26/04/2012
Le jour d'après
La véritable souffrance, celle que l’on dit être une explication au vote d’extrême droite largement teinté de xénophobie, a été engendrée par la vulgarité des entreprises basées sur le profit que l’on peut tirer de l’inconscience et de l’ignorance, de ces notes insupportables interprétées chaque jour sur le piano déglingué des infos sous culturante.
La véritable souffrance déforme les visages au point de les rendre inaudibles.
Francis Bacon, 1909 - 1992
La priorité, l'urgence aujourd'hui : Battre le candidat des droites, le candidat sortant !
« La Ligue des droits de l’Homme se félicite du haut niveau de participation au premier tour de l’élection présidentielle.Elle y voit la volonté du peuple français de restituer à la politique son rôle primordial, sans céder aux injonctions de se plier aux intérêts économiques.
La LDH constate l’ampleur du désaveu qui frappe le Président sortant. Ce qui a été sanctionné, c’est un quinquennat au service des puissants, caractérisé par des choix aggravant les injustices sociales, légitimant la xénophobie d’Etat, multipliant les atteintes aux droits et aux libertés, enfermant les citoyens dans une société de surveillance et dans une démocratie limitée. En s’en prenant à tout-va à diverses catégories de la population, parce qu’au chômage, selon leur origine, et même selon leur religion, en désignant des boucs émissaires et en attisant les peurs et les haines, Nicolas Sarkozy a légitimé les idées du Front national, qui s’en trouve plus fort que jamais.
Parce que notre pays ne peut continuer à se livrer, à lui-même, une guerre civile froide, parce que sa défaite est une étape nécessaire, il faut, le 6 mai 2012, barrer la route à Nicolas Sarkozy.
Mais, infliger une défaite au candidat sortant ne suffira pas à répondre aux angoisses et aux espoirs que traduit le premier tour des élections présidentielles. Ce sera au nouveau président de la République d’impulser une autre politique qui, dépassant l’alternance institutionnelle, ouvre la voie à une réelle alternative politique.
Rétablir un fonctionnement démocratique des institutions en supprimant le cumul des mandats, en assurant l’indépendance de la justice et en élisant les membres du Conseil constitutionnel, ainsi que les autres Autorités indépendantes, à une majorité des deux tiers du Parlement.
Bannir la xénophobie d’Etat en régularisant les sans-papiers qui étudient, vivent et travaillent ici, en ouvrant enfin un réel débat sur l’immigration, en accordant aux étrangers non européens le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales, et faire reculer le racisme en cessant de stigmatiser des catégories entières de population en raison de leur origine ou de leur religion.
Restituer aux citoyens leurs libertés en réformant profondément la justice pénale, en abolissant les lois d’exception, en rétablissant la justice des mineurs dans toute son exceptionnalité, en limitant les fichiers et leur usage à des fins proportionnées, contrôlables et à la finalité établie.
Reconstruire des services publics qui soient à la disposition de tous et auxquels tous doivent avoir accès, lancer un plan d’action pour l’hébergement d’urgence et le logement social, construire une justice fiscale et sociale qui assure la progressivité de l’impôt et la redistribution des richesses.
Construire une autre Europe, aux institutions démocratiques, dégagée du dogme de la concurrence, et ouverte sur le monde.
La LDH, au cours des mois à venir, portera ces revendications comme autant de conditions nécessaires pour que notre société cesse de produire de l’injustice et de l’exclusion, pour que se construise l’espoir d’une société plus solidaire et plus libre.»
Communiqué de la LDH
Paris, le 24 avril 2012.
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19/09/2011
Urgence pour la Palestine
Pendant que les commentateurs politiques cherchent encore à savoir si l’ex directeur du FMI a bien joué son rôle de victime es-gente féminine et/ou d’expert en rafistolage des dettes souveraines, l’Histoire pourrait enfin avancer de façon positive pour la Palestine dès cette semaine à l’ONU.
Quelques élus dits «de gauche» s’interposent encore à cet espoir de voir, dès cette semaine, la Palestine intégrer le cortège des Etats du monde. Ce faisant, ils s’affichent comme les alliés objectifs de l’actuel gouvernement israélien et de ses lobbies. Leur nom n’est pas un secret ni même, pour certains, une surprise :
Jean-Pierre Plancade ; Jean-Michel Baylet ; Jean-Marie Le Guen ; Serge Blisko ; Madec Roger ; Yves Dauges ; George Paul-Langevin ; Nicole Bricq ; Jean-claude Frécon ; Simon Sutour ; Gilbert Barbier ; Serge Lagauche ; Armand Jung ; Hoffman-Rispal Danièle ; Marie-Françoise Pérol-Dumont ; Jean-Jacques Urvoas ; Christiane Demontès ; David Habib ; Patrick Bloche ; André Vallini ; François Pupponi.
