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31/10/2013

Vivre, étudier, s'exprimer en sécurité

Une affaire d’État par Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue des droits de l’Homme

Pourquoi la France s’est-elle, en quelques jours, enflammée et divisée autour du cas d'une jeune Kosovare, Léonarda, plutôt qu'autour de celui d'un jeune lycéen d'origine arménienne, Khatchick ?
Peut-être en écho aux insupportables sorties de Manuel Valls.
Peut-être y a-t-elle vu l’occasion d’exprimer une mauvaise conscience collective. Beaucoup de "peut-être"
Ce qui est certain, en revanche, c’est que l’affaire Léonarda a tourné à l’affaire d’État. Lequel en sort en piteux état. Et cette situation ne risque guère de changer tant est absurde une politique de l’immigration marquée par les expulsions. Si le gouvernement pense avoir jugulé l’opposition à celles-ci, singulièrement de la part des lycéens et des étudiants, l’espoir est vain.

léonarda, mobilisation novembre

Comme souvent dans ces cas-là, c’est le rapport à l’école qui fait « tilt ». La jeune Kosovare, installée en France de longue date est scolarisée ; et c’est dans un cadre scolaire qu’elle est interpellée et ramenée à ses parents à destination du Kosovo.
En France, on éprouve encore un grand respect pour l’école de la République, vécue comme un sanctuaire légitimé par le droit fondamental à l’éducation ; l’interpellation met en lumière le caractère fragile – et quelque peu artificiel de cette sanctuarisation. L’opinion de proximité, parents, enseignants, s’émeut.

Ainsi commence l’incendie : autour d’une figure jeune et féminine de l’étranger en voie d’être intégré. Ce qui déclenche presque immédiatement un contre-feu autour de la figure du père, présenté comme l’archétype de l’indésirable : brutal, alcoolique, parasite. Déjà s’esquisse un schéma de préférence ; elle, oui, mais alors pas les autres, surtout s’ils ressemblent à son père.

Reste que l’émotion continue de grandir ; les médias ne lâchent pas l’affaire, qui devient d’État au moment où le Premier ministre s’en mêle. Il en appelle à une commission d’enquête pour que celle-ci examine si la loi a été correctement appliquée. A-t-il en tête de trouver une faille administrative qui servirait d’alibi à une mesure humanitaire, un geste d’exception ? Est-ce une simple façon de gagner du temps ? C’est en tout cas déjà un aveu de malaise ; il n’est pas si fréquent qu’un chef de gouvernement se saisisse d’un cas isolé…

Mais la loi a évidemment été bien appliquée ; on peut bien appliquer une loi même si, comme c’est le cas, elle est mauvaise. Le gouvernement de gauche, dès qu’arrivé au pouvoir aurait dû désavouer cet héritage du Sarkozysme et le combattre. Après en avoir accepté la gérance, le voilà pris au piège de la formule « autorité » et « humanité ». Première victime collatérale : le Premier ministre. Les remous se poursuivant, un conseiller – sans doute en communication – suggère de mobiliser Valérie Trieweiller, voix off du président, laquelle lâche que l’école ne doit pas exclure, principe noble et qui ne passe pas inaperçu, mais ne règle pas le fond du débat : faut-il ou non faire revenir la famille de Léonarda ?

Question piège à laquelle le président de la République va finalement choisir de répondre, ce qui, là encore, signale un état d’exception. On pourrait sans doute écrire des tomes de commentaires juridiques sur le contenu de la réponse présidentielle. Souligner qu’elle oppose le droit à l’éducation à celui de vivre en famille, se demander s’il est bien raisonnable que ce soit le président de la République, en personne, qui plie ainsi les lois et règlements au gré de ses intuitions et sans s’interroger sur le fond, s’il est digne qu’un chef d’État interfère avec la vie d’une famille…

Mais si l’on veut s’en tenir à l’essentiel, on peut se dire qu’une loi qui, en aussi peu de temps, divise le pays, le gouvernement, la majorité présidentielle, le parti majoritaire de l’exécutif, fait descendre la jeunesse scolarisée dans la rue est une véritable loi de désordre public. Et que le bon sens voudrait qu’elle soit changée, de la même façon qu’il exige le retour dans son école de Léonarda avec sa famille autour d’elle.

Loin d’en souffrir de quelque façon que ce soit la France en sortirait grandie. Ce qui, pour l’heure, n’est pas le cas de son gouvernement.

Pierre Tartakowsky
Président de la Ligue des droits de l’Homme

28/10/2013

Le génocide des tziganes européens, 1939-45

Montreuil Bellay un camp Tzigane oublié...

Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette commune située à une soixantaine de kilomètres de Cholet a accueilli un des plus grands camps de concentration pour Tsiganes de France.

Suit un article tiré du blog de Marc Harpon à l'attention de celles et ceux qui pensent être en danger du fait des populations tziganes ou qui auraient oublié leur histoire...

 

LE GÉNOCIDE DES TSIGANES EUROPÉENS, 1939-1945

Persécutés pour des raisons raciales par le régime nazi et ses alliés dans toute l’Europe, les nazis considéraient les Tsiganes comme « racialement inférieurs », et le destin de ceux-ci fut, en de nombreux points, parallèle à celui des Juifs. Les Tsiganes subirent l’internement, le travail forcé et beaucoup furent assassinés. Ils étaient aussi soumis à la déportation dans les camps d’extermination. Les Einsatzgruppen (unités mobiles d’extermination) assassinèrent des dizaines de milliers de Tsiganes dans les territoires de l’est occupés par les Allemands. En outre, des milliers d’entre eux furent tués dans les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, de Chelmno, de Belzec, de Sobibor et de Treblinka. Les nazis incarcérèrent aussi des milliers de Tsiganes dans les camps de concentration de Bergen-Belsen, de Sachsenhausen, de Buchenwald, de Dachau, de Mauthausen et de Ravensbrück.

 

Montreuil Bellay, génocide des tziganes

Le 21 septembre 1939, Reinhard Heydrich, chef de l’Office central de Sécurité du Reich, rencontrait les fonctionnaires de la Police de Sûreté (Sipo) et du Service de la sûreté (SD) à Berlin. Ils décidèrent d’expulser 30 000 Tsiganes allemands et autrichiens dans des régions à l’est du grand Reich, dans le Gouvernement Général de Pologne. Ce plan fut abandonné devant l’opposition de Hans Frank, le gouverneur général de Pologne occupée. Priorité fut accordée aux déportations des Juifs d’Allemagne.

Il y eut néanmoins des déportations de Tsiganes du Reich. Environ 2 500 d’entre eux furent déportés en Pologne en avril et en mai 1940. Ils furent exterminés, mourant de faim ou épuisés par le travail. Les malades étaient abattus. 5 000 autres Tsiganes furent expulsés à Lodz, où ils se virent maintenus dans un secteur séparé du ghetto. Ceux qui survécurent aux terribles conditions de vie dans le ghetto allaient plus tard être déportés du ghetto dans le camp d’extermination de Chelmno, où ils furent tués dans des camions à gaz.  

Dans la perspective de leur éventuelle déportation hors d’Allemagne, tous les Tsiganes furent enfermés dans des camps spéciaux (Zigeunerlager). Avec la suspension des déportations de Tsiganes en 1940, ces camps devinrent des lieux de détention à long terme pour les Tsiganes. Les camps de Marzahn à Berlin et ceux de Lackenbach et de Salzbourg en Autriche furent parmi les plus terribles. Des centaines des Tsiganes y périrent à cause des dures conditions de vie qui y régnaient. Les voisins allemands du camp se plaignirent à plusieurs reprises des camps et exigèrent la déportation des Tsiganes internés pour « sauvegarder la morale publique et la sécurité ». La police locale prétexta de ces plaintes pour demander officiellement au chef de la SS, Heinrich Himmler, la reprise des déportations de Tsiganes vers l’est.  

En décembre 1942, Himmler signa un ordre de déportation pour tous les Tsiganes d’Allemagne. Les quelques exceptions qu’Himmler accorda, furent souvent ignorées au niveau local. Même des soldats servant dans l’armée allemande (la Wehrmacht), qui étaient rentrés en permission furent arrêtés et expulsés parce qu’ils étaient Tsiganes. Les Tsiganes d’Allemagne furent déportés à Auschwitz, où un camp avait été conçu spécialement pour eux : « le camp des familles gitanes ». Des familles entières y étaient incarcérées ensemble. Les jumeaux et les nains, furent cependant séparés des autres et soumis aux expériences médicales pseudo-scientifiques menées par le capitaine SS, le docteur Josef Mengele. Des médecins nazis utilisèrent également des prisonniers tsiganes dans des expériences médicales dans les camps de Ravensbrück, du Natzweiller-Struthof et de Sachsenhausen.

« Le camp des familles tsiganes » d’Auschwitz fut le théâtre d’épidémies – le typhus, la variole et la dysenterie – qui en réduisirent considérablement la population. En mai 1944, les Allemands décidèrent de liquider le camp. Alors que les SS l’entouraient, ils trouvèrent face à eux des Tsiganes armés de barres de fer et prêts à se battre. Les Allemands reculèrent et reportèrent la liquidation. Plus tard ce même mois, les SS transférèrent hors du camp des familles environ 1 500 des Tsiganes qui étaient encore capables de travailler. Presque 1 500 détenus supplémentaires furent transférés en août. Les Tsiganes restant, près de 3 000, furent exterminés. Au moins 19 000 sur les 23 000 Tsiganes déportés à Auschwitz y périrent.

