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21/10/2010

La chute ? Et après ?

« Nicolas Sarkozy (encore lui !) a également déploré les "désordres" suscités par les blocages de dépôts de carburant, estimant qu'ils constituaient de "nombreuses injustices" à l'endroit de "la majorité des Français qui souhaitent pouvoir continuer à travailler et à circuler librement. » source

Le refus justifié de la réforme des retraites masque celui des injustices multiples et variées qui nous sont imposées. Passer la vitesse supérieure signifierait que l’on ne vise plus seulement à faire tomber cette réforme injuste et inutile, mais que l’on embraye sur le rejet complexe de ce qui fonde l’injustice sociale en général.

On peut s’amuser de l’hystérique présidence mise en place en 2007. Mais cela ne mène pas loin sauf à maintenir par un rire grinçant une résistance rentrée. « Il faut bien que le corps exulte ». Et dans ce cas on peut se régaler d’une parodie sous-titrée du film « La Chute ».

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Capture d'écran

Porte ouverte : la réforme des retraites est injuste et inutile

  • parce qu’elle ne met réellement et majoritairement à contribution que les personnes les plus modestes, salariés dans le meilleur des cas, tout en aggravant les discriminations existantes pour les femmes et sans considération pour l’usure physique ;
  • parce qu’elle oublie sciemment de taxer les revenus boursiers du capital et les entreprises les plus « rentables », notamment celles qui font transiter leurs bénéfices dans les paradis fiscaux ;
  • parce que son mode de financement est tel que, de toute façon, il faudra vraisemblablement revoir l’ensemble de la réforme avant qu’elle ait vraiment produit des effets, dans les trois ou quatre prochaines années.

Tout le monde sait ça ou fait semblant de ne pas le savoir. Dialogue de sourds.

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Capture d'écran

Faux dialogues, pseudos consultations, délibérations sans débat, adoptions à la hussarde ? A quoi servent aujourd’hui les parlements ? Même Marie France Garaud, un comble, reconnaît qu’ils sont quasiment devenus hors d’usage. Vidéo

Comme le prévoyait Simone Weil, le « régime des partis » est en train de produire ses effets les plus néfastes, tout parlementaire ne dépendant plus de ses électeurs mais du parti qui l’a aidé à financer sa campagne et donc ses revenus, retraites et cumuls compris.

Au blocage de la société -pénurie d’essence organisée- s’ajoute le blocage des institutions -vote bloqué via l’art. 44 ou 49.3 et stérilité parfois consentie des opposants -.

Pour le court terme, l’alternative présidentielle serait entre :

  • « négocier enfin » (ou faire semblant) ;
  • « parier sur la décrue » des blocages pétroliers et des mouvements sociaux ;
  • « jouer la carte sécuritaire », encore un peu plus ;
  • « agiter de nouvelles marionnettes » en guise de ministres.

Pas terrible.

Au final, tout le monde sera de toute façon perdant et, sauf surprise, nous n’aurons même pas eu la mince satisfaction de voir les affaires Woerth ou Karachi justement traitées devant les tribunaux, ou ce qu’il en reste.

Un vrai suicide, façon kamikaze dont la responsabilité incombe au seul président de la République.

Et après ? Mis à part l’élimination du pouvoir en place, la reconstruction, si-reconstruction-il-y-a, passera nécessairement et en toute urgence par :

  • une nouvelle gouvernance mondiale préoccupée par la guerre à la pauvreté et la cohérence écologique ;
  • la remise en cause, sanctions à l’appui, de l’amoralité et du cynisme des marchés financiers ;
  • la conjonction des oppositions valorisées ;
  • la restauration du principe de séparation des pouvoirs.

Ce n’est qu’ensuite, toutes mesures transitoires ayant été prises, qu’un nouveau financement des retraites, sans passe-droits, et une réévaluation des protections sociales pourront être envisagés.

Qui sera en mesure de s’y attaquer ? Réponse en 2012 ou jamais.

07/09/2010

Appel du 7 septembre

Dans un contexte de crise sociale et de politiques publiques qui augmentent les inégalités, la grève et les manifestations de mardi 7 septembre revêtent une importance cruciale pour l’avenir de la solidarité sociale.

La LDH, qui défend depuis plus d’un siècle l’indivisibilité des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, appelle les citoyens à ne pas se laisser duper par les discours qui prétendent que la seule solution pour financer la protection sociale consisterait à aggraver les conditions d’exercice de l’activité professionnelle de toute une vie pour pouvoir bénéficier d’une retraite digne de ce nom.

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Parce que le droit à une retraite décente fait partie des droits de l’Homme, la LDH rappelle les raisons de son engagement dans ce mouvement social :

  •  La retraite par répartition est la seule qui garantisse les droits de tous. La crise des marchés financiers a détruit les retraites « par capitalisation individuelle » de dizaines de millions de personnes sur le continent américain. Et la capitalisation n’ouvre de droits qu’à ceux qui peuvent se la payer…
  •  L’argument démographique ne doit pas masquer l’essentiel : le nombre d’actifs et la création de richesse dans un pays donné. C’est dans la lutte contre le chômage et la précarité que se construit aussi l’avenir des retraites. Et le progrès qu’est l’allongement de la durée de la vie ne peut être confisqué pour favoriser ceux qui rêvent de vendre de l’ « épargne-retraite ».
  •  L’idée que les vieux seraient privilégiés par rapport à des jeunes pauvres est une insulte à la masse des retraités qui perçoit le minimum vieillesse non contributif ou une pension proche du Smic. En fait les inégalités passent à l’intérieur des générations, et s’il y a une opposition entre pauvres et riches, elle n’est pas entre classes…d’âge.

Tout discours sur le recul des prélèvements obligatoires et sur le développement de l’épargne-retraite a pour objet, et en tout cas pour effet, de renvoyer chacun à son propre sort supposé mieux assuré par l’individualisation et l’assurance personnelle, avec comme seule perspective l’augmentation des inégalités tout au long de la vie.

Repousser l’âge minimal légal de départ à la retraite et l’âge de retraite à taux plein, après avoir indexé les pensions sur les vingt-cinq meilleures années et sur les prix, c’est imposer une considérable diminution des pensions des salariés les plus modestes, les plus précaires, les moins qualifiés, et notamment aggraver la situation de très nombreuses femmes exposées à la précarité et aux carrières discontinues.

La retraite est le reflet du marché du travail. Prôner le recul de l’âge de départ à 62, voire à 67 ans, c’est faire semblant d’ignorer que 60% des salariés ne sont plus en activité à 60 ans, ce qui signifie, si la « réforme » devait passer, l’impossibilité pour le plus grand nombre d’avoir une retraite à taux plein.

Sauver la retraite par répartition, refuser la baisse massive des retraites et l’explosion des inégalités devant le droit à la retraite, c’est refuser un projet de société dans lequel les salariés pauvres seraient des retraités encore plus pauvres et les actifs privilégiés resteraient des rentiers protégés. C’est l’avenir de la solidarité qui se joue dès ce 7 septembre autour de la mobilisation à laquelle la LDH appelle tous les citoyens attachés à l’égalité des droits et à la justice sociale.

21/06/2010

E. Woerth, disqualifié du jour

Dans une interview parue dans Mediapart, Eva Joly réclame la démission d'Eric Woerth, lequel, comble du cynisme, doit négocier la réforme des retraites avec les syndicats. Cette interview arrive après les révélations de Mediapart dans les affaires Karachi et Bettencourt dont il faudra bien reparler.

Elles ne sont pas très nombreuses les autorités intellectuelles et politiques qui manifestent aussi ouvertement cette exigence. Ce silence relatif serait-il dû à une insensibilisation, «mithridatisation de notre vie publique» ou à un brouillard d’informations sans doute symptomatiques, mais en fait secondaires ou tombant à pic comme les calamiteuses aventures de R. Domenech ?

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Rappel : Article 432-10 du Code pénal

  • Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions, impôts ou taxes publics, une somme qu'elle sait ne pas être due, ou excéder ce qui est dû, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.
  • Est puni des mêmes peines le fait, par les mêmes personnes, d'accorder sous une forme quelconque et pour quelque motif que ce soit une exonération ou franchise des droits, contributions, impôts ou taxes publics en violation des textes légaux ou réglementaires.
  • La tentative des délits prévus au présent article est punie des mêmes peines.

L’interview :

M : Que vous inspirent les révélations contenues dans les enregistrements des discussions de Liliane Bettencourt avec son entourage ?

E.J : "Si ce que disent les enregistrements est vrai, et personne ne conteste leur authenticité, c'est un énorme scandale. Car on y voit mises en scène les relations inappropriées entre l'exécutif, le président de la République au premier rang, et les procureurs. Ces enregistrements montrent bien cette connivence, notamment quand on entend que le conseiller justice de Sarkozy, Patrick Ouart, annonce le 21 juillet la date et le résultat d'une décision de justice (ndlr : l'irrecevabilité de la plainte déposée par la fille de Liliane Bettencourt, prononcée le 3 septembre). C'est insupportable de voir une telle intervention directe de l'Elysée dans une affaire judiciaire ! A la lecture des autres extraits, on comprend que tout le monde a intérêt à ce que Liliane Bettencourt soit reconnue juridiquement capable, tant elle est une source de cadeaux envers un grand nombre de gens, parmi lesquels des représentants du pouvoir!"

M : Vous qui avez connu des difficultés à enquêter du temps où vous étiez juge d'instruction, comment considérez-vous les entraves actuelles au travail du juge Trévidic dans l'affaire Karachi (le pouvoir en place de «freiner son enquête» et a déploré «le fait d'être seul et de manquer de moyens pour enquêter») ?

E.J : Plus le temps passe, et plus je suis convaincue que Karachi était la raison de la suppression du juge d'instruction, une décision prise directement par l'Elysée, puisqu'on a bien vu que la chancellerie et Rachida Dati alors garde des Sceaux n'étaient pas au courant. Il y avait alors urgence à réduire davantage encore l'indépendance de la justice. Ce que nous avons appris depuis interroge gravement, par exemple l'attitude du procureur Jean-Claude Marin, refusant de délivrer des supplétifs d'enquêtes au juge Trévidic. Ce qui indique bien l'étendue du dysfonctionnement actuel. Si on rapproche les deux affaires, les masques sont tombés. Je le répète, c'est insupportable, et nous n'allons plus le supporter.

M : Que demandez-vous ?

E.J : Il faut que les enquêtes qui soient ouvertes ne concernent pas seulement les enregistrements, mais aussi des vérifications fiscales sur les conseils de Mme Bettencourt, et sur Mme Bettencourt elle-même. Il doit y avoir aussi une enquête fiscale immédiate sur le départ évoqué d'un compte vers Singapour. On ne peut pas s'abriter derrière le respect de la vie privée dans cette affaire, car le contenu des discussions est trop violent, dans ce qu'il nous dit des rapports entre pouvoirs financiers et politiques ! Enfin, ces enregistrements mettent en lumière la valeur des paroles et de la rhétorique d'Eric Woerth sur les paradis fiscaux. Il y a une contradiction d'intérêts incroyable, par rapport à sa prétendue lutte contre les paradis fiscaux, alors même que sa femme a participé à l'évasion fiscale de la fortune Bettencourt. Quel crédit après ça accorder à la notion d'égalité des citoyens devant la loi ?

M : Eric Woerth doit-il démissionner ?

E.J : "Oui. Il n'est pas extraordinaire de demander à un ministre d'être irréprochable ! Les fonctions de sa femme ne sont pas contestées, la validité des enregistrements non plus. Dans une démocratie normale, la démission s'impose. Mais dans une démocratie normale, on ne peut plus tolérer non plus que l'action publique à Nanterre et à Paris soit encore menée par MM. Courroye et Marin, car l'indépendance de la justice n'y existe pas. Comment demander un effort à tous les citoyens en période de crise économique, en ayant en même temps autant de prébendes au sommet de l’Etat ? On n'essaie pas de trouver la vérité dans l'affaire Karachi comme dans les Hauts-de-Seine. On laisse le ministre du développement soumettre un permis de construire falsifié, et cet acte, détachable de la fonction ministérielle, doit être renvoyé devant le tribunal. Quant à Christian Blanc, il semble ne plus voir les réalités derrière ses volutes de cigares ! Tout ça est de trop !

Si on tolère cela, on mithridatise notre vie publique. A force d'injecter un peu de poison chaque jour dans notre démocratie, on pense vacciner peu à peu les citoyens à l'indécence. Mais ici, l'issue de la mithridatisation est létale, et notre démocratie est en danger de mort."

18/06/2010

OUF, on aura eu chaud !

On ne remerciera jamais assez R. Domenech pour la prestation de l’équipe de France de football en Afrique du Sud. Pour deux raisons. La première, c’est qu’il aura fait la démonstration que son départ était souhaitable. Tardif, mais économiquement et sportivement souhaitable, personne ne regrettera son départ.

La deuxième tient au fait que l’on va pouvoir enfin se concentrer sur une actualité autrement plus pressante que celle de cette coupe du monde et manifester sans bavure le 24 juin prochain. Le moment de revenir, toutes obédiences confondues, sur les retraites et en particulier sur celles que les jeunes générations, les femmes, les sdf et les précaires n’auront pas. De s’opposer à ce que cette réforme qui ne satisfait que le MEDEF et les exilés fiscaux, soit votée en l’état.

Comme l’entraîneur susnommé, le Ministère du Travail, de la Solidarité et de la Fonction Publique lui-même donne quelques clés dont il se contrefout.

On s’attendait à beaucoup d’hypocrisie, on a droit à une énorme et n-ième provocation consistant pour l’essentiel à partager dans l’iniquité la plus totale l’effort de solidarité nécessaire au financement des caisses de retraite : 42 milliards d’euros d’ici 2018, dont 90% à charge des actifs contre 10% à charge hauts revenus, actionnaires, entreprises expatriées dans les paradis fiscaux, détenteurs de capitaux, etc, etc.

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De quoi souscrire à un appel original lancé sur fond de BBC :

" A TOUS LES FRANÇAIS - appel du 18 juin 2010

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des entreprises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos citoyens, s’est mis en rapport avec les actionnaires pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force financière, industrielle et médiatique des actionnaires.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les spéculateurs, les paradis fiscaux, la tactique des fonds de pension qui nous font reculer. Ce sont les spéculateurs, les paradis fiscaux, la tactique des fonds de pension, avec la complicité de nos chefs qui nous a amené là où nous en sommes aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent être entravés et faire venir un jour la victoire.

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a une vaste communauté derrière elle. Elle peut faire bloc avec les peuples du monde qui continuent la lutte. Elle peut, comme l’Amérique latine par exemple, proposer des alternatives pour faire émerger une autre forme de civilisation.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force financière, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force humaine supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, citoyen lambda, actuellement à l’ombre, j’invite les ouvriers et les paysans français où qu’ils se trouvent, avec leurs outils ou sans leurs outils, j’invite les étudiants et les retraités où qu’ils se trouvent, à se mettre en rapport avec les collectifs citoyens de défense de nos retraites.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain, comme aujourd’hui, je serai dans la rue pour manifester ma colère et mon refus d’une telle régression sociale.

GREVE GENERALE ! "

Source : Attac Châlon / Saône

15/06/2010

La ballade des soixante ans

Alors que le cumul des retraites est malheureusement monnaie courante pour un élu de la république, on osera à peine se réjouir du cumul impossible retraite - minimum vieillesse pour ces mêmes élus. A croire que la politique conserve ! A l'opposé, concernant les salariés qui n'ont pas eu la chance de travailler suffisamment longtemps ni de percevoir une rémunération très supérieure au SMIC, le cumul est tout aussi impossible. Et c'est très regrettable.

Paradoxe : si la retraite symbolise, pour ceux qui quittent un univers professionnel, la peur sociale de «ne plus bien vivre», de ne plus être socialement recyclable, cela signifie au contraire, pour ceux qui étaient exclus du système, les SDF et d'une certaine façon les salariés précaires, la possibilité d'un dernier rattachement à la société. Et c'est tant mieux.

Tant mieux mais passablement injuste dans la mesure où confondre en les fusionnant le minimum vieillesse et la retraite à laquelle on devrait avoir droit, si minime soit elle, relève d'une supercherie très peu dénoncée.

Pour y remédier, il serait pourtant simple

  • de ne pas appeler «retraite» le minimum vieillesse et/ou inversement,
  • d'additionner ce minimum vieillesse à un delta «retraite réelle» dans la mesure où celui ne dépasserait pas 50 à 75% du SMIC (à calculer et négocier).
  • «de tendre» comme l'écrit Martin Hirsch sur son blog «le plus possible vers le droit commun. Difficile d'aborder la question de l'allongement de l'âge de la retraite et de la durée de cotisation si ceux qui votent la loi sont soumis à un régime éloigné du droit commun et qui ne serait pas affecté par des changements de règles qui s'appliquent à tous les salariés.  Mieux vaut une rémunération dont le montant soit connu et qui soit soumis aux mêmes règles que les autres pour la fiscalité, pour les cotisations sociales et pour les droits à la retraite.» (C'est gentiment dit, mais concrètement Martin Hirsch s'en prend directement, et c'est heureux, aux régimes spéciaux.)
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Au lieu de ça, l'essentiel du débat sur les retraites tourne autour de l'âge du capitaine et éventuellement de la pénibilité qu'il aura éprouvé à naviguer pendant soixante ans à travers les récifs et sirènes d'un code du travail plus ou moins respecté. La question du financement des retraites est évidemment majeure (1) & (2). Mais tant que l'on n'aura pas fait un état clair et complet des ressources disponibles pour résorber le déficit existant et celui qui s'annonce, il apparaîtra inutile d'en discuter.

Pire cette incapacité à présenter cet état risque de déboucher sur :

  • une aggravation des inégalités comme celle consistant à «raboter» sans distinction les niches fiscales y compris celles concernant les aides sociales ou les incitations à des comportements environnementaux vertueux.
  • le renoncement au système des retraites par répartition finalement «trop complexe» à maintenir dans un contexte économico démographique «défavorable».

Alors la ballade des soixante ans peut continuer. C'est simpliste comme un bon slogan pour détourner l'attention, appâter le gréviste  pour le 24 juin prochain et les rédactions sous le choc des vuvuzelas.

12/05/2010

Départs anticipés

Santé, retraites..., il faut partir au bon moment. La version «Minc» revisitée par Médiapart et par bon nombre de commentateurs, devrait être reprise par les humoristes en panne d'imagination. S'il en existe encore.

Il faut dire que le terrain avait été déblayé en 2008 par un excellent titre «Départs anticipés» de Christopher Buckley où sur la 4ème de couverture, on peut lire :

«Ils exagèrent, tous ces retraités. À Washington, entre villas de luxe et terrains de golf, ils sont de plus en plus nombreux à vivre aux crochets de la jeune génération. Aidée par un sénateur assoiffé de pouvoir, Cassandra, conseillère en communication et bloggeuse révoltée, déclare la guerre aux baby-boomers. Son arme ? Le « transitionnement volontaire », comprenez : le suicide assisté...»

Irrésistible.

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Sans parler de plagiat, Alain Minc qui, lui, ne se risquera jamais à l'élimination directe, en a sans doute tiré d'ultimes conséquences pour son père de 102 ans et trouvé là une illustration choc pour les conseils qu'il glissera moyennant finance à l'oreille de ses amis aux ascendances encombrantes.

La méthode est sensiblement différente pour l'ex PS Besson qui, par préfecture de Moselle interposée, s'est subrepticement débarrassé d'un dangereux ado de 15 ans, polyhandicapé, kosovar et sans papier. Lui, n'aura pas le temps de vieillir en France. Ni même celui de se faire soigner. La version «Besson» est sans doute moins drôle, tout aussi sournoise mais peut-être plus efficace.