24/04/2012
L’épine du mépris
A force de confondre populisme et populaire, le peuple, faussement porté au pinacle le temps d’une élection, aura été considéré comme moins que rien et abandonné à ses phobies destructrices dont il ne guérira malheureusement ni en un jour, ni en un mois.
« Près de sept millions de suffrages pour MLP, plus encore pour un Sarkozy qui n’a fait depuis cinq ans qu’attiser la haine des musulmans et des immigrés, et, à ce jour, pas un membre du Parti socialiste, sur les plateaux de télévisions, pour prononcer le mot « racisme ». Pas un mot de condamnation morale, pas un slogan antiraciste de base, tous reprennent en revanche, en chœur avec les sarkozystes, la thématique du "vote de protestation" et des "Français qui souffrent". » *
Comme toujours, l’intérêt supérieur et périodique de la chasse - pêche aux voix dépasse celui de la stricte et constante défense des Droits de l’Homme.
Le Front de Gauche a été seul, "front contre front", à tenter de dénoncer la bassesse d’un vote qui doit plus à l’ignorance sciemment entretenue qu’à la souffrance subie du précariat.
« C’est en somme, (…) toute la complaisance des partis de gouvernement à l’encontre du Front National, et tout le mépris de ces partis pour les immigrés, les étrangers ou les non-blancs, qui se sont (se seront ?) exhibés en un honteux spectacle. Une attitude qui a déjà fait ses preuves, depuis trente ans, en termes de lepénisation des esprits. » *
A ce moment du constat, il suffirait d’un simple fait divers dans la lignée de l’affaire Merah, voire de moindre importance, pour que la phobie xénophobe serve un peu plus d’écran aux ignominies et impostures de la clique en place et permette à son chef de clan d’être réélu malgré ses turpitudes.
Les uns comme les autres font mine d’ignorer ce que leur mépris de classe a pu engendrer dans une population coupée de ses racines culturelles et nourrie aux journaux, jeux, séries, chroniques télévisées autant qu’aux bourrages de crane consuméristes plutôt qu’à la reconnaissance de cet Autre sans qui la solidarité ne peut pas s’exprimer, de cet Autre sans lequel la citoyenneté n’a aucun sens.
Mieux, tous cynismes confondus, ils affirment « comprendre » le vote de ces électeurs qui se sont prononcés en faveur de la droite et de l’extrême droite : un vote qu’ils auront eux-mêmes contribué à fabriquer.
« C’est donc d’un même mouvement, son identité sociale et son identité anti-raciste qu’abandonne (progressivement ?) le Parti socialiste : tout se passe comment si ses dirigeants avaient renoncé à voir dans les immigrés et leurs descendants des alliés ou des victimes à défendre pour les présenter (ou les reconnaître) avant tout comme des fauteurs de troubles. » *
* Les citations sont extraites du site "Collectif... les mots sont importants"
| Tags : xénophobie, mépris, partis de gouvernement | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
20/04/2012
Pourquoi Dupond & Dupont tournent en rond
"Pourquoi Dupond et Dupont tournent en rond"... pourquoi ne pas prolonger la question dans un domaine plus humain ?
Intéressant constat qui, s’il s’avérait exact, pourrait fonctionner comme une allégorie et mener à la conclusion que nos représentants ont décidemment besoin de voix et de lumière, de "bruit et de fureur", pour ne pas être surpris en train de tourner en rond et de retomber dans les griffes besogneuses de spéculateurs dopés à l’industrie du GPS ou à celle du sondage d’opinions préfabriquées.
Quant aux représentés que nous sommes, nous ne devrions pas avoir à supporter d’être tenus en laisse au prétexte que notre colère ou notre indignation aurait à être « fédérée ».
A la veille de s’exprimer par un vote, il s’agit de savoir quel aura été le candidat le plus attentif au concert et à la colère que nous avons pris la peine de localiser avant de savoir contre qui elle devait en définitive être dirigée. Il s'agir de savoir aussi quel candidat sera le moins attentiste pour réparer la morsure des injustices et des inégalités subies.
Si Dupond et Dupont se posent encore la question, ils finiront bien par y répondre.
| Tags : présidentielle 2012 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
18/04/2012
SOS
L’élection présidentielle a lieu ces 22 avril et 6 mai ; elle sera suivie des élections législatives les 10 et 17 juin. La Ligue des droits de l’Homme appelle les citoyennes et les citoyens à s’approprier ces élections et à voter.
La Ligue des droits de l’Homme, qui combat depuis 1898 pour les droits politiques et sociaux de tous, Français et étrangers, n’a pas pour tradition de s’exprimer sur le vote avant le premier tour de la présidentielle.
Aujourd’hui, elle le fait avec gravité, en pleine conscience de ses responsabilités, sur la base des valeurs républicaines qu’elle défend et avec la diversité des choix et sensibilités politiques qui la caractérisent.
En juin 2005, face à une loi arbitraire réservant un sort inhumain aux étrangers, la Ligue des droits de l’Homme alertait sur les risques que cette politique faisait peser sur notre démocratie et sur la République. Dans une démarche exceptionnelle, elle lançait un « appel à l’insurrection des consciences ».
En mai 2007, sous l’impulsion directe de Nicolas Sarkozy, ex-ministre de l’Intérieur devenu président de la République, son gouvernement adoptait une série de mesures liberticides, asphyxiant la démocratie, construisant une société de méfiance, de surveillance et d’exclusion, bafouant la justice ainsi que la dignité et les valeurs de la République. Au point qu’en 2009, la Ligue des droits de l’Homme lançait un véritable cri d’alarme sous forme d’une campagne de mobilisation citoyenne, proclamant « Urgence pour les droits, urgence pour les libertés ! ».
En cinq ans, l’action du président de la République − à nouveau candidat − s’est partagée entre le mauvais et le pire : stigmatisations des populations fragilisées par les crises, agressions contre les organisations syndicales, exaltation de la xénophobie portée par le funeste débat sur « l’identité nationale », refus obstiné de mettre en débat les choix d’austérité, de débattre de l’emploi, des droits sociaux, régulièrement donnés comme les sujets principaux de préoccupation, avant la sécurité et l’immigration, pourtant cyniquement mis en avant pour tenter de rallier des voix sur l’unique base de la peur.
La Ligue des droits de l’Homme considère que poursuivre dans cette voie constituerait une menace des plus graves pour la République. C’est pourquoi, elle appelle les électrices et électeurs à refuser que soit poursuivie − et a fortiori aggravée − la régression des droits et des libertés, la xénophobie d’Etat et l’autoritarisme, la mise en cause de l’égalité des citoyens.
Elle les appelle à exprimer dans les urnes leur volonté de retrouver le vrai visage de la République, et à rester mobilisés au-delà des élections.
Communiqué LDH du 14 avril 2012
16/04/2012
Check-point à Paris
Une nouvelle fois, le gouvernement israélien vient d’interdire aux personnes qui soutiennent pacifiquement les Palestiniens dans leur lutte légitime de circuler librement.
Ainsi faisant, déjà soumise à des conditions drastiques et arbitraires, l’entrée dans les territoires occupés devient, en violation flagrante du droit international, presque impossible à celles et ceux qui manifestent leur refus de la politique israélienne.
Alors qu’il lui appartenait de rappeler les autorités israéliennes à leurs obligations, le gouvernement français s’est contenté de son silence habituel. Pour s’opposer à cette complicité, faudra-t-il en venir à demander des mesures de rétorsion destinées à empêcher tel ou tel porteur de la nationalité israélienne l’entrée en France sans visa ?
A se livrer à de telles pratiques, en comptant sur la caution des gouvernements occidentaux, le gouvernement israélien s’enfonce toujours un peu plus dans le recours à une répression qui renforce son isolement.
La Ligue des droits de l’Homme demande expressément au gouvernement français (et, à terme, à celui qui lui succèdera) de faire rétablir les conditions normales du droit international de circulation qui permettraient à ses ressortissants d’entrer dans les territoires occupés.
Communiqué LDH Paris, le 16 avril 2012
| Tags : check-point à paris | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
10/04/2012
Paranoïa critique
Gunter Grass scandalise ?...
[ Un documentaire de l'émission Zone Libre Radio Canada.]
Ce que l’on conteste à l’auteur du Tambour, c’est plutôt son droit moral de dénoncer le silence fait autour du nucléaire israélien au prétexte de son passé. Mais la question que G. Grass soulève est des plus importantes puisqu’elle engage la responsabilité des actuels inconditionnels soutiens au gouvernement d’Israël, ce dernier étant dirigé par ce qu’il devrait être convenu d’appeler «des kamikazes d’Etat», prêts à réduire en cendres le Moyen-Orient pour défendre ses frontières et à jouer de ses relations économiques pour exiger le silence sur les violations du droit international qu’il commet sans discontinuer et sans vergogne.
En fait, G. Grass ne fait que remettre sur le tapis la question tabou du programme nucléaire israélien, qui date de 1954, et qui a débuté, soit dit en passant, en étroite coopération avec la France, qui elle aussi cherchait à se doter de la bombe atomique.
Tout serait évidemment beaucoup plus clair et moins conflictuel si Israël consentait à reconnaître officiellement la réalité de son appartenance au club des nations disposant de l’arme nucléaire et faisait la démonstration de sa capacité à vivre en paix avec le peuple palestinien. C’est loin d’être une demande exorbitante !
En attendant Gunther Grass, qui se reconnaît «une origine, entachée d'une tare à tout jamais ineffaçable», et voit concentrée sur sa personne quantité de ressentiments qui n’ont vraisemblablement rien à voir avec elle, fait aussi bien les frais d’une évidente hypocrisie que d'une paranoïa critique.
Il écrit :
« Pourquoi me taire, pourquoi taire trop longtemps
Ce qui est manifeste, ce à quoi l'on s'est exercé
dans des jeux de stratégie au terme desquels
nous autres survivants sommes tout au plus
des notes de bas de pagesC'est le droit affirmé à la première frappe
susceptible d'effacer un peuple iranien
soumis au joug d'une grande gueule
qui le guide vers la liesse organisée,
sous prétexte qu'on le soupçonne, dans sa zone de pouvoir,
de construire une bombe atomique.Mais pourquoi est-ce que je m'interdis
De désigner par son nom cet autre pays
Dans lequel depuis des années, même si c'est en secret,
On dispose d'un potentiel nucléaire en expansion
Mais sans contrôle, parce qu'inaccessible
À toute vérification ?Le silence général sur cet état de fait
silence auquel s'est soumis mon propre silence,
pèse sur moi comme un mensonge
une contrainte qui s'exerce sous peine de sanction
en cas de transgression ;
le verdict d'"antisémitisme" est courant.Mais à présent, parce que de mon pays,
régulièrement rattrapé par des crimes
qui lui sont propres, sans pareils,
et pour lesquels on lui demande des comptes,
de ce pays-là, une fois de plus, selon la pure règle des affaires,
quoiqu'en le présentant habilement comme une réparation,
de ce pays, disais-je, Israël
attend la livraison d'un autre sous-marin
dont la spécialité est de pouvoir orienter des têtes explosives
capables de tout réduire à néant
en direction d'un lieu où l'on n'a pu prouver l'existence
ne fût-ce que d'une seule bombe atomique,
mais où la seule crainte veut avoir force de preuve,
je dis ce qui doit être dit.Mais pourquoi me suis-je tu jusqu'ici ?
parce que je pensais que mon origine,
entachée d'une tare à tout jamais ineffaçable,
m'interdit de suspecter de ce fait, comme d'une vérité avérée,
le pays d'Israël, auquel je suis lié
et veux rester lié.Pourquoi ai-je attendu ce jour pour le dire,
vieilli, et de ma dernière encre :
La puissance atomique d'Israël menace
une paix du monde déjà fragile ?
