Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/12/2009

Catch à trois sur A2

Antenne 2 et sa directrice, A. Chabot, ont donc programmé pour la prochaine émission « A vous de juger » (14 janvier 2010, selon Le Post et Libération) un combat Marine Le Pen vs Eric Besson, et il est inutile de refaire le portrait de ces protagonistes pour se rendre compte à quel point le débat citoyen va y être rabaissé. Inutile aussi de souligner les manquements volontaires d'une télévision soi-disant rattachée au service public.

besson_calais-2.jpg

Mais, ce qui est prévisible et insupportable dans ce faux débat où la posture et le spectacle l'emporteront sur un échange vicié de points de vue, sera vraisemblablement la mise en pièce du monde associatif défendant les Droits de l'Homme. Même si une majorité de téléspectateurs n'est pas dupe, comment supportera-t-on d'entendre les Droits de l'Homme défendus par Eric Besson avec sa mauvaise foi consubstantielle et à travers des arguments fourbis d'avance difficilement réfutables :

  • Propos tenus par Georges Frêche sur les Harkis ou l'équipe de France de football
  • Propos tenus par Manuel Valls sur les blacks de sa circonscription
  • Trafics organisés par les passeurs de migrants clandestins

Puisqu'ils ne pourront intervenir sur le plateau, il ne serait pas inutile que les défenseurs des Droits de l'Homme, notifient publiquement leur réprobation avant même que cette émission ait lieu. Non pas pour interdire le spectacle (ce qui serait contraire à la liberté d'expression), mais pour désavouer l'utilisation qui sera faite à tout coups des Droits de l'Homme, dans une opération dont la bassesse et le cynisme ne servent que de tristes personnes en pleine crise d'hystérie égo centrée sur les régionales et un service public à la recherche d'une audience perdue depuis longtemps.

17/12/2009

Ca ressemble à quoi ?

  1. Un vaccin contre la pauvreté. Vraiment ?
  2. Qui remplacera Camus au Panthéon ?
  3. Après Copenhague, faudra-t-il espérer que Claude Allègre ait eu raison ?
  4. L'Afghanistan n'est plus un pays en guerre. La preuve ?...
  5. L'Elysée bousculera-t-elle les « forces de la conservation » ?

10/12/2009

Rien ne serait pire que … qui ?

Les lecteurs du Monde (dont nous sommes) peuvent être fiers de pouvoir enfin lire dans leur journal une Tribune frappée au coin du bon sens, à défaut de pouvoir être agitée du haut d'un minaret suisse. Enfin ! ... Rien que des « pépites » issues de la diversité et d'une forme achevée de démocratie d'opinion, pleine de bons sentiments, participative pourrait-on dire, que H. Beuve-Mery, M. Duverger ou R. Barillon n'auraient surement pas désavoué !

mariage-expulsions.jpg
  • Nous ne savions pas qu'un référendum pouvait « blesser les âmes en apportant une réponse aussi tranchée à un problème qui doit pouvoir être résolu au cas par cas dans le respect des convictions et des croyances de chacun. »
  • Nous avions oublié que « c'est en devenant sourd aux cris du peuple, indifférent à ses difficultés, à ses sentiments, à ses aspirations, que l'on nourrit le populisme. »
  • Nous ne savions pas que « Pour réconcilier la France du oui et celle du non, il fallait d'abord essayer de comprendre ce qu'avaient voulu exprimer les Français. »
  • Nous avions oublié que « rien ne serait pire que de ne pas regarder en face la réalité des sentiments, des préoccupations, des aspirations de tant d'Européens. »
  • Nous ne savions pas que « nul, pas plus en Suisse qu'ailleurs, ne songe à remettre en cause ces libertés fondamentales. »
  • Nous avions oublié que « le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance. »
  • Nous ne savions pas que « ce besoin d'appartenance, on peut y répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République. »
  • Nous avions oublié que « l'identité nationale c'est l'antidote au tribalisme et au communautarisme. »
  • Nous ne savions pas que « les Suisses comme les Français savent que le changement est une nécessité. »
  • Nous avions oublié que « le métissage c'est la volonté de vivre ensemble. Le communautarisme c'est le choix de vivre séparément. »
  • Nous ne savions pas que « le métissage ce n'est pas la négation des identités, c'est de la part de celui qui arrive la volonté de s'inscrire sans brutalité, comme naturellement, dans cette société qu'il va contribuer à transformer, dans cette histoire qu'il va désormais contribuer à écrire. »
  • Nous avions oublié que « respecter ceux qui accueillent, c'est s'efforcer de ne pas les heurter, de ne pas les choquer, c'est en respecter les valeurs, les convictions, les lois, les traditions, et les faire - au moins en partie - siennes. »
  • Nous ne savions pas que « les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale (...)»
  • Nous avions oublié que « chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation »

Et c'est parce que, tout ça nous ne le savions pas ou que nous l'avions oublié que Nicolas Sarkosy nous l'apprend ou nous le rappelle, lui qui en est convaincu au point d'en faire son pain quotidien et sa prière du soir. Aucun doute, cette tribune a du faire un tabac chez les supporters de la « France qui gagne » malgré Domenech et Georges Frêche. Quant à mère Ubu, elle doit kiffer grave. N'est-il pas ?

