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10/04/2012

Paranoïa critique

Gunter Grass scandalise ?...  


[ Un documentaire de l'émission Zone Libre Radio Canada.]

Ce que l’on conteste à l’auteur du Tambour, c’est plutôt son droit moral de dénoncer le silence fait autour du nucléaire israélien au prétexte de son passé. Mais la question que G. Grass soulève est des plus importantes puisqu’elle engage la responsabilité des actuels inconditionnels soutiens au gouvernement d’Israël, ce dernier étant dirigé par ce qu’il devrait être convenu d’appeler «des kamikazes d’Etat», prêts à réduire en cendres le Moyen-Orient pour défendre ses frontières et à jouer de ses relations économiques pour exiger le silence sur les violations du droit international qu’il commet sans discontinuer et sans vergogne.

gunter grass scandalise ?,nucléaire israélien

En fait, G. Grass ne fait que remettre sur le tapis la question tabou du programme nucléaire israélien, qui date de 1954, et qui a débuté, soit dit en passant, en étroite coopération avec la France, qui elle aussi cherchait à se doter de la bombe atomique.

Tout serait évidemment beaucoup plus clair et moins conflictuel si Israël consentait à reconnaître officiellement la réalité de son appartenance au club des nations disposant de l’arme nucléaire et faisait la démonstration de sa capacité à vivre en paix avec le peuple palestinien. C’est loin d’être une demande exorbitante !

En attendant Gunther Grass, qui se reconnaît «une origine, entachée d'une tare à tout jamais ineffaçable», et voit concentrée sur sa personne quantité de ressentiments qui n’ont vraisemblablement rien à voir avec elle, fait aussi bien les frais d’une évidente hypocrisie que d'une paranoïa critique.

Il écrit :

« Pourquoi me taire, pourquoi taire trop longtemps
Ce qui est manifeste, ce à quoi l'on s'est exercé
dans des jeux de stratégie au terme desquels
nous autres survivants sommes tout au plus
des notes de bas de pages

C'est le droit affirmé à la première frappe
susceptible d'effacer un peuple iranien
soumis au joug d'une grande gueule
qui le guide vers la liesse organisée,
sous prétexte qu'on le soupçonne, dans sa zone de pouvoir,
de construire une bombe atomique.

Mais pourquoi est-ce que je m'interdis
De désigner par son nom cet autre pays
Dans lequel depuis des années, même si c'est en secret,
On dispose d'un potentiel nucléaire en expansion
Mais sans contrôle, parce qu'inaccessible
À toute vérification ?

Le silence général sur cet état de fait
silence auquel s'est soumis mon propre silence,
pèse sur moi comme un mensonge
une contrainte qui s'exerce sous peine de sanction
en cas de transgression ;
le verdict d'"antisémitisme" est courant.

Mais à présent, parce que de mon pays,
régulièrement rattrapé par des crimes
qui lui sont propres, sans pareils,
et pour lesquels on lui demande des comptes,
de ce pays-là, une fois de plus, selon la pure règle des affaires,
quoiqu'en le présentant habilement comme une réparation,
de ce pays, disais-je, Israël
attend la livraison d'un autre sous-marin
dont la spécialité est de pouvoir orienter des têtes explosives
capables de tout réduire à néant
 

en direction d'un lieu où l'on n'a pu prouver l'existence
ne fût-ce que d'une seule bombe atomique,
mais où la seule crainte veut avoir force de preuve,
je dis ce qui doit être dit.

Mais pourquoi me suis-je tu jusqu'ici ?
parce que je pensais que mon origine,
entachée d'une tare à tout jamais ineffaçable,
m'interdit de suspecter de ce fait, comme d'une vérité avérée,
le pays d'Israël, auquel je suis lié
et veux rester lié.

Pourquoi ai-je attendu ce jour pour le dire,
vieilli, et de ma dernière encre :
La puissance atomique d'Israël menace
une paix du monde déjà fragile ?
Parce qu'il faut dire,
ce qui, dit demain, pourrait déjà l'être trop tard :
et aussi parce que nous - Allemands,
qui en avons bien assez comme cela sur la conscience -
pourrions fournir l'arme d'un crime prévisible,
raison pour laquelle aucun
des subterfuges habituels n'effacerait notre complicité.