Parce qu'il faut dire,
ce qui, dit demain, pourrait déjà l'être trop tard :
et aussi parce que nous - Allemands,
qui en avons bien assez comme cela sur la conscience -
pourrions fournir l'arme d'un crime prévisible,
raison pour laquelle aucun
des subterfuges habituels n'effacerait notre complicité.Et admettons-le : je ne me tais plus,
parce que je suis las de l'hypocrisie de l'Occident ; il faut en outre espérer
que beaucoup puissent se libérer du silence,
et inviter aussi celui qui fait peser cette menace flagrante
à renoncer à la violence
qu'ils réclament pareillement
un contrôle permanent et sans entraves
du potentiel nucléaire israélien
et des installations nucléaires iraniennes
exercé par une instance internationale
et accepté par les gouvernements des deux pays.C'est la seule manière dont nous puissions les aider
tous, Israéliens, Palestiniens,
plus encore, tous ceux qui, dans cette
région occupée par le délire
vivent côte à côte en ennemis
Et puis aussi, au bout du compte, nous aider nous-mêmes. »
Günter Grass Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni
08/04/2012
«Entendre les rossignols chanter des marseillaises»
«Entendre les rossignols chanter des marseillaises», c’est retrouver harmonie et noblesse dans le discours politique : un autre monde qui s’oppose à la vulgarité, à la violence ou à l’insignifiance des Le Pen et Sarkosy.
La fin de l’allocution prononcée à Limoges par le porte-parole du Front de Gauche et empruntée à un texte de Victor HUGO (William Shakespeare – 3ème partie : conclusion. Livre II – Le 19ème siècle), est un texte particulièrement riche puisqu’il se veut une déclinaison de l’Humain.
Une déclinaison précédée par une prise en compte des faiblesses individuelles :
« (…) Ah ! Il y a des heures où il semble qu’on voudrait entendre les pierres murmurer contre la lenteur de l’homme !
Quelquefois on s’en va dans les bois. A qui cela n’arrive-t-il pas d’être parfois accablé ? On voit tant de choses tristes. (…) une génération est en retard, la besogne du siècle languit. Comment ! Tant de souffrances encore ! On dirait qu’on a reculé. Il y a partout des augmentations de superstition, de lâcheté, de surdité, de cécité, d’imbécillité. La pénalité pèse sur l’abrutissement. Ce vilain problème a été posé : faire avancer le bien-être par le recul du droit (…) »
… mais qui renoue avec l’espoir d’une délivrance et la démonstration d’une force idéale et collective :
« (…) En avant ! On voudrait entendre les rossignols chanter des marseillaises. (…) Il y a des haltes, des repos, des reprises d’haleine dans la marche des peuples, comme il y a des hivers dans la marche des saisons. (…) Désespérer serait absurde ; mais stimuler est nécessaire.
Stimuler, presser, gronder, réveiller, suggérer, inspirer, (…) De là cette parole : Délivrance, qui apparaît au-dessus de tout dans la lumière, comme si elle était écrite au front même de l’idéal. »
A Limoges, J-L. Mélenchon a repris un autre passage du texte d’Hugo. Rythmé, imagé, mobilisateur, intégré dans un ensemble sincère, cohérent et généreux :
« (…) Aujourd’hui pour toute la terre la France s’appelle Révolution ; et désormais ce mot, Révolution, sera le nom de la civilisation jusqu’à ce qu’il soit remplacé par le mot Harmonie. Je le répète, ne cherchez pas ailleurs le point d’origine et le lieu de naissance de la littérature du dix-neuvième siècle.
Oui, tous tant que nous sommes, grands et petits, puissants et méconnus, illustres et obscurs, dans toutes nos œuvres, bonnes ou mauvaises, quelles qu’elles soient, poèmes, drames, romans, histoire, philosophie, à la tribune des assemblées comme devant les foules du théâtre, comme dans le recueillement des solitudes, oui, partout, oui, toujours,
Oui, pour combattre les violences et les impostures,
Oui, pour réhabiliter les lapidés et les accablés,
Oui, pour conclure logiquement et marcher droit,
Oui, pour consoler, pour secourir, pour relever, pour encourager, pour enseigner,
Oui, pour panser en attendant qu’on guérisse,
Oui, pour transformer la charité en fraternité, l’aumône en assistance, la fainéantise en travail, l’oisiveté en utilité, la centralisation en famille, l’iniquité en justice, le bourgeois en citoyen, la populace en peuple, la canaille en nation, les nations en humanité, la guerre en amour, le préjugé en examen, les frontières en soudures, les limites en ouvertures, les ornières en rails, les sacristies en temples, l’instinct du mal en volonté du bien, la vie en droit, les rois en hommes,
Oui, pour ôter des religions l’enfer et des sociétés le bagne,
Oui, pour être frères du misérable, du serf, du fellah, du prolétaire, du déshérité, de l’exploité, du trahi, du vaincu, du vendu, de l’enchaîné, du sacrifié, de la prostituée, du forçat, de l’ignorant, du sauvage, de l’esclave, du nègre, du condamné et du damné,
Oui, nous sommes tes fils, Révolution ! (…)»
| Tags : limoges, hugo, fdg, mélenchon | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
04/04/2012
Militant dans l’Hérault, une folie ?
Un communiqué commun de la section LDH de Loupian et du comité régional Languedoc Roussillon de la Ligue des droits de l’homme nous apprend que, le 26 mars 2012, un militant défenseur de l’environnement a fait l’objet d’un arrêté du maire de sa commune, confirmé deux jours plus tard par le préfet de l’Hérault, ordonnant son admission en soins psychiatriques.
Ce militant, qui manifestait par une action non-violente son opposition à un projet de déclassement d’une zone Natura 2000 dans sa commune, a été hospitalisé aux motifs allégués qu’il présentait des troubles mentaux « qui compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public », troubles qui se manifestaient par « des propos désobligeants et insultants » et par le fait qu’il s’était « cadenassé à une grille de protection de la mairie ».
La motivation ahurissante de cet arrêté, censée caractériser un trouble grave à l’ordre public – à moins que le préfet de l’Hérault ne considère que des propos désobligeants ne compromettent … la sûreté des personnes ! - révèle une dérive inquiétante : après les placements en garde à vue et les poursuites judiciaires de plus en plus fréquents, le pouvoir exécutif s’est trouvé une nouvelle arme contre les militants actifs, l’hospitalisation contrainte en psychiatrie.
Lire aussi :Collectif « Mais c’est un Homme » : déclaration du 1er août 2011
Ce militant, au mépris de ses droits les plus élémentaires, a été placé à l’isolement pour avoir refusé le traitement que l’on voulait lui imposer, a été interdit de tout contact avec ses proches pendant plusieurs jours, et a eu le plus grand mal à obtenir communication des décisions le concernant !!
Les organisations signataires, membres du collectif « Mais c’est un homme », dénoncent l’usage inadmissible par l’autorité administrative de ce pouvoir d’internement - survivance archaïque au regard des législations de nombreux autres pays européens – à des fins coercitives et les atteintes graves ainsi portées aux libertés et aux droits sociaux.
Elles exigent la mainlevée immédiate de la mesure de soins psychiatriques imposée à ce militant, encore hospitalisé à ce jour malgré un certificat médical récent favorable à la levée de celle-ci."
30/03/2012
Salah Hamouri, empêché de circuler
Salah Hammouri est empêché de circuler. Il était attendu un peu partout en France et en particulier dans les environs de Manosque, à Ste Tulle, le 17 avril à l'invitation de l'AFPS.
Le message qui suit nous est parvenu :
«Ce jeudi 29 mars, 18 h30, Salah n’a toujours pas le tampon sur son passeport pour circuler librement. Son avocat a fait une nouvelle demande aujourd’hui auprès des services israéliens du ministère de l’intérieur. Sans aucun résultat ni la moindre explication. Silence total mais… pas de tampon.
Les diplomates français, à Paris ou en poste à Tel-Aviv et à Jérusalem, ont fait savoir à la famille qu’ils sont intervenus et qu’ils interviennent toujours auprès de l’ambassade d’Israël en France et sur place. Selon nos informations ils n’obtiennent pas plus d’explications. Les autorités israéliennes feignant de ne pas savoir…
Demain ce sera le week-end sur place. Et le 5 avril au soir commence la Pâque juive qui durera jusqu’au 15 avril. Ne resteront plus que 5 jours – à partir de dimanche – jusqu’à la Pâque juive.»
Nous souhaitons, dans ces conditions, vous encourager à poursuivre les efforts entrepris et à intervenir auprès des autorités françaises et israéliennes, notamment auprès de l’ambassade d’Israël en France pour débloqer la situation.
Ambassadeur Yossi Gal. 3, rue Rabelais - 75008 Paris
Courriel : information@paris.mfa.gov.il
| Tags : salah hamouri empêché de circuler | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
« Rendre la raison populaire ».
Sous le titre " Pourquoi je vote Jean Luc Mélenchon", Henri Pena Ruiz, philosophe, écrivain, professeur, ancien membre de la Commission Stasi, membre du Parti de Gauche, écrit :
"La République va mal. Sur fonds de mondialisation ultra-libérale, les droits sociaux régressent, le chômage s'accroit, le lien social se dissout, les fanatismes religieux renaissent. Les services publics sont en cours de destruction, le code du travail fruit des luttes ouvrières est raturé par une économie inhumaine, la souveraineté populaire vidée de sa substance. Les inégalités s'accroissent à mesure que grandit l'écart entre les revenus du travail et ceux du capital. D'illusoires compensations identitaires, lourdes de dangers, menacent désormais les grandes conquêtes de l'émancipation laïque et sociale. Quant à l’irresponsabilité écologique induite par l’obsession du profit à court terme, elle est lourde de menaces pour la Terre, demeure de l’Humanité tout entière.
Dans le monde, la spéculation financière se donne libre cours pour affamer les peuples et plier les Etats à sa loi, qui n'a rien de rationnel, comme le montrent les fluctuations erratiques des Bourses. En Europe la BCE prête à 1% aux banques, qui prêtent à 8% aux Etats…Où est la faute? Dans le privilège manifeste des institutions bancaires et des intérêts privés qu'elles incarnent. Bref l'intérêt particulier usurpe l'intérêt général, et l'Europe des banques s'assujettit l'Europe des peuples. L'économie créatrice de richesse est asphyxiée au profit des spéculations boursières qui jouissent de lois internationales sur mesure. Comme l'a écrit Marx, le capitalisme mondialisé noie tout dans « les eaux glacées du calcul égoïste ». Il réduit les hommes à des choses, à des ressources exploitables, « employables »… et liquidables. "Il épuise en même temps le travailleur et la terre elle-même". Par un tel constat, prémonitoire, Marx en appelait à une authentique écologie sociale.
L’ivresse de profit immédiat se mondialise quoi qu'il en coûte aux êtres humains et à la nature.Aujourd'hui, pour de nombreuses personnes, le désespoir, les suicides, les dérives vers une nouvelle misère, marquent l'inhumanité de ce capitalisme décomplexé. La fatalisation de politiques qui organisent la privatisation des services publics ôte tout recours aux plus démunis. Tout cela se dit et s'accomplit au nom de l’internationalisme, noble idéal dévoyé et détourné au profit de la seule Internationale des capitaux. Par une mystification constante, la concorde des peuples unissant leurs forces économiques devient l'alibi idéologique de la domination croissante des marchés et des spéculateurs.
Quant aux idéologues de la classe dominante, ils osent parler des droits sociaux en les qualifiant d’assistanat, alors que le capitalisme lui-même se fait assister par des fonds publics quand la spéculation tourne mal. Toute honte bue ils cherchent à culpabiliser les victimes du système en les rendant responsables de leur situation. Bref, le capitalisme fait retour à ses esprits animaux, brisant l'harmonie de l'humanité avec la nature, en même temps qu'il rend impossible l'harmonie des hommes entre eux en creusant des inégalités abyssales entre les revenus du travail et ceux du capitalisme financier. L’idéologie dominante tend aujourd’hui comme hier à être celle de la classe dominante, qui impose par media interposés ses approches, son vocabulaire, sa façon de poser les questions c’est-à-dire de consacrer les mensonges et les illusions de l’ultralibéralisme.