06/12/2009

Devedjian, ex-flag des sixties

Sous le titre  « Petite contribution de Patrick Devedjian au débat sur l'insécurité : un an de prison avec sursis et trois de mise à l'épreuve » : une perle dénichée par cuverville.org dans l'édition du 11 novembre 1965 du journal Le petit Varois.

Les faits relatés plus bas n'auraient sans doute été que pure invention si le couvre-feu pour les mineurs âgés de moins de 13 ans avait été en usage à l'époque et ce, malgré l'avis des syndicats de police qui le jugent encore aujourd'hui inapplicable.

petit varois.jpg

Un peu plus de quarante ans plus tard, les résultats escomptés à résoudre la question récurrente de la sécurité ne se sont pas fait attendre :

  • 7 personnes mises en cause pour crimes et délits sur 10 sont des hommes majeurs selon le criminologue Alain Bauer
  • B. Hortefeux démontre qu'il n'a pas lu le rapport qu'il avait lui-même commandé à l'Observatoire National de la Délinquance,présidé par le même Bauer, préférant soutenir qu'aujourd'hui la délinquance est en baisse
  • les « jeunes dévoyés » de la Croix Valmer, repentis si l'on en croit leur famille (politique), courent toujours... Mise en scène, incantation, démagogie ?... La police, à bout de souffle, ne manque pas d'air.

«En correctionnelle : Deux jeunes dévoyés en vacances à la Croix Valmer avaient essoufflé la police... Un an de prison avec sursis et trois de mise à l'épreuve pour chacun d'eux
Draguignan (C.P.). - Audience peu chargée hier au tribunal de correctionnelle, une dizaine d'émetteurs de chèques sans provisions ont comparu à la barre ainsi qu'une bonne demi-douzaine d'inculpés pour outrage à la pudeur.
[...] Deux jeunes gens ont tenu la vedette à cette audience. Il s'agit des nommés Devedjian Patrick et Madelin Alain, étudiants à la Faculté de Droit de Paris, à qui le soleil a quelque peu tourné la tête alors qu'ils se trouvaient en vacances sur notre belle Côte d'Azur.
Dans la nuit du 5 au 6 août dernier, M. Voli, maire de la Croix-Valmer, surprenait deux individus qui tentaient de lui dérober de l'essence dans son véhicule. À sa vue, les deux voleurs prenaient la fuite abandonnant un véhicule Simca 1000 immatriculé 73 QT 83. Une embuscade était tendue par la police qui avait été alertée. 45 minutes plus tard, on tombait sur les deux hommes qui tentaient de mettre un véhicule en marche.
Si Madelin parvenait à être appréhendé, Devedjian par contre échappait aux poursuites malgré une tentative désespérée de M. Voli.
Mais comme tout a une fin, il était récupéré le lendemain matin dans un état lamentable, les pieds ensanglantés, les vêtements déchirés. ll demanda aux policiers de le ramener sur son bateau ancré à Cavalaire. Ceux-ci ne se firent pas prier pour le raccompagner d'autant plus que la perquisition effectuée sur le bateau devait s'avérer des plus fructueuses. On y trouva des pièces de voitures, un pistolet 6.35 garni de 5 cartouches, et des pièces d'identité appartenant à Mlle Castells Eliane.
Devant le magistrat instructeur, Devedjian niera toute participation aux vols d'essence, Madelin lui, reconnaît les faits qui lui sont reprochés et fait entrer dans la danse, à la place de Devedjian, un dénommé Gérard.
L'enquête déterminera bien vite tous les vols commis par les deux tristes sires :
Vol d'une Simca 1000 à St-Cyr le 2 août 65, à Laréol le 19 juillet, vol d'un moteur de bateau, le 23 juillet vol à Villefranche-Laranguais de pièces d'identité, à la Croix-Valmer le 6 août d'avoir fait usage de fausses plaques d'immatriculation et enfin à Cavalaire également le 6 août de détenir illégalement un pistolet 6.35. [...] ».


C'était au temps où la comparution immédiate n'existait pas... Au temps où nos deux « jeunes dévoyés » étudiaient à Assas et émargeaient au mouvement Occident, issu de la dissolution le 2 novembre 1963 de la section de Paris de la Fédération des étudiants nationalistes (extrême droite).