Dans les zones de l’Europe occupées par les Allemands, le destin des Tsiganes varia d’un pays à l’autre, selon les circonstances locales. Les Nazis internaient généralement les Tsiganes et les déportaient ensuite en Allemagne ou en Pologne pour les soumettre au travail forcé ou pour les assassiner. Beaucoup de Tsiganes de Pologne, des Pays-Bas, de Hongrie, d’Italie, de Yougoslavie et d’Albanie furent abattus ou déportés dans les camps d’extermination et exterminés. Dans les pays baltes et les zones de l’Union soviétique occupées par les Allemands, les Einsatzgruppen (unités mobiles d’extermination) massacraient les Tsiganes en même temps qu’ils exterminaient les Juifs et les responsables communistes. Des milliers de Tsiganes, hommes, femmes et enfants furent tués au cours de ces opérations. Beaucoup de Tsiganes furent assassinés avec les Juifs à Babi Yar, près de Kiev, par exemple.

En France, les autorités avaient pris des mesures restrictives à l’encontre des Tsiganes avant même l’occupation allemande du pays. Le gouvernement de Vichy organisa leur internement dans des camps familiaux. Les Tsiganes français ne furent cependant pas déportés sauf ceux des départements du Nord et du Pas-de-Calais rattachés au Gouvernement militaire de Bruxelles.

Les Roumains n’adoptèrent pas de politique systématique d’extermination des Tsiganes. Cependant, en 1941 et 1942 de 20 000 à 26 000 Tsiganes de la région de Bucarest furent expulsés en Transnistrie, en Ukraine sous occupation roumaine, où des milliers devaient mourir de maladie, de famine et de mauvais traitements. En Serbie, en automne 1941, des pelotons d’exécutions de l’armée allemande (la Wehrmacht) exécutèrent presque toute la population des hommes tsiganes adultes ainsi que la plupart des hommes juifs adultes, pour se venger de l’assassinat de soldats allemands par des résistants serbes. En Croatie, les Oustachis (fascistes croates alliés de l’Allemagne) tuèrent près de 50 000 Tsiganes. Beaucoup de Tsiganes furent internés et exterminés dans le camp de concentration de Jasenovac.

On ne connaît pas exactement le nombre de Tsiganes tués au cours de la Shoah. Bien que des chiffres exacts ou des pourcentages ne puissent pas être vérifiés, les historiens estiment que les Allemands et leurs alliés auraient exterminé de 25 à 50% de tous les Tsiganes européens. Sur environ un million de Tsiganes vivant en Europe avant la guerre, au moins 220 000 auraient ainsi été tués.

Après la guerre, la discrimination contre les Tsiganes ne cessa pas, la République fédérale d’Allemagne décida que toutes les mesures prises contre les Tsiganes avant 1943 étaient une politique légitime de l’Etat et ne nécessitaient pas de réparations. L’incarcération, la stérilisation et même la déportation étaient considérées comme une politique légitime. Qui plus est, la police criminelle bavaroise reprit les fichiers de recherche de Robert Ritter, y compris son registre des Tsiganes en Allemagne. Ritter, l’expert racial des Nazis pour les questions tsiganes, avait conservé sa notoriété et était retourné à son ancien travail de psychologue pour enfants. Les efforts pour amener le docteur Ritter devant la justice pour sa complicité dans le meurtre des Tsiganes cessèrent avec son suicide en 1950.

Le chancelier allemand Helmut Kohl reconnut formellement la réalité du génocide des Tsiganes en 1982. Mais à cette date, la plupart des victimes susceptibles de toucher des réparations conformément à la loi allemande étaient déjà mortes.

 

27/10/2013

Ange blond et médias bruns

Sans l'épisode "Léonarda", Maria Roussev aurait-elle pu être un faire valoir pour des médias éprouvant de besoin de se justifier de la chasse aux populations Roms à laquelle ils participent très largement et très sournoisement sous le regard bienveillant du ministère de l'intérieur ?
Sans même s'en apercevoir - à quoi servent les directeurs et secrétaires de rédaction ? -, préoccupés par l'effet qu'ils pourront bien faire au prochain rendez-vous du "cercle", se souciant comme d'une guigne des parents biologiques et adoptifs de Maria et de tous les enfants pris en otage ou à témoin pour une cause d’outre-tombe, ces "journalistes" préoccupés par la société du "tout-se-vaut-tout-est-permis", en ont oublié de dire qui était Irma Greseange blond d'Auschwitz, et qu'elle n'a sûrement pas été qu'un "détail" de l'histoire ! 

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On peut difficilement imaginer le traumatisme de Maria, lorsque devenant adulte, elle apprendra à qui, pourquoi et dans quel contexte elle a hérité du surnom donné à une criminelle nazie.
Comment réagira-t-elle aux coups de boutoir indignes et aux torrents d'immondices déversés sur ses parents.

C'est avec ce viatique qu'elle risque d'être confiée à l'assistance sociale en Bulgarie, un de ces mouroirs pour enfants que l'on cache comme on aimerait cacher les campements de fortune mis à sac à coups de pelleteuses impudiques ou d'incendies volontairement propagés par des riverains par avance exonérés de toute justice et de toute humanité.
C'est avec ce viatique qu'elle sera sommée de s'intégrer !

Lui aura-t-on seulement demandé son avis ?

 

24/10/2013

Copé, la main sur le berceau

C’est au moment où le chef de l’État fait la quasi quotidienne démonstration de sa couardise et de son irrésolution se sentant sans doute protégé par les coups de menton de son ministre de l’intérieur, l’entêtement servile de son premier ministre et l’obstination de ses ministres de l’économie et du travail, que le thème de l’immigration exclusive est pris d’assaut par l’extrême droite et par son bras armé que l’UMP est devenue. Les surenchères sont lancées et on ne peut craindre que le pire.

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Les idées neuves de l'UMP et du FN !


Après l’enrôlement sauvage des petits pains au chocolat, Jean-François Copé lance une OPA sur les berceaux. La Ligue des droits de l’Homme s’oppose avec force à ce retour particulièrement détestable du débat sur l’identité nationale. Lancé par Nicolas Sarkozy pour ne pas laisser au Front national le « monopole » de la nation, rejeté par une opinion publique inquiète de voir ouvrir une boîte de Pandore, ce dont l’extrême droite avait immédiatement fait son miel, le débat ressurgit sous la forme d’une nouvelle provocation qui bénéficie de l’approbation des hiérarques de l’UMP, dont Francois Fillon, décidément de moins en moins « sectaire ».

Cette sortie a le mérite de clarifier les enjeux : alors que la France se démène dans des difficultés d’ampleur, dans les domaines de l’emploi, de la santé, du logement, alors que l’actualité fait la démonstration de l’inhumanité des lois sarkozystes sur les étrangers et de la stupidité qu’il y a, pour un gouvernement de gauche, à vouloir « bien appliquer » ces mauvaises lois, le premier parti de l’opposition affiche sa priorité : « purifier » le processus de naturalisation, en le débarrassant des enfants nés sur le sol français de parents étrangers en situation illégale. Pour la plus grande joie du Front national, auquel il l’a emprunté.

En inscrivant d’emblée une génération d’enfants dans une situation précaire, en signifiant qu’elles et ils sont aussi indésirables que leurs parents, les propos de Jean-François Copé fabriqueront de futurs apatrides dès le berceau. La LDH rappelle qu’il s’agit d’un extraordinaire mépris de la situation juridique actuelle, et d’une ignorance des conventions internationales ratifiées par la France. Enfin, on ne peut que s’interroger sur l’opportunité de propos qui sont très éloignés des besoins exprimés par les Françaises et les Français, pour peu qu’elles et ils soient interrogés de façon comparative.

L’objectif revendiqué de la « lutte contre le communautarisme » est destiné à engager un processus dont nul ne peut dire à la porte de qui il s’arrêtera. Il vise surtout, encore et toujours, à s’approprier les thématiques de l’extrême droite pour tenter d’en capter l’électorat. Une stratégie dont le Front national n’a eu jusqu’à présent qu’à se féliciter, puisqu’elle n’aboutit qu’à renforcer et ses thèmes, et son enracinement.

La LDH attend de l’opposition parlementaire qu’elle s’honore en désavouant les propos du secrétaire général de l’UMP, tant ils sont éloignés et des valeurs de la République, et des urgences auxquelles se confrontent la plupart de celles et ceux qui vivent et travaillent dans notre pays.

LDH - Paris, le 24 octobre 2013

22/10/2013

Discriminations - suite...

Les étrangers et les étrangères exclus des concours de l’enseignement privé.
Des associations et des syndicats contestent devant le Conseil d’État une discrimination inacceptable
Quelques jours avant la rentrée, le gouvernement a adopté, contre l’avis de plusieurs syndicats d’enseignants, un texte qui exclut à l’avenir de l’accès aux concours de l’enseignement privé les étrangers et les étrangères ressortissantes de pays situés hors de l’Union européenne.