La victoire idéologique provisoire de l’ultralibéralisme est telle qu'une certaine gauche, pusillanime et complexée, en a intériorisé la logique sous prétexte de réalisme. Oublieuse de ses principes et de ses valeurs fondatrices, elle abandonne les victimes du capitalisme mondialisé à leur triste sort. Elle préfère gérer le système avec des modifications à la marge, et se borner à des réformes sociétales partielles, sans doute nécessaires, mais très insuffisantes dès lors qu’elles laissent en l’état la réalité sociale elle-même. Elle cède ainsi au credo libéral qui investit et subvertit totalement la construction européenne, au point de rendre méconnaissable le projet fraternel que Victor Hugo imaginait en inventant l’expression « Etats Unis d’Europe ».Oublié le partage des meilleurs acquis sociaux, de la culture pour tous, de services publics soustraits aux ravages du mercantilisme, d’une aspiration à la paix et à la concorde, de l’émancipation laïque multiforme. Un conformisme déguisé en réalisme consacre plus ou moins consciemment le moins disant social, l’apartheid culturel induit par l’argent roi, la privatisation générale des services publics, l’orientation atlantiste de toute l’Europe, les privilèges publics de religions préposées au supplément d’âme d’une monde sans âme. La tragédie des exclus et des laissés pour compte est trop souvent passée sous silence. Soins, logement, culture, leur deviennent inaccessibles. Fourier disait qu’on mesure le degré de civilisation d’une société au sort qu’elle réserve aux plus démunis. Mesurons, et soulignons le scandale des situations de détresse multipliées alors que jamais l’humanité n’a produit autant de richesses.
Il est grand temps d’opposer à ce système inhumain et à l’idéologie qui l’encense une véritable alternative sociale, écologique, laïque et citoyenne. Il est grand temps que s'affirme une gauche enfin décomplexée, fière de son héritage, une gauche pour de bon, prête à reprendre la bataille des idées et à donner aux mouvements sociaux la perspective politique qui leur fait si cruellement défaut.La droite, elle, fait sa politique. Que la gauche retrouve enfin le courage de faire la sienne !
Une gauche décomplexée doit mettre à l'ordre du jour la lutte contre les inégalités, le droit du travail, une fiscalité redistributrice propre à reconstruire les services publics, trop longtemps sacrifiés aux privatisations. Par ailleurs la responsabilisation écologique et humaine de l'économie appelle un nouveau mode de production, propre à conjuguer le respect de l’environnement et celui des hommes, indissociables.
Il convient de récuser l’idée que l’économie est une sphère indépendante du social.
L’expression « économie sociale » devrait être un pléonasme. Elle est hélas devenue une contradiction. De fait, dans le discours et la pratique de l'ultralibéralisme, la dimension sociale est sans cesse réduite à une donnée extérieure, à un résidu facultatif, que l’on tend à confier aux hasards de la charité au lieu d’en faire la raison d’être de la production et du partage.
Ceux qui osent dire « faisons d’abord une bonne économie, on verra ensuite si on peut faire du social » commencent par se servir des revenus exorbitants. 4 millions d’euros annuels en moyenne pour les PDG du CAC 40, avec des pointes à 9 millions (Carlos Gohn, PDG de Renault), voire plus. Comment oser prétendre ensuite que le SMIC à 1700 euros mensuels est une revendication insensée ?Il ne s’agit pas de culpabiliser l’enrichissement mais de rappeler que nulle richesse ne tombe du ciel et qu’une certaine façon de s’enrichir s’assortit d’un coût social, humain, et écologique, qui ne figure pas dans les livres de compte des multinationales capitalistes et de la nébuleuse financière qui la régit.
Cette façon d'externaliser les coûts pour accroître les profits est d’ailleurs en contradiction flagrante avec l'idéologie libérale, qui veut que les acteurs de l'économie assument intégralement les coûts de leur initiative. Qui assiste qui?
Il faut oser poser la question à ceux qui travestissent leur irresponsabilité intéressée en rigueur de gestion et n’ont pas de mots assez durs pour la dépense publique. Celle-ci relève pourtant de la solidarité redistributive, voire du salaire indirect conçu pour faciliter à tous l’accès aux biens fondamentaux d’une existence humaine digne de ce nom. Peut-on refuser plus longtemps une utilisation humaine des gains de productivité rendus possibles par la science et la technique ? Les bénéficiaires du système vont sans doute, comme à leur habitude, agiter l’épouvantail du totalitarisme et du stalinisme. Qu’importe. La caricature et l’amalgame ne sont pas des arguments. Ceux qui gouvernent par la peur ne méritent aucune considération.
Une gauche authentique doit faire valoir les idéaux républicains qui permettent à tous de vivre ensemble dans une égale liberté. Il s’agit de donner sens à une sphère commune qui conjugue l’émancipation sociale et l’émancipation politique.Une refondation citoyenne de la République Française par une assemblée constituante pour une sixième république peut y pourvoir. Dans cet esprit, la réaffirmation de la laïcité, pour fonder la loi commune sur les droits humains universels, et restituer l’argent public aux services publics, est une urgence.
Et ce notamment pour l’Ecole publique, si éprouvée depuis des années. La République ne saurait donner plus aux croyants qu’aux athées sans bafouer l'égalité de droits. Ce n’est pas brimer la religion que d’en faire une option libre, qui n'engage que les croyants, et ne doit plus jouir de privilèges. La loi et la conduite de la vie doivent s’émanciper de toute tutelle religieuse ou idéologique, afin de promouvoir la liberté la plus radicale qui soit: celle de disposer pleinement de soi. Marianne porte le bonnet phrygien de l'esclave affranchi. L'émancipation des femmes, des exploités, des travailleurs venus d'ailleurs pour produire la richesse nationale, est à l'ordre du jour. Toute discrimination raciste, xénophobe ou sexiste est indigne d'une nation que la Révolution Française a redéfinie comme une communauté de droit, et dont le mouvement ouvrier a rendu crédibles les promesses par la conquête des droits sociaux. Laïcité et justice sociale sont les deux fondements indissociables de la République, chose publique en laquelle se dit le bien commun à tous.
Telles sont les perspectives dans lesquelles s'inscrit le Front de Gauche, et auxquelles son programme donne chair et vie. Voilà une véritable alternative, claire et nette ! Difficile ? Certes. Mais pas plus que les conquêtes sociales du Front Populaire et de la Libération. Oui, l'espoir vient de renaître. D’abord par les luttes sociales, ensuite par l’émergence d’un projet politique émancipateur et crédible. Les fauteurs de crise n’ont pas de leçons d’économie à donner au peuple. Il est grand temps de briser la fatalisation lancée naguère par Margaret Thatcher (« There is no alternative ») et reprise aujourd’hui par tous ceux qui prétendent que rien d’autre n’est désormais possible que ce qu’impose la dictature des marchés.
Le Front de Gauche n’est pas un Front de circonstance, aussi éphémère qu’une élection, mais une alliance durable, autour d'un projet de justice dont le sens est de rappeler toute la gauche à sa raison d’être. Toute la gauche y gagnera.
Car la vraie victoire doit être celle de ses idées et des réformes qu’elles inspireront pour le bien de tous, et notamment des plus démunis. L’humain d’abord.
Dès maintenant il est possible de contribuer au succès d’une gauche aussi résolue à être elle-même que la droite l’a été depuis cinq ans pour le bien des nantis. En ces temps de crise qui fragilisent les conditions de vie de la majorité des Français, c'est une perspective d'espérance concrète que fait vivre le Front de Gauche avec son programme de progrès social et de refondation écologique. Et ce, entre autres, pour les victimes du système, chômeurs ou travailleurs écrasés par la logique du capitalisme financier, mais de façon plus large pour une société réconciliée avec elle-même. Marx disait que le prolétariat est une classe universelle, car en luttant pour s'affranchir de l'exploitation capitaliste il délivre la société tout entière des rapports de domination qui empêchent un usage humain du progrès économique. Un partage plus juste, une vie plus conforme à l’accomplissement humain, une nouvelle harmonie entre l’homme et la nature et entre les hommes eux-mêmes, s’esquissent à l’horizon pour peu que l’audace de penser le monde et de le transformer devienne le bien de tout le peuple.
Condorcet disait qu’il fallait oser une instruction publique propre à « rendre la raison populaire ».Dans le même esprit, il faut aujourd’hui reconstruire la politique sur la plus haute idée qui soit d’une humanité prenant conscience de ses possibilités en tous et en chacun. Place au peuple ! Un mariage inédit de la culture et de la politique va briser la morgue des puissants qui tentent de fataliser leur domination en prétendant que le capitalisme pudiquement rebaptisé libéralisme correspond aux lois éternelles de l’économie. Pourtant la conjonction des catastrophes écologiques et des crises qui font chavirer dans la précarité des millions de personnes prouve le contraire.
Il faut donc changer les finalités de la politique, en faisant de l'humain le but essentiel de l'activité économique et de sa régulation sociale, et en rappelant que la nature n'est pas un réservoir inépuisable que l'on puisse utiliser sans souci de la préserver, sans scrupules ni égard pour sa fonction de demeure de l'humanité. N’oublions pas que le rapport des hommes entre eux règle le rapport de toute l’humanité à la nature. Cela peut être en mal, comme l’atteste aujourd’hui la conjonction des nouvelles formes d’exploitation capitaliste et d’une irresponsabilité prédatrice à l’égard de la nature, avec par exemple la tragédie de Fukushima. Cela peut être en bien, dès lors que pourront être conquis d’un même mouvement la justice sociale et le soin collectif de l’environnement.
Il faut aussi changer les modalités de la politique en la refondant sur le partage du savoir et de la culture, afin de permettre au peuple de redevenir acteur de son destin. Oser ce pari des Lumières en politique, à l'opposé des obscurantismes qui enfouissent l'essentiel, et faire campagne en livrant au peuple les clés de l'explication des processus dont il souffre : tel est l'honneur de la réhabilitation de la politique engagée par le Front de Gauche. Oui, la politique peut servir à briser le fatalisme, en montrant que l'on peut construire un autre monde. Et changer la vie.
Voilà pourquoi je vote pour Jean Luc Mélenchon, admirable candidat du Front de Gauche aux élections présidentielles. Je forme des vœux pour qu’entre les deux tours le rassemblement de toute la gauche puisse avoir lieu sur la base d'orientations communes à définir de concert. Le respect mutuel des composantes de la gauche est essentiel. C’est ainsi seulement que le candidat de gauche le mieux placé par le suffrage universel pourra battre celui de la droite. Dans la foulée le vote pour les candidates et candidats du Front de Gauche aux élections législatives donnera du poids à la gauche décomplexée dont le pays a besoin."
Henri Pena-Ruiz
Derniers ouvrages parus:
Entretien avec Karl Marx. Editions Plon.
Qu'est-ce que la solidarité ? Le coeur qui pense Editions Abeille et Castor.
| Tags : henri pena ruiz, front de gauche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
19/03/2012
Israël : le carnage continue
Les rebelles ont souvent de bonnes idées. C’est le cas pour le père de Gilad SHALIT qui, restant dans l’opposition au gouvernement Netanyahou malgré la libération de son fils, admet et fait valoir que, s’il était palestinien, il «kidnapperait des soldats». Elu, il négocierait avec le Hamas. Bonne idée aussitôt perçue et ramenée à l’expression déprimante du syndrome de Stockholm !
(*)
C’est le cas de Théo Klein qui, à propos du procès intenté par le CRIF à Charles ENDERLIN, correspondant d’Antenne 2 en Israël ayant dénoncé par le verbe et l’image la mort d’un enfant palestinien, a eu le «culot» de se montrer critique à l’égard des sionistes qu’il est censé défendre.
Ces deux expressions «rebelles», à contrecourant d’un sionisme pur, dur et dévastateur, n’empêchent ni ne ralentissent les violences faites à des civils palestiniens, plus isolés que jamais malgré les printemps arabes dont ils devraient bénéficier. Comment l’oublier ?
Le carnage continue.
Israël, ou plus exactement le mouvement sioniste,
n’a pas cessé d’être brutal et répressif à l’égard des Palestiniens
depuis l’avènement du mouvement sioniste en Palestine à la fin du 19ème siècle.
JOURNEE DE LA TERRE Organisée par l’AFPS 04 et Médecins du Monde le 23 mars à 18 h au Cinéma Le Bourguet à Forcalquier Projection de My Land … un documentaire de Nabil Ayouch qui donne & Conférence – débat avec Hael AL FAHOUM, Ambassadeur de Palestine en France autour de la question : « Peut-on parler d’un tournant dans la stratégie palestinienne ? »,
courriel : francepalestine.04@gmail.com |
| Tags : israel-palestine, noam shalit, théo klein, journée de la terre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
18/03/2012
Bastille, le grand retour
Le discours que j’ai entendu :
Le grand retour de la Gauche majuscule est annoncé. Et c’est un peuple dans toute sa noblesse qui fait aujourd’hui entendre sa voix. Son porte parole : un ancien membre du PS qui a fuit, comme beaucoup d’autres, les scènes et les sirènes sociale-démocrates, les compromissions et les tiédeurs, les déceptions, les reculades, les faux semblants et les trahisons.