Et tout ça bien avant que Devedjian, devenu "Ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance", ne revienne dans le Var, à La Seyne-sur-Mer, quasiment sur les lieux du crime, pour faire avec Nicolas Sarkozy le point sur la crise économique.

03/12/2009

Droits de l'enfant

20/11/89 - 20/11/09 : le XX° anniversaire de la convention internationale des droits de l'enfant consacre un traité adopté à l'ONU par 191 pays hors les Etats-Unis et la Somalie.

Ce texte qui peut être invoqué directement par les justiciables âgés de moins de 18 ans (art. 1), ne se contente plus de considérer les enfants comme des personnes fragiles qu'il faut protéger contre autrui ou contre elles-mêmes. Il traite aussi de l'ensemble des droits civils et politiques économiques, sociaux et culturels, et reconnaît aux mineurs les droits politiques de la personne humaine : liberté de conscience, liberté d'opinion, liberté d'expression et liberté d'association (art. 12 à 15).

Il est recommandé d'en orchestrer la promotion à travers l'Education Nationale, conseil généraux, associations... Le défenseur du droit des enfants est on-ne-peut-mieux placé pour jouer ce rôle. Mais...

C'est dans un contexte très peu médiatisé, que Dominique Versini, défenseure des enfants a remis son rapport au président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, le 30 novembre dernier, faute d'avoir pu le remettre directement au chef de l'Etat, voire à Nadine Morano, Ministre de la famille, ce qui aurait été malgré tout plus logique.

Le peu de cérémonie accompagnant la remise de ce rapport serait négligeable si le fait n'était souligné par des signes démontrant que les droits de l'enfant constituent un thème qui dérange ou, pire, que les responsables hexagonaux chargés de veiller à leur application ont d'autres chats à fouetter. Parmi ces signes, le plus lisible concerne la suppression de la fonction occupée jusqu'ici par Mme Versini. (Voir note précédente)

Celle-ci n'omet pas de pointer dans son rapport que «la force symbolique de la suppression de l'institution du Défenseur des enfants serait d'autant plus remarquée que le Comité des droits de l'enfant de l'ONU vient d'inviter le Gouvernement français dans son rapport du 12 juin 2009 « à continuer à renforcer le rôle du Défenseur des enfants (...) et à lui allouer les ressources financières et humaines suffisantes ».

Le rapport qui se montre également critique sur la question de la justice pénale appliquée aux mineurs, devrait constituer un outil pour un ministère de l'enfance restant à créer. Mais l'Etat veut rester en retrait par rapport à l'intérêt porté à ce texte par la communauté internationale. Communauté internationale qui, selon Jean-Pierre Rosenczveig, Président du Tribunal pour enfant de Bobigny, « (...) devant le non respect des droits de l'homme, a adopté la stratégie de promouvoir les droits des enfants. »

Cette position n'enlève rien à la prépondérance de la Déclaration universelle des droits de l'homme. On peut même penser que les deux textes se confortent, alors que la position de l'Etat français reste ambiguë. Il est vrai que ces textes font obstacle au rayonnement des équipes qui nous gouvernent. A moins que ce ne soit l'inverse.

01/12/2009

Détenus à 3000 € pièce

En mars 2008, le tribunal administratif de Rouen, construite en 1864 et appelée "Bonne nouvelle" avait condamné l'Etat à verser 3.000 € à un détenu. Rebelote : la cour d'appel administrative de Douai (Nord) a confirmé jeudi 12 novembre la condamnation de l'Etat par le tribunal administratif de Rouen.

Un trou noir pour le ministère de la justice aveugle. A creuser sur le site Ban Public.

Alors, les détenus dédommagés ? La belle affaire !

Aucun problème ne sera réglé pour celles et ceux qui croupissent dans leur cellule en attendant d'être reconnus innocents. Pour eux, la folie est la seule compagne qui vaille encore la peine ; la seule échappée belle ; la seule façon de marteler le réel ; sa seule réfutation sereine. La dignité humaine ne se monnaye pas.


Ce qui ne veut évidemment pas dire que les conditions de détention de l'ensemble de la population carcérale ne relèvent pas d'un droit humain. Géographiquement universel. Alors, c'est tant mieux si on arrive à tordre le bras de l'institution judiciaire pour une meilleure prévention des risques sanitaires et pour une réelle réinsertion dans le monde des vivants. Sinon aucun «kits de protection», destinés aux détenus susceptibles d'attenter à leurs jours, contenant des draps et couvertures indéchirables et des pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons, ainsi que des matelas anti-feu etc... » ne fera l'affaire.

Aucun grand emprunt ne saurait non plus y suffire. Pas même en « lâchant » une pincée d'euros sonnants et trébuchants. Ce qui frôle l'indécence.