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www.ecoles-conde.com

Jusqu’à présent, seules des conditions de diplôme – les mêmes que pour les concours de l’enseignement public – étaient exigées pour se présenter à ces concours. Avec le décret du 23 août 2013, les étrangers et les étrangères ne pourront plus prétendre au statut et à la stabilité offerts par la réussite aux concours : ils ne pourront plus enseigner que comme « maîtres délégués », c’est-à-dire dans la précarité et avec un salaire au rabais.

Cette réforme aura un impact très lourd et immédiat sur des personnes qui ont obtenu leurs diplômes en France ou sont encore en cours d’études et qui se trouvent subitement privées de cette voie d’accès à l’enseignement.

Elle représente par ailleurs une véritable régression : alors qu’on aurait attendu de ce gouvernement qu’il s’attache à restreindre la liste des emplois dits « fermés » aux personnes de nationalité étrangère, il a fait le choix, subrepticement et sous des prétextes fallacieux, d’inscrire dans les textes une nouvelle discrimination, allant ainsi à rebours de l’évolution observée depuis plus de deux décennies.

Désastreuse pour les personnes concernées, politiquement inacceptable, la mesure est de plus contraire aux principes du droit français et européen. Toute discrimination fondée sur la nationalité doit en effet être justifiée par des motifs légitimes. Or tel n’est pas le cas ici : le but est seulement de cantonner les étrangers et les étrangères dans une catégorie d’emplois inférieure à celle de leurs collègues qui auront pu se présenter aux concours.

Pour justifier cette mesure, on a prétendu que le système antérieurement en vigueur était contraire aux règles qui régissent les concours de la fonction publique ; mais les maîtres de l’enseignement privé, justement, ne sont pas des fonctionnaires ! Si l’objectif était de rapprocher les statuts des enseignants du privé et du public, cela ne devait pas se faire au prix d’une nouvelle discrimination. Une autre voie était possible pour un gouvernement soucieux d’égalité : ouvrir les concours de l’enseignement primaire et secondaire public aux étrangers comme le sont déjà les concours de l’enseignement supérieur, au lieu de maintenir des milliers de personnels étrangers qui remplissent les mêmes fonctions que leurs collègues français ou citoyens de l’Union européenne dans des emplois précaires et sous-payés.

Les organisations soussignées ont donc déposé devant le Conseil d’État un recours en annulation accompagné d’un référé-suspension contre le décret du 23 août 2013. Elles font valoir que la mesure porte atteinte au principe constitutionnel d’égalité et aux engagements internationaux de la France qui prohibent les discriminations fondées sur la nationalité dès lors qu’elles sont dépourvues de justification objective et raisonnable.

Communiqué LDH
Le 22 octobre 2013

Organisations signataires :
 Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s),
 LDH (Ligue des droits de l’Homme),
 SNEIP-CGT (Syndicat national de l’enseignement initial privé)
 FERC-CGT (Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture)
 SUNDEP-Solidaires (Syndicat unitaire national démocratique des personnels de l’enseignement et de la formation privés) avec le soutien de l’Union syndicale Solidaires

Georges Ibrahim Abdallah

Condamné en 1984 pour détention de faux papiers, Georges Ibrahim Abdallah a été renvoyé devant les tribunaux spéciaux en 1987 pour complicité dans les attentats des Farl, et condamné à la prison à perpétuité. La LDH appelle au rassemblement à Lannemezan, le samedi 26 octobre 2013, où il est incarcéré.

georges ibrahim abdallah,lannemezan

Derrière les barreaux depuis plus de trente ans, bien que libérable depuis 1999, il continue d’être soumis à un régime d’exception.
En 2003 la cour d’appel de Pau avait déjà ordonné une libération conditionnelle, infirmée sur appel du Parquet le 16 janvier 2004.
En janvier 2013, après huit demandes de libération successives, la chambre de l’application des peines donnait à nouveau un avis favorable sous réserve d’expulsion du territoire, que le ministre de l’Intérieur n’a jamais signé.
Le maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah peut être considéré comme un acte arbitraire. Il doit être libéré.

Georges Ibrahim Abdallah, l’embarras de Valls
par Chloé Delaume et Daniel Schneidermann, Libération, le 23 janvier 2013

Depuis dix jours, sur le bureau de Manuel Valls, un document attend une signature. C’est l’arrêté d’expulsion de Georges Ibrahim Abdallah, condamné en 1987 à la prison à vie. Il est incarcéré depuis vingt-neuf ans, ce qui en fait l’un des plus anciens prisonniers politiques du monde. Mais cette expulsion-là, pour une fois, Manuel Valls hésite à en donner l’ordre. Car ce n’est pas une expulsion comme les autres.

Qui se souvient aujourd’hui de Georges Ibrahim Abdallah ? Ce nom semble appartenir à la préhistoire. Bien avant le 11 Septembre, le jihad et Ben Laden, Georges Ibrahim Abdallah, libanais, communiste, fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) fut, pour la plupart des médias et le gouvernement français, l’ennemi public numéro un. Des mois durant, son visage de barbu farouche incarna la peur. En 1987, il est jugé pour complicité, dans l’assassinat d’un diplomate américain, et d’un diplomate israélien. Le gouvernement de l’époque (Chirac-Pasqua-Pandraud) a bien tenté de lui coller sur le dos les attentats aveugles de Paris, mais l’enquête policière a démenti ces accusations.

Son procès de 1987 est un psychodrame national, comme la France les adore. L’Etat souhaite évidemment le condamner à la prison à vie. Mais l’Etat tremble aussi des représailles dont on imagine que les FARL sont capables. Et puis, des otages français sont détenus au Liban. Aussi, l’avocat général de la cour d’assises, ancien procureur de la Cour de sûreté de l’Etat, implore la cour, « la mort dans l’âme » de ne pas condamner Abdallah à une peine supérieure à dix ans. Peine perdue : la cour inflige la perpétuité à Abdallah.

On n’ose penser que si Manuel Valls tarde à signer, c’est pour ne pas déplaire au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Ce dernier vient de révéler pourquoi il s’oppose à la libération d’Abdallah : parce qu’il ne s’est pas repenti. C’est aussi la position du gouvernement américain, qui vient de la rappeler. En sens inverse, le gouvernement libanais milite pour la libération d’Abdallah. Mais que pèse le gouvernement libanais ?

Si le Crif est ainsi sorti du bois, c’est parce que les choses s’accélèrent. Après avoir rejeté huit demandes de mise en liberté d’Abdallah (toujours le même scénario : un psychiatre lui demande s’il se repent de ses actes ; il répond que non ; la demande est rejetée), la justice vient d’accepter la neuvième, le 10 janvier.

A une condition : que le détenu, aujourd’hui âgé de 61 ans, soit immédiatement expulsé vers son pays, le Liban. Ainsi la justice refile-t-elle élégamment à l’Etat ce dossier plombé par la raison d’Etat, qu’elle a si longtemps, trop longtemps, accepté de porter seule. Et le jeu de cache-cache juridico-politique continue : Manuel Valls ne doit pas décider de libérer Abdallah, la justice vient de le faire, en toute indépendance. Il doit simplement permettre, en l’expulsant vers le Liban, l’exécution de cette décision. C’est, à la lettre, une décision purement technique.

Le gouvernement ne libère pas, il expulse. Ce n’est pas une prise de position pour le terrorisme, ni même pour la Palestine, ou contre Israël. Son « attachement indéfectible à Israël », proclamé par Manuel Valls, ne devrait donc logiquement pas entrer en ligne de compte dans cette décision.

Pourquoi intervenons-nous ensemble sur le devenir de Georges Ibrahim Abdallah, alias le numéro d’écrou 2388/A221 de la prison de Lannemezan ? Parce que nous écrivons depuis un an un roman d’autofiction [2], qui porte sur le plomb des héritages, les tentatives de modifier le déterminisme, les échecs et les pistes, le fatum des légendes familiales. Or il se trouve que Georges Ibrahim Abdallah est l’oncle paternel de Chloé. Nous avons donc demandé à rencontrer Georges Abdallah, dans sa prison de Lannemezan. Mais notre projet doit être jugé fort dangereux : notre demande a été rejetée. Bien embêté, sans doute, le gouvernement. Déjà, publié par les opiniâtres éditions Al Dante, est paru l’an dernier un recueil de textes sur, par, autour du prisonnier [3]. Alors, ça va peut-être aller comme ça. La demande de visite s’est donc d’abord « perdue » quelques mois entre Paris et Lannemezan, et puis la décision est tombée : la nièce n’aurait pas le droit de rencontrer son oncle. La parole d’Abdallah est jugée si dangereuse qu’il ne peut même pas s’entretenir avec sa nièce. Ils risqueraient d’évoquer des souvenirs de balançoires, on ne sait jamais où ça peut mener. On ne sait pas si ce sont les risques de l’autofiction, ou la peur de déplaire aux Américains, qui ont pesé le plus lourd dans le refus. Toujours est-il qu’on en est là, à ce carrefour de grands périls diplomatiques et littéraires, méditant sur les avantages et les inconvénients d’avoir un tonton terroriste. Sur le terrorisme, justement, sur la violence politique, sur le pardon et le repentir, sur le poids de l’Histoire quand elle déchire une famille, nous ne sommes pas d’accord sur tout, tous les deux. Revisiter cette histoire et cette époque bouscule nos idées, et nos vies. Par exemple, on n’est même pas certains tous deux qu’Abdallah souhaite vraiment être libéré. Peut-être est-il plus utile à la cause emprisonné qu’en liberté. Mais nous sommes d’accord sur un point : la libération, ou non, du numéro d’écrou 2388 / A221 dira bien des choses sur l’obligation de se repentir pour avoir combattu pour ses idées, c’est-à-dire sur la notion même de combat politique. Bien des choses compliquées, des questions d’un autre siècle, sur lesquelles l’Etat français, aujourd’hui, n’a manifestement pas de discours. Et c’est sans doute pourquoi Manuel Valls tarde à signer cet arrêté d’expulsion, qui traîne sur son bureau depuis le 10 janvier.
Chloé Delaume, écrivaine
Daniel Schneidermann, journaliste

Notes

[1] Le blog Liberons Georges Ibrahim Abdallah.

[2] Où le sang nous appelle, à paraître à la rentrée 2013 aux Editions du Seuil.

[3] Georges Ibrahim Abdallah, Editions Al Dante, 2012.


21/10/2013

Une justice pour les pauvres

Après que l'on ait testé la faisabilité d'une baisse substantielle de l'aide juridictionnelle sans qu'une suite –oh miracle !- ait pu lui être donnée, les parlementaires socialistes n'auront même pas à faire l'effort de s'abstenir sur une mesure passée inaperçue dans le fatras des inepties, et autres inconséquences gouvernementales qui, de surcroît, ne servent strictement à rien, si ce n'est à fabriquer du vote FN au quotidien.

justice pour les pauvres

La Ligue des droits de l’Homme s’oppose vivement au décret du 13 août 2013 qui prive le contentieux social du double degré de juridiction. En effet, aux termes de ce décret (applicable au 1er janvier 2014), les jugements rendus (par un juge unique et non plus en collégialité) par les tribunaux administratifs en matière, notamment, de prestations, d’allocations ou de droits sociaux (y compris en faveur des travailleurs privés d’emploi), ou de logement (y compris le droit au logement opposable) ne pourront plus être l’objet d’un appel devant les cours administratives d’appel.

Ce décret ajoute une injustice à la précarité et crée une inégalité de droits selon les types de contentieux. Certains d’entre eux, considérés comme plus nobles et plus intéressants, bénéficieront du double degré de juridiction et les autres, vus comme subalternes, en seront privés, constituant ainsi une discrimination en raison de la situation sociale des personnes concernées, souvent les plus pauvres et les plus fragiles de notre société.

La rationalisation des procédures administratives contentieuses ne saurait légitimer cette différence de traitement. La Ligue des droits de l’Homme demande le retrait de ces dispositions qui privent les personnes défavorisées du droit à un recours effectif constitutionnellement et conventionnellement reconnu.

Paris, le 17 octobre 2013

20/10/2013

Les jours qui viennent

Puisque nombre de leurs aînés «fauxcialistes», collabos actifs ou frileux, conscients, incompétents ou irresponsables majeurs s'avèrent incapables (l'auraient-ils seulement souhaité) d’interrompre la progression de l’extrême droite, xénophobe, raciste et mortifère, c’est avec ceux qui sont encore mineurs aujourd’hui qu’il faut dès demain organiser la résistance. L’organiser avec tout ceux qui ont pris la mesure de ce qu’il reste d’humanité à défendre sans marchandage, sans concession.
Nous ne rêvons pas, nous voulons seulement éviter qu’un cauchemar puisse devenir réalité.

Leonarda, Khatchik, lycéens

Refusons que la haine fasse programme

 

Des vents porteurs de stigmatisation soufflent sur l’Europe et la France. Des vents porteurs de violence et d’exclusion. Ainsi avons-nous entendu, ces dernières semaines, une série de déclarations aussi démagogiques que haineuses, qui nous inquiètent profondément.

Dans un contexte social tendu, alors que les tentations sont grandes de rejeter la cause des maux économiques et des difficultés sociales du pays sur un bouc émissaire, les Roms présents sur notre territoire ont été désignés à la vindicte populaire par des élus et responsables, locaux et nationaux. Les raisons, les argumentations développées ne sont pas toujours les mêmes ; mais chacune d’entre elles concourt à abaisser le débat public, à réactiver des postures racistes et, d’avance, à en légitimer les conséquences.

C’est pourquoi nous rappelons solennellement que la responsabilité des élus, quel que soit le niveau où elle s’exerce, consiste à refuser les sollicitations haineuses et à leur opposer, en paroles et en actes, les valeurs historiques de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent la République.

Nous, associations engagées dans la lutte anti-raciste, lançons ensemble un appel solennel aux responsables gouvernementaux et politiques, aux élus et aux candidats : quels que soient vos engagements partisans, condamnez toute désignation de boucs émissaires, refusez que la haine fasse programme, refusez la réhabilitation du racisme, refusez la brutalité verbale, toujours annonciatrice de passages à l’acte dramatiques.

Il dépend largement de vous que le débat public, la discussion politique restent au service de la démocratie.


Appel solennel de la Ligue de droits de l’Homme, de la Licra et du Mrap
Paris, le 17 octobre 2013

17/10/2013

L’expulsion de trop

Après le cyclone Tina (There is no alternative) qui continue de tout emporter sur son passage, quelques météorologues avertis en annoncent un autre baptisé "Céçàoùrien". Dans ce contexte de dégradations climatiques annoncées, ces héritiers d'Alain Gillot-Pétré ne reculant décidément devant aucune métaphore, voudraient nous conseiller de ne pas tirer sur l'ambulance socialiste, même si celle-ci s'avère être, aujourd'hui - maintenant, dans l'incapacité de ramasser les blessés du CAC 40 et autres injustices librement consenties par elle, au prétexte que le risque serait alors d'avoir à affronter les hordes racistes et d'extrême droite qui rôdent un peu partout dans nos provinces, dans le silence de son assentiment.
Mieux : ne pas vouloir grimper dans les cars de ramassage scolaire affrétés par le ministre de l'intérieur, reviendrait à favoriser, lors des prochaines échéances électorales, un vote irresponsable et contre nature à l'insu de notre plein gré !!! Voilà le deal que l'on nous vend !!!

valls, nuit du chasseur VF
La nuit du chasseur VF


«En tous cas, l’expulsion de la jeune lycéenne Léonarda Dibrani vers le Kosovo continue de soulever indignation et colère un peu partout : dans les associations de soutien aux demandeurs d’asile, évidemment, mais aussi jusqu’au parti socialiste, qui jusqu’ici, soutenait le ministre de l’intérieur dans tous ses errements. Et aujourd’hui, ce sont les lycéens qui se mobilisent pour faire revenir leur camarade.

Survenant après les deux drames successifs de Lampedusa (plusieurs centaines de demandeurs d’asiles morts pendant une traversée), l’histoire de Léonarda réunit effectivement tous les ingrédients pour soulever cette indignation. Et ce ne sont pas les déclarations du ministre qui affirme que tout s’est déroulé avec « humanité »… cela fait un peu penser, toutes proportions gardées,  au récit de l’exécution du dernier condamné à mort par une magistrate qui y a assisté :  elle raconte que, le condamné, à quelques secondes de la mort, demandant une troisième cigarette, le bourreau répond « On a déjà été très bienveillants avec lui, très humains, maintenant il faut en finir », avant de l’exécuter, avec humanité évidement. Et cela fait aussi penser à la réponse de l’Europe aux drames de Lampédusa : sa seule préoccupation reste la sécurité des frontières.

On annonce une enquête administrative pour définir les responsabilités dans cette affaire. Il s’agira sans doute de trouver un fusible, en la personne d’un policier un peu zélé. Mais le véritable responsable de ce scandale, on le connaît : c’est le ministre, qui, même s’il n’a pas piloté personnellement la procédure qui a conduit à l’expulsion de la jeune fille, a créé par ses déclarations successives les conditions qui ont permis que cela se déroule ainsi. N’oublions pas que Leonarda n’est pas seulement étrangère : elle est aussi Rom…

Un blogueur, François Delapierre, rappelle très opportunément les déclarations de M. Valls dans un livre qu’il a écrit en 2008 : « Le jour où j’accepterai qu’on piège des sans-papiers pour les virer de chez nous (…) je serai foutu. Il faudra mieux que je fasse autre chose.  » « Et la droite c’est quoi ? C’est la saloperie qui consiste à convoquer un mec pour le piéger ? C’est cela incontestablement. Oui c’est une vision assez cynique de ce que peut être le rôle de l’État. Ça, c’est la droite. » Source

17 octobre 1961 - 17 octobre 2013

17 octobre 1961 - 17 octobre 2013 : 52e anniversaire - Vérité et Justice

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

17 octobre 1961, vérité en marche

52 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, - en particulier la Guerre d’Algérie - non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961. L’an dernier, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie, Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

  •  redéfinition de la « Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie », (dotée de plus de sept millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les « aspects positifs de la colonisation ». Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de « certains » témoins ;
  •  pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée ;
  •  la vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps :

  •  que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’État ;
  •  que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes ;
  •  que l’État français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ;
  •  que l’État français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962 ;
  •  que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;
  •  que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

A l’occasion de ce 52e anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice

Rassemblement le 17 octobre 2013 à 18h au Pont Saint-Michel à Paris

Signataires (au 4 octobre 2013) :

Associations : 4ACG (Anciens Appelés à la Guerre d’Algérie et leurs Amis contre la Guerre), 17 Octobre Contre l’Oubli, 93 Au cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Féraoun et leurs Compagnons, AHDH (Association Harkis droits de l’Homme), ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS), Au Nom de la Mémoire, Arac (Association Républicaine des Anciens Combattants), Comité Vérité et Justice pour Charonne, Fnaca Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants AFN), LDH (Ligue des droits de l’Homme), Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples), Sortir du colonialisme

Syndicats : FSU (Fédération syndicale unitaire), Fédération SUD Education

Partis Politiques : AL (Alternative Libertaire), PCF (Parti communiste français)

 

16/10/2013

Diététique du pouvoir

Régime diététique du pouvoir au « socialisme parti » : cinq (au moins) tristes bavures et renoncements déniés par semaine avant que ce ne soit quotidien en guise de fruits et légumes.

Diététique du pouvoir

Et, pour les plus « résistants », ceux qui refusent encore d’y croire, - à l’image d’une huître accrochée à son rocher aussi sûrement qu’un vieux militant à la survie de son parti, quand ce n’est pas d’aigreur d’avoir été contredit, que la houle le berce d’illusions et de grand large évanoui, tandis que des oiseaux multicolores, retour des tropiques, se prennent dans les flaques sombres et gluantes d’un ennui sans lendemain, «désespoir de cause» répétitifs des songes crustacés (des textes anciens rapportent en effet que les Grecs se servaient des coquilles d’huître comme bulletin de vote), pour les plus « résistants » donc … "Einstein on the beach" et la liberté retrouvée ou le sort réservé à "M le Maudit".

10/10/2013

Loin des tribunaux, proche de la police...

Lundi 14 octobre se tiendra la première audience dans l’annexe du tribunal de grande instance de Meaux accolée au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, le plus grand de France, où sont enfermé-e-s des étranger-e-s en attente d’éloignement forcé.

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Justice des étranger-e-s, le 14 octobre : loin des tribunaux, proche de la police

Ni Manuel Valls ni Christiane Taubira n’auront donc été ébranlés par la forte mobilisation suscitée par les projets d’ouverture de cette annexe et de celle programmée dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Seule concession : un report de quinze jours de l’ouverture de la salle d’audience du Mesnil-Amelot - initialement fixée au 30 septembre -, l’administration ayant omis de faire connaître cette date d’ouverture à La Cimade et aux ordres des avocats, ce qui démontre le peu de considération accordée aux droits de la défense.

Les ministres restent ainsi sourds aux appels que leur ont personnellement adressé la Commission Nationale Consultative des droits de l’Homme (CNCDH), le Conseil national des barreaux (CNB) et de très nombreux parlementaires, élus, personnalités, associations... (cf. annexe : récapitulatif de l’ensemble des interventions et interpellations).

Située à proximité immédiate des pistes de l’aéroport de Roissy et dans les locaux d’une caserne de CRS, l’annexe du Mesnil-Amelot accueillera donc à partir de lundi les audiences du juge des libertés et de la détention (JLD), et potentiellement celles du juge administratif, chargés de se prononcer sur le maintien en rétention des étranger-e-s que l’administration veut éloigner de notre territoire. Jusqu’ici, ces audiences se tenaient au sein du tribunal de Meaux situé à une trentaine de kilomètres, dans un lieu de justice commun à tous les justiciables. Désormais, les étranger-e-s retenus au Cra du Mesnil-Amelot relèveront de ce tribunal d’exception.

Au choc d’un enfermement souvent incompréhensible, s’ajoute pour les étranger-e-s l’isolement d’une justice rendue loin des tribunaux et sous le seul regard de l’administration et des forces de l’ordre.

Par ailleurs, très peu desservies par les transports en commun, ces annexes judiciaires seront difficilement accessibles aux familles et aux avocat-e-s des personnes.

Ce sont plus de 3 000 personnes placées au Cra du Mesnil-Amelot et près de 7 000 maintenues en zone d’attente de Roissy qui seront susceptibles d’être présentées chaque année devant ces tribunaux d’exception.

Ces projets, initiés par la majorité précédente, sont indignes d’une justice respectueuse des standards internationaux les plus fondamentaux.

Parce que la délocalisation de ces audiences dans des lieux de police heurte les principes d’indépendance et d’impartialité de la justice, parce qu’elle compromet la publicité des audiences, garantie pourtant essentielle du droit à un procès équitable, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE), ainsi que l’ensemble des associations et syndicats signataires, dénoncent la mise en place de cette justice d’exception et demandent au gouvernement d’y renoncer.

Communiqué de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) dont la LDH est membre
Le 10 octobre 2013

Organisations signataires membres de l’OEE :

Acat-France, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), COMEDE, FASTI, Genepi, Gisti, La Cimade, Ligue des droits de l’homme (LDH), Mrap, Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau, Revue Pratiques, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat de la médecine générale (SMG)

Autres signataires :

Observatoire Citoyen de la Rétention 77, Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau Education Sans Frontières 77, Syndicat national CGT des chancelleries et services judiciaires, Union syndicale des magistrats administratifs (USMA)

 

09/10/2013

L’extrême droite des confusions

Ce n’est pas tant l’« impopularité » de l’actuel gouvernement (ce serait peu dire) que les traces du décervelage conçu et organisé pour vendre du temps de cerveau disponible qui creuse le lit du FN. Et ce d’autant plus facilement que les termes « gauche » et/ou « socialiste » ont été vidés de leurs sens et de leurs vertus par un pouvoir qui oscille entre traîtrise et collaboration.
Vu sous cet angle, mais comment regarder la réalité autrement, les résultats du FN constituent un symptôme inquiétant mais logique qui ne contredit rien de ce que F. Lordon pouvait écrire il y a peu :
« (…) Le terrain de l’imposture intellectuelle ainsi grand ouvert, le FN s’avance gaiement, sans le moindre complexe ni la moindre vergogne, se goinfrant de thèmes de gauche pour mieux semer une réjouissante confusion, mais affinant également son art de couler ses obsessions xénophobes de toujours dans une critique du néolibéralisme de fraîche date.(…) »

On pourra toujours relativiser et "partir en guerre" le temps d'une campagne électorale contre le symptôme, le mal est fait depuis trop longtemps pour que l'on puisse, dans l'immédiat, espérer en atténuer les effets. Les fronts républicains, emplâtres nécessaires placées en urgence sur des jambes de bois, n'y pourront rien changer.

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George Grosz, Pfosten der Gesellschaft, 1926.

 

L’extrême droite sur tous les fronts

L’excellent résultat (40,4 %) du candidat du Front national lors de l’élection cantonale de Brignoles (Var) alerte sur l’influence croissante de l’extrême droite en France, en même temps qu’il signale l’impopularité abyssale du gouvernement socialiste. Dans une région coutumière du fait, un an après l’élection de François Hollande à l’Elysée, suivie d’un raz-de-marée de son parti lors des élections législatives, le candidat de gauche est donc écarté une nouvelle fois du second tour, n’ayant recueilli que 15 % des suffrages. Le taux d’abstention, particulièrement élevé (67 %) montre que l’électorat de gauche est démobilisé, découragé.

Présidente du Front national, Marine Le Pen est parvenue à agréger à son socle d’extrême droite de nombreux électeurs mécontents des orientations économiques et sociales du pouvoir. Elle n’hésite pas, il est vrai, à reprendre à son compte des thématiques — services publics, laïcité, défense du pouvoir d’achat, critique des politiques européennes néolibérales — très éloignées du discours d’origine du Front national. De telles embrouilles idéologiques remportent un certain succès un peu partout en Europe. Y compris sur la Toile.

05/10/2013

Morts en mer

  • « Lampedusa : l'Europe assassine »
  • « Le drame de Lampedusa n'est pas une fatalité. L’Union européenne doit sortir de sa logique sécuritaire et renouer avec les valeurs qu'elle prétend défendre. » :

Titre et sous-titre Libération. 

C'est d'autant moins une fatalité que l'immigration est un véritable BUSINESS ... L'émotion suscitée par la tragédie de Lampedusa servira à masquer cette réalité derrière des "larmes de crocodile".  
"(...) Les morts de Lampedusa, comme ceux d’hier et de demain, sont les victimes d’une Europe enfermée jusqu’à l’aveuglement dans une logique sécuritaire (...)".
Certes, mais en poussant plus loin cette logique, le signataire de cette tribune de Libération aurait pu mettre en évidence une autre réalité. A savoir que  le budget de Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne) provient de subventions de l'Union européenne dans le cadre d'un programme spécifique 2007-2013 dépendant du Programme européen pour la protection des infrastructures critiques (PEPIC).
Depuis 5 ans ce budget alloué à Frontex a été multiplié par 15.
Par ailleurs, comment faire semblant d’oublier que cette logique sécuritaire est auto-entretenue par la montée en puissance des extrêmes droites partout en Europe.

Comment méconnaître que, ne serait-ce que le 27 septembre dernier, le Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a dénoncé le Programme de surveillance maritime SEAHORSE MEDITERRANEO et la dangereuse dérive sécuritaire de l’Europe ?
Que le REMDH exhorte l’Union Européenne à :

  • une inflexion de sa politique migratoire, en conditionnant à un respect effectif des droits de l’Homme des migrants et des réfugiés toute forme de coopération avec la Libye, l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie, où les droits des migrants et des réfugiés ne sont pas respectés;
  • promouvoir l’accès des demandeurs d’asile et des réfugiés à une protection internationale et, dans le contexte actuel de non-respect de ces droits dans les Pays d’Afrique du Nord, garantir leur accès au sol européen;
  • soutenir efficacement la mise en place dans ces pays de régimes d’asile nationaux en mesure d’apporter une protection aux réfugiés et de respecter les droits découlants de ce statut.


Comment passer outre la campagne « Frontexit »,  campagne portée par des associations, des chercheurs et des individus issus de la société civile du Nord et du Sud de la Méditerranée à l'initiative du réseau Migreurop qui déclare justement que
« L’Europe est en guerre contre un ennemi qu’elle s’invente » et que :
« Pour protéger ses frontières face à une prétendue invasion, l’Union européenne (UE) a créé une agence dotée de moyens militaires et d’un budget en constante augmentation.
Cette campagne dénonce les nombreuses violations des droits des migrant-e-s et exige
la transparence des activités de Frontex, ses responsabilités, et tente de contraindre l’UE et ses États membres, ainsi que l’agence et ses partenaires, à respecter les droits fondamentaux des migrant-e-s.

Comment enfin tenir pour nul et négligeable l’aspect humain de la situation faite ainsi aux immigrés ?….

lampedusa
Déjà nos villages s'éloignent
Quelques fantômes m'accompagnent
Y'aura des déserts, des montagnes
A traverser jusqu'à l'Espagne
Et après... Inch'allah

On a de mauvaises chaussures
L'argent cousu dans nos doublures
Les passeurs doivent nous attendre
Le peu qu'on a ils vont le prendre
Et après...

Est-ce que l'Europe est bien gardée ?
Je n'en sais rien
Est-ce que les douaniers sont armés ?
On verra bien
Si on me dit, c'est chacun chez soi
Moi je veux bien, sauf que chez moi
Sauf que chez moi y'a rien

Pas de salon, pas de cuisine
Les enfants mâchent des racines
Tout juste un carré de poussière
Un matelas jeté par terre
Au dessus... Inch'allah

Vous vous imaginez peut-être
Que j'ai fait tous ces kilomètres
Tout cet espoir, tout ce courage
Pour m'arrêter contre un grillage

Est-ce que l'Europe est bien gardée ?
Je n'en sais rien
Est-ce que les douaniers vont tirer ?
On verra bien
Si on me dit, c'est chacun chez soi
Moi je veux bien, sauf que chez moi
Sauf que chez moi y'a rien

Je n'en sais rien
On verra bien
Moi, je veux bien
Sauf que chez moi...

La moitié d'un échafaudage
J'en demande pas davantage
Un rien, une parole, un geste
Donnez-moi tout ce qu'il vous reste
Et après...
Je n'en sais rien

On verra bien
Moi, je veux bien
Sauf que chez moi...
Déjà nos villages s'éloignent...

Francis Cabrel - African Tour - Des roses et des orties


04/10/2013

Extradition de M. A. Sandoval

Plusieurs ONGs de défense des droits humains appellent aujourd’hui les autorités françaises à donner une suite favorable à la demande d’extradition de Mario Alfredo Sandoval, poursuivi en Argentine pour crimes contre l’humanité pendant la dictature.

extradition, sandoval

Le 9 octobre prochain, la Chambre de l’instruction de Paris devra se prononcer sur la demande d’extradition de Mario Alfredo Sandoval, citoyen franco-argentin. Il est poursuivi en Argentine dans le cadre de l’enquête pour crimes contre l’humanité, privation de liberté et torture ayant entraîné la mort commis au sein de l’école supérieure de mécanique de la marine (ESMA), un centre de détention clandestin à Buenos Aires, dans lequel 5 000 détenus disparus seraient passés durant la dictature. L’enquête est menée par le Juge Sergio Torres, qui a émis un mandat d’arrêt international contre Sandoval le 15 mars 2012.Membre de la Police fédérale, section des affaires politiques pendant la dictature, Mario Alfredo Sandoval, surnommé « El Churrasco » (le « beau gosse »), s’était spécialisé dans lutte contre les « éléments subversifs ». Il serait responsable de l’enlèvement et de la disparition en octobre 1976 du jeune Hernan Abriata, militant de la Jeunesse universitaire péroniste. Après la chute de la junte militaire, Mario Alfredo Sandoval est arrivé en France où il a obtenu la nationalité française, et travaille dans le domaine de « l’intelligence économique ». Il aurait également fréquenté des groupes paramilitaires en Colombie.Les organisations signataires insistent sur le fait que si la France s’interdit en principe d’extrader ses nationaux, cette règle ne saurait s’appliquer à Mario Alfredo Sandoval. L’article 696-4 du code de procédure pénale exclut en effet cette règle lorsque la personne réclamée n’avait pas la nationalité française à l’époque de l’infraction. Á l’époque des faits, M. Sandoval possédait uniquement la nationalité argentine.Le dossier ESMA instruit par le juge Torres fait partie d’une importante procédure menée par les tribunaux nationaux, qui depuis 2001 enquêtent sur les crimes commis durant la dictature en Argentine. Le 23 novembre 2012, s’est ouvert un procès historique dans le dossier ESMA, connu sous le nom de ESMA III. Ce procès est celui de 67 personnes, accusées de plus de 780 disparitions forcées, parmi les 30 000 disparitions de la dictature. Dans la cadre du procès antérieur ouvert en 2009, 16 accusés avait été condamnés à des peines de prison allant de 18 ans d’emprisonnement à perpétuité, pour la perpétration de 86 crimes contre l’humanité.En raison de la gravité des accusations et de l’importance de la lutte contre l’impunité en matière de crimes contre l’humanité, il est de la première importance que Mario Alfredo Sandoval puisse être jugé en Argentine. Reconnaissant que la France, avec l’Argentine, ont largement contribué à l’élaboration de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, nos organisations appellent les autorités françaises à répondre immédiatement et favorablement à la demande d’extradition de Mario Alfredo Sandoval. La France ne saurait être une terre de refuge pour les criminels contre l’humanité présumés.

Communiqué inter-associatif
Buenos Aires, Paris, 3 octobre 2013

FIDH - Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme
LDH - Ligue des droits de l’Homme en France
CELS - Centro de Estudios Legales y Sociales
LADH - Liga Argentina por los Derechos del Hombre
ACAT - Acción de los Cristianos para la Abolición de la Tortura
FAL - Association France-Amérique Latine
CAJ - Comité de Acción Jurídica

 

03/10/2013

Une lettre d'Albert Einstein

Une note de Danielle Bleitrach à propos d'un courrier d'Albert Einstein qui devrait éclaircir la vision trouble que l'on peut avoir d’un État d’Israël éperdument cynique et donner du courage aux défenseurs de cet État qui en manqueraient :

Traité de non-prolifération nucléaire. Israël n'est pas membre du TNP et n'a pas signé la Convention sur les armes biologiques (bactériologiques). L’État hébreux a signé, mais non ratifié, la Convention sur les armes chimiques.
Vecteurs. L'armée israélienne en disposerait potentiellement de trois pour utiliser ses armes nucléaires : ses avions F-16 et F-15 ; les missiles balistiques Jéricho I et II ; des missiles de croisière embarqués sur trois sous-marins de la classe Dolphin.


«Quand Einstein et Hannah Arendt dénonçaient avec d’autres intellectuels juifs l’apparition d’un parti fasciste qui n’est autre que l’ancêtre du Likoud, le parti de Benjamin Netanhayoun, l’actuel premier ministre qui est actuellement en train de donner ses lettres de noblesse à l’antisémitisme en le transformant en lutte contre un danger planétaire qui menace l’humanité, en refusant à l’Iran le droit au nucléaire civil alors même que ce fou dangereux ne se contente plus d’opprimer les Palestiniens mais s’arroge le droit de posséder, lui, l’armement nucléaire et chimique. Comment peut-on tolérer qu’un pouvoir fasciste, qui a la haine pour seule vocation au nom d’Israël Uber alles, défie toute l’humanité ? Voilà le visage réel du fascisme et s’il s’est trouvé un Bertolt Brecht pour refuser le nazisme au nom de tous les peuples y compris ce lui que l’on nomme allemand, le devoir des juifs est de refuser ce fascisme là au nom de tous les peuples y compris de celui que l’on nomme juif.»

einstein, lettre de 1948

Danielle Bleitrach - le 03 oct 2013

     «

Les dirigeants israéliens sont des fascistes par Albert Einstein,
lettre adressée au New york Times en 1948
 

A l’éditeur du New-York Times
New York, 2 Dec. 1948

Parmi les phénomènes politiques les plus inquiétants de notre époque, il y a dans l’État nouvellement créé d’Israël, l’apparition du "Parti de la Liberté" (Tnuat Haherut), un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis Nazi et fascistes.

Il a été formé par les membres et partisans de l’ancien Irgun Zvai Leumi, une organisation terroriste d’Extrême-Droite et nationaliste en Palestine.

La visite actuelle de Menahem Begin, le chef de ce parti, aux États-Unis est évidemment calculée pour donner l’impression d’un soutien américain à son parti lors des prochaines élections israéliennes, et pour cimenter les liens politiques avec les éléments Sionistes conservateurs aux États-Unis.

Plusieurs Américains de réputation nationale ont prêté leurs noms pour accueillir sa visite.

Il est inconcevable que ceux qui s’opposent au fascisme dans le monde entier, si correctement informés quant au passé et aux perspectives politiques de M. Begin, puissent ajouter leurs noms et soutenir le mouvement qu’il représente.

Avant que des dommages irréparables ne soient faits par des contributions financières, des manifestations publiques en soutien à Begin et avant de donner l’impression en Palestine qu’une grande partie de l’Amérique soutient des éléments fascistes en Israël, le public américain doit être informé sur le passé et les objectifs de M. Begin et de son mouvement.

Les déclarations publiques du parti de Begin ne montrent rien quant à leur caractère réel. Aujourd’hui ils parlent de liberté, de démocratie et d’anti-impérialisme, alors que jusqu’à récemment ils ont prêché ouvertement la doctrine de l’État Fasciste.

C’est dans ses actions que le parti terroriste trahit son véritable caractère. De ses actions passées nous pouvons juger ce qu’il pourrait faire à l’avenir.

Attaque d’un village Arabe

Un exemple choquant fût leur comportement dans le village Arabe de Deir Yassine
Ce village, à l’écart des routes principales et entouré par des terres Juives, n’avait pas pris part à la guerre et avait même combattu des bandes arabes qui voulaient utiliser comme base le village.

Le 9 Avril, d’après le New-York Times, des bandes de terroristes ont attaqué ce village paisible, qui n’était pas un objectif militaire dans le combat, ont tué la plupart de ses habitants – 240 hommes, femmes et enfants – et ont maintenu quelques uns en vie pour les faire défiler comme captifs dans les rues de Jérusalem.

La majeure partie de la communauté juive a été horrifiée par cet acte,et l’Agence Juive a envoyé un télégramme d’excuses au Roi Abdullah de Trans-Jordanie.

Mais les terroristes, loin d’avoir honte de leurs actes, étaient fiers de ce massacre, l’ont largement annoncé et ont invité tous les correspondants étrangers présents dans le pays à venir voir les tas de cadavres et les dégâts causés à Deir Yassin.

L’incident de Deir Yassin illustre le caractère et les actions du Parti de la Liberté. Au sein de la communauté juive, ils ont prêché un mélange d’ultra-nationalisme, de mysticisme religieux et de supériorité raciale.

Comme d’autres partis fascistes, ils ont été utilisés pour casser les grèves et ont eux-même encouragé la destruction des syndicats libres. Dans leur Convention, ils ont proposé les syndicats de corporation sur le modèle fasciste italien.

Lors des dernières années de violences sporadiques anti-Britanniques, l’IZL et le groupe Stern ont inauguré le règne de la terreur parmi la communauté juive de Palestine.

Des professeurs ont été battus pour s’être exprimés contre eux, des adultes ont été abattus pour ne pas avoir laissé leurs enfants les rejoindre.

Par des méthodes de gangsters, des tabassages, des bris de fenêtres et des vols largement répandus, les terroristes ont intimidé la population et ont exigé un lourd tribut.

Les hommes du Parti de la Liberté n’ont pas pris part aux accomplissements constructifs en Palestine. Ils n’ont repris aucune terre, n’ont construit aucune colonie et ont seulement amoindri l’activité de la Défense Juive.

Leurs efforts dans l’immigration, très divulgués, étaient minutieux et consacrés principalement à faire venir des compatriotes fascistes.

Contradictions

Les contradictions entre les affirmations "en or" faites actuellement par Begin et son Parti et les rapports de leur performance passée en Palestine donnent l’impression d’un parti politique peu ordinaire.

C’est la marque indubitable d’un parti fasciste pour qui le terrorisme (contre les Juifs, les Arabes ainsi que les Britanniques) et les fausses déclarations sont des moyens, et dont un "État Leader" est l’objectif.

À la lumière des observations précédentes, il est impératif que la vérité au sujet de M. Begin et de son mouvement soit connue dans ce pays.

Il est encore plus tragique que la haute direction du Sionisme américain ait refusé de faire campagne contre les efforts de Begin, ou même d’exposer à ses propres éléments les dangers pour Israël que représente le soutien à Begin.
     »

Les soussignés prennent donc ces moyens pour présenter publiquement quelques faits frappants au sujet de Begin et de son parti et pour recommander à tous ceux qui sont concernés de ne pas soutenir cette dernière manifestation du fascisme.
ISIDORE ABRAMOWITZ, HANNAH ARENDT, ABRAHAM BRICK, RABBI JESSURUN CARDOZO, ALBERT EINSTEIN, HERMAN EISEN, M.D., HAYIM FINEMAN, M. GALLEN, M.D., H.H. HARRIS, ZELIG S. HARRIS, SIDNEY HOOK, FRED KARUSH, BRURIA KAUFMAN, IRMA L. LINDHEIM, NACHMAN MAJSEL, SEYMOUR MELMAN, MYER D. MENDELSON, M.D., HARRY M. ORLINSKY, SAMUEL PITLICK, FRITZ ROHRLICH, LOUIS P. ROCKER, RUTH SAGER, ITZHAK SANKOWSKY, I.J. SHOENBERG, SAMUEL SHUMAN, M. ZNGER, IRMA WOLPE, STEFAN WOLPE.

Commentaires de Qumsiyeh :

L’Herut est le précurseur du parti israélien du Likud (conformément à l’idéologie de Vladimir Jabotinsky).
Begin (un terroriste recherché) est devenu plus tard le Premier Ministre d’Israel (Likud) et sous son gouvernement, des dizaines de milliers de civils libanais et palestiniens ont été tuées dans les années 80.
Les successeurs de Menachem Begin au Likud (et en tant que premiers ministres israéliens) dont Netanyahu et Sharon sont responsables d’innombrables autres décès de civils.
Tandis que les auteurs mentionnent les excuses de l’Agence Juive "envoyée au Roi Abdullah" qui n’est pas même Palestinien, des recherches postérieures démontrent la participation de la Hagannah et de l’Agence Juive dans le massacre de Deir Yassin ainsi que la participation de l’Agence Juive et du Fonds National Juif dans le nettoyage ethnique

02/03/2008, Qumsiyeh
Traduction : MG pour ISM

01/10/2013

Pour la dignité des Roms et des gens du voyage !

Appel inter-organisationnel, signé par Pierre Tartakowsky, président de la LDH

Comme chaque année depuis 2010, l’été a marqué le début de violentes attaques racistes contre les Roms étrangers et les gens du voyage, citoyens français, qui s’accélèrent avec l’entrée dans la campagnes des élections municipales.

rom, dignité

Cette année, c’est Jean-Marie Le Pen qui a lancé les hostilités en juillet en qualifiant la présence de Roms à Nice d’« odorante » et d’« urticante », avant que Christian Estrosi ne joue la surenchère en lançant un « appel à la révolte », véritable appel à la haine, contre les gens du voyage. Gilles Bourdouleix a poursuivi cette saison de la haine en regrettant que l’extermination des tsiganes par les Nazis n’ait pas été totale, puis Régis Cauchet, maire de Croix, a renchéri dans l’escalade ignominieuse en soutenant par avance les meurtriers de Roms, avant que Nathalie Kosciusko-Morizet n’alimente la stigmatisation nauséabonde et que Bernard Debré ne se vautre dans les déclarations racistes les plus outrancières.

Cette haineuse déliquescence du débat public est la conséquence de la stigmatisation dont les les Roms et les gens du voyage ont continuellement été la cible par Nicolas Sarkozy et du fait que la logique impulsée alors n’ait pas été inversée depuis. Par bien des aspects en effet, la politique menée aujourd’hui à l’encontre des Roms est la poursuite de celle menée par Sarkozy.

Tout d’abord, exemple le plus marquant, la violente et absurde politique d’expulsions : depuis mai 2012, c’est l’équivalent de la totalité des 15 000 à 20 000 Roms étrangers présents sur le territoire national qui ont été expulsés de leurs lieux de vie. Violente, car cette politique entraîne traumatismes psychologiques, précarité sociale et déscolarisation. Absurde car elle a pour présupposé leur fantasmatique mais irréel nomadisme et pour conséquence l’aggravation de la situation sur le terrain, sans offrir aucune perspective de solutions. De nouveau, ces populations miséreuses et discriminées, cibles de nombreux stéréotypes éculés et de représentations stigmatisantes, sont instrumentalisées à des fins politiques. Loin de rétablir l’ordre républicain, cette politique entraîne plus d’injustice et plus de désordre, d’autant plus que l’obligation de toujours proposer des solutions de relogement, promesse électorale de François Hollande et mesure-clef de la circulaire interministérielle du 28 août 2012, n’est pas respectée.

Un terme doit être enfin mis à cette absurde et violente politique d’expulsions !

Ces actions sont en lien avec une non-rupture des discours. En effet, s’il n’y a heureusement pas eu de nouveau Discours de Grenoble, de nombreuses déclarations, venant de différents bords politiques, s’inscrivent dans la même veine. Par exemple, celles qui affirment que « les Roms ne souhaitent pas s’intégrer en France pour des raisons culturelles » et qu’ils ont « vocation à vivre en Roumanie » ont des relents nauséabonds. Elles signifient qu’il serait bien inutile d’intégrer des individus qui ne seraient que de passage dans notre pays, alors que ces Européens sont chez eux en France. Elles favorisent les silences qui accueillent les passages à l’acte violents, comme l’agression quasi-mortelle d’un Rom en juillet à Saint Denis ou la ratonnade anti-Roms à Marseille en septembre 2012, alors justifiée et soutenue par la sénatrice-maire Samia Ghali. Il est urgent qu’un discours républicain fort soit enfin porté par les plus hautes autorités de l’État, afin de rétablir le respect des valeurs de la République.

Ces actions sont également en lien avec une non-rupture des visions : la « Stratégie nationale d’intégration » des Roms, qui guide officiellement l’action du gouvernement, reste celle élaborée par Sarkozy. Par conséquent, ce sont des dizaines de millions d’euros du budget européen destinés à des projets d’insertion qui ne sont pas utilisés. Il est impératif qu’une stratégie digne de ce nom soit enfin définie, en concertation avec la société civile et dans une perspective d’intégration. Régler ces problèmes ne demande pas des moyens supplémentaires, mais simplement une volonté politique nette. La loi Alur sur le logement, qui fait notamment entrer l’habitat nomade des « gens du voyage » dans le droit commun, est à ce titre un exemple : préparée dans la concertation, elle montre comment il est possible de résoudre concrètement les problèmes les plus exposés médiatiquement.

Un certain renoncement politique pourrait aussi entraîner le maintien de la discriminatoire loi de 1969. Héritière de celle de 1912 relative au contrôle des nomades, qui avait notamment instauré des carnets anthropométriques et permis la persécution des tsiganes en France pendant la Seconde Guerre mondiale, très partiellement censurée l’année dernière par le Conseil Constitutionnel, la loi de 1969 oblige toujours les gens du voyage à posséder des passeports intérieurs (titres de circulation) à faire viser régulièrement par les forces de l’ordre, et impose des quotas de population (3% maximum par commune).

Alors qu’elle a été officiellement présentée, la loi de suppression intégrale de la loi de 1969 pourrait voir son examen et son vote être repoussés à après les cantonales de septembre, autrement dit aux calendes grecques. En effet, la gauche, qui porte cette initiative, ne sera alors probablement plus majoritaire au Sénat, rendant impossible de fait son adoption. Ceux qui instrumentalisent les peurs et les haines contre les gens du voyage auraient alors gain de cause. La campagne des municipales ne doit pas être un alibi pour les reculades démocratiques ! La loi de 1969 doit être intégralement supprimée, c’est une urgence républicaine ! C’est pour porter ensemble toutes ces revendications marquées du sceau de la dignité et de l’égalité que nous vous engageons à nous rejoindre dimanche 6 octobre, place de la Bastille à Paris simultanément avec 15 pays, pour la troisième édition de la « Roma Pride – Jour pour la dignité des gens du voyage » !

Liste des signataires

Paul Max Morin, Directeur Exécutif du Mouvement Antiraciste Européen EGAM, Alain Daumas, Président de l’Union Française des Associations Tsiganes - UFAT, avec

Laurence Abeille (Députée du Val-de-Marne), Brigitte Allain (Députée de Dordogne), Fadela Amara (Ancienne Ministre de la Ville, Ancienne Présidente de Ni Putes Ni Soumises), Pouria Amirshahi (Député des Français de l’étranger – Maghreb/Afrique de l’Ouest), Sélim-Alexandre Arrad (Président des Jeunes Radicaux de Gauche), ASAV 92, Association Nationale des Gens du Voyage Catholique, Josiane Balasko (Réalisatrice , Actrice), Marius Bauer (Président de Latcho Drom), Antoine (Payou) Baptiste (Président de Gitans Languedoc-Roussillon), Patrick Baudouin (Président d’honneur de la FIDH), Antoine Becker (Président l’ANGV Rhône-Alpes), Jean Luc Benhamias (Député européen), Antoine Bernard (Directeur Général FIDH), Claudine Bouygues (Adjointe au Maire de Paris), Isabelle Brachet (Directrice des Opérations de la FIDH), Martial Brillant (Président de l’ANGVC Angers), Yago Briset (Président de Niglo Breizh), Isabelle Bruneau (Députée de l’Indre), Sarah Carmona (Présidente de Regards de Femmes Tsiganes), Roland Castro (Architecte), Laura Chatel (Sécrétaire Fédéral des Jeunes Ecologistes), Elie Chouraqui (réalisateur, producteur et scénariste), Bruce Clarke (Artiste plasticien), Collectif D’ailleurs nous sommes d’ici, Catherine Coquio (Professeur d’université - Paris 8), Sergio Coronado (Député des Français de l’étranger Amérique latine – Caraïbes), Christophe Cortez (Président des Gitans de Cavaillon), Christophe Cusol (Président de Le Niglo en Colère), Christophe Daumas (Président de Marriane Voyage), Jeanne Daumas (Présidente de Romnies), Maria de Franca (Directrice de la rédaction de La Règle du Jeu), Karima Delli (Députée européenne), Jean-Claude Dulieu (co-Président du MRAP), Isabelle Durant (Député européenne & Vice-Présidente du Parlement Européen), Laurent El Ghozi (Président de la FNASAT, Membre de RomEurope), Miran Faipi (Président de l’Union Des Roms De L’Ex- Yougoslavie En Diaspora), Eric Fassin (Sociologue, Université Paris 8), Gianfranco Fattorini (co-Président du MRAP), Jacqueline Fraysse (Députée des Hauts-de-Seine), Mariano Garcia (Président de Casa d’Espagne), Joël Giraud (Député des Hautes-Alpes), Génériques pour la mémoire de l’immigration, André Glucksman , (Philosophe et essayiste), Charles Goerens (Député européen), Sihem Habchi (Chercheuse laboratoire Éthique,Santé et Politique, Paris V. Ex-Présidente Ni Putes Ni Soumises), Jonathan Hayoun (Président de l’UEJF Union des Etudiants Juifs de France), Père Arthur (Prêtre), Pierre Henry (Directeur Général de France Terre d’Asile), Bernadette Hétier (co-Président du MRAP), Marcel Hognon (Président du Mouvement des intellectuels Tziganes), Francine Jacob (Déléguée France du Forum européen des Roms et des Gens du voyage au Conseil de l’Europe et Présidente de Jamais Sans Nous), Nicole Kill-Nielsen ( Député Européenne), Karim Lahidji (Président de la FIDH), Tony Lariviere (Président de Français du Voyage), Yvan Le Bolloc’h (Musicien), Patrick Le Hyaric (Directeur du journal « L’Humanité » et député européen), Renée Le Mignot (co-Président du MRAP), Cindy Léoni (Présidente de SOS Racisme), MC Solaar (Musicien), Antoine Madelin (Directeur des activités auprès des OIG), Raïf Maljoku (Président de Romano Phralipé), Noël Mamère (Maire de Bègles, Député de Gironde), Dr Jacky Mamou (ancien Président de Médecins du monde, Président du Collectif Urgence Darfour), Fernand Maraval (Président de Alerte L’indien), Sandrine Mazetier , Députée de Paris - Vice Présidente de l’Assemblée nationale, Pierre Ménager (Président de Entre Aide Gens du Voyage), Radu Mihaileanu (Cinéaste), José Moréno (Président ADPG), MJCF (Mouvement Jeunes Communistes de France), Lucas Nédelec (Sécrétaire Fédéral des Jeunes Ecologistes), Néziri (Metzo) Nedzmmedin (Président du Centre Culturel Des Pays Centraux Et Orientaux – CCPCO) , Séta Papazian (Présidente du Collectif VAN – Vigilance Arménienne contre le Négationnisme), Thierry Patrac (Président de l’Association Cultures et Traditions des Gitans du Grand Sud et de Génération Musique), Cindy Pétrieux (Présidente de la Confédération Etudiante), Jean-Luc Poueyto (anthropologue, Université de Pau et des Pays de l’Adour), Jose Pubil (Président des Gitans de France), Monique Rabin (Députée de Loire Atlantique), Maximilien Raguet , Président de la FIDL, Vincent Ritz (Président de Regards), Baptiste Riot (Président de Malki Tsigani), Barbara Romagnan (Députée du Doubs), Yohan Salles (Président de Gitans de Tarascon), Marceau Sivieude (Directeur Afrique de la FIDH), Gino Soles (Président de l’Association Culturelle Catalane), Dominique Sopo (Ancien président de SOS Racisme, Membre du Conseil National du Parti Socialiste), Joseph Stimbach (Président Chave Foun WINTA), Pierre Tartakowsky (Président de la Ligue des droits de l’Homme), Yves Ternon (Historien), Ara Toranian (Co-président du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) et directeur de publication du magazine Nouvelles d’Arménie), Marie-Christine Vergiat (Députée européenne) Giorgi Viccini (Président du Comité pour le Respect Des Droit Des Tsiganes), Sasha Zanko (Président de Tchatchipen).