Et admettons-le : je ne me tais plus,
parce que je suis las de l'hypocrisie de l'Occident ; il faut en outre espérer
que beaucoup puissent se libérer du silence,
et inviter aussi celui qui fait peser cette menace flagrante
à renoncer à la violence
qu'ils réclament pareillement
un contrôle permanent et sans entraves
du potentiel nucléaire israélien
et des installations nucléaires iraniennes
exercé par une instance internationale
et accepté par les gouvernements des deux pays.

C'est la seule manière dont nous puissions les aider
tous, Israéliens, Palestiniens,
plus encore, tous ceux qui, dans cette
région occupée par le délire
vivent côte à côte en ennemis
Et puis aussi, au bout du compte, nous aider nous-mêmes. »

Günter Grass Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni

28/11/2011

L'angle alpha convoqué à Durban

Dans un opus atypique de Frédéric Lordon intitulé « D'un retournement l'autre », (récit de la crise financière en quatre actes, et en alexandrins - Seuil, 14 euros) … on trouve cette réplique faite par un conseiller présidentiel aux banquiers cyniques :

« Vous méprisez le peuple et c'est bien votre affaire.
Vous avez de la chance, il est moins sanguinaire
Qu'à certaines époques où ceux de votre engeance
Voyaient sur une pique finir leur arrogance. »

Il n’y a bien sur pas que les banquiers qui soient susceptibles de servir de repère pour déterminer « l’angle alpha » décrit par le même Frédéric Lordon, économiste atterré, dans la vidéo qui suit :


Le néo-libéralisme et l'angle alpha de Frédéric Lordon par asi

L’angle Alpha étant, pour schématiser, l’angle qui nous rapproche ou nous éloigne de notre servitude aux systèmes dominants : une manière de mesurer notre consentement ou notre résistance au pouvoir érigé en système.

Depuis une bonne dizaine d’années, les modes de fonctionnement des entreprises privées servant de modèle à nos institutions et à nos services publics, la logique du néolibéralisme s’étend perceptiblement à des domaines qui ne sont pas seulement « financiers ». Ils peuvent être culturels au sens large et s’étendre à la vie sociale et individuelle. (*) Mais pas que.

Autre extension donc : « l'enjeu de la crise climatique est bien notre rapport malsain à la puissance, puisque le carbone fossile est la forme la plus efficace et malléable d'énergie que l'homme ait trouvé à sa disposition pour assouvir son propre désir de puissance... ou celui de ses chefs »

lordon,durban,angle alpha

En période électorale, les lobbies ont carte blanche pour y parvenir puisque, vu sous cet angle, le néolibéralisme, n’est pas du tout un « laisser faire », mais au contraire le résultat d’une politique délibérée, très organisée, même si, au bout du compte, elle s’avère suicidaire.

« Aussi modestes qu'elles soient, les politiques publiques de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ont été gravement sapées, dès le début, par les feintes de nombreux groupes industriels, sans qu'il en coûte quoi que ce soit auxdits groupes. Et l'on sait (ou l'on devrait savoir) à quel point les "climato-sceptiques", universitaires et surtout politiques, sont soutenus financièrement par les grandes firmes de l'énergie carbonée (Exxon et Koch Industries aux Etats-Unis, mais également, de ce côté-ci de l'Atlantique, GDF-Suez, Lafarge ou encore BP). » (**) (***)

A l’heure où s’ouvre la conférence de Durban sur le changement climatique, nous devrions nous en souvenir.

Sources : * ;  ** ; ***

31/05/2010

Dettes publiques : Etats d'urgence

D'après une dépêche du Parisien libéré....

wall street.jpg

Après l'échec du colmatage, place au siphonage.

Alors que des millions de milliards d'euros, de dollars et de yens fictifs se déversent depuis le 22 avril dans les caisses non moins fictives de banques internationales et des agences de notations auxquelles elles ont partie liée, un nouvel espoir de colmater la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux à l'origine de la crise la plus noire que l'on pouvait imaginer, s'est anéanti cette nuit. L'opération de régularisation de l'ultralibéralisme baptisée «Top kill» s'avère être un échec.

Autre quasi certitude à ce jour : ici même, la BP (Banque Postale) récemment privatisée aurait violé, comme ses consœurs, ses propres règles de sécurité. Déjà !

Pour les pompiers de Wall Street, Londres, Francfort et Paris, il s'agissait d'envoyer dans le puits un signal fort de matières solides et bien réelles. Une fois le flux de capital stoppé grâce à cette «boue», l'objectif était de cimenter la source. Mais cette opération hautement délicate n'avait jamais été menée à une telle profondeur de cupidité.