Son message empreint de symboles, est un contenant à l’intérieur duquel se trouvent les outils d’une libération à venir, d’un divorce joyeux mais radical avec la paresse, les partis pris et le mépris des nantis. Nous n’avons pas le droit d’adresser à l’Histoire une nouvelle fin de non-recevoir. Cette fois-ci, il faut lui sourire et refuser l’infantilisation dans laquelle on nous tient, admettre que notre responsabilité de citoyens adultes ne dépend que de nous-mêmes et plus jamais d’une pensée prémâchée ou d’un vote qui, se voulant « utile », ne serait qu’une énième automutilation.
Aujourd’hui, demain, il nous appartiendra de faire grandir cette Gauche là.
Meeting de Jean-Luc Mélenchon par LCP
Autres lectures de ce rendez-vous ...
Agence Reuters
Médiapart
L'Humanité (à suivre) ...
| Tags : 18 mars 2012, la bastille | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
14/03/2012
Sortir de la guerre d’Algérie : regards croisés, …
Cinquante après les accords et le cessez-le-feu qui ont mis un terme, le 19 mars 1962, à la guerre d’Algérie la LDH considère que le temps est venu de poser enfin un regard apaisé sur la fin tragique de la période coloniale de notre histoire.
La LDH condamne vivement les forces politiques qui, dans un but électoraliste, encouragent les nostalgiques de la colonisation. Tel le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a tenté, les 10 et 11 février dernier, d’empêcher la tenue d’un colloque organisé par la section locale de la Ligue des droits de l’Homme sur le thème «Algérie 1962, pourquoi une fin de guerre si tragique ?», au motif qu’il ne s’inscrivait pas dans «l’esprit» de la commémoration que sa municipalité organise.
La Ligue des droits de l’Homme dénonce également avec force le fait que, le 10 mars, à Nîmes, des élus de l’UMP et du Nouveau centre, maires, députés, sénateurs et conseillers généraux, se soient joints au agitateurs du Front national et aux anciens de l’OAS pour tenter de s’opposer à la tenue d’un colloque d’historiens consacré par un collectif d’associations dans les locaux du conseil général du Gard à «la Fédération de France du FLN (1954-1962)».
Comme elle l’avait affirmé lors des commémorations de la sanglante répression de la manifestation désarmée des Algériens de la région parisienne du 17 octobre 1961, la LDH demande aux plus hautes autorités de la République de reconnaître que la colonisation de l’Algérie, tout comme la guerre qu’ont menée les autorités de l’époque pour tenter de s’opposer à l’indépendance algérienne, se sont accompagnées de pratiques qui n’ont cessé de tourner le dos aux principes des droits de l’Homme.
Le colloque qu’elle organise avec d’autres associations les 17 et 18 mars à Evian, à l’occasion du cinquantenaire des Accords d’Évian, «Sortir de la guerre d’Algérie : regards croisés, regards apaisés», sera pour elle l’occasion de réaffirmer sa demande aux autorités françaises qu’elles abandonnent le discours insidieux tenus depuis l’élection de Nicolas Sarkozy sur le «refus de la repentance» et l’éloge de «l’œuvre civilisatrice» de la colonisation, pour formuler une véritable reconnaissance des injustices fondamentales qui ont marqué cette époque.
Seule une telle reconnaissance permettra, enfin, de tourner cette page tragique de notre histoire et de construire avec les peuples du sud de la Méditerranée un avenir de paix et de progrès.
Communiqué LDH
| Tags : algérie 1962, évian | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook
12/03/2012
L’eau, arme apartheid
Au moment où, les frappes israéliennes sur les populations civiles Palestiniennes redoublent d’intensité (vingt et un Palestiniens ont été tués et 73 blessés dans au moins 36 frappes israéliennes depuis vendredi, selon les services d'urgence.)
Au moment où s’ouvre le Forum mondial de l’eau à Marseille, il est opportun de prendre connaissance d’un rapport d’information sur «La géopolitique de l’eau» (décembre 2011 - Jean Glavany). Cette question épineuse qui faisait partie des accords d’Oslo de 1995 - et qui n’ont pas été renégociés comme prévu en 2000 avec l’éclatement de la seconde Intifada-, cette question épineuse de l’eau est aujourd'hui passée sous silence.
Mieux, si experts et ONG s’accordent pour considérer l’eau comme «un outil militaire», c’est sur la forme et sur l’utilisation du mot «apartheid» justement utilisé par son rapporteur que ce texte est critiqué.
Pourtant, au-delà de l’apartheid évidemment pratiqué par l’actuel gouvernement d’Israël à l’égard du peuple palestinien, la problématique de l’eau relève d’abord d'une question de géographie. Israël étant située en aval par rapport à la Cisjordanie, tandis que Gaza se situe en aval par rapport à Israël, tout forage doit faire l’objet d’une autorisation du Joint Water Committee, un comité mixte, composé d’Israéliens et de Palestiniens.
Or «dans la pratique, ce sont les Israéliens qui décident et en général, c’est à la faveur des demandes israéliennes, pas palestiniennes», souligne l’Agence française du développement.
Dans le même temps, le rapport de M. Glavany mentionne : «Il faut savoir que les 450 000 colons israéliens en Cisjordanie utilisent plus d’eau que 2,3 millions Palestiniens» !
Le rapport évoque aussi la destruction «systématique» par l’armée israélienne des puits construits «spontanément» par les Palestiniens ainsi que les questions sanitaires auxquelles ils sont confrontés.
Il n'y a pas que les mûrs qui sont édifiants !
| Tags : eau, palestine, forum mondial de l'eau | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
06/03/2012
Verve
Grand rendez-vous, grand moment. Au-delà de la performance consistant à tenir en laisse des "chiens de garde" aux mimiques flottantes puisque ravalés à des postures de chiens de salon, l’argumentation de J-L. Mélenchon du 4 mars sur I-Télé restera un modèle de cohérence et de clarté. Un grand moment à voir, entendre, ne pas oublier. Preuve que la verve et la conviction ont ce pouvoir de réveiller l’intelligence, au contraire du populisme dont ces mêmes chiens de garde tentent d'affubler le leader du Front de Gauche.
Pas de cette "gauche" "qui s’accroche au label comme à son dernier oripeau symbolique, (...) de ce parti socialiste au socialisme parti, mais maintenu dans ses titres de créance politique, (...) par un univers médiatique confusément conscient d’avoir aussi à se sauver lui-même (...)"
Frédéric Lordon in Télérama
| Tags : mélenchon, i-télé | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
05/03/2012
Poètes, vos papiers (préface)
"A l'école de la poésie, on n'apprend pas : on se bat."
Hasard du calendrier, mars 2012 est aussi bien réservé à la 14ème édition du Printemps des poètes (du 5 au 18 mars) dans le sillage des indignations les plus réelles et abouties façon Léo Ferré, qu’à la défense du/des services publics étant bien entendu que le Service Public comme la Poésie, est le « patrimoine de ceux qui n’en ont pas ».
Poètes, vos papiers (préface) :
"La poésie contemporaine ne chante plus. Elle rampe. Elle a cependant le privilège de la distinction, elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore. Cela arrange bien des esthètes que François Villon ait été un voyou. On ne prend les mots qu'avec des gants: à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires ou du codex. Le snobisme scolaire qui consiste à n'employer en poésie que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main. Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse. Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot.
L'alexandrin est un moule à pieds. On n'admet pas qu'il soit mal chaussé, traînant dans la rue des semelles ajourées de musique. La poésie contemporaine qui fait de la prose en le sachant, brandit le spectre de l'alexandrin comme une forme pressurée et intouchable. Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes: ce sont des dactylographes. Le vers est musique; le vers sans musique est littérature. Le poème en prose c'est de la prose poétique. Le vers libre n'est plus le vers puisque le propre du vers est de n'être point libre. La syntaxe du vers est une syntaxe harmonique - toutes licences comprises. Il n'y a point de fautes d'harmonie en art; il n'y a que des fautes de goût. L'harmonie peut s'apprendre à l'école. Le goût est le sourire de l'âme; il y a des âmes qui ont un vilain rictus, c'est ce qui fait le mauvais goût. Le Concerto de Bela Bartok vaut celui de Beethoven. Qu'importe si l'alexandrin de Bartok a les pieds mal chaussés, puisqu'il nous traîne dans les étoiles! La Lumière d'où qu'elle vienne EST la Lumière...
En France, la poésie est concentrationnaire. Elle n'a d'yeux que pour les fleurs; le contexte d'humus et de fermentation qui fait la vie n'est pas dans le texte. On a rogné les ailes à l'albatros en lui laissant juste ce qu'il faut de moignons pour s'ébattre dans la basse-cour littéraire. Le poète est devenu son propre réducteur d'ailes, il s'habille en confection avec du kapok dans le style et de la fibranne dans l'idée, il habite le palier au-dessus du reportage hebdomadaire. Il n'y a plus rien à attendre du poète muselé, accroupi et content dans notre monde, il n'y a plus rien à espérer de l'homme parqué, fiché et souriant à l'aventure du vedettariat.
Le poète d'aujourd'hui doit être d'une caste, d'un parti ou du Tout-Paris.
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé. Enfin, pour être poète, je veux dire reconnu, il faut "aller à la ligne". Le poète n'a plus rien à dire, il s'est lui-même sabordé depuis qu'il a soumis le vers français aux diktats de l'hermétisme et de l'écriture dite "automatique". L'écriture automatique ne donne pas le talent. Le poète automatique est devenu un cruciverbiste dont le chemin de croix est un damier avec des chicanes et des clôtures: le five o'clock de l'abstraction collective.
La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie; elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche. Il faut que l'œil écoute le chant de l'imprimerie, il faut qu'il en soit de la poésie lue comme de la lecture des sous-titres sur une bande filmée: le vers écrit ne doit être que la version originale d'une photographie, d'un tableau, d'une sculpture.
Dès que le vers est libre, l'œil est égaré, il ne lit plus qu'à plat; le relief est absent comme est absente la musique. "Enfin Malherbe vint..." et Boileau avec lui... et toutes les écoles, et toutes les communautés, et tous les phalanstères de l'imbécillité! L'embrigadement est un signe des temps, de notre temps. Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes. Les sociétés littéraires sont encore la Société. La pensée mise en commun est une pensée commune. Du jour où l'abstraction, voire l'arbitraire, a remplacé la sensibilité, de ce jour-là date, non pas la décadence qui est encore de l'amour, mais la faillite de l'Art. Les poètes, exsangues, n'ont plus que du papier chiffon, les musiciens que des portées vides ou dodécaphoniques - ce qui revient au même, les peintres du fusain à bille. L'art abstrait est une ordure magique où viennent picorer les amateurs de salons louches qui ne reconnaîtront jamais Van Gogh dans la rue... Car enfin, le divin Mozart n'est divin qu'en ce bicentenaire!
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes. Qu'importe! Aujourd'hui le catalogue Koechel est devenu le Bottin de tout musicologue qui a fait au moins une fois le voyage à Salzbourg! L'art est anonyme et n'aspire qu'à se dépouiller de ses contacts charnels. L'art n'est pas un bureau d'anthropométrie. Les tables des matières ne s'embarrassent jamais de fiches signalétiques... On sait que Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes, que Beethoven était sourd, que Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique, qu'il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok, on sait que Rutebeuf avait faim, que Villon volait pour manger, que Baudelaire eut de lancinants soucis de blanchisseuse: cela ne représente rien qui ne soit qu'anecdotique. La lumière ne se fait que sur les tombes.
Avec nos avions qui dament le pion au soleil, avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions. Le seul droit qui reste à la poésie est de faire parler les pierres, frémir les drapeaux malades, s'accoupler les pensées secrètes.
Nous vivons une époque épique qui a commencé avec la machine à vapeur et qui se termine par la désintégration de l'atome. L'énergie enfermée dans la formule relativiste nous donnera demain la salle de bains portative et une monnaie à piles qui reléguera l'or dans la mémoire des westerns... La poésie devra-t-elle s'alimenter aux accumulateurs nucléaires et mettre l'âme humaine et son désarroi dans un herbier?
