Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/06/2014

Extrêmes droites, écran et conséquence

L’émergence des extrêmes droites européennes tomberait-elle à pic pour masquer la dangerosité effective des politiques austéritaires ?
Ne serait-elle qu’un écran derrière lequel fonctionnerait en toute impunité une mécanique très privée puisque privant les peuples du bien-être et du surcroît d’humanité qui leur fait défaut et auxquels ils aspirent, encore ?

aedh,extrême droite,europe
Mascarades

Ce faisant, l’émergence des extrêmes droites européennes, agissant comme écran et conséquence, n’aurait-elle pas été fomentée par ceux-là même qui font semblant de s’en plaindre au nom de l’idéologie libérale dénuée de sens moral ?
« Les causes sont à rechercher du côté de la politique d’austérité et des contraintes économiques, financières, réglementaires qui en considèrent les conséquences comme un dégât collatéral inévitable. »

Reste le spectacle. Mais tout se passe en coulisse, hors champ.

Pas d’Europe sans les droits ! Résolution adoptée par l’Assemblée Générale de l’AEDH des 21 et 22 juin 2014

Bruxelles, le 23 juin 2014

Réunie en Assemblée générale à Bruxelles les 21 et 22 juin 2014, l’AEDH, Association européenne pour la défense des droits de l’Homme, confirme son engagement et celui de ses organisations membres pour l’Europe des droits.

Le résultat des élections des députés au Parlement européen, le taux d’abstention extrêmement élevé et l’ampleur du vote d’extrême droite dans nombre de pays européens pour les différentes formations xénophobes et/ou nationalistes sont inquiétants. La responsabilité est des partis politiques qui en Europe ont fait leurs ces solutions d’exclusion au nom de réalisme électoral dévastateur. Au lieu de rassembler les citoyennes et les citoyens sur des objectifs de démocratie et de progrès social, le projet européen se perd dans le rejet puis dans un repli à l’abri des frontières nationales. Ce désengagement est fait de désillusions, d’atermoiements, de progrès non réalisés et enfin de reculs des droits tout particulièrement dans les États soumis aux politiques d’austérité mises en place par la Troïka. Refusant toute construction européenne, des déclarations « anti systèmes » démagogiques se réclament ainsi de la souveraineté du peuple, pour proposer le retour à la préférence nationale avec comme mesures centrales la chasse aux immigrés, la sortie de l’euro, le retour au seul marché, la fermeture des frontières. Comme si la concurrence de tous contre tous à tous les niveaux, locaux, nationaux, européens, voire mondiaux était créatrice de richesses. Comme si le but était d’institutionnaliser une division de l’Europe entre son Sud et son Nord.

Partout en Europe des forces politiques progressent en exigeant d’exclure des populations entières vivants sur leur territoire national, leurs solutions gisant dans l’exclusion des plus pauvres, des plus faibles, des plus précaires. Si ces discours qui mettent en cause l’accès universel aux droits politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, trouvent un écho, c’est que les politiques publiques, européennes et nationales ne garantissent plus maintenant un avenir d’égalité et de solidarité et de convergence entre les conditions de vie et d’accès effectif aux droits dans les pays de l’Union européenne.

Malgré le désenchantement vis à vis de la construction européenne que traduit le vote aux européennes, les dirigeants des États-membres et de la Commission continuent à prôner les mêmes politiques qui éloignent les institutions européennes des citoyens. L’AEDH s’inquiète tout autant de cet aveuglement que de l’éloignement des Européens et plus largement de tous les résidents. Les causes sont à rechercher du côté de la politique d’austérité et des contraintes économiques, financières, réglementaires qui en considèrent les conséquences comme un dégât collatéral inévitable.

L’Europe a besoin de plus de démocratie, de plus de services publics, de plus de lutte contre les inégalités subies par les plus défavorisés. L’Europe doit rompre avec les politiques qui privilégient les profits des banques et des entreprises multinationales. L’Europe aspire à plus d’égalité et de solidarités sociales. C’est le sens du Manifeste de l’AEDH, commun aux 31 organisations qui la composent issues de 22 pays de l’Union et de la Suisse. Elle appelle toutes et tous à entendre nos demandes, et les suivre. Parce que l’Europe des droits de l’Homme, c’est maintenant, pour toutes celles et tous ceux qui y résident, y vivent, y travaillent. L’AEDH proclame qu’il n’y a de voie que dans les droits.

 

03/06/2014

L'europe de l'exclusion

L’AEDH - Association Européenne pour la Défense des droits de l'Homme - s’adresse au nouveau Parlement européen : faire le choix de l’Europe des droits

Les résultats des élections au Parlement européen ont une fois de plus, mais de façon accentuée, montré combien le cours suivi dans l’Union a semblé aux électrices et aux électeurs être à cent coudées de leur préoccupations, de leur vie et de leurs difficultés.