«Alors que nous avons d'abord reçu des retours positifs sur l'opération, il apparaît clairement maintenant que cela n'a pas marché», ont reconnu les chefs d'état réunis au siège du FMI dans un communiqué commun. L'administration de la gouvernance mondiale, ou plutôt son prototype auto désigné, qui a fait le tour des places boursières vendredi dernier, voulait soumettre la compagnie des banques et autres organisateurs des marchés financiers à une forte pression, pour ne pas dire contrainte.
Les opinions publiques restant hantées par le désastre qu'avait entraîné l'inertie des gouvernements étatsunien, européen et asiatique lors des dernières faillites de 2008, l'objectif des administrateurs était de les rassurer. Mais les banques ne s'avouant pas solidaires entre elles, la catastrophe est vite apparue comme inéluctable.

Prochaine solution : siphonner le bocal à finances. Facile à dire !

Pourtant, tous les espoirs se portent désormais sur l'installation d'un nouveau dispositif prévoyant de sectionner les réseaux sociaux endommagés, d'éliminer les corps inutiles, d'ajuster enfin une structure souple permettant d'y capturer l'argent-dette puis de le siphonner jusqu'à un navire de surface pour en récupérer un max. «Ce dispositif n'est pas sans risque et n'a encore jamais été expérimenté» ont rappelé les experts. Ils ajoutent très sérieusement : «(...) au point où nous en sommes, pourquoi ne pas assécher le golfe du Mexique pour ne plus entendre parler de la plateforme «Deepwater Horizon» ? (...) Selon le résultat de l'expérience, nous pourrions en tirer un mode opératoire pour éliminer dettes et déficits publics».

L'investigation est pour l'instant sans réponse.

23/04/2010

Comportements collectifs

Du comportement collectif des oiseaux à celui des voyageurs déroutés, en exode ou pris au piège d'une foule paniquée, les images et métaphores ne manquent pas qui constituent, à tort ou à raison, autant de sujets de méditation et de remises en cause d'une autonomie humaine sur-revendiquée.

La faim, la pauvreté, le développement durable, la paix, la santé, l'éducation, l'économie, les ressources naturelles sont autant de défis posés à une intelligence supposée collective. En sommes-nous capables ? ...

Pas certain. Et dans ce cas la citation qui suit prendrait hélas tout son sens :

«Les rares personnes qui comprendront le système seront soit si intéressées par ses profits, soit si dépendantes de ses largesses qu'il n'y aura pas d'opposition à craindre de cette classe-là ! La grande masse des gens, mentalement incapables de comprendre l'immense avantage retiré du système par le capital, porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts» (Rothschild Brothers of London, citant John Sherman, communiqué aux associés, New York, le 25 juin 1863.)

Depuis, nous sommes devenus plus lucides bien que tout aussi vulnérables et dépendants de ce «système par le capital». Des groupes quantitativement restreints peuvent éventuellement faire usage une économie du don, d'une conscience collective, d'une convergence d'intérêt. A l'échelle mondialisée, ça semble beaucoup moins probable. Seules demeureraient alors l'interrogation sur le pourquoi et le comment des comportements collectifs et, vu de loin, une forme massive, esthétique et mouvante.

20/04/2010

Chant LAKOTA

La culture des peuples amérindiens dont est issu le chant qui suit, mettait en évidence des «lois primordiales» (Droits de l'Homme ?) qui ne devraient pas être si différentes des nôtres. La réalité est malheureusement tout autre dans la mesure où nous fonctionnons avant de vivre, en très grande contradiction avec la nature ou l'humanité, dans l'ignorance des conséquences liées à nos actes dont nous demeurons comptables.

Le pilote qui a jeté la bombe H sur Hiroshima était trop haut dans le ciel pour sentir la souffrance qu'il infligeait ; les financiers américains qui, avec la complicité de leur gouvernement, ont retiré leurs capitaux d'Allemagne pendant la grande dépression étaient trop près de leurs chiffres et trop loin de leurs frères pour comprendre qu'ils livraient ainsi au fanatisme un pays déjà humilié à l'excès par le traité de Versailles ; les chimistes de Monsanto ignorent tout du sentiment d'appartenance des paysans à leur terre. Etc, etc.