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique. A New York le dentifrice chlorophylle fait un pâté de néon dans la forêt des gratte-ciel. On vend la musique comme on vend le savon à barbe. Le progrès, c'est la culture en pilules. Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu'à en trouver la formule. Tout est prêt: les capitaux, la publicité, la clientèle. Qui donc inventera le désespoir?
Dans notre siècle il faut être médiocre, c'est la seule chance qu'on ait de ne point gêner autrui. L'artiste est à descendre, sans délai, comme un oiseau perdu le premier jour de la chasse. Il n'y a plus de chasse gardée, tous les jours sont bons. Aucune complaisance, la société se défend. Il faut s'appeler Claudel ou Jean de Létraz, il faut être incompréhensible ou vulgaire, lyrique ou populaire, il n'y a pas de milieu, il n'y a que des variantes. Dès qu'une idée saine voit le jour, elle est aussitôt happée et mise en compote, et son auteur est traité d'anarchiste.
Divine Anarchie, adorable Anarchie, tu n'es pas un système, un parti, une référence, mais un état d'âme. Tu es la seule invention de l'homme, et sa solitude, et ce qui lui reste de liberté. Tu es l'avoine du poète.
A vos plumes poètes, la poésie crie au secours, le mot Anarchie est inscrit sur le front de ses anges noirs; ne leur coupez pas les ailes! La violence est l'apanage du muscle, les oiseaux dans leurs cris de détresse empruntent à la violence musicale. Les plus beaux chants sont des chants de revendication. Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations. A l'école de la poésie, on n'apprend pas: on se bat.
Place à la poésie, hommes traqués! Mettez des tapis sous ses pas meurtris, accordez vos cordes cassées à son diapason lunaire, donnez-lui un bol de riz, un verre d'eau, un sourire, ouvrez les portes sur ce no man's land où les chiens n'ont plus de muselière, les chevaux de licol, ni les hommes de salaires.
N'oubliez jamais que le rire n'est pas le propre de l'homme, mais qu'il est le propre de la Société. L'homme seul ne rit pas; il lui arrive quelquefois de pleurer.
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la morale, c'est que c'est toujours la morale des autres.
Je voudrais que ces quelques vers constituent un manifeste du désespoir, je voudrais que ces quelques vers constituent pour les hommes libres qui demeurent mes frères un manifeste de l'espoir."Léo Ferré
| Tags : printemps des poètes, ferré, service public | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook
29/02/2012
Grand Corps Malade - Mai 2012
| Tags : mai 2012, grand corps malade | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
Des camps pour les Roms ?
«L’origine du mal, c’est-à-dire de cette circulation d’une population qui n’est acceptée nulle part et qui vit dans des conditions indignes, c’est de ne pas avoir fixé une règle européenne pour (la) garder là où elle doit vivre, en Roumanie» (…) Il faut donc «des règles européennes pour éviter que nous re-connaissions cette circulation encore et encore, et ensuite qu’il y ait des camps qui puissent être ceux de notre propre décision, c’est-à-dire éviter que ces populations ne s’installent n’importe où» dixit François Hollande le 12 février dernier.
Pour mémoire : les Centres de Rétention Administratives ont été officiellement créés le 29 octobre 1981 après que François Mitterrand ait été élu. La police exerce dans les CRA son autorité sans aucun contrôle judiciaire, sur la seule base d’un règlement de police de 1938 autorisant l’internement des étrangers sans-papiers.
Ce n’est pas parce que les porte flingues de l’UMP font semblant de s’offusquer de cette déclaration « hasardeuse » (ou pas) qu’il faut en exonérer le candidat du PS.
La LDH lui adresse ce courrier :
«
Monsieur François Hollande
Parti socialiste
59, avenue de Ségur
75007 Paris
Paris, le 20 février 2012
Monsieur,
La Ligue des droits de l’Homme tient à vous faire part de sa vive préoccupation après les propos que vous avez tenus concernant les Roms sur le plateau de Canal+.
Sans aucunement nourrir la stratégie d’amalgame douteux immédiatement déclenchée par les responsables de l’UMP, nous estimons important de vous faire part de notre opinion sur la situation des populations roms, situation qui ressort essentiellement de la discrimination.De toute évidence, l’usage d’un certain nombre d’expressions et de vocables à tout le moins approximatifs « organiser une solution », « camps », « origine du mal » relève au mieux d’une grande ignorance du sujet, pourtant sensible et au coeur de l’intervention de nombreuses organisations de la société civile, dont la Ligue des droits de l’Homme.
De la même manière, en appeler à une modification des règles européennes de circulation uniquement pour les Roms revient à plaider pour un traitement discriminatoire, contraire et aux textes européens, et à l’esprit des valeurs dont vous vous réclamez par ailleurs.
Il aurait été souhaitable de rappeler, face aux téléspectateurs, que les Roms sont des citoyens européens auxquels la France refuse de reconnaître une citoyenneté pleine et entière en les privant notamment de l’accès à l’emploi, par le maintien des mesures transitoires au niveau européen, donc de la liberté de circulation et d’installation. Que cette discrimination empêche de fait toute intégration par le travail et l’éducation, pénalisant ainsi les adultes et les enfants. Enfin, qu’il est honteux qu’à la haine raciale dont ils sont victimes dans leur pays, réponde en écho leur stigmatisation publique en France par l’actuel président de la République.
Le contexte du débat politique français, marqué par une concurrence entre droite et extrême droite pour occuper le terrain du rejet racial et identitaire, confère à ces sujets une ampleur et une portée symbolique majeures. Ils requièrent une attention vigilante, une réelle connaissance des dossiers concernés et la conviction profonde que la défense des principes humanistes, des droits fondamentaux, constitue au contraire une boussole fiable et gage de victoire.
Dans l’espoir que vous partagerez cette conviction, je vous prie d’agréer, cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
»
Pierre Tartakowsky
Président de la LDH
| Tags : roms, hollande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
22/02/2012
Le travail, malade du précariat
Le mécanisme européen de stabilité, FMI bis à échelle franco-allemande a donc été adopté par l’A.Nale. Idem pour la TVA « sociale ». (Résultats du vote)
Restera aux sénateurs à terminer le job et aux électeurs à se souvenir des noms de celles et ceux qui, s’étant donné la peine de se présenter dans l’hémicycle, n’ont pas reculé devant ces choix courageux et porteurs d’avenir ! Même A. Montebourg a cru bon pousser le reniement suffisamment loin pour que sa «démondialisation» ne soit plus comparable qu’à un rond-dans-l’eau-et-encore !
Au même moment, Hubert Védrine officiant sur ARTE (dans une Théma intitulée "Un monde dans tous ses états") à propos des mécaniques néolibérales, donnait l’impression d’avoir enfin admis qu’une overdose d’inégalité et d’injustice était atteinte. Témoin cette remarque judicieuse de J-P. Fitoussi entendue dans la soirée : «(…) plus de proies,… plus de prédateurs (…)». Doit-on en douter ?
Tout le monde peut-il donc impunément se tromper sur l'existence et l’importance citoyenne voire électorale du «précariat» ?
| Tags : mes, tva sociale, précariat | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
19/02/2012
21 Février... les sirènes du MES
Lettre ouverte aux députés qui seraient susceptibles d'abandonner leurs électeurs au bon vouloir des marchés financiers.
Ce ne pourrait être sans conséquences
A faire parvenir de toute urgence à tout parlementaire digne de cette fonction.
"Mesdames et Messieurs les députés français,
Comme des millions de personnes dans toute l'Europe,je m'inquiète des dérives autoritaires, des politiques d'austérité et de la casse systématique des services publics qui sont mis en oeuvre, sous prétexte d'une dette dont la légitimité n'est d'ailleurs toujours pas questionnée.
Nous voyons bien la réalité des conséquences de ces politiques en Grèce, où un véritable pillage du pays a lieu. Je ne développerai pas cette situation tragique que vous connaissez.
Je vous écris concernant le traité européen instituant le mécanisme européen de stabilité sur lequel vous devrez vous prononcer le 21 Février. Vous savez que ce mécanisme donnera des pouvoirs complètement anti-démocratiques à la Commission Européenne. Vous savez que les États européens seront soumis à une discipline budgétaire qui obligera à tout vendre, service public après service public. A travers ce véritable pillage organisé, c'est toute la cohésion sociale et la qualité de vie dans notre pays, déjà bien entamée, qui seront mis à mal. Je m'étonne du silence qui entoure ce traité crucial et m'indigne de l’absence de consultation populaire à ce sujet.
Au sein de ce mécanisme, les décisions seront prises par le Conseil des gouverneurs composé exclusivement des ministres des finances de la zone euro. Aucun veto, ni aucune autorité des parlements nationaux n’est prévu sur ces ministres lorsqu’ils agissent au titre de gouverneurs. De plus, ils jouiront en cette qualité d’une immunité totale leur permettant d’échapper à toute poursuite judiciaire. Pourtant, ils disposeront alors librement des caisses de l’État qui devra accéder de façon « irrévocable et inconditionnelle » à leurs demandes. Il est aussi intéressant de noter que le budget de départ du MES pouvant être réclamé aux États-membres dans un délai de sept jours seulement n’est pas plafonné et peut donc augmenter de façon illimitée sur décision du Conseil des gouverneurs.
Aucun membre ou employé de cette structure ne sera élu par la population ni responsable devant elle. Plus fort encore, le MES peut attaquer en justice mais pas être poursuivi, pas même par les gouvernements, les administrations ou les tribunaux. Le manque de transparence concerne aussi les documents « inviolables » , qui ne seront rendus publics que si le Conseil des gouverneurs le souhaite.
Négation des compétences fiscales et budgétaires des parlements nationaux, déni des principes de base de la démocratie, impossibilité d’opposer un veto, immunité judiciaire totale, opacité des documents… Autant de procédés antidémocratiques qui m'amènent aujourd’hui à vous demander d’adopter une position claire quant à ce traité. Allez-vous l’accepter ou le rejeter ?
Cette société devient étouffante d'injustice. Je vous le demande , Madame, Monsieur, au nom de la gauche dans ce pays, au nom de la souveraineté populaire, au nom de la justice sociale, au nom de la république et de la démocratie, vous devez rejeter ce texte.
En 2008, beaucoup de députés socialistes se sont abstenus et c'est l'abstention qui a permis une majorité pour valider le traité de Lisbonne. Peut-être avez-vous fait parti des 115 parlementaires socialistes qui ont eu le courage de voter contre ce traité, mais je vous demande de bien réfléchir à la portée sans précédent du vote du 21 Février. Il va sans dire que je prendrais en compte votre réaction sur cette question cruciale la prochaine fois que je serai appelé(e) aux urnes.
Un monde est en train de basculer et l'issue en est bien incertaine. Je suis inquiet pour notre avenir et c'est peut-être bien la fin de nos démocraties en Europe qui est en train de se jouer.
Mesdames et Messieurs les députés, je vous souhaite un bon vote.
"
Signature
Merci à Michaël Le Sauce via Mediapart, le 13 Février 2012
Voir aussi :
| Tags : mécanisme européen de stabilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
15/02/2012
De quoi le socialisme est-il encore le nom ?
«Les Américains qui manifestent contre Wall Street protestent aussi contre ses relais au sein du Parti démocrate et à la Maison Blanche. Ils ignorent sans doute que les socialistes français continuent d’invoquer l’exemple de M. Barack Obama. Contrairement à M. Nicolas Sarkozy, le président des Etats-Unis aurait su selon eux agir contre les banques. S’agit-il seulement d’une méprise ? Qui ne veut pas (ou ne peut pas) s’attaquer aux piliers de l’ordre libéral (financiarisation, mondialisation des flux de capitaux et de marchandises) est tenté de personnaliser la catastrophe, d’imputer la crise du capitalisme aux erreurs de conception ou de gestion de son adversaire intérieur. En France, la faute incombera à « Sarkozy », en Italie, à « Berlusconi », en Allemagne, à « Merkel . (…)» Serge Halimi – Novembre 2011.
Dans la foulée strausskhanienne, avec pour sparring-partners la plupart des nostalgiques du virtuose FMiniste, François Hollande vient de faire un immense cadeau à tous ceux qui refusent de se laisser tondre par les artisans d’un ultralibéralisme mortifère mais qui hésitaient encore entre une gauche vraiment socialiste et une impasse sociale-démocrate.