Europe, aedh
Hans Holbein, The Expulsion of Adam and Eve from the Garden of Eden,
woodcut, in Les Simulachres et Historiées Faces de la Mort, 1538.

L’Association européenne des droits de l’Homme doit prendre la mesure de ce que signifie ce vote pour la démocratie.

Non seulement l’abstention reste très forte, mais plus encore l’envoi au parlement européen de représentants qui se réclament ouvertement de l’exclusion et très concrètement d’un traitement discriminatoire des résidents des États tiers, est l’agrégation d’une part d’un désaveu de la politique majoritaire, et d’autre part de stratégies carrément opposées à n’importe quelle construction européenne. Ainsi en plus des 6 électeurs sur 10 qui ne se sont pas déplacés, la victoire semble être celle des idées courtes : la chasse aux immigrés, la sortie de l’euro, le retour au simple marché, la fermeture des frontières... Comme si la concurrence de tous contre tous à tous les niveaux, locaux, nationaux, européens, voire mondiaux allait créer suffisamment de richesses dont le ruissellement naturel finirait par tomber sur les pauvres, pourvu qu’elles et ils soient blancs, chrétiens – tout du moins pas musulmans ! – et européens de « souche »... En France, en Hongrie, au Danemark, en Suède, en Grande-Bretagne, et ailleurs des forces politiques xénophobes, racistes, nationalistes, voire anti-sémites, ont travaillé des corps sociaux en souffrance face à la crise en leur offrant des solutions de misère intellectuelle et politique dont nombre de pays d’Europe ont déjà fait l’expérience.

Partout en Europe des forces progressent en exigeant d’exclure des populations entières des politiques d’égalité et de solidarité. Là ce seraient les immigrés qui abuseraient des prestations sociales, là ce seraient les chômeurs qui seraient des fraudeurs, là ce seraient les Roms qui seraient des voleurs par nature, là ce seraient les Flamands qui ne voudraient plus partager avec les Wallons, là ce seraient les Italiens du Nord qui ne voudraient plus des pauvres de leur Sud… L’imaginaire des prestataires de solutions gisant dans l’exclusion des plus pauvres, des plus faibles, des plus précaires est sans limite. Ces forces s’adressent à ceux qui voient leur situation se dégrader et surtout à ceux qui redoutent d’être les prochaines victimes d’une économie qui ne répond pas aux besoins de ceux qui sont en difficulté. Ces craintes, réelles ou supposées, font se retourner contre ceux qui sont les plus proches, qui partagent les mêmes situations, mais qui ne pourront pas bénéficier de cette infâme politique proposée, la préférence, locale, nationale, européenne. Si ces discours qui mettent en cause l’accès universel aux droits économiques, sociaux, environnementaux, civils et politiques trouvent une oreille chez un nombre croissant de nos concitoyens, c’est que les politiques publiques, européennes et nationales ne garantissent pas un avenir de solidarité.

Malgré ce désenchantement manifeste vis à vis de la construction européenne, les dirigeants qui peuplent les sphères de gouvernement de l’Union européenne continuent sous des formes pathétiques à la défendre. L’un remarque que les partis sérieux, c’est-à-dire de gouvernement, reste majoritaires et qu’il n’y a aucun problème dont une bonne coalition ne viendra pas à bout. L’autre dit qu’une absence de décision peut constituer une bonne politique à long terme. Un troisième pleure qu’il s’agit d’un message, d’une alerte, mais qu’il convient de durcir la même politique concédant ici ou là quelque autre forme. Le quatrième se lamente de la montée des « populismes » de droite et de gauche – autrement dit ceux qui ne comprennent pas qu’il n’y a pas d’alternative. Le dernier conclura que décidément on ne fait pas de politique avec des droits... et que le mieux est encore de retourner au partage des postes sans rien changer, ni dans les institutions, ni dans les politiques.

L’AEDH s’inquiète tout autant de cet aveuglement que du désenchantement des citoyennes et des citoyens européens. Si l’Union européenne connaît un tel désaveu, c’est surtout le résultat du comportement irresponsable de la plupart des gouvernements qui, alors qu’ils font la politique au sein du Conseil de l’Union européenne, rejettent ensuite sur « Bruxelles », un monstre indéterminé, les responsabilités de la politique d’austérité et des contraintes économiques, financières, réglementaires qu’eux-mêmes ont imposées, considérant les conséquences sociales comme un dégât collatéral inévitable.

