de la loi de 1905, à la loi Veil et à tout un panel de décrets et règlements pour, en principe, les faire respecter
  • A la neutralité qui doit prévaloir dans le service public de l’Education nationale, à moins de vouloir en pervertir la mission en vue d’une privatisation future.

Cette atteinte va donc au-delà d’un simple fait divers isolé.

A cela s’ajoute l’actualité qui favorise des commentaires amalgamant racines chrétiennes, identité nationale, Islam et laïcité, et ce au moment même où l’on peut s’attendre à accueillir un nouveau flux de migrants préventivement discriminés pour satisfaire les phobies d’une extrême droite que l’on dit euphorique.

Bizarrement, à l’heure des Tea Parties, tout le monde semble avoir oublié ou vouloir oublier que la laïcité peut très bien être mise en danger par des intégristes se réclamant de l’Eglise catholique à l’intérieur même de l’école de la République.

Dans ces conditions, pour débattre de la laïcité dans l’Education Nationale, il nous faut nécessairement éviter d’être confus et, pour commencer, ne pas tomber dans le piège d’un énième débat sur l’Islam qui n’a pas été identifié dans les faits qui nous ont amené à organiser cette réunion.

Pas question non plus de faire de procès ad hominem, en l’occurrence celui d’un professeur prosélyte et fier de l’être, puisque c’est au rectorat et au ministère concerné de mettre de l’ordre dans leurs règlements intérieurs, de veiller à recruter des enseignants indemnes de toute connivence intégriste, et de prendre des mesures pour garantir la neutralité et la survie du service public.

L’objectif du collectif consiste plutôt à plaider pour une mobilisation forte et aussi unitaire que possible autour du principe de laïcité débarrassé de tout qualificatif qui l’affaiblirait : la laïcité telle qu’elle est inscrite dans notre constitution et rien d’autre.

«La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.»

Il ne s’agit pas de réévaluer ce principe sur le dos de telle croyance communautarisée ou sur telle autre, mais de le défendre hors de toutes polémiques et instrumentalisations partisanes et douteuses.

A minima, on partagera au moins cette évidence : l’Education nationale doit être un lieu privilégié pour faire l’apprentissage du vivre ensemble.

Comptes-rendus dans la presse : 1 - 2 - 3