Passant d’un discours lyrique et frémissant prononcé au Bourget (23 janvier 2012) :
«Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, de visage, pas de parti, et pourtant il gouverne, c'est le monde la finance»,
l’ancien secrétaire du PS, du temps de la gauche pêle-mêle, n’a pas hésité à faire preuve de cynisme en affirmant aux traders de la city que ses anciens soutiens communistes n’étaient plus en mesure de les inquiéter (!!!) (13 février 2012 au Guardian).
Au-delà de l’insulte réelle et ressentie par toutes celles et tout ceux qui espèrent encore et se battent pour éviter l’enfermement dans le piège néolibéral, une nouvelle preuve de renoncement, une seconde nature chez François Hollande, vient d’être magistralement administrée, y compris à son équipe de campagne au cas où elle ne l’aurait pas encore perçu.
Il va être difficile pour quelques-uns de ses actuels porte-paroles de justifier des positions telles que celles prises par A. Montebourg ou Benoit Hamon («Tourner la page. Reprenons la marche du progrès social» - Flammarion, Paris, 2011, p. 14-19) :
«Le Parti socialiste européen (PSE) est historiquement associé (…) à la stratégie de libéralisation du marché intérieur et à ses conséquences sur les droits sociaux et les services publics. Ce sont des gouvernements socialistes qui ont négocié les plans d’austérité voulus par l’Union européenne et le Fonds monétaire international. En Espagne, au Portugal et en Grèce bien sûr, la contestation des plans d’austérité prend pour cible le FMI et la Commission européenne, mais aussi les gouvernements socialistes nationaux. (…) Une partie de la gauche européenne ne conteste plus qu’il faille, à l’instar de la droite européenne, sacrifier l’Etat-providence pour rétablir l’équilibre budgétaire et flatter les marchés. (…) Je ne m’y résigne pas.»
Le Front de gauche ne s’y résigne pas non plus.
| Tags : ps, hollande, guardian, city | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
14/02/2012
La loi de 1905 dans la Constitution ?
La proposition n°46 du programme du candidat François Hollande est présentée telle que :
«Je proposerai d’inscrire les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité dans la Constitution en insérant, à l’article 1er, un deuxième alinéa ainsi rédigé : « La République assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et respecte la séparation des Églises et de l’État, conformément au titre premier de la loi de 1905, sous réserve des règles particulières applicables en Alsace et Moselle.»
Parenthèse : Pour l’instant, l’histoire ne dit pas ce que le même François Hollande fera de l’actuel alinéa n°2 : «La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.»
Si l’on arrive déjà à admettre qu’il est indispensable de sanctuariser la Laïcité en soulignant son caractère intangible par un alinéa spécifique dans la constitution, comment accepter l’oxymore juridique qui consiste à déroger dans le même article et alinéa constitutionnel à cette «intention», supposé louable, en protégeant les bénéficiaires du statut particulier d’Alsace - Moselle ?
C‘est tout simplement aberrant et antinomique au regard du principe d’indivisibilité du territoire qui devrait au contraire être rétabli pour les départements d’Alsace et de Moselle, allemands lorsque la loi de 1905 a été votée, et restés soumis au Concordat de 1801 signé par Napoléon Bonaparte. Concordat qui prévoit notamment le financement par l’État de quatre cultes, ce qui est parfaitement dérogatoire à la loi de 1905.
On est loin du «retour de la gauche laïque et républicaine» titre généreusement attribué à l’équipe de François Hollande par Caroline Fourest. Tout le monde peut se tromper, à condition de ne vouloir tromper personne !
A l’opposé de cette proposition saugrenue de F. Hollande, la position de Jean Luc Mélenchon sur ce point est parfaitement claire, cohérente. Elle est étendue à la fin de l'ordonnance de Charles X du 27 août 1828 qui fait bénéficier le seul culte catholique d'un financement public en Guyane, ainsi qu’à l’abrogation des décrets lois qui s'appliquent dans les Départements d'outre-mer.
08/02/2012
Février 62, Charonne
Cinquante ans et toujours ce goût acre, âpre, à vomir d’une extrême droite qui rode et regarde ses futures victimes avec un sourire malsain et concupiscent. Le dégout des Guéant est infini. Eternel.
Le 13 février, cinq jours après le drame du métro Charonne (9 morts lors des manifestations anti-OAS),
plusieurs centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques des victimes.
Le 8 février 1962, le PC, le PSU, les Jeunesses socialistes et les principaux syndicats appellent à une manifestation de "défense républicaine" protestant contre la vague d'attentats OAS qui secoue la France (180 plasticages en janvier-février) et contre la guerre d'Algérie. Lors de la manifestation, les heurts avec les forces de l'ordre, nombreux et violents, débouchent sur un drame. Après l'ordre de dispersion, paniqués par les charges policières, des manifestants cherchent à se réfugier au métro Charonne, boulevard Voltaire. Mais leurs corps sont écrasés contre les grilles à demi fermées de la station tandis que "les policiers tapent dans le tas à coup de "bidule" [Benjamin Stora, La Gangrène et l'oubli. La Mémoire de la guerre d'Algérie, La Découverte, 1998, p.101].
On relève 9 morts (huit manifestants et un journaliste de L'Humanité ) et plusieurs dizaines de blessés. Le choc est considérable. Charonne entre "ce soir-là dans les lieux sacrés de la mémoire collective, comme jadis la rue Transnonain ou le mur des Fédérés" [Michel Winock, "Une paix sanglante", in Patrick Eveno, Jean Planchais (dir.), La Guerre d'Algérie, La Découverte-Le Monde, 1989]. Le 13 février, tandis qu'une grève générale de protestation et de solidarité avec les familles des victimes paralyse le pays, 500 000 personnes suivent les obsèques des victimes de Charonne.
Au sujet de "Charonne", bien des questions demeurent. Ce défilé anti-OAS allait, indirectement, dans le sens du pouvoir. Alors pourquoi a-t-on fait charger une foule désarmée peu après que l'ordre de dispersion a été donné ? A l'époque, les responsabilités de l'affrontement sont aussitôt controversées. Le ministre de l'Intérieur Roger Frey reproche dans un premier temps aux "séides" du PCF d'avoir joué le jeu de l'OAS avant d'accuser cette dernière, sur la foi d'un document saisi dans ses archives, d'avoir monté une "opération provocation".
Source : médiathèque INA
| Tags : charonne, 60 ans, extreme droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
07/02/2012
Hypocratie
Par «hypocratie», on entendra : un régime caractérisé par l’absence chez ses leaders de convictions clairement avouées, et s’efforçant de rassurer. Un tel régime présente la spécificité de s’accommoder d’une façade démocratique avec l’assurance que cela pourrait lui confèrer une longévité plus assurée que dans tout autre régime ouvertement autoritaire, toute brutalité verbale apparente, même mineure, risquant d’entraîner des «sautes d'humeur» populaires, préjudiciable à la santé de ses corps constitués.
D’où l’importance accordée aux précautions oratoires et à la langue de bois en particulier, contenues dans l’escopette d’Hippocrate qui nous est et sera présentée avant et après les présidentielles.
Alter gouvernement : 18 ministres citoyens pour une réelle alternative
Jérome Cahuzac, chirurgien du cuir chevelu avant de croire dur comme fer en son destin de futur ministre du Budget, Jérome Cahuzac donc, celui-là même qui vota la rigueur par procuration et inadvertance en lieu et place de François Hollande le 7 septembre 2011, pourrait évidemment officier et exceller comme beaucoup d’autres dans cette fonction hautement stratégique qui demande un maximum de «lucidité» et de savoir-faire «chirurgical». Ce dont il est crédité par ses pairs. A tort ou à raison.
Il a déjà commencé le job avec maestria sur France Inter, et tempéré l’enthousiasme dont sait parfois faire preuve François Hollande, l’opération offrant l’indéniable avantage d’être populiste sans que cela se voit, ni soit dit -même en passant-, sans que cela puisse choquer experts, chroniqueurs et politicologues, d’habitude si prompts à dénoncer ce travers, accaparés qu’ils sont à pronostiquer qui pointera en tête à l’entrée de la ligne droite menant au prochain quinquennat, sans trop bousculer les quilles néolibérales ni les idées préconçues des économistes qui en font la promotion auprès des "classes moyennes".
Si bien que l’on en est encore et toujours à se demander «Qui demain défendra l’Etat social ?», quand bien même les prestations de François Hollande sembleraient de mieux en mieux calibrées, adaptées et imperméables aux pièges et artifices de campagne tels que ceux tendus par l’actuel et inénarrable ministre de l’intérieur s’attaquant au concept de civilisation.
| Tags : hypocratie, langue de bois, alter gouvernement, jérome cahuzac | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
22/01/2012
Ni Jaurès, ni Spiderman : Guédiguian
Le combat simple et vrai de Guédiguian est très loin du populisme dont on voudrait qualifier l’exigence de noblesse qui transparait dans ses films, dans cet interview et dans «Les Neiges du Kilimadjaro». Une exigence qui, pour autant que cela soit possible en pleine campagne électorale et donc pour l’instant, n’est portée que par un ou deux candidats à la présidentielle pendant que les favoris débitent leurs grossières inepties sans discontinuer, sans vergogne et sans s’en apercevoir.
La dernière en date prise à la source du Nouvel Obs :
Hollande, au Bourget : «j'inscrirai la loi de 1905 sur la laïcité dans la Constitution». !!!!
Et Personne dans cette salle du Bourget pour lui rappeler que la laïcité dans la République Française figure en bonne position dans le texte constitutionnel en vigueur, à savoir dans la Constitution de 1958. En effet, la laïcité est affirmée dès le premier article de notre Constitution qui dispose que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».
Restent heureusement quelques phares qui savent parler des «pauvres gens» et les appeler à prendre leurs responsabilités.
Désespéré par l'égoïsme de l'époque, le réalisateur Robert Guédiguian ne désarme pas. Avec “Les Neiges du Kilimandjaro”, retour à l'Estaque et aux vertus du combat collectif.
Magistral, évident.
Robert Guédiguian : "Je voulais réévaluer le monde qui m'a créé
et a inspiré mon cinéma"
A 58 ans, Robert Guédiguian n'a toujours pas oublié d'où il vient. Avec Les Neiges du Kilimandjaro, il retrouve l'Estaque, le quartier marseillais de son enfance, et sa troupe fidèle : Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin. Rarement un cinéaste aussi profondément enraciné dans une région se sera autant soucié de l'universel. Avec lui, l'humain l'emporte toujours sur le pittoresque, et les plus noirs constats (Rouge Midi, Dieu vomit les tièdes, La ville est tranquille) côtoient les utopies les plus ardentes (A l'attaque !, Marius et Jeannette). Arménien par son père, Allemand par sa mère, Guédiguian est de Marseille mais n'a qu'une patrie : la politique, autrement dit, pour lui, le cinéma. Militant de la première heure, il fait des films et les produit comme d'autres montent à la tribune. Lucide sur l'état du monde, Robert le Rouge ne s'avoue pas vaincu. En lui, c'est sûr, le vieux rêve bouge encore.
En ces temps de crise économique, morale et politique, votre film exalte une valeur dévaluée, la bonté. Pourquoi ?
"Avec mon coauteur, Jean-Louis Milesi, nous avions déjà ressenti ce besoin, en 1992, pour l’Argent fait le bonheur. A l'époque, nous en avions assez de voir les pauvres affublés de tous les vices, désignés comme responsables de tous les maux. Au cinéma, les ouvriers et les chômeurs étaient systématiquement drogués, séropositifs, incestueux... Comme si les intellectuels et les artistes en voulaient au peuple, tant encensé en 68, de ne pas avoir fait la révolution qu'ils attendaient de lui. En réaction, nous avions imaginé des gens debout, combatifs, porteurs de valeurs nobles. La forme du conte, avec son lot d'exagérations et d'invraisemblances, s'était alors imposée. Cette fois, Les Neiges du Kilimandjaro ne bascule pas dans l'irréel. Le comportement généreux des héros a beau être exceptionnel, il est de l'ordre du possible. Dans la vie, il y a de pauvres gens comme eux. Comme ceux du poème de Victor Hugo : ils n'ont presque rien mais sont prêts à le partager si leur cœur le leur dicte.