L’Europe a besoin de plus de démocratie, de plus de politiques publiques qui répondent aux effets sociaux du fonctionnement de l’économie. L’Europe aspire à plus d’égalité et de solidarités. L’AEDH proclame qu’il n’y a de voie que dans les droits. C’est le sens de son Manifeste commun aux 31 organisations qui la composent et issues de 22 pays membres de l’Union et de la Suisse. Elle appelle toutes et tous à l’entendre, et à le suivre.

Communiqué de l’AEDH
Bruxelles, le 2 juin 2014

25/04/2014

Lettre à nos amis européens par Alexandre Akentiev

Est-ce pour cette Europe là qu'il faudrait voter ?

  • Une Europe soutenant un gouvernement provisoire fasciste ?
  • une Europe incapable de se défaire du joug Étasunien tout à son affaire pour implanter au forceps ses bases Otanesques et conclure dans le même temps, en catimini et à son avantage le Trans-Atlantic Free Trade Agreement (TAFTA) - projet d’accord commercial entre l’UE et les EU ?
  • une Europe qui n'a que faire des morts et de la misère que sa "diplomatie" à sens inique sème à ses frontières, et qui fait mine de s'indigner des résistances qui lui sont opposées ?
  • une Europe prête à tout sacrifier pour le seul bénéfice que ses banquiers et autres oligarques pourraient encore en tirer par Troïka et servilités étatiques interposées ?

De quel soutien cette Europe de toutes les lâchetés a-t-elle besoin ?

ukraine,europe

La traduction qui suit est de Danielle Bleitrach

Lettre à nos amis européens par Alexandre Akentiev

Chers amis européens!

Je vis dans Lugansk, dans la partie orientale de l’Ukraine. J’ai été élu pour présider le Syndicat russe de Donbass, une organisation publique. La ville de Lugansk est un des leader des protestations massives contre le gouvernement provisoire à Kiev.

Ma fille la plus jeune, Dasha, a beaucoup de connexions avec des Européens par Internet. Elle dit que les gens se posent souvent des questions sur ce qui se passe ici et ce qui nous fait nous opposer au gouvernement provisoire.

D’abord j’ai voulu afficher des réponses sur ma page Facebook. Puis, j’ai changé d’avis en pensant que d’autres personnes peuvent être intéressées. Donc j’ai décidé d’envoyer une lettre à ce site Web.

Les gens de Lugansk sont critiques envers l’ancien Président ukrainien Yanukovych. Mais nous condamnons aussi la façon dont il a été renversé par la force par l’opposition. Pendant trois mois nous avons observé "les manifestants paisibles" la manière dont ils ont provoqué des incendies criminels sur bâtiments administratifs, dont ils ont envoyé des Cocktails Molotov contre la police …

Vous pouvez voir tout, ici :

Cocktails Molotov envoyés aux policiers :

Un soldat de l’unité Berkut tué. Les dernières nouvelles de Maidan :

Ou

Les militants tuent des soldats Berkut sur Maidan :

Ces clips sont postés sur YouTube. 80 personnes non armées ont été tuées à Kiev le 20 février. Les nouvelles nous ont abasourdis et elles nous ont vraiment choqué. Le crime a été commis par des tireurs isolés inconnus. Même Catherine Ashton, le Haut Représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité pour l’Union européenne, a admis que les tireurs avaient ouvert le feu depus un bâtiment contrôlé par des militants d’opposition. Tout les Ukrainiens se sont attendu à ce que le gouvernement procède à une enquête et trouve les criminels-auteurs de ce cauchemar à faire frémir, mais tous nos espoirs ont été déçus.

Un homme – Alexander Turchinov – est devenu la personne portant trois casquettes; il tient le poste de président, il est le porte voix du Parlement et le président du tribunal constitutionnel! La loi sur les langues régionale a été annulée. Dans une certaine mesure, on peut considérer qu’ il a défendu les droits des russophones.Le responsable du parti Svoboda Oleh Tyahnybok a déclaré que ceux qui parlaient la langue russe devaient être considérés comme relevant d’une responsabilité criminelle .

Le journal indépendant 2000 et des chaînes de télévision qui n’avaient pas la faveur du gouvernement ont été fermées; les journalistes ont été intimidés et tabassés même . Voici encore un clip vidéo montrant un groupe de Svoboda parent des députés (nous considérons ce parti comme une organisation politique fasciste) physiquement en train d’attaquer Alexander Panteleymonov, the head of UT-1 TV channel, right in his office: https://www.youtube.com/watch?v=pn4WjN_Dpcc.

Vous ne le croirez pas, mais ce sont les attaquants eux-mêmes qui ont filmé la vidéo et l’ont posté sur YouTube! Peut-être est-ce leur manière d’intimider ceux qui osent n’être pas d’accord.

Différentes sortes de racket sont devenues habituelles. Je peux faire état de beaucoup de cas dans lesquels les hommes d’affaires et les travailleurs embauchés ont dû faire des transferts de fonds sur des comptes qu’on leur indiquait.

L’indignation a commencé à s’étendre. Les gens ont commencé à revendiquer leurs droits. D’abord le mouvement a été limité parce que les réunions étaient réprimées. La seule arme que nous avons utilisée était nos mots, nos sentiments et les affiches sur nos revendications.

Les autorités de Kiev et leurs représentants dans Lugansk ont refusé d’ouvrir un dialogue avec la société civile. Tout à coup nous avons été désignés comme des séparatistes. Des gens inconnus portant des masques ont commencé à enlever nos militants. Nous avons été vexés de découvrir qu’il n’y avait aucun moyen pour obtenir le moindre résultat dans un cadre démocratique. Nous avions l’impression d’être des Juifs allemands sous Hitler. Donc nous avons changé notre façon d’agir.

Le 6 avril, un grand groupe de citadins a occupé l’immeuble des bureaux local des service de la sécurité locale. Aucun coup de feu, aucune pertes humaines ne s’en est suivi, aucun individu appartenant au b personnel des agents secrets de sécurité n’a été même légèrement blessé. Nous avons libéré 6 personnes – nos compagnons d’armes – qui avait été enlevées auparavant.

Les mêmes actions été conduites par des militants de la société civile à Donetsk, Slavyansk, Kramatorsk et d’autres zones. Quand le gouvernement a essayé d’employer la force, une foule de milliers de gens est devenue un bouclier vivante nous séparant des soldats d’opérations spéciales!

Les hommes et des femmes, des hommes âgés et des adolescents nous ont amené de la nourriture et des vêtements, ils nous ont aidés à construire des barricades et ils sont restés droit à guetter pour avertir d’un assaut possible. Avec l’assistance de cette foule si evidemment derrière nous, la police a refusé de recourir à la force. Alors les dirigeants Basés à Kiev nous ont appelés des terroristes et ont ordonné l’attaque par les unités d’armée d’un peuple désarmé . Ils l’appellent "une opération antiterroriste". Regardez juste le clip vidéo et dites qui mérite le titre de terroristes : https: // http://www.youtube.com/watch ? V=F-pz4vBYwF8.

Les officiers nommés par le pouvoir et le personnel enrôlé se sont rendus aussi compte qu’ils ont été trompés. Ils ont refusé de tirer sur le peuple; au lieu de cela ils ont donné des armes, même des chars et de la monnaie.

Nous n’avons pas peur de l’armée ukrainienne. Mais nous sommes vigilants sur les dégâts que pourraient commettre des provocateurs et de mercenaires en mettant en scène des actes de vrais terrorisme.

Ils l’ont déjà fait dans Mariupol le 16 avril. Des personnes inconnues ont commencé à tirer sur des manifestants paisibles réunis devant l’entrée d’un bâtiment militaire. 19 personnes désarmées sont mortes. Ce qui est stupéfiant – c’est que les tueurs ont été rémunérés publiquement! Le Milliardaire Igor Kolomoisky a dit qu’il leur a payé 500.000 hryvnas (autour de 50.000 $). 2600 $ est le prix de vie humaine dans l’Ukraine contemporaine ! Et cela a lieu au XXI, en Europe! Le gouverneur Kolomoisky a été nommé par le gouvernement de la région de Dniepropetrovsk!

Nous avons discuté de nos problèmes avec la mission d’OSCE. Ils ont publié un rapport faux qui déforme l’état réel de choses en Ukraine. Le seul pays que nous soutient est la Russie. C’est pourquoi il y a beaucoup de drapeaux russes hissés lors de nos réunions et sur des barricades. Ce que nous revendiquons est : 1. Tenir un référendum à propos du statut de notre région dans le cadre de l’Ukraine. 2. Faire le russe une langue officielle pour qu’elle puisse être utilisé dans les sphères différentes de vie. 3. La Libération des manifestants paisibles enlevés.

Est que cela est excessif ? Cela Justifie-t-il l’utilisation de chars contre nous ?

Amis européens Estimés! Nous ne voulons aucune aide et aucun crédit. Gardez tout pour vous, laissez votre argent stimuler votre économie et vous rendre prospères. Nous ne voulons pas entrer dans l’Union européenne parce que nous aimons notre terre et nous voulons travailler ici .Nous pouvons rectifier la situation en Ukraine nous-mêmes. La seule chose que nous voulons est que les gouvernements européens et l’administration des États-Unis nous laissent tranquilles au lieu de se mettre en travers de notre chemin.

Meilleurs vœux

Alexander Akentiev

Chairman of Russian Union of Donbass

Lugansk, April 23, 2014.

08/07/2013

Le ridicule jusqu'au bout

Les négociations sur un traité de libre-échange s'ouvrent aujourd'hui à Washington sur fond de scandale des écoutes.

Les députés et l'ensemble du personnel du Parlement européen, à Strasbourg et à Bruxelles, ont découvert récemment que l'ensemble du système de téléphonie de l'institution avait été remplacé par du matériel ultramoderne... de fabrication américaine. Une nouveauté qui serait sans doute passée inaperçue si les révélations du consultant Edward Snowden n'avaient confirmé que les institutions européennes étaient particulièrement ciblées par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), au travers de géants de l'Internet.

Snowden, europe, négociations commerciales

L'appel d'offres du Parlement – Telsis lot 2 – publié le 9 avril 2011 a été remporté par la filiale belge de British Telecom (BT) et "il a été démontré que la solution la plus avantageuse" pour l'équipement était celle de l'entreprise californienne Cisco, l'un des leaders mondiaux sur le marché de la téléphonie sur réseaux IP –, incluant l'Internet Protocol.

"LE SYSTÈME CISCO ÉTAIT LE PLUS ADAPTÉ"

Telle est du moins la réponse de l'institution. Son secrétaire général, "en réunion", ne peut apparemment donner plus de précisions. Le marché portait sur un montant total de 2,3 millions d'euros. Certains députés s'étonneront d'abord qu'une institution européenne se soit dotée de matériel "made in USA". "Conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce, le Parlement ne pouvait utiliser comme critère de choix le pays d'origine du matériel dans l'appel d'offres", réplique l'administration.

Elle insiste : "Le contrat avec BT est un contrat-cadre de service, ce qui signifie que nous avons défini les besoins et qu'il est apparu que le système Cisco était le plus adapté." Le Parlement a-t-il veillé à la sécurité de son nouvel appareillage ? "Nous définissons nos propres mesures concernant les infrastructures de communication. Elles ne sont pas partagées avec le fournisseur", affirme encore l'administration.

SURVEILLANCE NIÉE PAR CISCO

Dans ses appels vers l'extérieur, le Parlement utilise les réseaux publics et se fie aux mesures de sécurité mises en place par les fournisseurs d'accès. Les services de l'institution n'indiquent pas si des mesures complémentaires ont été envisagées.

Contactée à Bruxelles et Paris, la société Cisco n'a pas répondu aux sollicitations du Monde. Au moment des révélations sur Prism et sur l'implication dans ce système de divers fournisseurs d'accès, la compagnie américaine avait publié, le 19 juin, un communiqué niant toute participation de sa part à des opérations de surveillance.

Le 7 juin, le quotidien britannique The Guardian avait cité Cisco comme l'un des fournisseurs de routeurs du trafic de données immédiatement exploitables par les services de renseignement.

16/09/2010

La honte habite à l’Elysée (suite)

Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des Droits de l’Homme a répondu aux internautes au cours d’un tchat organisé par le Nouvel Observateur.

Retenues ici, deux questions et deux réponses qui laissent envisager un regain de réactivité citoyenne qui dépasse une légitime indignation, très largement partagée, mais insuffisante au regard de l’escalade à laquelle se livre le régime sarkosien …

Et pour commencer, une plainte sera incessamment déposée à l’encontre du ministre Hortefeux à propos de la circulaire du 5 août émanant de ses services et discriminant nommément les Roms en tant que groupe ethnique.

 

Ce n’est pas parce que, le chef de l'Etat tente de se faire passer pour une victime incomprise ou que cette circulaire a soi-disant été remplacée, que cette dernière est devenue caduque et, surtout qu’elle n’est plus significative d’une xénophobie avérée et instrumentalisée sans vergogne.
Si la Cour de Justice européenne respecte les prérogatives qui lui sont échues de par les traités, elle devrait, comme l’y invite l’ensemble des opinions publiques, sanctionner l’Etat français, quelque soient les explications forcément oiseuses de celui-ci. Quant à la commission européenne, elle serait fondée de vérifier dans chaque pays si le droit, y compris le droit interne, est appliqué. Soit :

  • Ses propres traités sur la libre circulation dans l’espace européen
  • La mise à disposition de terrains susceptibles de recevoir les populations nomades,
  • L’utilisation des subventions européennes,
  • La non-discrimination en matière d’éducation, santé, travail

Mais revenons aux réponses de J-P. Dubois…

Question : « Comment peut-on s'organiser pour, si ce n'est annuler, tout du moins limiter, l'impact extraordinairement néfaste du virage droitier de nos dirigeants sur l'image de la France en Europe et ailleurs dans le monde ?
Comment faire entendre avec force la position française en accord avec notre histoire, nos valeurs et notre constitution sur la scène internationale ? »

Réponse : « La LDH considère qu'il est temps d'aller plus loin que l'expression légitime des indignations et protestations, d'ailleurs aujourd'hui largement partagées en France et à l'étranger. Nous devons éviter une sorte de paralysie civique dans laquelle les citoyens, tout en se déclarant très majoritairement mécontents, estimeraient que tout est joué d'avance et qu'aucune alternative crédible ne serait envisageable.

Car rien ne nous condamne à subir, "réforme" après "réforme", tant de recul de nos droits, de nos libertés, des solidarités et des valeurs mêmes de la République. Rien n'oblige les citoyens d'une démocratie à ne pas exercer leur pouvoir souverain. Encore faut-il que les cartes soient sur la table, et que les choix ne se réduisent pas à celui du prochain "monarque élu" sur son apparence, son air décidé et conquérant et une formule de "communicant" aussi creuse que sonore.

C'est pourquoi la Ligue des droits de l'Homme, avec déjà 35 organisations associatives et syndicales qui comme elles partent de la défense des droits au quotidien, va lancer le 20 septembre un" Pacte citoyen pour les droits". Pas pour bâtir un programme politique, ce qui est l'affaire des partis et non la nôtre. Mais pour combattre le défaitisme en montrant qu'il existe bel et bien des alternatives à la régression répétée des droits et des libertés, que l'on peut retrouver le chemin de plus de respect de chacun, d'égalité des droits et de solidarité, bref, retrouver la conviction que notre avenir nous appartient si nous voulons bien nous en mêler nous-mêmes et que le retour du progrès est alors parfaitement possible.

Ce Pacte s'adressera à toutes les forces politiques sauf bien sûr l'extrême droite, à tous les élus politiques et le moment venu à tous les candidats. Nous publierons sur un site dédié nos propositions et les réponses et réactions des uns et des autres, afin que les citoyens aient en mains toutes les cartes pour choisir souverainement le moment venu. Avant qu'il ne soit plus question que des personnes, des looks et de la compétition des égos, certes très importantes pour quelques centaines de personnes mais à des années-lumière des préoccupations des 60 millions de citoyens. Et parce qu'aux yeux de la LDH la défense et le progrès des droits passent d'abord par l'exercice actif de la citoyenneté. »

Question : « Pensez-vous que, s'agissant de l'amalgame entre Roms et délinquance, une majorité de Français soutiennent implicitement Nicolas Sarkozy, ou que a contrario, cela le desservirait dans ses ambitions politiques ? »

Réponse : « Je pense que la manœuvre de Nicolas Sarkozy a échoué : il y a bien sûr toujours des préjugés xénophobes dans une partie de la population, d'autant plus que la crise pèse et exaspère et que les boucs émissaires sont toujours une explication facile, mais les sondages et les mobilisations montrent que ce qui dominent c'est plutôt l'écœurement.
Vraiment, alors que des millions de gens sont touchés par la précarité, le chômage, l'inquiétude pour l'avenir, il faut jeter 15000 Rom en pâture à la vindicte et à la stigmatisation, il faut essayer de faire croire qu'ils seraient, parce que Rom, des délinquants, responsables "prioritaires" (!) de l'insécurité, et qu'il n'y aurait rien de mieux à faire que de réveiller les vieux préjugés contre les "voleurs de poule" ?
Vraiment, on va faire oublier ainsi les relations chaleureuses des familles Woerth et Bettencourt, la casse des retraites et des services publics, les promesses trahies sur les emplois de Gandrange et sur le pouvoir d'achat ?
Les Français, je le crois fermement, ne sont pas aussi bêtes qu'on le croit dans le petit groupe de collaborateurs de l'Élysée qui s'est substitué au gouvernement de la République.
Donc ne perdons ni courage ni espoir ! »

Plus d’infos sur le sujet

15/09/2010

La honte habite à l’Elysée

Contexte : cette année 2010 est consacrée, dans l'Union européenne, à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
...

honte_Vincent_van_Gogh copier.jpg

Viviane Reding, issue du centre droit luxembourgeois, Vice-présidente de la Commission européenne responsable de la Justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté a fait une déclaration digne d’intérêt sur l'évolution de la situation concernant les Roms pris pour cible en pleine tempête franco-sarkosienne. Une tempête où tourbillonnent les affaires Woerth, Bettencourt, Karachi, Wildenstein, César …, une réforme inique des retraites, des tentatives diverses pour museler la presse et la Justice… Le tout sur fond de destruction massive de ce qu’il reste des services publics et de séparation des pouvoirs. Une calamité et un chaos sans nom.

A lire, la  résolution du parlement européen du 9 septembre. 

Déclaration de Viviane Reding, Bruxelles, le 14 septembre 2010...

« La Commission européenne a suivi de très près l'évolution de la situation concernant les Roms en France, au cours des dernières semaines. J'ai été personnellement interpelée par des circonstances qui donnent l'impression que des personnes sont renvoyées d'un Etat membre juste parce qu'elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la seconde guerre mondiale.

J'ai été on ne peut plus claire, dans ma déclaration publique du 25 août, quant aux doutes que j'avais concernant la légalité des mesures françaises – déclaration faite de commun accord avec le Président de la Commission, avec qui j'ai travaillé étroitement sur cette question pendant l'été.

Le 1er septembre dernier, j'ai, ensemble avec le commissaire Andor et la commissaire Malmström, présenté une analyse juridique préliminaire des mesures françaises, au Président Barroso et au Collège des commissaires.

Cette analyse préliminaire a souligné, entre autres, que la France serait en violation des lois de l'Union européenne si les mesures prises par les autorités françaises lors de l'application de la Directive sur la libre circulation avaient ciblé un groupe particulier de personnes basé sur la nationalité, la race ou l'origine ethnique.

Le Collège des commissaires a débattu cette question de manière intense la semaine dernière à Strasbourg.

Lors d'une réunion formelle avec les ministres Eric Besson et Pierre Lellouche, la Commission européenne – la commissaire Malmström et moi-même – a reçu des assurances politiques qu'aucun groupe ethnique spécifique n'avait été ciblé en France. Cela n'a pas permis de dissiper nos doutes.

C'est pourquoi mardi dernier, j'ai aussi envoyé une lettre formelle au ministre français Besson demandant des informations supplémentaires à envoyer rapidement à la Commission.

Je ne peux qu'exprimer mon profond regret que les assurances politiques données par deux ministres français mandatés officiellement pour discuter de cette question avec la Commission européenne, sont maintenant ouvertement en contradiction avec une circulaire administrative de ce même gouvernement.

Le rôle de la Commission en tant que gardienne des Traités est rendu extrêmement difficile si nous ne pouvons plus avoir confiance dans les assurances données par deux ministres lors d'une réunion formelle avec deux commissaires et en présence de 15 fonctionnaires de haut niveau de part et d'autre de la table.

Vu l'importance de la situation, il ne s'agit pas d'une offense mineure. Après 11 ans d'expérience à la Commission, je dirais même plus, c'est une honte.

Soyons clairs : la discrimination sur base de l'origine ethnique ou de la race, n'a pas sa place en Europe. Elle est incompatible avec les valeurs sur lesquelles l'Union européenne est fondée. Les autorités nationales qui discriminent à l'encontre de groupes ethniques lors de l'application de la loi de l'Union européenne violent aussi la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, dont tous les Etats membres sont signataires, y compris la France.

Je trouve donc extrêmement troublant que l'un de nos Etats membres, à travers des actes de son administration, remette en question, de manière aussi grave, les valeurs communes et le droit de l'Union européenne.

Je souhaite aussi exprimer mon désaccord avec les déclarations faites hier par le Secrétaire d'Etat aux affaires européennes mettant en cause le rôle de la Commission européenne en tant que gardienne des Traités. Permettez-moi de rappeler le rôle de la Commission en tant que gardienne des Traités, qui est un des fondements de l'Union européenne – une Union dont la cohésion existe, non pas par la force, mais par le respect des règles de droit convenues par tous les Etats membres, y compris la France.

Je prends note du fait que les autorités françaises semblent elles-mêmes devenir conscientes que les évènements de ce weekend les mettent dans une situation intenable. Je prends aussi note que hier après-midi le ministre français de l'Intérieur a signé une nouvelle circulaire sur cette question, éliminant les références à un groupe ethnique spécifique.

Nous sommes en train d'en examiner les conséquences juridiques ; il est important que ce ne soient pas seulement les mots qui changent mais aussi le comportement des autorités françaises. Je demande donc aux autorités françaises une explication rapide.

La Commission tiendra compte de l'ensemble de ces évolutions ainsi que toute autre documentation pertinente, dans notre analyse juridique finale de la situation. Cette analyse juridique est conduite en étroite coopération par mes services, les services des commissaires Malmström et Andor, ainsi que le Service juridique du Président. Je m'attends à ce qu'elle soit finalisée dans les jours qui viennent.

Je suis personnellement convaincue que la Commission n'aura pas d'autre choix que d'ouvrir une procédure d'infraction à l'encontre de la France sur la base de deux motifs :

- Une procédure d'infraction contre la France pour application discriminatoire de la Directive sur la libre circulation.

- Une procédure d'infraction contre la France pour manque de transposition des garanties de procédurales et matérielles prévues par la Directive sur la libre circulation.

Bien sur, je donnerai aux autorités françaises le droit de soumettre dans les prochains jours leurs commentaires sur les nouveaux développements. Toutefois ma patience arrive à ses limites, trop c'est trop.

Aucun Etat membre n'est en droit de s'attendre à un traitement spécial lorsque les valeurs fondamentales et le droit européen sont en jeu. Aujourd'hui cela s'applique à la France. Et cela s'appliquera de la même manière à tout autre Etat membre, grand ou petit, qui serait dans une situation comparable. Vous pouvez compter sur moi. »

12/02/2010

Europe, la guerre du rire jaune

Quand on prend les interventions de Dany Cohn-Bendit pour des provocations, on risque de passer à côté de quelques évidences. Exemple : le « ta gueule » adressé à Martin Schulz (candidat président du Parlement européen en 2012, à la suite d'un accord passé entre les socialistes du PSE et les conservateurs du PPE) n'est vraiment pas très important à côté des vérités relevées par DCB sur les hypocrisies, incohérences et autres impuissances européennes comme celles concernant la Grèce, Haïti, et quantité de directives absurdes que l'intéressé, personne n'étant parfait, a peut être parfois lui même approuvé.


Cohn-Bendit voit rouge au Parlement Européen.
envoyé par StrasTv. - L'info video en direct.

Absurdes, iniques et parfois carrément comiques.

Absurdes parce que reposant sur des compromis, ne servant qu'à satisfaire des équilibres médiocres entre groupes parlementaires élus à la proportionnelle, livrés aux lobbies (Groupes d'Intérêts Accrédités, ou pas), sans réelles attention pour les réalités de terrain. Pas question dans ces conditions de rechercher une harmonisation politique ou sociale, tout ce qui constitue pourtant les raisons d'un vote pro-européen raisonné et pourrait asseoir enfin la crédibilité d'une communauté d'Etats.

Si DCB est drôle, c'est que ses colères et sorties sont gênantes pour ceux qu'il prend à parti sans trop se tromper sur leur comportement, intentions ou absence d'intention. Et ce n'est surement pas l'humour qui tuera l'Europe. Il faudrait seulement pouvoir aller au-delà du seul spectacle, ce qu'on ne peut pas faire seul.

12/11/2009

Un président sans divertissement

C'est celui que le traité de Lisbonne intronise pour deux ans et demi avec des prérogatives qui sont loin de valoir celles chefs d'Etats en place.

Elu sans campagne ni programme, ni projet, tout simplement désigné par les 27 chefs d'Etats des pays membres, il présidera le conseil européen, avec à peu près autant de pouvoir qu'un fonctionnaire de préfecture chargé du protocole. En moins drôle.

shadokschef_doc.jpg
Le préposé du Conseil européen aura tout de même à :
  1. présider et animer les travaux du Conseil européen ;
  2. assurer la préparation et la continuité des travaux du Conseil européen en coopération avec le président de la Commission, et sur la base des travaux du Conseil des affaires générales ;
  3. œuvrer pour faciliter la cohésion et le consensus au sein du Conseil européen ;
  4. présenter au Parlement européen un rapport à la suite de chacune des réunions du Conseil européen.

Pas étonnant dans ces conditions que cette présidence ne soit pas briguée par l'un des représentants de la famille Sarkozy.

Pourtant les tractations secrètes semblent aller bon train derrière le rideau de fer tiré par la Suède sur des arrangements - transactions ? - qui restent hors de portée du suffrage universel. Par pudeur ? Par soucis de transparence ?

"Le Conseil européen et cette nouvelle fonction de président représentent l'un des pires aspects des institutions de l'Union européenne : il s'agit d'un mécanisme entièrement intergouvernemental, où l'Europe est traitée sur le seul mode de la diplomatie et de la politique étrangère sans la moindre considération pour les mécanismes démocratiques qui ont commencés depuis longtemps à régir le reste des institutions communautaires." dixit Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles.

Date d'entrée en vigueur dudit traité de Lisbonne : 1er décembre. C'est demain et justement, le lendemain, au lieu de chanter la carmagnole, 500 millions d'européens en délire n'auront plus qu'à applaudire et à scander en coeur "habemus papam".