Leur lettre ouverte à eux est ici. Chacun appréciera !!!
La lettre ouverte qui suit n'est donc pas la leur. Elle émane de la Ligue des Droits de l'Homme :
à
Monsieur Nicolas Sarkozy
Président de la République
Palais de l’Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 ParisParis, le 12 septembre 2011
Monsieur le Président,
Plus de soixante ans après l’adoption d’un plan de partage de la Palestine, si l’Etat d’Israël a été effectivement créé, l’Etat palestinien n’existe toujours pas. Les différentes résolutions des Nations unies sont restées lettres mortes et le peuple palestinien, en Cisjordanie comme à Gaza, continue à supporter occupation et blocus. La colonisation israélienne ne s’est jamais arrêtée, même pendant la période où les accords d’Oslo ont été appliqués. Aujourd’hui, contre toute légalité internationale, le Golan est passé sous souveraineté israélienne, des pans entiers de la Cisjordanie sont de fait annexés et les quartiers palestiniens de Jérusalem sont rongés par une colonisation rampante parce qu’Israël a fait de cette ville sa capitale exclusive, là aussi au mépris du droit.
Dans quelques jours, l’Assemblée générale des Nations unies sera saisie d’une demande de reconnaissance de la Palestine en tant que membre de l’ONU. Cette reconnaissance ne permettra pas à elle seule de résoudre le conflit actuel ni de faire cesser l’occupation israélienne. En même temps, elle permettra de réaffirmer ce qui tend à être oublié : le droit des Palestiniens à un Etat souverain dans des frontières aussi sûres et reconnues que celles de l’Etat d’Israël.
Cette reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat, membre de la communauté internationale, permettra surtout de restituer aux négociations leur point de départ : les frontières de 1967, et non la politique d’annexion de fait suivi depuis plus de soixante ans par les différents gouvernements israéliens.
S’insérant dans l’immense revendication démocratique qui se lève partout dans la région, la reconnaissance d’un Etat palestinien fera des représentants du peuple palestinien des acteurs de plein droit de la communauté internationale, avec les mêmes droits mais aussi avec les mêmes responsabilités et ouvre de nouvelles possibilités en faveur de la paix.
Nous appelons le gouvernement français, l’Union européenne et ses Etats membres à soutenir de leur vote la reconnaissance par les Nations unies de l’Etat de Palestine. Nous vous informons que cette lettre sera rendue publique.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.
Le Pdt de la Ligue des Droits de l’Homme
Pierre Tartakowsky
Pour celles et ceux qui en ont la possibilité, un rassemblement est prévu
le 21 septembre à 18h00 à Paris (métro Opéra)
Journée de mobilisation internationale pour la reconnaissance de l’État palestinien.
La Palestine doit devenir membre de l’ONU.
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11/07/2011
Effectivité des droits des femmes : discours et réalité
La Loi n° 2010-769 du 9 juillet 2010 relative aux violences faites aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants reste très imparfaite. D’où le communiqué de la LDH, basé sur un exemple concret et qui souligne sur ce thème l’écart existant entre discours et réalité.
« A Nantes, le 9 juin dernier, la dissolution de l’association féministe « D’une rive à l’autre » a dû être votée.
Depuis 1996, l’association « D’une rive à l’autre » assurait accompagnement et soins des personnes victimes de violences sexuelles, aidait les victimes à porter plainte, se reconstruire et se réinsérer.L’association avait développé un projet pilote de formation des professionnels, de recherche et d’élaboration. La dernière assemblée générale a encore mis en évidence la richesse de l’activité de l’association et l’investissement de ses militantes et psychologues.
Ces dernières années déjà, les subventions avaient diminué. En 2010, année décrétée par le Premier ministre « année contre les violences faites aux femmes », l’Etat a cessé de financer l’association. Malgré la création d’un comité de soutien, les mobilisations diverses et les interpellations, l’Etat a confirmé son désengagement. Il n’y aura donc plus de lieu d’accueil et de suivi, pour les personnes agressées sexuellement et violées dans le département concerné. Ce sont toutes les femmes mais aussi l’ensemble de la société qui y perd.
Le viol est un fait social. Les violences sexuelles, formes ultimes d’un rapport de domination, sont intolérables et bafouent les droits humains. La Ligue des droits de l’Homme dénonce le désengagement de l’Etat dans le financement de cette association. Les violences faites aux femmes ne sont toujours pas reconnues comme un problème politique majeur, ce qui constitue, de fait, une discrimination dans la garantie de l’effectivité des droits.
La LDH s’insurge contre la politique d’abandon par l’Etat des associations de terrain, politique qui conduit au délitement de la vie associative, au recul des droits sociaux, en particulier de la santé publique. Les femmes, une fois de plus, en font ici les frais. »
Paris, Nantes, le 11 juillet 2011
D’UNE RIVE A L’AUTRE
4 rue Vauban
44000 Nantes
Tel: 02 51 82 36 85
dral.nantes@sfr.fr
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24/05/2011
Irrésistible, le veau d’or ?
Petit sondage artisanal et non financé à l’usage de ceux qui aimeraient s’approcher au plus près d’une gouvernance respectueuse des Droits de l’Homme.
- Quels sont les partis qui, par l’intermédiaire de leur leader en lice pour les prochaines élections présidentielles, répondent et répondront de façon crédible et prioritaire aux intérêts du Bien commun de l’électorat qu’ils se supposent plutôt qu'à ceux des élites économiques et financières qui les rétribuent ?
- Quels sont les partis qui, par l’intermédiaire de leur leader en lice pour les prochaines élections présidentielles, sont en mesure de concilier, à condition que cela soit possible, démocratie et oligarchie ?
- Quels sont les partis qui, par l’intermédiaire de (etc, etc…) , sont les mieux à même de faire émerger d’autres héros que ceux qui incarnent une réussite sociale ostensiblement basée sur l’argent ?
Les réponses sont à usage strictement personnel et ne sont pas destinées aux médias qui ne sauraient qu’en faire puisque c’est eux qui aujourd’hui les donnent.
Cela dit, les participants au forum organisé par la Ligue des Droits de l’Homme à La Seyne s/mer le 22 mai 2011 ont tenté d’en donner une :
Pour améliorer a minima notre démocratie, imparfaite par essence, la nécessité est d'inclure dans les programmes de gouvernement - notamment ceux qui sont les mieux disposés à respecter les Droits économiques et sociaux -, d’y inclure donc les engagements contenus dans l’appel aux jeunes générations prononcé le 14 mai 2011 sur le plateau des Glières qui est bien autre chose qu’une simpliste et monotone incantation.
A savoir :
- « (…) reconstituer les services publics et institutions créés à la Libération pour aller vers une véritable démocratie économique et sociale. (…) »
- « (…) séparer clairement les pouvoirs et renforcer la démocratie parlementaire au détriment de notre régime présidentiel personnalisé. Développer de nouvelles pratiques de la démocratie dans laquelle l'action de la société civile sera reconnue, et restaurer les conditions du principe d'ailleurs défini à l'article 2 de la constitution actuelle : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Garantir la qualité du débat démocratique et la fiabilité des contre-pouvoirs, en assurant à nouveau l’indépendance des médias. (…) »
- Se positionner sur l’échiquier international pour « (…) Favoriser résolument des solutions soutenables pour les équilibres écologiques (…) », et pour « s’opposer à l'actuelle dictature internationale des marchés financiers (…). »
Ce préalable à trois têtes, tout à fait réalisable, n’est pas négociable. A noter qu’en regard du dernier point de l’appel, on ne voit pas très bien pourquoi il faudrait soutenir, ne serait-ce que par inadvertance, la candidature de Mme Lagarde au FMI, candidature très éloignée de l'espoir suscité par la démocratie réelle.
09/11/2010
Démantèlement de l’Aide médicale d’Etat
L'équation de l'UMP et du ministre de la santé «sans papier = sans droits = sans toit = sans aide médicale» équivaut à une invitation à mourir sans état d'A.M.E., sans déranger personne, à la limite de l’hygiénisme.
Apparemment les partis dits de gauche restent sans voix ? Seraient-ils malades ? Mystère ?
Pour sa part, la Ligue des Droits de l'Homme a relayé le communiqué suivant :
«
La Ministre de la Santé renonce à défendre la santé des plus pauvres
Dès juillet 2010, plus de 900 organisations, rassemblées au sein des associations et collectifs FNARS, ODSE (Observatoire du Droit à la santé des Etrangers) et UNIOPSS, regroupant notamment des professionnels de santé et des usagers, ont alerté la Ministre de la santé sur le risque de démantèlement de l’Aide médicale d’Etat. Ce dispositif permet aujourd’hui l’accès aux soins des étrangers les plus précaires sur le plan économique et administratif.
Nous avons, à de multiples reprises, mis en garde le ministère de la santé sur les conséquences catastrophiques en matière de santé publique de la mise en place d’un droit d’entrée et d’une remise en cause de l’Aide médicale d’Etat.
Pourtant l’expertise sanitaire et sociale des acteurs de terrain n’a pas été entendue. Malgré l’imminence de la remise d’un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales et de l’Inspection Générale des Finances sur l'AME, certains députés de la majorité ont hâté la décision politique sans prendre le temps d'évaluer la réalité du dispositif. Le ministère avait pourtant déclaré attendre les conclusions du rapport. Ce 2 novembre à l’Assemblée nationale, la Ministre de la santé et plusieurs députés de la majorité ont défendu et fait voter le démantèlement de l’AME.
En matière de santé publique, le vote de l’Assemblée nationale, soutenu par le gouvernement, aboutit à :
- Eloigner les plus pauvres des structures de soins en mettant en place un droit d’entrée annuel à 30 euros : Cet accès payant conduira les bénéficiaires de l’AME à retarder encore leur entrée dans le dispositif voire à renoncer aux soins. La prévention et le suivi médical régulier seront entravés et les personnes seront soignées à un stade plus avancé de leur pathologie. Cela compromettra l’efficacité du traitement et coûtera plus cher à la collectivité.
- Retarder les soins lourds pour ceux qui en ont le plus besoin en mettant en place des procédures de contrôle inutiles : Un agrément préalable de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie sera nécessaire pour recourir à des soins à l’hôpital pour des personnes dont les droits à l’AME sont déjà ouverts.
- Priver les plus pauvres de certains soins : Les bénéficiaires de l’AME ont déjà accès à un panier de soins réduit par rapport aux assurés sociaux à revenu équivalent, les mesures votées à l’Assemblée renforceront ce différentiel.
Si l’objectif poursuivi est exclusivement budgétaire, nous savons et la Ministre de la santé sait mieux que personne que ces mesures seront à terme particulièrement coûteuses. Elles auront en effet pour conséquence une prise en charge plus tardive des pathologies, ce qui aura un coût à long terme sans commune mesure avec les économies réalisées.
Alors que l’AME est l’un des dispositifs de solidarité envers les plus vulnérables, ces mesures laissent entendre que certaines populations, aujourd’hui les étrangers vivant en France, pauvres et précaires, n’auraient plus légitimement le droit d’accéder aux soins. La Ministre ne peut évidemment pas cautionner une telle politique de santé.
Nous exigeons que le gouvernement revienne sur ces mesures injustes, discriminatoires, financièrement lourdes pour la collectivité et contraires à toute logique de santé publique.
Nous demandons par ailleurs aux sénateurs de s’y opposer lors de l’examen du projet de loi de finances au Sénat.
»
Contacts Presse :
- Pierre Carpentier (ODSE) 06.03.85.09.35
- Didier Maille (COMEDE) 06.82.17.31.25
- Solenn Assathiany / Florence Priolet (MDM) 01 44 92 14 32 /14 31
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05/11/2010
Bourdouleix sed lex !
Il faut remonter au temps du Directoire pour rencontrer autant d’ «Incroyables» engoncés dans un ridicule dont ils s’accommodent à «Merveille». Hasard de la modernité, ils ont quasiment tous une place dans les ministères et les assemblées.
Précédemment déjà, le Canard enchaîné avait pu sauter sur l'occasion, pour tourner en ridicule Gilles Bourdouleix, député-maire UMP de Cholet. Ce dernier déclarait en effet, dans un édito de Cholet Magazine :
«Je ne crois plus en la Justice de cette République. Je n'entrerai plus dans les palais qui sont censés l'abriter, ni n'assisterai à des réunions où siégeront des magistrats qui sont à l'image d'une France devenue bien médiocre.»
Ayant prêté serment d’avocat en janvier dernier, celui qui est aussi président du Centre national des indépendants (CNI) rejoindra, peu après un cabinet parisien, où il sera spécialisé en droit public. La Justice et les Institutions iront dès lors beaucoup mieux !
Quelque temps plus tard, Gilles Bourdouleix, toujours député Umpiste de la même ville de Cholet, ce qui en soi est étonnant, vient de se faire moucher par la LDH qui avait pu lire de lui la déclaration suivante, parue dans Ouest-France à propos des Roms :
«On a la trouille de ces gens-là, ils ont tous les droits. Je suis prêt à prendre un camion plein de m... pour le déverser au milieu de leurs caravanes. Ces gens, c'est beaucoup d'emmerdes. S'ils choisissent de vivre comme ça, en caravanes et qu'on fait un effort pour les accueillir, au moins qu'ils aient un peu de respect. Les caravanes qu'ils ont, avec les Mercedes et les camions pour les tracter, on ne pourrait pas se les payer. Mais eux, ils en ont les moyens puisqu'ils n'ont pas de revenus et ne paient pas d'impôts ! Ces caravanes, elles sont équipées de toilettes, mais ils ne les utilisent pas.»
Ce bon député-maire s’est bien sûr indigné que l’on ait pu (Ouest-France) mal interpréter ses propos délicats et, tout naturellement se propose de porter plainte contre… la Ligue des Droits de l’Homme pour «dénonciation calomnieuse». Logique, non ?!
D’après lui, il aurait en effet fallu lire entre les lignes et comprendre :
«(…) J’ai seulement répondu à l'assistance que la prochaine fois que ce groupe de gens du voyage viendrait, je ne pense pas qu'ils seraient contents si on leur déversait un camion d'excréments au milieu de leur caravane.»
Ce qui change tout !! Ne s’agirait-il pas effectivement d’une invitation à se débarrasser discrètement de déjections nauséabondes plutôt que d’une bête incitation à la haine raciale ? D’autant que pour lui, il est «scandaleux et honteux que la LDH estime que les gens du voyage constituent une race à part».
Bourdouleix sed lex !
envoyé par LDH_St_Germain_en_Laye.
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09/04/2010
BDS : thème tabou ?
La campagne BDS - boycott, désinvestissement, sanctions - à l'encontre de l'Etat d'Israël est-elle un sujet tabou ?
La prise de position de J-P Dubois, reproduite ci-après, à propos du boycott des produits israéliens, a le mérite de souligner l'incongruité des déclarations gouvernementales devant le CRIF, Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, prononcées à Bordeaux en février dernier.
Elle a aussi le mérite de recadrer un boycott qui ne serait qu'un ensemble de réactions spontanées mais éparses, sans organisation véritable, et donc sans véritable efficacité contre un gouvernement israélien qui se permet de passer outre les sanctions votées par l'ONU aussi bien que les recommandations très diplomatiques qu'on ne cesse de lui adresser.
«Le camp du Droit» dans lequel se situe la LDH et son président, J-P Dubois, fait implicitement référence au processus de Barcelone de 1995 à travers lequel l'Union Européenne et les signataires de l'accord qui en a suivi, se sont engagés sur la base des frontières définies en 1967. Ce faisant les produits issus des territoires occupés de Palestine ne peuvent pas être vendus au bénéfice d'Israël. C'est le sens de l'arrêt prononcé par la Cour de justice de l'Union européenne le 25 février 2010 à propos de l'affaire Brita.
Sortir de ce débat là, ne pas insister sur la question du droit international comme peut le faire le Tribunal Russell, serait prendre le risque d'une polémique sans issue et se condamner à l'inertie ou à l'inefficacité qui a trop souvent été l'apanage de la communauté européenne.
Le boycott pourrait être une arme pour faire triompher le Droit. Les tentatives pour le justifier ne manquent pas. (1) (2) Mais dans la mesure où l'Etat d'Israël est mis en cause, c'est aussi prendre le risque de toucher à un tabou, être aussitôt taxé d'antisémitisme et jugé coupable d'«incitation à la discrimination raciale»(!).
Et si la tribune de J-P Dubois ne va pas au bout d'un raisonnement établissant un plan d'action contre la colonisation des «territoires occupés», c'est que demeure la question : comment faire tomber un tabou ?
Tribune : "Agir aujourd'hui contre la colonisation des «territoires occupés»"
Aujourd'hui comme hier, le conflit israélo-palestinien projette sur la société française un halo de passions, de solidarités et de colères. Toutes ne servent pas la solution juste de ce conflit et certaines mettent parfois gravement en danger les principes que nous avons en partage. Comment sortir de la confusion, comment agir, assurer, enfin, la victoire du droit sur le fait ?
On a vu une ministre de la République, «ministre du droit» qui plus est, critiquer devant ses amis du CRIF une campagne de boycott, et parler de «produits casher» pour désigner les «produits des colonies illégales d'Israël». De tels propos nourrissent la confusion entre religieux et politique et de fait, légitiment une ethnicisation du politique.
Des aveuglements symétriques poussent d'autres acteurs politiques ou communautaires à ne plus distinguer les peuples des gouvernements, imputant à l'ensemble des Israéliens la politique criminelle du gouvernement Netanyahu... ou à l'ensemble des Palestiniens les crimes du Hamas. Certes, ceux qui ont ordonné ou commis les crimes de guerre établis, au nom de l'Onu, par le rapport Goldstone ont été légitimés par des élections libres. Et ce fait interdit d'envisager la moindre perspective de paix en les excluant d'une négociation.
Mais ces assimilations opposent la colère à la colère, la négation à la négation ; elles conduisent à la folie et au meurtre de masse. Dans ce contexte, l'alternative laïque d'un Etat de Palestine démocratique, multinational et non religieux dans lequel athées, chrétiens, juifs et musulmans cohabiteraient égaux en dignité et en droits n'est qu'un rêve. Un rêve qui serait rapidement submergé par les fantasmes de disparition de l'Autre, par la « purification » du territoire par la force.
Faut-il alors se résigner à un avenir de sang et de terreur pour tous, y compris pour ceux qu'enivre l'actuelle supériorité militaire et financière d'Israël ?
Notre conviction est qu'il faut tenir bon sur les principes de la justice et du droit. Même si la tâche est rude. Car nous sommes au plus noir d'une histoire sombre depuis des décennies, celle d'un peuple sur lequel l'Europe s'est déchargée de sa mauvaise conscience ; ceux qui fuyaient la « destruction des Juifs d'Europe » ont construit leur Etat-refuge autour du rêve millénaire de «l'an prochain à Jérusalem». Nul - et les Européens moins que tout autre - n'a le droit d'oublier ce contexte effroyable. Mais Jérusalem n'était pas vide, la Palestine n'était pas un désert préservé inhabité et deux peuples devaient trouver un foyer national. On sait la suite ; le rêve des uns s'est nourri du cauchemar des autres, chaque jour davantage.
Chacun sait - citoyens, Etats comme gouvernements - qu'aucun des deux peuples ne pourra rejeter l'autre ni à la mer, ni au désert. Mais nous laissons, par notre inertie, l'irréparable s'accomplir. Nous laissons les gouvernants israéliens briser tout espoir d'un Etat palestinien digne de ce nom, détruire systématiquement toute ébauche de société palestinienne viable ; enfermer, coloniser, morceler, asservir. Les Etats-Unis financent cette violence, l'Europe en achète les fruits.
Ce faisant, l'Europe dément quotidiennement ses propres discours sur les valeurs humanistes de l'Union ; elle se fait complice des fossoyeurs de l'avenir commun. Car cet avenir n'est pas seulement désespérant pour les Palestiniens abandonnés de tous : que sera dans dix ans un Etat d'Israël hérissé de murs et de missiles antimissiles, devenu le symbole universel de la loi du plus fort, du reniement répété de la parole donnée et de la dernière expression historique de l'oppression coloniale ? Croit-on qu'une démocratie déjà gravement malade résistera indéfiniment à la banalisation de l'injustice et, désormais, même des crimes de guerre ?
Sauf à nous laisser contaminer par le cynisme des actuels gouvernants israéliens, nous ne pouvons continuer à détourner les yeux. Mais comment agir sans ajouter la rage à la rage et l'injustice à l'injustice ? D'abord en refusant d'assimiler les peuples et leurs gouvernants. Les Israéliens ne se confondent pas plus avec Benyamin Netanyahu ou Avigdor Lieberman que les Palestiniens ne s'identifient avec les dirigeants du Hamas. Ensuite en veillant à soutenir celles et ceux qui, au sein de la société israélienne, continuent à se battre courageusement pour que le nom d'Israël ne devienne pas synonyme d'oppression. Enfin, en sanctionnant ceux qui violent la légalité internationale. Il nous faut rappeler, fermement, que les territoires occupés, tous les territoires occupés depuis plus de quarante ans le sont illégalement ; que Jérusalem n'est pas plus la «capitale éternelle et indivisible d'Israël» que le Koweït n'était la 19e province de l'Irak de 1990 ; que chaque colonie devra être évacuée, que chaque territoire devra être restitué, que chaque morceau du mur déclaré illégal par la Cour internationale de justice devra être détruit.
Tout simplement parce que la loi du plus fort doit plier devant le droit commun de l'humanité.
Parler, même fermement, ne suffit pas. Il faut des actes qui sanctionnent la colonisation, particulièrement au plan économique. Il faut rendre l'exploitation des terres annexées et de ceux qui en ont été spoliés plus coûteuse que ce qu'elle rapporte.
Boycotter, donc, les produits des entreprises coloniales ? Difficile, car le gouvernement israélien en dissimule systématiquement l'origine. Boycotter alors tous les produits israéliens, puisque ce serait « cela ou rien » ? Ce serait confondre Israël et ses colonies, c'est-à-dire faire exactement le jeu des partisans du «Grand Israël» en entrant dans leur logique. Et ce serait aussi alimenter les tentatives d'assimilation de toute critique de l'Etat d'Israël à de l'horreur de l'antisémitisme. Confondre le combat contre les gouvernants avec le boycott de toute une société, ce serait nourrir l'amalgame entre boycott des produits israéliens et «boycott des Juifs», amalgame que certains nourrissent sans scrupules. L'effroyable lapsus de la ministre française de la Justice, venant après les accusations aussi injustes qu'insultantes d' «incitation à la discrimination raciale» dirigées contre des militants et notamment contre une adhérente de la LDH, témoigne déjà d'une légitimation par les plus hautes autorités de l'Etat de cette dérive vers une «importation ethnicisante» du conflit israélo-palestinien. Nous devons nous en garder comme de la peste.
La Ligue des droits de l'Homme n'a, dans cette affaire comme en toute autre, qu'un seul «camp» : le camp du droit.
C'est pourquoi elle appelle aujourd'hui tous les citoyens à exiger des autorités françaises qu'elles le fassent respecter. Il leur revient de refuser le « traitement préférentiel » - accordé aux produits israéliens par l'Union européenne - à toute importation de produits « coloniaux » ou même de produits dont il n'est pas indiscutablement établi qu'ils ne sont pas les fruits de l'oppression coloniale. C'est non seulement possible, c'est légal : la Cour de justice de l'Union européenne vient, dans un arrêt du 25 février 2010, de donner raison aux autorités du port de Hambourg qui ont pris cette décision.
L'Europe est aujourd'hui le premier partenaire commercial d'Israël : si les Etats membres de l'Union suivent l'exemple des autorités de Hambourg, la loi sera dite et les exploiteurs des territoires occupés devront bien l'entendre.
La LDH appelle donc à élargir cette campagne aux dimensions de toute l'Union européenne. Elle appelle à cesser toute complicité même passive avec la colonisation, et à faire enfin appliquer l'article 2 de l'accord d'association entre l'Union et Israël qui fait du respect des droits de l'Homme la condition des relations commerciales privilégiées qu'il institue. Elle appelle à la sanction de tous les crimes de guerre dont le rapport Goldstone a établi l'existence à la demande de l'Onu, que ces crimes aient été commis par l'armée israélienne, par le Hamas ou par quelque autre criminel que ce soit.
Elle appelle enfin à la mobilisation internationale pour que l'Etat palestinien promis par la communauté internationale il y a déjà dix-sept ans voie enfin le jour, dans l'intégralité des territoires volés aux Palestiniens il y a déjà quarante-trois ans, afin que cesse une des plus anciennes injustices qui font injure au droit international.
Il y a cent douze années, face à l'antisémitisme d'Etat que révélait l'affaire Dreyfus naissaient d'une part le projet sioniste de Theodor Herzl, d'autre part la mobilisation universaliste qui créait la Ligue française pour la défense des droits de l'Homme et du citoyen. La naissance d'Israël a donné corps au premier ; ne laissons pas la lâcheté et la haine le défigurer en oubliant les exigences du second de ces deux projets. Parce qu'il n'est pas d'avenir humain à Jérusalem hors de la coexistence de deux Etats viables pour deux peuples égaux en droits, la LDH reste fidèle au refus de l'injustice qui l'a fait naître. Ni pro-israélienne ni pro-palestinienne, encore moins « pro-casher » ou « pro-halal », elle campe du côté du droit, de l'égalité et de l'universalité des droits de l'Homme. De grands mots ? Il ne tient qu'à nous d'en faire de grands actes. L'injustice ne durera que tant que nous la tolèrerons.
Jean-Pierre Dubois
Président de la Ligue des droits de l'Homme
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10/08/2009
Travailler le dimanche
Travailler le dimanche ? Pourquoi pas, mais la loi qui vient d’être validée par le Conseil Constitutionnel ne concerne pas les salariés travaillant déjà ce jour-là.
D'autre part, la loi n’est assortie d’aucune disposition pour protéger les salariés qui auraient été contraints d’accepter de travailler durant les week-ends, et ne prévoit sérieusement aucune réglementation en matière de rémunération ni de discrimination à l'embauche.
En définitive et en réalité, « le Conseil Constitutionnel valide, à l’inverse du discours officiel, la possibilité de travailler plus et dans de moins bonnes conditions pour gagner moins » comme le relève un communiqué de la LDH.
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30/07/2009
Surveillance ou solidarité
Le 13 juin dernier, sur RFI, Jean Pierre Dubois, Président de la Ligue des Droits de l’Homme a été interviewé sur le thème des technologies sécuritaires par Edouard Zambeaux (journaliste à France Inter et RFI) :
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E.Z. : Est-ce qu’il y a vraiment un danger, ou ne cherchez-vous pas à nous faire peur ?
Jean Pierre Dubois Président de la LDH : Il y a un danger réel. Pendant très très longtemps, nous étions vraiment isolés. Ces technologies sont très pratiques, très commodes, j’utilise le passe Navigo (Carte à puce valant titre de transport utilisable en Île-de-France) tous les jours, j’ai un téléphone portable, j’utilise une carte bleue, c’est très pratique…
Mais lorsque j’ai accompagné les parlementaires qui protestaient contre le fichier Edwige, le conseiller sécurité de Michèle Alliot-Marie – Big Brother Awards lui a été décerné le prix Georges Orwell 2009 pour l’ensemble de son œuvre. Et donc pour son goût immodéré des fichiers de police (+ 70% en 3 ans, dont Ardoise, Edwige, Cristina ou encore Gesterex), mais aussi pour sa "novlangue" avec sa promotion de la vidéosurveillance, ses invitations à la délation et son talent à fabriquer un "ennemi intérieur" - qui nous a reçu, de manière assez polie, mais cynique, m’a dit :
“Mais vous savez monsieur, vos histoires de fichiers, c’est pas très grave. A partir du moment où vous avez un téléphone, une carte bleue et un passe Navigo, je sais tout ce que vous faites“.
J’étais un peu surpris, je lui ai demandé s’il m’autorisait à rapporter ses propos à la presse, et il m’a dit “bien sûr“. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le cabinet d’Alliot Marie.
Beaucoup de gens se disent qu’ils n’ont rien à se reprocher, et qu’ils ne risquent donc rien. Bien sûr ! Mais la question est très simple : si vous n’avez rien à vous reprocher, pourquoi on vous fiche ? Pourquoi on vous surveille ? Qu’on surveille les détenus dans les prisons, on peut le comprendre, mais pourquoi surveiller tous les citoyens a priori ?
C’est la notion de vie privée, et celle de présomption d’innocence, qui sont attaquées tous les jours directement.
E.Z. : Comment se fait-il que l’opinion publique n’est pas encore très sensible à ces questions ?
J-P. D. : L’opinion publique est soumise à un matraquage depuis des années, qui lui fait peur. A la Ligue des Droits de l’Homme, nous appelons ça la “politique de la peur“. Peur du terrorisme, avec le 11 septembre. Peur de l’immigration, de l’islamisme, des attentats. Peur des jeunes, qui seraient effrayants, peur de l’avenir et de tout ce qui vient de l’extérieur.
Et quand on est soumis à la peur, on a tendance à se protéger et à craindre. Et nous pensons qu’il faut réveiller un débat démocratique qui n’existe plus. En gros : le FN a construit l’agenda politique de la France depuis 10 ans, la droite court après l’extrême-droite, une partie de la gauche court après la droite, et il n’y a plus de débat démocratique, les citoyens ne sont plus éclairés.
E.Z. : Pour vous, en filigrane, c’est la tentation d’un contrôle social, avec des pressions faites sur des militants, associations, agents de l’Etat…
J-P. D. : … et ça commence à susciter beaucoup de révoltes. Depuis le début de l’année 2009, il y a des centaines d’enseignants, éducateurs, magistrats, avocats, médecins, etc., qui disent qu’ils ne veulent plus continuer à faire ce qu’on leur demande. Il en va de leur éthique, de leur déontologie professionnelle : ils travaillent pour les autres, et ne veulent pas devenir des auxiliaires de police.
Il y a une forme de surveillance par ricochet : on demande de plus en plus souvent aux gens, soit comme citoyens de ne plus être solidaires -ce qui arrive aux délinquants de la solidarité que Mr Besson veut poursuivre pénalement-, soit comme fonctionnaires de n’être, non seulement pas solidaires, mais aussi d’être des indicateurs de police.
Et ça, je pense que les gens le refuseront de plus en plus, et que ce combat va monter. Pour dire les choses rapidement, aujourd’hui, on a le choix entre une société de surveillance et une société de solidarité.
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Pour dire les choses encore autrement, à la société de surveillance il nous faut aujourd’hui opposer une société de solidarité. Quitte à désobéir. Nous n’avons pas tellement le choix.
Et c’est possible. Exemples :
Juin 2009, le prix Voltaire, qui s’oppose au prix Orwell, est décerné à Mireille et Monique, bénévoles à Calais. Mireille est une mère de 11 enfants qui héberge des jeunes migrants chez elle au risque d’être poursuivie, et Monique a été interpellée pour apporter une aide matérielle régulière aux sans papiers.
Autre exemple, suite à la sortie du film Welcome de Philippe Lioret, le député PS Daniel Goldberg a déposé une proposition de loi visant à dépénaliser le délit de solidarité et débattue à l'Assemblée Nationale le 30 avril 2009.
Le 17 juillet, Le Monde relate dans ses colonnes une minuscule avancée - mais avancée quand même - obtenue auprès d’Eric Besson, candidat au prix G. Orwell 2010.
A suivre…
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