Les Pauvres Gens a, d'ailleurs, servi de point de départ à l'écriture du film. Comment avez-vous redécouvert ce poème ?
Je l'ai relu alors que j'écrivais un argumentaire appelant à voter contre la Constitution européenne, en 2005. C'est un texte flamboyant, très lyrique, d'une puissance stupéfiante. Un pêcheur annonce à sa femme sa décision d'adopter les deux enfants de la voisine, qui vient de mourir : « Nous avions cinq enfants, cela va faire sept. Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche. C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ? – Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, les voilà ! » Séparément, le mari et la femme ont eu le même élan. L'histoire, magnifique, en dit long sur leur générosité et leur amour. J'ai immédiatement appelé Jean-Louis Milesi : « J'ai une fin de film extraordinaire ! » On est partis de ce dénouement pour construire l'histoire à rebours, en l'enracinant dans la complexité du monde d'aujourd'hui.
Il y a dix ans, vous réalisiez La ville est tranquille, l'un de vos films les plus désespérés. Auriez-vous retrouvé foi en l'homme ?
Je doute souvent, mais je m'efforce de la cultiver, cette foi. J'ai mis au point deux manières de prêcher : par le constat, avec La ville est tranquille ou Lady Jane, et par l'exemple, avec Marius et Jeannette, cette histoire de la reconquête du bonheur par deux êtres que la vie a éprouvés, ou Les Neiges du Kilimandjaro. Mon analyse de la société contemporaine reste la même, plutôt désespérante, mais parfois j'éprouve le besoin de proposer une solution aux problèmes que je soulève.
Dans Les Neiges du Kilimandjaro, Christophe, le jeune ouvrier, voit en Michel, le vieux syndicaliste, un ennemi. Comment en est-on arrivé là ?
Avant, la classe ouvrière était visible. Elle avait des territoires à elle, ces grandes unités industrielles aujourd'hui disparues. A Marseille, à la sortie des quais, ils étaient des milliers, en bleu de travail, la clope au bec. Et puis, il y avait ces autres espaces où les ouvriers se rencontraient : les syndicats, le parti communiste. Aujourd'hui, cette armée est disséminée, même si elle existe encore. Les nouveaux ouvriers portent des chemises blanches et travaillent au chaud, dans des bureaux : les employés de France Télécom, par exemple. Ils ne se considèrent pas comme des prolétaires, pensent disposer d'un statut supérieur, mais ils gagnent le smic. C'est terrible, cette absence de fédération des pauvres gens. Ils sont à la fois si nombreux et si seuls."
“Les enfants de mes héros ne sont pas de mauvais bougres mais ils ont choisi de se reposer. Ce sont des feignants, avec des rêves petits-bourgeois. Ce comportement régressif m'agace prodigieusement.” |
Mais dans votre film, les jeunes générations ne sont pas très recommandables. Violente ou égoïste, c'est comme ça que vous voyez la jeunesse d'aujourd'hui ?
« Il faut choisir : se reposer ou être libre », disait le philosophe grec Thucydide... Les enfants de mes héros ne sont pas de mauvais bougres, mais ils ont choisi de se reposer. Ce sont des feignants, avec des rêves petits-bourgeois. Ils se débrouillent à peu près, habitent dans un lotissement avec vue sur la mer, et tant qu'il y a des saucisses et du pastis à la maison, ils ne cherchent pas plus loin. Ce comportement régressif m'agace prodigieusement.
Quant à celui qui, dans le film, passe à l'acte, poussé par la misère, il a au moins le mérite de renvoyer ses aînés à leurs responsabilités. Quand il s'insurge contre la méthode du syndicat pour sauver la boîte – un tirage au sort des futurs chômeurs –, je suis entièrement d'accord avec lui."
Est-ce que vos quinquagénaires, si exemplaires, ne sont pas un peu castrateurs ?
Forcément. Les gens exemplaires le sont toujours un peu. Mais je n'allais quand même pas en faire des médiocres pour rassurer le spectateur ! De temps en temps, un cinéaste doit savoir assumer des personnages à qui il aimerait ressembler. C'eût été facile d'inventer une faille à chacun, un adultère par-ci, une compromission par-là. A quoi bon ? Ce qui m'intéresse et me réjouit, c'est de voir ces vieux militants se demander comment rester fidèles à leurs convictions.
Vous, vous êtes resté fidèle à une troupe d'acteurs : Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin. Vous voulez filmer un monde qui vieillit en même temps que vous ?
"A travers eux, j'ai fait mon autoportrait à des âges différents. Mais ce qu'ils rejouent devant ma caméra, c'est aussi l'histoire de leurs vies : le père de Darroussin était chaudronnier, celui d'Ariane, représentant de commerce, fauché et communiste. Celui de Gérard était un instituteur à l'ancienne, très érudit et communiste lui aussi. Je me sens un peu comme le porte-parole de ce groupe. Les films qu'on fait ensemble sont un ancrage dont on vérifie régulièrement la solidité. C'est là qu'à chaque fois on révise nos valeurs, notre amitié, les leçons qu'on a apprises. Comme un retour à la fac."
Après un film sur vos origines (Le Voyage en Arménie), un polar (Lady Jane) et un film historique (L'Armée du crime), vous voilà de retour à l'Estaque. Pourquoi ?
"Pour faire le point. A mes yeux, ce quartier incarne le peuple. Je le connais bien, je le travaille comme un entomologiste, pour mesurer très précisément l'état du monde ouvrier. Et puis, l'Estaque, c'est le lieu du crime : mon premier film, Dernier Eté. C'était en 1980. J'y faisais déjà la chronique de ce quartier. Mon père et ma mère y jouent, et aussi la toute petite fille de Gérard, sa femme, ma tante... Ce film est une archive : l'Estaque d'alors a complètement disparu."
Qu'est-ce qui a le plus changé depuis ?
"La fin de l'idée communiste. Cela a profondément bouleversé nos manières de vivre et de nous battre. Progressivement, la mémoire des luttes a été laissée aux seuls livres d'histoire. C'est contre cet oubli collectif que j'ai réalisé L'Armée du crime, sur les résistants communistes immigrés, menés par Manouchian. Je me suis aperçu que beaucoup de gens ignoraient ce qu'était l'Affiche rouge. Par les temps qui courent, ça ne me semblait pas inutile de rappeler au public comment des étrangers avaient contribué à sauver la France."
Dans l'Estaque de votre enfance, quelle place avait le cinéma ?
"Le quartier comptait au moins sept ou huit salles. L'été, les familles y allaient après la douche, avec les enfants en pyjama. C'est là que j'ai vu Les Travaux d'Hercule, Les Vikings ou Tarzan. Pour les films d'auteur, il y avait les ciné-clubs à la télévision : c'est comme ça que j'ai vu Los Olvidados, de Luis Buñuel, et Toni, de Jean Renoir. Sinon, il fallait se rendre dans les salles d'art et d'essai du centre-ville. A 16 ou 17 ans, j'y étais fourré cinq ou six fois par semaine. Un ami pigiste au journal La Marseillaise volait les tickets exonérés dans le tiroir du critique cinéma. J'ai donc gratuitement dévoré John Ford, Pasolini, Losey..."
A l'époque, vouliez-vous déjà devenir cinéaste ?
"Pas du tout. Je rêvais d'être un intellectuel communiste. Mon père travaillait sur les quais. Comme tous ses collègues, il était à la CGT, mais n'était pas militant. Moi, j'ai adhéré au Parti à 14 ans, en 68. Gérard Meylan et moi allions à la fac assister aux AG. On ne pigeait pas tout, mais on sentait que cette révolte était juste. J'ai passé des heures à parler avec le père de Gérard, et puis, très vite, je suis allé à la librairie du Parti pour acheter Le Manifeste du parti communiste, La Guerre civile en France... J'y ai cru très fort, jusqu'à l'abandon du programme commun et l'éclatement de la gauche, à l'automne 1977."
Deux ans plus tard, vous rendez votre carte du PC et vous réalisez votre premier film. Faire du cinéma a-t-il été pour vous une autre façon de faire de la politique ?
"Absolument. Du moins, c'est comme ça que je l'ai analysé a posteriori. Toute l'énergie que j'avais investie dans le Parti est passée dans le cinéma. Je ne ferais pas de films si je ne pensais pas qu'ils puissent contribuer au débat."
Quel rôle a joué Ariane Ascaride dans votre venue au cinéma ?
"Je l'ai rencontrée à la fac d'Aix-en-Provence. Elle était venue faire une intervention dans mon amphi en tant que militante de l'Unef. On est tombés amoureux. Elle faisait du théâtre depuis ses 10 ans et voulait passer le Conservatoire de Paris. Quand elle y est entrée, je l'ai suivie. C'est à Paris que j'ai rencontré René Féret, qui m'a proposé d'écrire un scénario (1) avec lui, le seul que je n'ai pas tourné moi-même. Ça a déclenché un truc, comme si on avait appuyé sur un bouton. Je me suis lancé avec l'idée de raconter une histoire le plus simplement possible : peu de mouvements de caméra, une lumière naturelle... Mon dernier film est peut-être un peu plus fluide que le premier, mais il reste fidèle à cette manière rustique."
Pourquoi avoir adopté ce style ?
"Parce que j'ai toujours voulu être un cinéaste populaire. Je peux admirer des films esthétiquement très élaborés, mais je n'aurais pas pu faire un cinéma qui ne soit pas accessible à tous. D'où mon attachement à la narration classique et ma propension à ménager des rebondissements. Je pense que mes films sont regardables par le plus grand nombre. Et partout. Ils ont beau être géographiquement très localisés, ils marchent bien à l'étranger."
Non content d'être un cinéaste politique, vous êtes également un producteur engagé...
"Quand on a fondé Agat Films, tout le monde rigolait. C'était la fin des années 1980, l'heure n'était plus aux collectifs. Or, nous étions quelques-uns à avoir décidé de nous associer pour produire nos films. A égalité... Aujourd'hui, plus personne ne rit, car ce modèle a fait ses preuves. Les 35 heures, nous les avions anticipées de deux ans. Quant au smic à 1 700 euros proposé par Mélenchon, mon candidat pour 2012, c'est déjà une réalité, ici..."
“La crise actuelle va provoquer une révolution intellectuelle. De ce point de vue, la période qui s'ouvre est exaltante. Je souhaite qu'elle redonne aux gens le goût de la politique et de l'engagement.” |
Qu'est-ce qui a changé avec le succès de Marius et Jeannette, en 1997 ?
"Tous les jours, en me levant, je remercie Marius et Jeannette. Il y a clairement eu un avant et un après. Ce film est sorti au bon « Moment », au sens léniniste du terme : tous les facteurs coïncidaient pour que ça marche. Chirac venait de dissoudre l'Assemblée, Jospin se retrouvait Premier ministre..."
Quel regard portez-vous sur la crise actuelle ?
"Il va y avoir beaucoup de dégâts. Mais je pense qu'elle va provoquer une révolution intellectuelle. C'est vrai pour la gauche, mais aussi pour la droite de Sarkozy, qui est en train de défaire tout ce qu'elle a entrepris depuis cinq ans. Aujourd'hui, elle s'est même ralliée à la taxe sur les transactions financières, une proposition des altermondialistes ! A situation exceptionnelle, solutions inédites. De ce point de vue, la période qui s'ouvre est exaltante. Je souhaite qu'elle redonne aux gens le goût de la politique et de l'engagement au quotidien."
Dans Les Neiges du Kilimandjaro, Michel demande à Marie-Claire ce que le couple qu'ils formaient à 20 ans penserait de ce qu'ils sont devenus. Qu'aurait pensé le jeune Robert du Guédiguian d'aujourd'hui ?
"Il serait très content... En tout cas, je me suis toujours efforcé d'être fidèle à ce jeune homme. Avec le temps, c'est même devenu un impératif moral, et cette question, je me la pose tous les jours…"
Propos recueillis le 15 novembre 2011 par Mathilde Blottière pour Télérama (n° 3226)
(1) “Fernand”, de René Féret.
| Tags : les neiges du kilidmajaro, robert guédiguian | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
20/01/2012
La bonne conscience du "cas par cas"
Quoique l’on puisse s’interroger sur la notion d’universalisme trop vite rendue vaine si on tente d’en débattre via des différentiels cultuels, culturels et/ou ethnographiques, impossible de ne pas adhérer aux combats menés par la FIDH pour défendre les droits de l’homme civils et politiques dans le monde. C’est au moins une aspiration naturelle ou une ambition humaine.