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«Nous n'avons jamais eu de police,
Nous n'avons jamais eu de prison.
Nous n'avions qu'un certain nombre de lois primordiales à vivre :
Ne mens pas.
Ne vole pas.
Soit fort.
Prends soin de ton frère.
Prends soin de ceux qui sont au-dessous de toi.
Prends soin des Anciens.
Utilise ta force pour le bien du Peuple.
Conduis-toi d'une façon juste»
Source

13/03/2010

Territoires, la bonne échelle

Avant d'aller voter pour les «régionales» et en dehors de toute prise de position partisane : quelques questions à propos de la prochaine réforme territoriale. Sera-t-elle conservatrice ? Le projet gouvernemental changera-t-il quelque chose au panorama des lourdeurs administratives ou les aggravera-t-elles ? Que fera la gauche, probablement victorieuse en mars 2010, des territoires et de leurs composants institutionnels ?

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L'idéal serait que cette réforme ne soit pas indexée aux intérêts électoraux. Et pourtant... Le calendrier est le suivant :

  • 19 janvier 2010 : début de l'examen par le Sénat du deuxième et principal texte de la réforme qui fixe les nouvelles modalités de fonctionnement des collectivités dont la création des conseillers territoriaux et des métropoles
  • Mars 2010 : élection des conseillers régionaux pour quatre ans.
  • Juillet 2010 : fin du débat parlementaire, avec l'adoption des deux autres textes sur le mode d'élection des conseillers territoriaux et des conseillers communautaires
  • Fin 2010 : adoption du projet de loi de finances 2011, qui fixe les moyens de substitution de la taxe professionnelle pour les collectivités territoriales.
  • Mars 2011 : élection de la moitié des conseillers généraux pour trois ans (l'autre moitié a été élue en 2008).
  • A partir de juillet 2011 : examen d'un dernier projet de loi sur la répartition des compétences entre collectivités territoriales.
  • 31 décembre 2011 : limite pour établir un schéma départemental de la coopération intercommunale.
  • 1er janvier 2014 : achèvement et rationalisation de la carte de l'intercommunalité.
  • Mars 2014 : élection des nouveaux conseillers territoriaux siégeant à la fois au département et à la région. De nouvelles élections communales auront lieu le même jour. Pour la première fois, les conseillers communautaires seront élus au suffrage universel en même temps.

Patrick Le Lidec, chargé de recherche au CNRS, travaille depuis une quinzaine d'années sur les politiques de décentralisation, sur les transformations de l'action publique et sur les stratégies de réforme des collectivités locales. Il livre ici une intéressante analyse de ce qu'est aujourd'hui la décentralisation ...

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(2). Les lois de décentralisation.

(1). L'organisation territoriale française

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(4) L'ex. de la fonction publique territoriale

(3). Décentralisation et efficacité

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(6). La réforme des collectivités (...)


(5). La réforme des collectivités territoriales

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(8) Que serait une réforme territoriale de gauche

(7) Le conseiller territorial, une révolution ?

30/01/2010

No sarkosy day

Une date à retenir : 27 mars 2010..., un appel

Inconséquence politique, échec économique, casse sociale, rupture du pacte républicain, atteinte à l'égalité des chances, politique de la peur, stratégie de la division, lois liberticides, pratiques autocratiques du pouvoir, favoritisme, népotisme, manipulations médiatiques, ingérences judiciaires, collusion avec le monde des affaires et les forces de l'argent...

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Nous avons tous nos raisons pour nous opposer à Sarkozy et à son clan, pour résister au sarkozysme. Mais ce président sans envergure, effrayé par le peuple, prend grand soin de le tenir à l'écart, muselant au besoin sa parole derrière des cordons de CRS.

Alors, ENSEMBLE, nous élèverons la voix plus haut, nous nous ferons entendre plus fort, unis dans la défense des valeurs de notre République :

Liberté - Egalité - Fraternité - Laïcité - Démocratie

Nous, simples citoyens, vigilants et inquiets, en conscience et indépendamment de tout parti ou syndicat, appelons toutes celles et tous ceux qui ressentent l'envie, le besoin de dire NON ! à Nicolas Sarkozy, à se rassembler pour un No Sarkozy Day.

Le 27 mars 2010 : une journée pour lui dire NON !

Des rassemblements seront organisées partout en France, à partir de 14 Heures devant les préfectures et les sous-préfectures, à Paris place de la Bastille, et dans le monde entier devant les ambassades de France.

A l'issue de cette journée de mobilisation, se tiendront partout des réunions ouvertes, où nous pourrons ensemble, démocratiquement, décider de la suite à donner à ce mouvement de contestation populaire du sarkozysme, contestation que nous espérons aussi large que possible.

SIGNER L'APPEL

Le groupe Facebook du No Sarkozy Day a été supprimé.

Facebook aurait-il subit des pressions ?

Voici le nouveau groupe en attendant pensez à vous y inscrire et à en diffuser l'adresse.

26/11/2009

Solidarités programmées

Le politiquement incorrect de cette fin d'année consisterait-t-il à comparer la tonalité du discours tenu par Yann Artus Bertrand à celle des bateleurs télégéniques du Téléthon ou du Sidaction ? En tout cas les ressemblances sont frappantes.

Sur le fond tout le monde est à peu près sur la même longueur d'onde. Les maladies, génétiques ou pas, ne peuvent se combattre que par une la recherche scientifique rendue efficiente et le réchauffement climatique que par une diminution volontaire et progressive des émissions de gaz à effet de serre. Jusque là, tout va bien. Là où ça se complique, c'est quand il faut financer cette logique.

A ce niveau, il est seulement dommage que ce soit les opinions publiques qui soient prioritairement appelées à se substituer au pouvoirs en place sous prétexte que ces deux grandes causes (santé & climat) contribuent à créer un lien de solidarité entre celles et ceux qui y adhèrent. C'est une tradition. L'hypocrisie n'est pas loin, d'autant moins loin que les budgets nationaux consacrés à la recherche médicale sont proches du degré zéro de l'écriture comptable ou que les ambitions affichées du Ministère-de-l'Ecologie-de-l'Energie-du-Développement-durable-et-de-la-Mer-en-charge-des-Technologies-vertes-et-des-Négociations-sur-le-climat (ouf, nous y voilà !) consistent à remporter une partie de poker menteur, et rien de plus.

Besoin de personne pour répondre favorablement aux appels lancés par l'évidence climatique ou celle non moins douloureuse des maladies génétiques ou pas. Inutile donc d'inventer de faux prétextes pour récolter des fonds ou pour responsabiliser des consommateurs jamais contrits.

Mais, les bateleurs sont là et à l'affut de soi-disant tiers, irréductibles à leurs appels répétés en boucle du type : «il est trop tard pour être pessimiste», «nous sommes au bord d'une catastrophe si nous n'agissons pas», «le compte à rebours est lancé» ou «tous plus fort que tout», «vaincre le mauvais sort», «on commence à sentir les prémisses d'un début de solution».
A l'affut de contradicteurs pouvant être désignés comme des images en négatif de cette opinion publique si maniable. Et cette année... ont été tirés au sort.... Claude Allègre pour le climat et, ... pour sa contribution au téléthon... Pierre Bergé . Chacun illustrant sa catégorie avec les moyens du bord : esprit de contradiction pour l'un, maladresse naïve pour l'autre. Qu'importe, ces oiseaux de mauvais augure l'ont bien cherché. Ils auraient simplement du s'exprimer autrement.

Le problème c'est qu'à force de bateler à tort et à travers, on risque l'overdose et que le côté «people» de ces solidarités programmées peut contribuer à dévaluer ce sur quoi elles sont humainement fondées.

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Il faut ajouter que le ridicule est atteint lorsque, faute de programmation cohérente, des causes estimables en viennent à se chevaucher dans le temps. Cherchons l'erreur : le 28 novembre sera à la fois une journée sans achat et une journée consacrée à aider les banques alimentaires.

06/11/2009

Claude Levi Strauss

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Dans un monde qui s'autodétruit et fait une large place à un « mono culturalisme universel », au moment où un débat mesquin, minable et "imbécile" sur l'identité nationale est lancé, Claude Levi Strauss suscite aujourd'hui les éloges de ceux qui, pour la plupart, n'ont tiré aucun enseignement de son humanisme et de ses travaux. Le découvrir en toute humilité et sans discours superflu est le seul hommage qu'on puisse lui rendre.


 

Entretien avec Claude Levi-Strauss - kewego
Rencontre filmée en 1998 au Collège de France lors de laquelle le célèbre penseur et anthropologue évoque ses souvenirs des Landes et du lycée de Mont-de-Marsan où il enseigna.

08/09/2009

Rafale ou comment s'en débarrasser...

Actuellement, la grande mode en économie c'est : emprunter vite, rembourser moins ou pas du tout, polluer plus.

Le Rafale, technologiquement dépassé parait-il, aurait dû entrer en service en 1996 dans l'armée de l'air, ce retard s'expliquant par des aléas budgétaires et des « difficultés techniques ». Info 2006

Résultat : les 294 avions, dont le coût total a été estimé à 28 milliards d'euros à la sortie de Dassault Aviation, restent sur le carreau. S'en suivent une série d'échecs commerciaux équivalant à l'impossibilité de vendre cet engin très peu pacifique à Singapour, à la Corée du Sud, aux Pays-Bas, à l'Arabie Saoudite, au Maroc, à la Lybie, malgré les ronds de jambe élyséen de 2007.

Aux dernières nouvelles, un deal semble avoir été trouvé par Luiz Inácio Lula da Silva, le président brésilien superstar des altermondialistes et Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, grand admirateur de Jaurès et Mocquet.

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Simple et transparent comme un secret défense :

Le Brésil achète à la France 36 Rafale, les brevets technologiques qui vont avec pour sa construction in situ en solo et le droit de polluer l'atmosphère sans avoir à s'acquitter d'une taxe carbone mesquine autant qu'incongrue. Et pour rendre le marché encore plus attractif, le Brésil achète aussi le droit de construire sous-marins et hélicoptères, le tout pour une somme de ....  6,1 milliards d'euros empruntés à .... 6 banques européennes dont BNP Paribas, Société générale, Calyon (groupe Crédit Agricole), Crédit industriel et commercial (CIC, groupe Crédit Mutuel) et Natixis. Source
Une façon de récompenser ces partenaires pour leurs efforts à se faire plus discrètes en matière de rémunération des risques encourus par leurs traders, ou de les encourager à rembourser l'Etat de les avoir secourues.

Pour ce qui est de Dassault Aviation, l'avionneur et équipementier des guerres du globe devra aider le brésilien Embraer pour la construction d'une douzaine d'avions de transport et de ravitaillement en vol, le KC 390, un biréacteur pouvant contenir 19 tonnes de carburant, et qui pourrait  très bien être recyclé, en cas de besoin, dans la lutte contre les feux de forêts.

  • Double peine infligée à Serge Dassault pour avoir été invalidé aux municipales de Corbeil-Essonnes ? Peut-être pas puisqu'il est aussi patron de presse, et à ce titre encore et éventuellement utile.
  • Manière de se mettre dans la poche un membre du prochain G20 ? Probable, quoique c'est peut-être déjà fait.
  • Blanc-seing accordé au Brésil pour pratiquer la déforestation à Outrance, Amazonie ? Qui s'en préoccupe ?

Secrets/défense, mystères et boules de gomme.

04/09/2009

Taxe professionnelle. Acte 2

La taxe carbone a été l'un des feuilletons médiatiques de cet été. Un été indien. Sa création partait pourtant d'un bon sentiment. La lutte contre le réchauffement climatique était sur toutes les lèvres. Avec un peu d'imagination ou de mauvaise foi, on pouvait aussi penser que cette nouvelle recette compenserait la suppression de la taxe professionnelle. Soyons rassurés,

ceci n'est pas une ...

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Mais, mais, mais...

à quelques mois de son application, on s'interroge encore. Comment faut-il l'appeler ? « Contribution climat-énergie » plutôt que « Taxe carbone » ?
Faut-il compenser ? Qui compenser ? Mais si on compense, pourquoi taxer ? Pour contribuer comme prévu à lutter contre le réchauffement climatique. Mais c'est bien sûr !

Le gouvernement réfléchit, le président assume puisqu'il le dit. Les parlementaires parlementent et « l'équipe de François Fillon se serre les coudes. Publiquement, en tout cas. Mais dans la majorité, ça doute sérieusement et certains de ses membres osent le dire. À l'image du « meilleur d'entre eux », Alain Juppé. Dans Le Figaro, le très bref ancien ministre d'Etat à l'Environnement fait part de ses doutes : « On nous dit que ça ne sera pas un impôt de plus. On aimerait en avoir la démonstration concrète ».

... Henri Guaino va surement trouver une solution à ces balbutiements. Faudra-t-il le récompenser ?