FIDH comic strip tells the story of 2011 on Prezi
Sauf que sur la planète, c’est l’ensemble des droits économiques, culturels et sociaux qui se trouve menacé et colonisé non plus par des Etats mais par la tyrannie du marché et de ses grands prêtres, les spéculateurs néolibéraux. Avant de songer à "exporter" ces droits, il s'agirait de les défendre !
En l’occurrence, le dumping alimentaire pratiqué par les pays dits développés, Union européenne en tête, est une violation permanente du droit à l’alimentation qui a pour conséquence de faire de nous des affameurs avec la bénédiction de l’OMC ou du FMI.
On ne peut donc plus se contenter de réduire les Droits de l’Homme à la défense des seuls droits civils et politiques. Défendre les droits économiques, culturels et sociaux est depuis longtemps une exigence dont on entend malheureusement très peu parler. Comme si la méthode du « cas par cas » pouvait suffire à nous donner bonne conscience.
Il serait plus que souhaitable d’y réfléchir et de commencer à les respecter «ici et maintenant» à travers des programmes économiques sans concession faites au libéralisme et aux partis qui y adhèrent. L’élection présidentielle de 2012 ne règlera surement pas la question comme par enchantement, mais elle pourrait y contribuer dans la mesure où le candidat élu se ferait le porte parole de cette exigence.
Ce ne serait que respecter le sens de l'intervention de Jean Ziegler à l'ONU, en tant que rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du Conseil des droits de l'homme.
12/01/2012
«Se faire tordre, à l’envers»
Royal, François Hollande est à la TVA, à la Taxe sur les transactions financières et au Quotient familiale, ce que la sardine est au port de Marseille : normalement mazoutée.
Non pas qu’il n’ait pas compris l’importance que ces mesures impliquent pour ou contre l’instauration d’une réelle justice économique dont tous les candidats se gargarisent du soir au matin. Mais l’impétrant F. Hollande, veut « rassembler » – il le dit et le redit - et aplanir sur l’autel de la paix sociale ce qui oppose et sépare Hervé Gaymard et Bertrand Delanoe, Merkosy et Stéphane Hessel, les électeurs du FN et ceux de J-L Mélenchon, Bayrou et Poutou, Jean Passe et des meilleurs… Et ça ne passe que difficilement, voire pas du tout.
Notre ami Montebourg a lui aussi donné dans le faux semblant et le genre tartarinade cynique. Il a même remis le couvert en proposant sur facebook à ses supposés supporters de lire et relire Frédéric Lordon dans le texte ! Sans succès.
Arnaud Montebourg:
«Je vous conseille cet entretien avec Frédéric Lordon paru sur la Revue des Livres...»
« Nous assistons à l’écroulement d’un monde, des forces immenses sont sur le point d’être déchaînées
www.revuedeslivres.fr
Mais revenons sur l’actualité :
- La TVA étant l’impôt le plus injuste, comment peut-on encore discuter de son caractère…. « social » et se tâter pour savoir comment et malgré tout faire avaler la pilule !!!???
- La Taxe sur les transactions financières dont ATTAC a défendu le principe sans discontinuer depuis les années 70 est une idée insupportable pour les spéculateurs du monde entier. On le savait (Voir Médiapart). On peut donc une fois de plus, «lancer l’idée». Il y a peu de chance pour qu’elle aboutisse, surtout si l’on considère qu’une rustine suffira pour rafistoler le pédalo et qu’il ne faut surtout pas se mettre à dos ses amis banquiers qui gardent un si bon souvenir du camarade Jouyet, Jean Pierre, ex Pdt de l'Autorité des marchés financiers nommé par l’Elysée, qui a lui-même gardé de très bons rapports avec les membres de cette institution.
- Quant au Quotient familiale qui pouvait effectivement être plus qu’un signal envoyé en direction des plus démunis, il n’est plus question de le supprimer, mais de le… « Moduler ». Sic transit gloria mundi !!!
La suite du programme sera-t-elle aussi socialement osée ?
Notre recours par défaut au sarko-lepenisme qui pointe son nez, n’est-il pas en train de «se faire tordre à l’envers» ?
Entendre par là : se faire manipuler par les petites frappes de l’UMP qui ont repéré l’inaptitude du bon François à risquer, seulement risquer d’effrayer les moineaux que nous sommes, quitte à les décevoir un peu plus.
Il leur aura en tout cas suffit de faire grincer quelques dents à l’annonce d’une suppression du dit Quotient, pour que l’ex 1er secrétaire de Solférino en soit réduit à faire visiter son chouette local de campagne, 59, Avenue de Ségur. Là même où le Haut commissariat aux Solidarités actives de Martin Hirsch, avait concocté le RSA. Tout un symbole qui ne devrait cependant pas faire oublier un cumul de pas bien mal assurés et de mandats normalement incertains si la logique est respectée.
| Tags : tva, transactions financières, quotient familial | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
11/01/2012
Ni vus ni connus !
Cette info étonnante :
«(...) Les mafieux ont changé de visage et sont désormais des banquiers, des avocats ou des notaires à l'allure respectable, (si, si) poursuit SOS Impresa. "C'est de l'extorsion en col blanc. De par leurs métiers, ils connaissent les mécanismes du marché du crédit légal et ils connaissent souvent parfaitement la situation financière de leurs victimes ».
Relevée ici
| Tags : mafia, banquiers | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
02/01/2012
Refus d’ADN, le cas de Lisandru Plasenzotti
Plusieurs organisations soutiennent le refus de fichage ADN : les faucheurs volontaires, la Ligue des droits de l’homme, la Confédération Nationale du Travail, la CGT, les verts et le syndicat de la magistrature...
Pour plus de précisions, lire :"Je viens de refuser le prélèvement ADN, je fais quoi ?"
Flash back sur le cas urgent et particulier de Lisandru Plasenzotti, récit :
Lisandru Plasenzotti, étudiant en histoire de 22 ans, a été libéré le 5 septembre 2011 après deux mois de détention provisoire. Le jeune homme avait été arrêté et mis en examen le 5 juillet avec trois autres jeunes gens, accusés d'avoir aidé dans leur cavale deux auteurs présumés d'une fusillade.
A l'issue de leur garde à vue au commissariat d'Ajaccio, tous avaient été libérés et placés sous contrôle judiciaire, sauf Lisandru Plasenzotti, qui avait gardé le silence et refusé un prélèvement ADN.
Pour son père, Jean-Toussaint Plasenzotti, militant nationaliste qui a mené une grève de la faim de deux semaines pour obtenir la libération de son fils, «la raison cachée de cette détention provisoire, alors qu'il avait les charges les plus faibles des quatre mis en examen, est le refus de prélèvement ADN». Une interprétation qu'a démentie par le procureur de la République d'Ajaccio.
«J'ai été arrêté le 5 juillet à 9 heures du matin, en même temps que trois autres personnes, et mis en examen pour recel de malfaiteur. On m'accuse, sans preuve, d'avoir prêté mon appartement et de leur avoir donné de l'argent. Assez rapidement pendant la garde à vue, les policiers m'ont dit «Allez, viens, on va te prendre la photo, les empreintes et l'ADN».
«J'ai refusé et les OPJ m'ont dit que je n'en avais pas le droit, puis ils m'ont remis en cellule une demi-heure et sont revenus à la charge. Ils m'ont dit qu'après comparaison l'ADN serait détruit, mais qu'est-ce qui me le prouve et avec quoi comptaient-ils comparer mon ADN ? Avec celui présent dans mon appartement puisqu'on m'accuse d'avoir prêté mon appartement ? C'est absurde.
«Les trois autres personnes mises en examen, dont une qui a reconnu avoir prêté son logement, de l'argent et transporté une arme, ont été relâchées. Comme par hasard, je suis le seul à avoir refusé un prélèvement, et le seul mis en détention provisoire. D'ailleurs, même les OPJ me l'ont dit, ils m'ont reproché le fait d'avoir utilisé mon droit au silence et d'avoir refusé le prélèvement d'ADN, et m'ont indiqué que j'irai donc sûrement en prison.
«J'ai refusé le prélèvement parce que c'est une chose plus que personnelle. L'homme n'a pas le droit de donner son ADN, car il se fiche lui-même, ses enfants et sa famille par la même occasion. De plus, ce fichage ADN peut être extrêmement dangereux. Quand on a demandé, sous le régime de Vichy, aux juifs de se recenser comme tels, ils se disaient qu'ils n'avaient rien à se reprocher et ont dû obtempérer. Mais ils ont fini dans les camps de concentration nazis. Un changement de gouvernement ou de politique peut arriver à n'importe quel moment.»
Son père à écrit une lettre au Magistrat instructeur... Sans réponse à ce jour !!!
Aujourd’hui encore, Lisandru Plasenzotti poursuit sa grève de la faim.
La Section de la L.D.H. CORSE et la Fédération L.D.H. des B. du Rh. appellent les ligueurs et les ligueuses à demander par téléphone au Magistrat instructeur et à la Direction des Baumettes d'hospitaliser immédiatement Lisandru Plasenzotti. Les appels, courtois et calmes, sont à adresser à :
Mardi 3 janvier à 9h30 le Vice-Président de la L.D.H. 13 qui a obtenu un permis de visite ira à la prison voir Lisandru, lui apportant un message d'humanité et de fraternité. A l'issue de cette visite, devant la prison, une conférence de presse est prévue à 11h. |
| Tags : lisandru plasenzotti, refus d’adn | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook
01/01/2012
«Reading with death».
Nous savons qu’il y aura encore des morts, encore des incertitudes, des désespoirs, des abandons, des tristesses, des naïvetés, des inconsistances, des ignorances, des arrogances, de mauvais rêves, de fausses solutions, des giratoires cons, des combines et des contreparties, des bassesses et la solitude, l’envie d’en découdre et celle de cicatriser, les trottoirs froids et les surfaces sans profondeur, des périmètres clôturés et des non-dits, et des dénis, et des messes basses, et des convois sournois. Nous savons qu’il sera impossible de croire encore longtemps à un renversement de situation malgré le tonneau d’espoirs que nous avons cru devoir remplir à mains nues.
Tout continu.
2012 ... En guise de vœux, cette citation de René Daumal dans « Contre-ciel » : « Désapprendre à rêvasser, apprendre à penser, désapprendre à philosopher, apprendre à dire, cela ne se fait pas en un jour. Et pourtant nous n'avons que peu de jours pour le faire. » … sur un tableau de JM Basquiat «reading with death».
| Tags : 2012, reading with death, daumal, basquiat | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook
15/12/2011
Salah Hamouri. LIBRE.
La nouvelle de la libération de Salah Hamouri, détenu jusqu’au 18 décembre par l’Etat d’Israël, est au moins aussi réjouissante que celle de Gilad Shalit, détenu par le Hamas. La réciprocité s’arrête là. Pas l’instrumentalisation, tant les égos individuels et/ou partisans ont à gagner à ergoter sur la valeur de la Liberté selon son origine ou sa destination.
Hypocrisie supplémentaire : hier encore, il était convenu de dénombrer les otages français dans le monde à un moment ou à un autre des JT, en oubliant systématiquement voire sciemment Salah Hamouri. Aujourd’hui on s’arrache et se glorifie de sa double nationalité comme pour mieux faire oublier que la cause palestinienne n’est pas réglée pour autant.
Le cynisme des déclarations faites ici ou là qui ont fait suite à l’entrée au forceps de la Palestine à l’UNESCO, (comme celle-ci : «Les Palestiniens ne sont pas un peuple parce qu’ils n’ont jamais eu d’État et qu’ils faisaient partie de l’empire ottoman avant la création d’Israël» dixit Newt Gingrich, candidat républicain à la Maison Blanche) ; la rage des gouvernements qui s’y opposaient (Allemagne, Canada, États-Unis ...), doivent être clairement entendues comme une incitation à la vigilance et au maintien d’une pression internationale pour que l’existence de la Palestine soit un jour reconnue et protégée.
| Tags : salah hamouri, libération | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook