02/03/2010
L'antipathique M. Milgram
En ces temps de campagne électorale, on parle beaucoup de «remettre l'humain au cœur de la politique». Ce qui naturellement fait chic, n'engage personne, ni ne constitue une réelle nouveauté dans le discours des prétendants à une victoire même douteuse pourvu qu'elle ne remette pas en cause des prétentions claniques ou individuelles. Ce discours, creux, est savamment entretenu par des mass media audiovisuels (MMAV) connectés entre eux et, concurrence oblige, empêtrés dans l'imbroglio de l'évaluation média métrique, de la rentabilité immédiate et de la censure, voire de la répression de l'information dissidente. Dans ces conditions, les mass médias audiovisuels sont particulièrement mis à contribution comme le démontre Naomi Klein à travers sa description de la «Stratégie du Choc».
Et cependant, pendant que L'Express ose dévoiler dans un dossier consacré à la mise en pratique de l'expérience de Milgram sur les chaines télé, le degré de sadomasochisme auquel «l'humain» peut atteindre par pure jouissance, et rejouer très exactement «1984» de G. Orwell, Peter Watkins, cinéaste né en 1935, monte lui aussi au créneau en rappelant ce qu'il écrivait en 2004 dans «Media Crisis» *. A savoir :
«Par l'expression Média Crisis (Crise des médias), j'entends l'irresponsabilité croissante des MMAV et leur impact dévastateur sur l'Homme, la société et l'environnement.
Je parle aussi de la léthargie généralisée du public face à des MMAV qui agissent ouvertement comme vecteurs d'idéologies violentes, manipulatrices et autoritaires ; tout comme je me réfère au déficit cruel et prolongé de connaissances que présente le public et à l'effet que les mass-médias audiovisuels produisent sur nous. (...)»
P. Watkins fait aussi paraître une lettre ouverte assortie de 35 questions relatives à un concept qu'il décrit et nomme «Monoforme» (à traduire par «pensée unique») sur le site «L'Atelier des Icones», questionnement sans mise en scène plutôt que débat traditionnel qui ne permettrait pas, c'est son point de vue, «de participation véritable, laissant la plupart des gens plus aliénés que jamais.»
Parmi ces questions, mais toutes sont essentielles :
- Partout dans le monde il y a des famines, de la malnutrition et de l'exploitation économique. Le problème loin de diminuer, semble s'aggraver. Les MMAV rendent-ils compte de ce problème de manière suffisante ? Comment ? De façon à contrebalancer la place la place qu'ils accordent au matérialisme mondialisé ?
- Peut-on imaginer que cette relation entre les mass medias audiovisuels et leur public soit une relation de pouvoir ? Si tel est le cas, qui est investi de ce pouvoir ? Et cette investiture a t'elle, démocratiquement, fait l'objet d'un vote ?
- Pensez-vous qu'il soit possible, à l'avenir, que des collectifs citoyens se développent, dans des quartiers et dans des écoles, où les gens mettraient en place d'autres formes de médias pluralistes, qu'ils y produisent des informations, de la culture, des débats hors-Monoforme, et participent ainsi à un processus démocratique de réponse à la crise mondiale?
Par opposition au fait que Naomi Klein, L'Express et Peter Watkins font référence, chacun à sa manière, au thème de la manipulation reposant, en fin d'analyse, sur la cupidité, la volonté de puissance et l'abandon de toute considération pour autrui, un autre auteur, Frans de Waal, riche de ses observations du monde animal, introduit une autre perspective pour le moins édifiante : l'empathie animale.
Dans son livre «L'Age de l'empathie, leçons de la nature pour une société solidaire» **, il décrit l'expérience suivante :
des singes rhésus ont refusé, plusieurs jours durant, de tirer sur une chaîne libérant de la nourriture si cette action envoyait une décharge électrique à un compagnon dont ils voyaient les convulsions, préférant ainsi endurer la faim qu'assister à la souffrance d'un semblable.
Description qui contraste singulièrement avec l'expérience de Milgram décrite dans l'Express :
«(...) Jean-Paul doit mémoriser des associations de mots. S'il se trompe, son questionneur lui administrera des chocs électriques de plus en plus violents, de 20 à 460 volts. Stupeur : la totalité des 80 candidats ont accepté de participer, donc d'administrer des décharges électriques à un inconnu pour les besoins d'un show sans enjeu (...)» !
Si on ne peut pas confronter aussi simplement l'empathie, à la compétition et à l'agressivité qu'elle suppose, dans la mesure où c'est aussi sur la capacité à ressentir les émotions d'autrui que se fondent la cruauté et la torture, il n'en reste pas moins que la reconnaissance de l'autre dans ses besoins et difficultés, le respect réel et la solidarité non feinte restent une nécessité absolue pour éviter la crise sociale qui vient. La question est alors de tenir le choc et de se risquer à l'insoumission, le «hors-Monoforme».
*(Editions Homnisphères . 2004 . 272 pages. Collection Savoirs Autonomes - Format 11x19cm. Prix : 19 euros. Traduit de l'anglais par Patrick Watkins. À noter en fin d'ouvrage une biofilmographie exhaustive qui retrace très précisément le parcours cinématographique de Watkins en résonnance avec l'actualité historique de l'époque.)
** (Editions Les liens qui libèrent, 2010, 392 p., 22,50 euros.)
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27/02/2010
Vous avez dit « pauvreté » ?
A propos, un président de conseil général et député, ancien secrétaire général de l'Elysée et titulaire de quelques autres fonctions honorifiques comme celle qui consiste à soutenir une candidate à quasiment tout de la région Charente - Poitou a commis un article paru en plusieurs endroits sur le Net. Très bon article sur la pauvreté. Très généreusement documenté. Très audacieux par son absence de conclusion.
Pour compléter cette contribution quelques éléments annexes sont disponibles sur le site, éléments selon lesquels 60% des députés classés dans le top 10 des cumulards sont encore comptés dans les travées très denses du PS.
L'auteur de cet article sans concession, et c'est tout à son honneur, n'arrive ainsi qu'à la 46ème place sur 576 députés, même s'il faut pondérer ce résultat et tenir compte du fait que Didier Migaud, autre socialiste notoire et dont le parcours vient d'éclaircir le paysage institutionnel, a été, ou sera, obligé de renoncer au 34ème rang auquel il tenait tant. Ce qui fait remonter l'ensemble de cette classe politique d'un cran dans le classement et dans l'estime que l'on a d'elle.
A cela pourrait s'ajouter une mise en perspective assez intéressante concernant les régimes spéciaux de retraites prévues pour noszélus qui n'y toucheront donc pas (entendons : ne les remettront pas en cause). Par inadvertance, comme on peut se le figurer.
Idem pour les indemnités en cas de non renouvèlement de mandat, de chômage en quelque sorte.
Aussi excellent soit-il, l'article ne dit pas non plus comment réduire les inégalités, redistribuer les richesses, résister à l'attirance d'une indécence ordinaire consistant à utiliser la pauvreté comme faire-valoir et certificat de bien-pensant remarquable, tenant au bonheur de ses électeurs plus qu'à la prunelle de ses yeux. On se demande bien pourquoi.
Mais au fait, le rédacteur éclairé qui semble s'indigner de la pauvreté dans l'hexagone, n'a fait que reprendre à son compte un article paru dans Libération - il aurait pu au moins citer «Le quai de Ouistreham», dernière publication de Florence Aubenas sur le sujet -, lui même tiré d'un tableau noir dressé par l'ONPES, Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, dans son rapport sur ses dix ans d'activité.
Rapport dans lequel on décèle entre autres problématiques celle d'un clientélisme subi par les élus locaux qui auront, si l'on en croit les statistiques, de plus en plus intérêt à se pencher sur le sort de leurs pauvres, du moins ceux qui ont le droit de vote.
La guerre contre la pauvreté sera-t-elle alors déclarée par nécessité par les professionnels de la politique ?
C'est ce qu'on serait au moins en droit d'espérer à lire Agnès de Fleurieu, Présidente de cet Observatoire national lorsqu'elle déclare :
«La décennie qui vient de s'écouler aura aussi été marquée par une prise de conscience progressive du fait qu'il ne suffisait pas de disposer d'une batterie d'indicateurs de suivi pour atteindre des résultats concrets en matière de lutte contre la pauvreté mais qu'il fallait fixer des objectifs clairs sur les résultats à atteindre pour déterminer les leviers adaptés en matière d'action publique. C'est ainsi qu'après des expériences pionnières, menées par le Canada, l'Irlande et la Grande Bretagne, une vingtaine de pays européens se sont, aujourd'hui, fixé des objectifs quantifiés en matière de lutte contre la pauvreté.»
Ce qui revient à dire que l'observation ne saurait se substituer à l'action. Reste à savoir si les parlementaires accepteront de faire le job au niveau de rémunération qui est le leur, voir à moindre coût et en dehors des heures passées à battre campagne, la guerre contre la pauvreté méritant mieux que de simples mais ostensibles arrosages.
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23/02/2010
Tribunal Russell et résistance
La première session du Tribunal Russell sur la Palestine aura lieu à Barcelone, les 1, 2 et 3 mars 2010. Il s'agira pour cette instance «de se pencher sur l'inapplication du droit (...)» et de souligner les responsabilités de la communauté internationale, cette dernière ne pouvant continuer à fuir ses obligations, plutôt que d'attribuer de bons ou mauvais points aux parties qui se font face sur le terrain.
«(...) Ce tribunal d'opinion vise à éveiller les consciences sur la responsabilité de la communauté internationale dans la perpétuation du conflit. Intellectuels, militants de la paix, juristes, politiques, membres d'organisations et d'associations internationales ont tous répondu à cet appel pour mettre en lumière les responsabilités qui incombent à nos gouvernements. Il ne suffit pas de dénoncer la violation du droit, il faut œuvrer pour y mettre un terme. Or nos gouvernements pèchent non seulement par leur inaction mais aussi parfois en contribuant directement ou indirectement à la pérennisation de l'illégalité. Notre mobilisation est donc essentielle pour forcer lesdits gouvernements à prendre enfin les mesures qui s'imposent. Une telle mobilisation peut être salvatrice pour les peuples de la région et pour nous-mêmes (...)»
Les six questions auxquelles devront répondre le jury de ce tribunal d'opinion sont les suivantes :
- L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de promouvoir et de faire respecter le droit du peuple palestinien à l'autodétermination ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ce droit ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ce droit ?
- L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international humanitaire à l'égard du peuple palestinien en ce qui concerne le blocus de la bande de Gaza et l'opération militaire israélienne « Plomb durci » ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ce droit ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ce droit ?
- L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international humanitaire et le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses ressources naturelles en ce qui concerne l'installation de colonies de peuplement et de pillage des ressources naturelles par Israël dans les Territoires palestiniens ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ces droits ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ces droits ?
- L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international humanitaire, le principe de non acquisition de territoire par la force et le droit à l'autodétermination du peuple palestinien en ce qui concerne l'annexion par Israël de Jérusalem-Est ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ces droits ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ces droits ?
- L'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international en ce qui concerne l'édification du mur par Israël dans les Territoires palestiniens ? Ont-ils coopéré afin de mettre fin à toute violation grave de ce droit ? Ont-ils prêté aide ou assistance à une violation de ce droit ?
- Au regard de ce qui précède, l'Union européenne et ses Etats membres ont-ils manqué à leur obligation de faire respecter le droit international et le droit européen dans le cadre des accords signés entre l'Union européenne et l'Etat israélien ?
Les chefs de gouvernement, ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union Européenne, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et la Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton, ont été informés de la tenue de la session du Tribunal et invités à venir présenter des arguments pour la défense, «s'ils le souhaitent (!)».
Seront-ils présents ? Rien n'est moins sûr, mais la plus grande publicité devra en tout cas être faite autour des conclusions de ce tribunal de la conscience et ce, malgré une attitude hexagonale et européenne le plus souvent assez indifférente au droit international rapporté aux strictes droits de l'homme, sujet très peu médiatisé par temps de campagne électorale, et pourtant oh combien préoccupant.
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18/02/2010
Les retraites Maginot
Le problème avec les retraites, c'est que personne n'ose vraiment y toucher et que personne n'y touchera sans doute vraiment, chacun se retranchant derrière de vraies-fausses contraintes démographique (papy-boom) ou conjoncturelle (crise économique). Et pour commencer, comme on pouvait s'y attendre, il faudra encore attendre, septembre, pour voir une soi-disant vraie réforme vraiment négociée d'un des pans de notre protection sociale rendu dangereusement déficitaire.
Car aujourd'hui, pour la grande majorité des observateurs, le gouvernement use du mot négociation, sans négocier réellement. D'ailleurs quelques rongeurs aux affaires ne se sont pas privés de s'attaquer dès le mois de novembre 2009 aux caisses complémentaires Agirc-Arrco et Ircantec. L'information est passée à peu près inaperçue. Elle date de novembre 2009, un peu avant la vraie-fausse privatisation de la Poste. Elle est significative de la manière dont ce gouvernement «anticipe» les «concertations» sans tenir compte des avis qu'il sollicite, comme ici celui du Conseil d'Orientation des Retraites.
L'opération annoncée devant le sénat par Christian Estrosi consiste à puiser plusieurs milliards d'euros dans une caisse privée, Cnav/ Agirc-Arrco, pour en alimenter une autre, l'Ircantec, au prétexte que cette dernière, réservée aux fonctionnaires, ne percevra plus les cotisations des postiers sortis du secteur public ! Source
Croit-on devoir être délivré de ce type de gestion en 2012 ? Pense-ton qu'un Dominique Strauss-Kahn, en tête des sondages de popularité, ne pervertira pas le principe de redistribution, clef de voute d'un socialisme idéal et théorique ?
Ses propositions faites en 1982, si elles n'ont pas changé, sont les suivantes : assortir les retraites par répartition d'une part de capitalisation non plus volontaire, l'actuel «si on veut et si on peut», mais obligatoire avec un coût d'accès certes rendu accessible mais sans que celui-ci soit défini. Ce qui équivaut à un abandon programmé des retraites par répartition.
Faut-il en effet rappeler que cette vision du mode de financement des retraites en France, lui était commune avec un certain Denis Kessler, camarade de promotion et pourfendeur du programme économique et social du Conseil National de la Résistance (L'épargne et la retraite. L'avenir des retraites préfinancées. Paris, Economica, 1982) ? S'il devait être candidat à la succession de l'actuel chef de l'Etat, le discours de DSK serait-il différent ?
Renoncerait-il aussi à cette à affirmation de 2007, un rien cynique : «la gauche avait ramené l'âge de la retraite de 65 ans à 60 ans : cela a été un grand progrès. Maintenant le progrès ce n'est pas de passer à 59 ans ou 58 ans. Le progrès, c'est de dire que certains puissent travailler plus, l'âge de la retraite ne doit plus être un couperet».
Il faudrait qu'il change son fusil d'épaule pour convaincre un électorat qui lui est aujourd'hui favorable.
- La «patronne des patrons» s'inquiète pour les entreprises et explique : «On pourra bien taxer les profits : on va tuer les entreprises et on n'aura même pas assez d'argent pour financier les retraites donc c'est une vue de l'esprit» . C'est en effet «une vue de l'esprit» que d'attendre une quelconque contribution de la part d'actionnaires préoccupés du bon fonctionnement de leur parachute et autres dividendes. Ce qui serait pourtant une bonne idée, même si elle est insuffisante.
- Les régimes spéciaux - spécieux comme ceux des élus ont peu de chance d'être remis en cause pour qu'un effort national pourtant nécessaire soit rendu efficace.
- Qui se prépare sérieusement à un compromis et qui peut croire qu'il sera procédé «sans remettre en cause la retraite par répartition ou diminuer le montant des pensions». ?
D'un autre côté, la précarité grandissante liée au «triangle des Bermudes du travail», l'emploi, l'absence de solidarité entre tranches d'âge et secteurs d'activité public - privé, un vieillissement trop souvent sans ressource et sans défense confié tout au plus à Martin Hirsch ou à d'hypothétiques ONG, l'échec probable de cette réforme, restent des prévisions bien plus réalistes.
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16/02/2010
Résister pour Gaza
On s'indigne parfois et d'un peu trop loin, de ce qui se passe à Gaza. Mais il serait triste de ne pas savoir que des israéliens, en l'occurrence des soldats, militent de l'intérieur, eux aussi et parallèlement à la communauté internationale, pour que le gouvernement israélien cesse d'agir en toute impunité, en violation des traités humanitaires internationaux et les Droits de l'Homme. Preuve, une fois de plus, que la résistance est une manière d'être, heureusement universelle.
Tout cela a pour origine le blocus instauré par le gouvernement israélien il y a de cela plusieurs années.
Ces résistants témoignent de ce qu'a été l'opération « Plomb Durci » et n'admettent pas que les victimes d'hier soient devenues les bourreaux d'aujourd'hui.
« Par Amina Semmoud, publié le 10/02/2010 à 12:30 - mis à jour le 10/02/2010 à 12:36 dans LEXPRESS.fr :
L'opération Plomb durci a commencé fin décembre 2008. Elle a fait 1400 morts du côté palestinien et 13 morts du côté israélien.
A l'occasion de son passage à Paris, a rencontré Yehuda Shaul, ancien soldat de Tsahal, qui du haut de ses 27 ans, se bat pour dénoncer certains agissements de l'armée israélienne.
(...) C'est un homme grand et imposant qui fait son entrée d'un pas assuré. Il s'installe, se présente et rentre d'emblée dans le vif du sujet. Yehuda Shaul a été soldat dans l'armée israélienne entre 2001 et 2004. Après avoir servi à Hébron, il quitte les Forces de Défense d'Israël et fonde avec des membres de son unité l'organisation Breaking the Silence (Briser le silence). « Nous partagions tous le même sentiment très désagréable que quelque chose ne s'était pas passé comme prévu lors de notre dernière mission » dit-il.
L'organisation s'évertue depuis 2004 à recueillir des témoignages de soldats qui dénoncent certaines pratiques honteuses au sein de l'armée. Plus de 700 cas ont été recensés. Yehuda Shaul précise d'entrée de jeu: « Breaking the Silence ne propose pas de solution spécifique au conflit israélo-palestinien. Notre but est d'ouvrir un débat. Dans ce sens, nous nous apparentons plus à un miroir. »
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12/02/2010
Europe, la guerre du rire jaune
Quand on prend les interventions de Dany Cohn-Bendit pour des provocations, on risque de passer à côté de quelques évidences. Exemple : le « ta gueule » adressé à Martin Schulz (candidat président du Parlement européen en 2012, à la suite d'un accord passé entre les socialistes du PSE et les conservateurs du PPE) n'est vraiment pas très important à côté des vérités relevées par DCB sur les hypocrisies, incohérences et autres impuissances européennes comme celles concernant la Grèce, Haïti, et quantité de directives absurdes que l'intéressé, personne n'étant parfait, a peut être parfois lui même approuvé.
Cohn-Bendit voit rouge au Parlement Européen.
envoyé par StrasTv. - L'info video en direct.
Absurdes, iniques et parfois carrément comiques.
Absurdes parce que reposant sur des compromis, ne servant qu'à satisfaire des équilibres médiocres entre groupes parlementaires élus à la proportionnelle, livrés aux lobbies (Groupes d'Intérêts Accrédités, ou pas), sans réelles attention pour les réalités de terrain. Pas question dans ces conditions de rechercher une harmonisation politique ou sociale, tout ce qui constitue pourtant les raisons d'un vote pro-européen raisonné et pourrait asseoir enfin la crédibilité d'une communauté d'Etats.
Si DCB est drôle, c'est que ses colères et sorties sont gênantes pour ceux qu'il prend à parti sans trop se tromper sur leur comportement, intentions ou absence d'intention. Et ce n'est surement pas l'humour qui tuera l'Europe. Il faudrait seulement pouvoir aller au-delà du seul spectacle, ce qu'on ne peut pas faire seul.
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10/02/2010
L'esprit de Philadelphie
C'est sous le titre exacte de « L'esprit de Philadelphie : la justice sociale face au marché total » (Seuil / la République des idées. Collection Débats - 2010) qu'Alain Supiot (*) vient de publier un essai, reprenant la Déclaration de Philadelphie qui sert encore de base au droit social. Y sont données des clés d'analyse, d'action et de compréhension, sur la mondialisation et la justice sociale qui n'en finissent pas de se heurter.
Alain Supiot - les matins
envoyé par franceculture. - L'actualité du moment en vidéo.
Les 4 principes fondateurs de l'Organisation Internationale du Travail, énoncés le 10 mai 1944 à Philadelphie, déjà très présents dans les années qui précèdent (New Deal, discours de Roosevelt...) sont révélateurs d'un « esprit » tout à fait perceptible dans le programme du Conseil National de la Résistance du 15 mars 1944 et dans les droits économiques et sociaux contenus dans les articles 22 et suivants de la Déclaration Universelle de 1948.
Ces principes fondateurs sont aujourd'hui pour le moins très malmenés et ce n'est sans doute pas un hasard si un Denis Kessler, (Vice-président exécutif du MEDEF de 1998 à 2002, Officier de la Légion d'Honneur le 31 décembre 2009 et coauteur avec Dominique Strauss-Kahn, de « L'épargne et la retraite ») a confié au magazine Challenge :
« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance [...] Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie [...] La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception [...] Il s'agit aujourd'hui de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. »
Rappel de ces principes jugés, on s'en doute, « révolutionnaires », « alter mondialistes » pour ne pas dire « ultra-gauchisants » par les gouvernants du jour :
- Le travail n'est pas une marchandise,
- La liberté d'expression et d'association est une condition indispensable d'un progrès continu,
- La pauvreté, où qu'elle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous,
- Tous les êtres humains, quels que soient leur race, leur croyance ou leur sexe, ont le droit de poursuivre leur progrès matériel et leur développement spirituel dans la liberté et la dignité, dans la sécurité économique et avec des chances égales.
Dans cet essai, Alain Supiot souligne le fait qu'il n'y a pas de paix sans justice et que la dignité n'est pas un droit mais un principe, source d'obligations pour chaque individu.
Une remarque au passage et pour conclure très provisoirement :
L'actuel président de la république exerce une fonction qui devrait transcender sa personne. Or c'est l'inverse que l'on constate. Ce qui est particulièrement « gênant » lorsque l'intéressé, mélangeant les genres et oubliant l'article 29 de la DUDH, veut faire respecter, sans la respecter lui-même, une charte des « droits et devoirs » !
De quoi déclarer l'état d'urgence.
(*) Spécialiste du droit du travail, directeur de l'Institut d'études avancées de Nantes.
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04/02/2010
Retour à Marciac
France 2 - jeudi 4 février - Envoyé Spécial
Fouilles et palpations sont pratiquées sur des élèves mineurs. Pourtant rien ne permettait de soupçonner des infractions à la législation sur les stupéfiants, dans ce collège réputé calme. Aucune infraction n'est relevée.
La gravité de cette initiative et la manière dont elle fut menée amenent la Commission Citoyens-Justice-Police (composée de membres de la Ligue des droits de l'Homme, du Syndicat des Avocats de France et du Syndicat de la Magistrature), sur saisine d'un parent d'élève, à procéder à une enquête suivie d'un rapport rendu public en mai dernier.
La Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS), saisie par la Défenseure des enfants, vient de publier son propre rapport sur cette affaire, qui confirme les analyses de la Commission Citoyens-Justice-Police.
La CNDS, organisme officiel indépendant, a démontré à cette occasion et depuis plusieurs années l'importance de son rôle en matière d'analyse critique et de recommandations au sujet de comportements illégaux et de violences illégitimes commis par des personnels et responsables des forces de sécurité.
Or le gouvernement, dans un projet de loi organique, prévoit la suppression de la CNDS et de la Défenseure des enfants et le transfert de leurs attributions à une seule personne, le Défenseur des droits.
A suivre...
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31/01/2010
Guillon menacé
Menacé par qui ? Par Carla Bruni-Sarkosy, pardi !
Pour preuve, ce sketch sur RTL le 30 janvier dernier, très préparé par le service com. de l'Elysée :
Quelqu'un m'a dit que.....notre justice elle est super...
envoyé par toff48. - L'info internationale vidéo.
Le professeur Carla Bruni-Sarkosy l'a si bien martelé : «(...) C'est un procès pénal, vous comprenez, il s'agit d'une affaire pénale, pas politique (...)» (aff. Villepin VS Sarkosy) que l'on s'étonne encore d'avoir pu lire sous la plume de Jean Castelain, bâtonnier de l'ordre des avocats : «A Paris, sur 22.000 avocats inscrits au barreau, il y a 80 hommes politiques. Ca ne constitue pas exactement une invasion.».............
Mais ça va finir par y ressembler avec l'arrivée prochaine des autodidactes tels que Julien Dray, Rachida Dati, Jean Sarkosy de l'Epad et quelques autres pour qui la défense de la veuve, de l'orphelin et du prolo-proglio de service devient un sacerdoce subitement choisi. Rassurant non ? !
Et d'ailleurs les procès politiques existent-ils ? !... Ont-ils jamais existé ? !
Quant à l'indépendance de la justice, certains diraient «son aveuglement», pourquoi la remettre en cause au moment où la séparation des pouvoirs n'a jamais été autant respectée ? !
Carla Bruni-Sarkosy, qui se dit incompétente, a tout de même été dépêchée pour toucher l'opinion publique et atténuer les effets d'une évidente «contreperformance» dans la gestion de l'affaire Villepin. Au risque de devenir une cible pour les humoristes et de passer pour ce qu'elle n'est peut être pas tant que ça.
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30/01/2010
No sarkosy day
Une date à retenir : 27 mars 2010..., un appel
Inconséquence politique, échec économique, casse sociale, rupture du pacte républicain, atteinte à l'égalité des chances, politique de la peur, stratégie de la division, lois liberticides, pratiques autocratiques du pouvoir, favoritisme, népotisme, manipulations médiatiques, ingérences judiciaires, collusion avec le monde des affaires et les forces de l'argent...
Nous avons tous nos raisons pour nous opposer à Sarkozy et à son clan, pour résister au sarkozysme. Mais ce président sans envergure, effrayé par le peuple, prend grand soin de le tenir à l'écart, muselant au besoin sa parole derrière des cordons de CRS.
Alors, ENSEMBLE, nous élèverons la voix plus haut, nous nous ferons entendre plus fort, unis dans la défense des valeurs de notre République :
Liberté - Egalité - Fraternité - Laïcité - Démocratie
Nous, simples citoyens, vigilants et inquiets, en conscience et indépendamment de tout parti ou syndicat, appelons toutes celles et tous ceux qui ressentent l'envie, le besoin de dire NON ! à Nicolas Sarkozy, à se rassembler pour un No Sarkozy Day.
Le 27 mars 2010 : une journée pour lui dire NON !
Des rassemblements seront organisées partout en France, à partir de 14 Heures devant les préfectures et les sous-préfectures, à Paris place de la Bastille, et dans le monde entier devant les ambassades de France.
A l'issue de cette journée de mobilisation, se tiendront partout des réunions ouvertes, où nous pourrons ensemble, démocratiquement, décider de la suite à donner à ce mouvement de contestation populaire du sarkozysme, contestation que nous espérons aussi large que possible.
Facebook aurait-il subit des pressions ?
Voici le nouveau groupe en attendant pensez à vous y inscrire et à en diffuser l'adresse.
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26/01/2010
Autre chose, au choix
Il faudrait avoir la vue basse pour ne pas s'apercevoir qu'au moment même où le squatter de l'Elysée tente de rassurer son bon peuple sur des retraites futures, paisibles et choisies, le pays où les droits de l'homme sont soldés avec la bénédiction de Bercy et du Quai d'Orsay, maintient son taux d'ignominies à un échelon que chacun appréciera.
Exemples bien réels d'une réalité cauchemardesque ...
C'est à Calais où la pression policière sur les migrants est « revenue à un niveau comparable à celui d'après la destruction de la jungle en septembre dernier (...). Alors que parmi les migrants, il y a des mineurs, des gens qui ont déposé une demande d'asile et qui ont normalement droit à un hébergement, (...) des Soudanais (...) ont vu leurs effets personnels confisqués. On a retrouvé des demandes d'asile à la déchetterie. »
C'est dans le Val de Marne où un arrêté d'expulsion a été émis à l'encontre de deux Haïtiens coupables d'avoir fuit un séisme dont personne, c'est sûr, n'a entendu parler et de s'être retrouvés à Orly Sud munis de papiers aux photos d'identité douteuses, un peu comme ces corps voilés que l'on a extirpés des décombres de Port au Prince.
C'est à Bonifacio où cent vingt-quatre Kurdes de Syrie débarqués sur une plage, dans la nuit du 21 au 22 janvier, ont tous été placés dans des centres de rétention du continent avant même d'avoir pu formuler la moindre demande d'asile. Ce qui a eu pour effet - encore heureux - d'aboutir à leur remise en liberté qui, toute provisoire, permettra au Besson de service d'envisager une modification prochaine des procédures existantes. Il faudra donc y revenir.
Ils risquent toujours une reconduite à la frontière.
Autre chose.
Ca n'a rien à voir, mais puisque l'on nage en pleine indécence Henri Proglio dispose de « quelques mois » - pas un de plus - pour se consacrer exclusivement à EDF et peaufiner avec discrétion, une vraie fausse hausse des tarifs, aux alentours de 24%, au prorata de ses notes de frais.
Rien de bien nouveau donc puisque de l'inénarrable général d'empire Frédéric Lefebvre au très imperceptible lieutenant et néanmoins souriant Claude Bartolone pour le PS, les avis (pardon les expertises) continuent d'entretenir espoirs et illusions... Au choix.
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19/01/2010
Ubu est arrivé, Ubu est là
L'administration soumet les Français nés à l'étranger, ou de parents nés à l'étranger, à d'humiliantes et absurdes obligations pour renouveler leurs papiers. Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, a répondu à des questions de lecteurs de Libération, et la LDH a lancé un appel «Vous êtes Français, prouvez-le», pour dénoncer cette situation.
Malek.
Si les preuves de nationalité de mon père ou grand-père sont perdues, comment vais-je faire ?
Michel Tubiana. Il va falloir reconstituer à tout prix les preuves de la nationalité, ou si vous pouvez prouver que vous avez vécu comme un Français pendant plus de dix ans, vous pouvez faire une déclaration acquisitive de la nationalité française au tribunal d'instance de votre domicile.
Capucine.
J'ai 66 ans, mon père était marié à une Française, s'est engagé dans la Gendarmerie et à vécu plusieurs années en Afrique du Nord, nous sommes tous nés en Afrique du Nord dans des villes différentes, avons-nous à craindre pour renouveler notre carte d'identité ?
M. T. Oui, malheureusement, c'est l'imbécilité de la législation actuelle.
Votre pseudo.
En France, le quai d'Orsay explique par téléphone que les ambassades de France ont tous les pouvoirs. Le fait du prince en quelque sorte. De quels recours dispose-t-on en cas de «mauvaise foi» de la part de l'ambassade ?
M. T. Aucun.
Philippe.
A qui adresser une réclamation qui aura quelque chance d'aboutir rapidement ?
M. T. Au préfet, en l'état actuel des choses, mais nous envisageons d'autres moyens de recours, que nous évoquerons sous peu.
Cape Town.
Comment prouve-t-on que l'on a vécu dix ans ou plus en France ?
M. T. Par tous les moyens de preuves possibles : quittance de loyer, carte Navigo, Carte Orange, adresse figurant sur des quittances EDF, cartes bancaires... Ce qui est intéressant dans cette question, c'est qu'au fond un certain nombre de Français se retrouvent presque dans la même situation que les sans-papiers à qui l'on demande de prouver qu'ils demeurent en France depuis plusieurs années pour les régulariser. Nous avons toujours dis que la politique suivie à l'égard des étrangers finissait par retomber sur les Français.
Cape Town.
Je suis Français, né en France, marié à une Sud-Africaine et j'habite au Cap (Afrique du Sud), depuis 2002. Ma fille est née au Cap, et la naissance de ma prochaine fille est prévue pour le 2 février 2010. Que dois-je faire ?
M. T. Propulsez-vous d'urgence à l'ambassade, afin de déclarer les naissances de vos enfants et de les faire enregistrer à l'état civil français.
Melody.
Je suis née en Amérique latine, j'ai des parents français et j'ai vécu en grande majorité en France. J'avais une carte d'identité que j'ai faite faire lorsque j'étais encore mineure. Lorsque j'ai fait une demande de renouvellement, il a fallu pourtant donner des papiers montrant que mes parents étaient bien français. Pourquoi ai-je dû faire cela, alors que j'avais déjà une pièce d'identité française ?
M. T. Même réponse que ci-dessus : en raison des pratiques discriminatoires en vigueur.
Minou.
Les «administrations» demandent des documents qu'ils possèdent déjà... Pourquoi donc les redemander. Ils demandent par exemple le certificat de naturalisation alors qu'il leur incombe de le rechercher eux-mêmes, ils sont payés pour ça.
M. T. Je suis tout à fait d'accord, nous sommes dans le cadre de cette législation discriminatoire, souvent appliquée de manière stupide. Mais, surtout, ce que cette législation montre, c'est la phobie gouvernementale actuelle de tout ce qui pourrait être un étranger.
Loulou.
J'ai été très choquée de m'entendre dire par un fonctionnaire d'une mairie parisienne «madame, vous êtes française comment ?». Que l'on soit né France ou à l'étranger, il n'y a que deux possibilités : soit on est Français, soit on n'est pas Français ! On ne peut pas être légèrement Français ou à peu près Français. Qu'est-ce que vous en pensez ?
M. T. Si, malheureusement, je peux imaginer la situation, surtout que les personnes derrières les guichets ne sont pas formées à traiter de ces sujets.
Gaspard.
Quelles conséquences pour un Français n'arrivant pas à justifier sa nationalité via les papiers de ses parents ou par une domiciliation ? Des personnes sans domicile fixe, françaises depuis toujours, pourraient-elles être expulsées avec ces nouvelles dispositions ?
M. T. Difficilement, puisque alors elles seraient apatrides - sans nationalité - et ce serait encore plus les enfoncer dans l'abandon social où elles vivent.
Yann Lardeau.
Deux points de réflexion : 1°) La procédure de justification de la nationalité française pour les Français nés à l'étranger est le sujet de M. Klein de Joseph Losey. Autrement dit, nous autres Français, nés à l'étranger, vivons sous l'esprit des lois de Vichy. Les socialistes se réveillent bien tard sur cette question.
M. T. L'initiative dans ce domaine datant de la première cohabitation, de l'initiative de Charles Pasqua de renouveler toutes les cartes d'identité. Je ne comprends pas trop l'allusion que vous faites, ce que l'on peut en revanche reprocher à tous les gouvernements, c'est de cautionner la force d'inertie de l'administration, d'avoir continuer à laisser faire, alors qu'ils étaient alertés depuis le début.
Votre pseudo.
J'ai un cas qui peut être intéressant : ma mère âgée de 82 ans a passé toute sa vie en France, elle est arrivée ici en 1930 venant d'Italie. Elle s'est mariée avec mon père, Français de souche, a eu des enfants. Ses parents ont été nationalisés Français, donc nationalisée elle aussi, elle a toujours vécu ici. Aujourd'hui, elle doit refaire ses papiers d'identité (perte de la CI) et c'est la galère depuis plus de deux ans ! Voilà, histoire vécue, elle doit justifier sa vie entière pour avoir une carte d'identité...
M. T. Je partage, surtout j'imagine ce que peut être le désarroi de cette femme.
Corine.
Mes enfants sont adoptés à l'étranger et Français. Ils ont une CNI depuis plusieurs années. Ils vont bientôt devoir les renouveler, risquent-ils d'avoir des problèmes ?
M. T. Oui, malheureusement.
Judith.
Pour ceux dont les papiers des parents ou des grands-parents ont été détruits dans leur municipalité de naissance du fait de la 2e guerre mondiale, comment faire ? En 2004, les démarches nécessaires m'ont demandé un an. Et d'ailleurs, j'ignore le lieu et la date de naissance de mes grands-parents !
M. T. En dernier ressort, si vous pouvez prouver que vous êtes Français - c'est-à-dire que vous avez vécu en tant que tel depuis plus de dix ans - il faut faire une déclaration acquisitive de nationalité française, auprès du tribunal d'instance de votre domicile.
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15/01/2010
Une Cour Pénale sur mesure
Pourquoi faire ? En l'occurrence, il s'agit de s'interroger sur l'opportunité de la création d'un « pôle génocides et crimes contre l'humanité », franco-français, en lieu et place de ce pourquoi la Cour Pénale Internationale est présumée avoir été créée. «Patrie des Droits de l'Homme, la France ne sera jamais un sanctuaire pour les auteurs de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité», expliquent les ministres de la Justice et des Affaires Etrangères, initiateurs de ce projet qui sera discuté (?) au Parlement au premier semestre 2010.
« La Donc Patrie des Droits de l'Homme ... », qui se passe désormais d'un ministère dédié, « La Donc... » d'où sont affrétés des charters à destination de l'Afghanistan ou autres pays paisibles et qui accepte d'héberger génocidaires et dictateurs en leurs villégiatures dûment négociées auprès d'honnêtes agents immobiliers, se promet de damer le pion d'une institution dont elle avait fait la promotion. L'affaire avait pourtant été laborieuse.
A recouper les points de vue de Patrick Baudouin, avocat spécialisé en droit international et président d'honneur de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme, et de William Bourdon, spécialisé lui aussi dans ce domaine touchant aux victimes de la mondialisation et des crimes contre l'humanité, on est amené à se poser la question de l'utilité de ce pôle. Les voies de la diplomatie étant impénétrables et souvent paradoxales, le bon docteur Kouchner, assisté de sa camarade Alliot-Marie, s'indignera sans doute haut et fort que l'on puisse se poser des questions aussi inconvenantes que celles-ci :
- Quid du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) : créé en 1994 par la résolution 955 du Conseil de sécurité
- Quid de la compatibilité d'un tel pôle compte tenu de la territorialité et des compétences de la Cour Pénale Internationale créée le 17 juillet 1998 et ayant une existence légale depuis 2002.
- Quid, accessoirement, de la disparition programmée du juge d'instruction qui pourrait bien laisser la place à des procureurs désignés par le Maître Suprême et qui pourraient bien faire défaut à ce « pôle génocides et crimes contre l'humanité », vraisemblablement conçu pour épater Kigali et quelques-uns de ses ressortissants, plus que pour occuper des ministres désœuvrés.
13/01/2010
«Surveiller c'est punir»
Les différents fichiers de renseignements en France (*) participent de la façon par laquelle on cherche à remodeler les esprits. On surveille, on culpabilise et on sanctionne : c'est une vieille recette pour dominer et obtenir le consentement du plus grand nombre.
En dehors de leur coût difficile à déterminer, mais vraisemblablement élevé, ces fichiers veulent témoigner de la volonté de sécuriser, mais ils ne font qu'entretenir la peur, la défiance et le ressentiment. C'est leur finalité.
Il y a pourtant un bémol à cette pratique. Se voulant de plus en plus performants, la multiplication de ces fichiers est tout de même la preuve de leur manque d'efficacité. Une inefficacité qui ne peut être que grandissante dans la mesure où plus ils seront nombreux, plus ils nécessiteront de personnes sachant les utiliser, les mettre à jour, les recouper.
Et qui, alors, qui surveillerait les surveillants ? C'est là où se trouve le danger : que ces renseignements puissent être utilisés à tort et à travers par des fonctionnaires formatés, sans « ressource humaine » et à la solde de ministres zélés.
Mais en dehors de ce danger bien réel, le contrôle que l'Etat souhaite exercer sur chaque individu, peut se révéler totalement impraticable si l'ensemble des citoyens se mettaient en infraction ou venaient sciemment, d'une façon ou d'une autre, encombrer des "bases de données" déjà surchargées. C'est là où se trouve la limite.
La police de Fouché aurait-elle été plus tristement célèbre si elle avait pu mettre en œuvre les moyens informatiques dont dispose aujourd'hui les administrations concernées ? La réponse est vraisemblablement « non ».
Autre point de vue, pas très éloigné : celui de Jean-Claude Vitran de la Ligue des Droits de l'Homme.
Jean-Claude Vitran : les rejetons d'Edvige
envoyé par S. Hadine. - .
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07/01/2010
L'Elysée fait ses comptes
Pour notre nano président et quelques soient ses déclarations larmoyantes et convenues, la disparition de Philippe Seguin, Président de la Cour des Comptes, est inespérée.
Après avoir reconnu que Philippe Seguin avait, qu'on le veuille ou non, constitué un rempart contre certaines dérives présidentielles - on se souviendra grâce à lui de ce qu'a coûté, par exemple, la présidence européenne de la France (record à battre) -, il faut désormais s'attendre à ce que son successeur soit beaucoup moins regardant quant aux dépenses somptuaires de l'Etat sarkoléonien. Il sera issu du sérail, et à ce titre payé pour se taire. Avec Philippe Seguin, c'était mission impossible ou quasiment.
A cette opportunité s'ajoute le renouvellement partiel (1/3) du Conseil Constitutionnel, à l'origine, entre autres observations, du report pour cause d'inégalité fiscale de la taxe carbone. L'évenement aura lieu d'ici une semaine.
On pourra aussi cumuler ces « bonnes nouvelles pour l'Elysée » avec la disparition programmée du juge d'instruction, la disparition acquise de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS), de la Défenseure des enfants et l'incapacité chronique des partis à concevoir une solidarité opposable aux délires du ci-devant Sarkosy. Hélas !
06/01/2010
Mauvais films
Avec la relance de janvier 2010, il n'y a pas de raison pour que le déni, fils aîné de négationnisme, ne soit pas admis au rang des vertus cardinales prêchées ici et là, par l'exemple.
Pas de raison non plus pour que les plus mauvais films ne soient pas primés au festival de l'info continue. Et du même coup, il n'y a aucune raison pour qu'une saine révolte collective et spontanée ne soit pas noyée sous un flot d'indignations feintes. Jusqu'à quand ?
Les enfants du paradis pouvaient se permettre de siffler un acteur défaillant ou simplement granguignolesque. Une façon de réorienter sa carrière. Aujourd'hui, on peut très bien faire œuvre charitable « en s'associant au lancement d'un film et en pariant sur son succès ».
Un film - mauvais ? - sort sur les écrans cette semaine. Son titre ? Le Siffleur, justement. Peu importe le scénario, l'interprétation ou tout ce qui pourrait entrer en ligne de compte pour en faire un chef d'œuvre, il ne s'agit que d'un prétexte pour s'introduire sans en avoir l'air dans le monde de la titrisation et de l'actionnariat.
Dans le genre mélo, on joue aussi cette semaine « cœur supplicié d'un député de l'Essonne » avec dans le rôle titre l'excellent Julien Dray qui nous arrache compassion et regrets de n'avoir pas su reconnaître en lui un secrétaire général du PS à la hauteur et débusquer à sa place les mauvais camarades dont il avait cru devoir s'entourer. Qu'on se le dise : Julien Dray est une victime; il n'a rien fait pour ça; on l'a bassement balancé et il mérite bien le soutien des ses électeurs ou autres sympathisants blogueurs puisque le prince Jean de la Défense n'a même pas pensé à lui renvoyer l'ascenseur. Même pas juste !
Enfin, dans l'incontournable série «Agrippe-moi, si tu peux», force est de constater que les mots ont un sens. Série pédagogique s'il en est, le spectateur y apprend en effet que «résilier» n'est pas «revendre» et que l'on aurait bien tort de comparer les bienveillances ministérielles, qui peuvent aller jusqu'au don de soi sans compensation, avec la théorie pharmaceutique du retour sur investissement viral.
Dernier avatar de l'actualité : les émois de Serge Klarsfeld et de Benoit XVI. L'un et l'autre prêchent la tolérance, c'est bien connu, avant de s'enfoncer dans le déni comme sous une couette honteuse, ça l'est moins. Benoit mis à part, nous avions déjà noté comme d'autres, la complaisance de S. Klarsfeld au moment de la controverse sur la repentance à travers un article intitulé «Sarkozy : service minimum sur la Shoah et insultes pour les Africains». Nous avions aussi été surpris de ses positions vis-à-vis de Farouk Hosni, candidat égyptien à la direction de l'Unesco accusé d'antisémitisme.
Honni soit qui mal y pense. Soit. Mais il semblerait tout de même qu'un très mauvais remake soit en train d'être tourné.
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21/12/2009
Catch à trois sur A2
Antenne 2 et sa directrice, A. Chabot, ont donc programmé pour la prochaine émission « A vous de juger » (14 janvier 2010, selon Le Post et Libération) un combat Marine Le Pen vs Eric Besson, et il est inutile de refaire le portrait de ces protagonistes pour se rendre compte à quel point le débat citoyen va y être rabaissé. Inutile aussi de souligner les manquements volontaires d'une télévision soi-disant rattachée au service public.
Mais, ce qui est prévisible et insupportable dans ce faux débat où la posture et le spectacle l'emporteront sur un échange vicié de points de vue, sera vraisemblablement la mise en pièce du monde associatif défendant les Droits de l'Homme. Même si une majorité de téléspectateurs n'est pas dupe, comment supportera-t-on d'entendre les Droits de l'Homme défendus par Eric Besson avec sa mauvaise foi consubstantielle et à travers des arguments fourbis d'avance difficilement réfutables :
- Propos tenus par Georges Frêche sur les Harkis ou l'équipe de France de football
- Propos tenus par Manuel Valls sur les blacks de sa circonscription
- Trafics organisés par les passeurs de migrants clandestins
Puisqu'ils ne pourront intervenir sur le plateau, il ne serait pas inutile que les défenseurs des Droits de l'Homme, notifient publiquement leur réprobation avant même que cette émission ait lieu. Non pas pour interdire le spectacle (ce qui serait contraire à la liberté d'expression), mais pour désavouer l'utilisation qui sera faite à tout coups des Droits de l'Homme, dans une opération dont la bassesse et le cynisme ne servent que de tristes personnes en pleine crise d'hystérie égo centrée sur les régionales et un service public à la recherche d'une audience perdue depuis longtemps.
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17/12/2009
Ca ressemble à quoi ?
- Un vaccin contre la pauvreté. Vraiment ?
- Qui remplacera Camus au Panthéon ?
- Après Copenhague, faudra-t-il espérer que Claude Allègre ait eu raison ?
- L'Afghanistan n'est plus un pays en guerre. La preuve ?...
- L'Elysée bousculera-t-elle les « forces de la conservation » ?
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10/12/2009
Rien ne serait pire que … qui ?
Les lecteurs du Monde (dont nous sommes) peuvent être fiers de pouvoir enfin lire dans leur journal une Tribune frappée au coin du bon sens, à défaut de pouvoir être agitée du haut d'un minaret suisse. Enfin ! ... Rien que des « pépites » issues de la diversité et d'une forme achevée de démocratie d'opinion, pleine de bons sentiments, participative pourrait-on dire, que H. Beuve-Mery, M. Duverger ou R. Barillon n'auraient surement pas désavoué !
- Nous ne savions pas qu'un référendum pouvait « blesser les âmes en apportant une réponse aussi tranchée à un problème qui doit pouvoir être résolu au cas par cas dans le respect des convictions et des croyances de chacun. »
- Nous avions oublié que « c'est en devenant sourd aux cris du peuple, indifférent à ses difficultés, à ses sentiments, à ses aspirations, que l'on nourrit le populisme. »
- Nous ne savions pas que « Pour réconcilier la France du oui et celle du non, il fallait d'abord essayer de comprendre ce qu'avaient voulu exprimer les Français. »
- Nous avions oublié que « rien ne serait pire que de ne pas regarder en face la réalité des sentiments, des préoccupations, des aspirations de tant d'Européens. »
- Nous ne savions pas que « nul, pas plus en Suisse qu'ailleurs, ne songe à remettre en cause ces libertés fondamentales. »
- Nous avions oublié que « le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance. »
- Nous ne savions pas que « ce besoin d'appartenance, on peut y répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République. »
- Nous avions oublié que « l'identité nationale c'est l'antidote au tribalisme et au communautarisme. »
- Nous ne savions pas que « les Suisses comme les Français savent que le changement est une nécessité. »
- Nous avions oublié que « le métissage c'est la volonté de vivre ensemble. Le communautarisme c'est le choix de vivre séparément. »
- Nous ne savions pas que « le métissage ce n'est pas la négation des identités, c'est de la part de celui qui arrive la volonté de s'inscrire sans brutalité, comme naturellement, dans cette société qu'il va contribuer à transformer, dans cette histoire qu'il va désormais contribuer à écrire. »
- Nous avions oublié que « respecter ceux qui accueillent, c'est s'efforcer de ne pas les heurter, de ne pas les choquer, c'est en respecter les valeurs, les convictions, les lois, les traditions, et les faire - au moins en partie - siennes. »
- Nous ne savions pas que « les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale (...)»
- Nous avions oublié que « chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation »
Et c'est parce que, tout ça nous ne le savions pas ou que nous l'avions oublié que Nicolas Sarkosy nous l'apprend ou nous le rappelle, lui qui en est convaincu au point d'en faire son pain quotidien et sa prière du soir. Aucun doute, cette tribune a du faire un tabac chez les supporters de la « France qui gagne » malgré Domenech et Georges Frêche. Quant à mère Ubu, elle doit kiffer grave. N'est-il pas ?
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06/12/2009
Devedjian, ex-flag des sixties
Sous le titre « Petite contribution de Patrick Devedjian au débat sur l'insécurité : un an de prison avec sursis et trois de mise à l'épreuve » : une perle dénichée par cuverville.org dans l'édition du 11 novembre 1965 du journal Le petit Varois.
Les faits relatés plus bas n'auraient sans doute été que pure invention si le couvre-feu pour les mineurs âgés de moins de 13 ans avait été en usage à l'époque et ce, malgré l'avis des syndicats de police qui le jugent encore aujourd'hui inapplicable.
Un peu plus de quarante ans plus tard, les résultats escomptés à résoudre la question récurrente de la sécurité ne se sont pas fait attendre :
- 7 personnes mises en cause pour crimes et délits sur 10 sont des hommes majeurs selon le criminologue Alain Bauer
- B. Hortefeux démontre qu'il n'a pas lu le rapport qu'il avait lui-même commandé à l'Observatoire National de la Délinquance,présidé par le même Bauer, préférant soutenir qu'aujourd'hui la délinquance est en baisse
- les « jeunes dévoyés » de la Croix Valmer, repentis si l'on en croit leur famille (politique), courent toujours... Mise en scène, incantation, démagogie ?... La police, à bout de souffle, ne manque pas d'air.
«En correctionnelle : Deux jeunes dévoyés en vacances à la Croix Valmer avaient essoufflé la police... Un an de prison avec sursis et trois de mise à l'épreuve pour chacun d'eux
Draguignan (C.P.). - Audience peu chargée hier au tribunal de correctionnelle, une dizaine d'émetteurs de chèques sans provisions ont comparu à la barre ainsi qu'une bonne demi-douzaine d'inculpés pour outrage à la pudeur.
[...] Deux jeunes gens ont tenu la vedette à cette audience. Il s'agit des nommés Devedjian Patrick et Madelin Alain, étudiants à la Faculté de Droit de Paris, à qui le soleil a quelque peu tourné la tête alors qu'ils se trouvaient en vacances sur notre belle Côte d'Azur.
Dans la nuit du 5 au 6 août dernier, M. Voli, maire de la Croix-Valmer, surprenait deux individus qui tentaient de lui dérober de l'essence dans son véhicule. À sa vue, les deux voleurs prenaient la fuite abandonnant un véhicule Simca 1000 immatriculé 73 QT 83. Une embuscade était tendue par la police qui avait été alertée. 45 minutes plus tard, on tombait sur les deux hommes qui tentaient de mettre un véhicule en marche.
Si Madelin parvenait à être appréhendé, Devedjian par contre échappait aux poursuites malgré une tentative désespérée de M. Voli.
Mais comme tout a une fin, il était récupéré le lendemain matin dans un état lamentable, les pieds ensanglantés, les vêtements déchirés. ll demanda aux policiers de le ramener sur son bateau ancré à Cavalaire. Ceux-ci ne se firent pas prier pour le raccompagner d'autant plus que la perquisition effectuée sur le bateau devait s'avérer des plus fructueuses. On y trouva des pièces de voitures, un pistolet 6.35 garni de 5 cartouches, et des pièces d'identité appartenant à Mlle Castells Eliane.
Devant le magistrat instructeur, Devedjian niera toute participation aux vols d'essence, Madelin lui, reconnaît les faits qui lui sont reprochés et fait entrer dans la danse, à la place de Devedjian, un dénommé Gérard.
L'enquête déterminera bien vite tous les vols commis par les deux tristes sires :
Vol d'une Simca 1000 à St-Cyr le 2 août 65, à Laréol le 19 juillet, vol d'un moteur de bateau, le 23 juillet vol à Villefranche-Laranguais de pièces d'identité, à la Croix-Valmer le 6 août d'avoir fait usage de fausses plaques d'immatriculation et enfin à Cavalaire également le 6 août de détenir illégalement un pistolet 6.35. [...] ».
C'était au temps où la comparution immédiate n'existait pas... Au temps où nos deux « jeunes dévoyés » étudiaient à Assas et émargeaient au mouvement Occident, issu de la dissolution le 2 novembre 1963 de la section de Paris de la Fédération des étudiants nationalistes (extrême droite).
Et tout ça bien avant que Devedjian, devenu "Ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance", ne revienne dans le Var, à La Seyne-sur-Mer, quasiment sur les lieux du crime, pour faire avec Nicolas Sarkozy le point sur la crise économique.
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03/12/2009
Droits de l'enfant
20/11/89 - 20/11/09 : le XX° anniversaire de la convention internationale des droits de l'enfant consacre un traité adopté à l'ONU par 191 pays hors les Etats-Unis et la Somalie.
Ce texte qui peut être invoqué directement par les justiciables âgés de moins de 18 ans (art. 1), ne se contente plus de considérer les enfants comme des personnes fragiles qu'il faut protéger contre autrui ou contre elles-mêmes. Il traite aussi de l'ensemble des droits civils et politiques économiques, sociaux et culturels, et reconnaît aux mineurs les droits politiques de la personne humaine : liberté de conscience, liberté d'opinion, liberté d'expression et liberté d'association (art. 12 à 15).
Il est recommandé d'en orchestrer la promotion à travers l'Education Nationale, conseil généraux, associations... Le défenseur du droit des enfants est on-ne-peut-mieux placé pour jouer ce rôle. Mais...
C'est dans un contexte très peu médiatisé, que Dominique Versini, défenseure des enfants a remis son rapport au président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, le 30 novembre dernier, faute d'avoir pu le remettre directement au chef de l'Etat, voire à Nadine Morano, Ministre de la famille, ce qui aurait été malgré tout plus logique.
LES DROITS DE L'ENFANT
envoyé par FRBRAINE. -
Le peu de cérémonie accompagnant la remise de ce rapport serait négligeable si le fait n'était souligné par des signes démontrant que les droits de l'enfant constituent un thème qui dérange ou, pire, que les responsables hexagonaux chargés de veiller à leur application ont d'autres chats à fouetter. Parmi ces signes, le plus lisible concerne la suppression de la fonction occupée jusqu'ici par Mme Versini. (Voir note précédente)
Celle-ci n'omet pas de pointer dans son rapport que «la force symbolique de la suppression de l'institution du Défenseur des enfants serait d'autant plus remarquée que le Comité des droits de l'enfant de l'ONU vient d'inviter le Gouvernement français dans son rapport du 12 juin 2009 « à continuer à renforcer le rôle du Défenseur des enfants (...) et à lui allouer les ressources financières et humaines suffisantes ».
Le rapport qui se montre également critique sur la question de la justice pénale appliquée aux mineurs, devrait constituer un outil pour un ministère de l'enfance restant à créer. Mais l'Etat veut rester en retrait par rapport à l'intérêt porté à ce texte par la communauté internationale. Communauté internationale qui, selon Jean-Pierre Rosenczveig, Président du Tribunal pour enfant de Bobigny, « (...) devant le non respect des droits de l'homme, a adopté la stratégie de promouvoir les droits des enfants. »
Cette position n'enlève rien à la prépondérance de la Déclaration universelle des droits de l'homme. On peut même penser que les deux textes se confortent, alors que la position de l'Etat français reste ambiguë. Il est vrai que ces textes font obstacle au rayonnement des équipes qui nous gouvernent. A moins que ce ne soit l'inverse.
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01/12/2009
Détenus à 3000 € pièce
En mars 2008, le tribunal administratif de Rouen, construite en 1864 et appelée "Bonne nouvelle" avait condamné l'Etat à verser 3.000 € à un détenu. Rebelote : la cour d'appel administrative de Douai (Nord) a confirmé jeudi 12 novembre la condamnation de l'Etat par le tribunal administratif de Rouen.
Un trou noir pour le ministère de la justice aveugle. A creuser sur le site Ban Public.
Alors, les détenus dédommagés ? La belle affaire !
Aucun problème ne sera réglé pour celles et ceux qui croupissent dans leur cellule en attendant d'être reconnus innocents. Pour eux, la folie est la seule compagne qui vaille encore la peine ; la seule échappée belle ; la seule façon de marteler le réel ; sa seule réfutation sereine. La dignité humaine ne se monnaye pas.
Ce qui ne veut évidemment pas dire que les conditions de détention de l'ensemble de la population carcérale ne relèvent pas d'un droit humain. Géographiquement universel. Alors, c'est tant mieux si on arrive à tordre le bras de l'institution judiciaire pour une meilleure prévention des risques sanitaires et pour une réelle réinsertion dans le monde des vivants. Sinon aucun «kits de protection», destinés aux détenus susceptibles d'attenter à leurs jours, contenant des draps et couvertures indéchirables et des pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons, ainsi que des matelas anti-feu etc... » ne fera l'affaire.
Aucun grand emprunt ne saurait non plus y suffire. Pas même en « lâchant » une pincée d'euros sonnants et trébuchants. Ce qui frôle l'indécence.
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26/11/2009
Solidarités programmées
Le politiquement incorrect de cette fin d'année consisterait-t-il à comparer la tonalité du discours tenu par Yann Artus Bertrand à celle des bateleurs télégéniques du Téléthon ou du Sidaction ? En tout cas les ressemblances sont frappantes.
Sur le fond tout le monde est à peu près sur la même longueur d'onde. Les maladies, génétiques ou pas, ne peuvent se combattre que par une la recherche scientifique rendue efficiente et le réchauffement climatique que par une diminution volontaire et progressive des émissions de gaz à effet de serre. Jusque là, tout va bien. Là où ça se complique, c'est quand il faut financer cette logique.
A ce niveau, il est seulement dommage que ce soit les opinions publiques qui soient prioritairement appelées à se substituer au pouvoirs en place sous prétexte que ces deux grandes causes (santé & climat) contribuent à créer un lien de solidarité entre celles et ceux qui y adhèrent. C'est une tradition. L'hypocrisie n'est pas loin, d'autant moins loin que les budgets nationaux consacrés à la recherche médicale sont proches du degré zéro de l'écriture comptable ou que les ambitions affichées du Ministère-de-l'Ecologie-de-l'Energie-du-Développement-durable-et-de-la-Mer-en-charge-des-Technologies-vertes-et-des-Négociations-sur-le-climat (ouf, nous y voilà !) consistent à remporter une partie de poker menteur, et rien de plus.
Besoin de personne pour répondre favorablement aux appels lancés par l'évidence climatique ou celle non moins douloureuse des maladies génétiques ou pas. Inutile donc d'inventer de faux prétextes pour récolter des fonds ou pour responsabiliser des consommateurs jamais contrits.
Mais, les bateleurs sont là et à l'affut de soi-disant tiers, irréductibles à leurs appels répétés en boucle du type : «il est trop tard pour être pessimiste», «nous sommes au bord d'une catastrophe si nous n'agissons pas», «le compte à rebours est lancé» ou «tous plus fort que tout», «vaincre le mauvais sort», «on commence à sentir les prémisses d'un début de solution».
A l'affut de contradicteurs pouvant être désignés comme des images en négatif de cette opinion publique si maniable. Et cette année... ont été tirés au sort.... Claude Allègre pour le climat et, ... pour sa contribution au téléthon... Pierre Bergé . Chacun illustrant sa catégorie avec les moyens du bord : esprit de contradiction pour l'un, maladresse naïve pour l'autre. Qu'importe, ces oiseaux de mauvais augure l'ont bien cherché. Ils auraient simplement du s'exprimer autrement.
Le problème c'est qu'à force de bateler à tort et à travers, on risque l'overdose et que le côté «people» de ces solidarités programmées peut contribuer à dévaluer ce sur quoi elles sont humainement fondées.
Il faut ajouter que le ridicule est atteint lorsque, faute de programmation cohérente, des causes estimables en viennent à se chevaucher dans le temps. Cherchons l'erreur : le 28 novembre sera à la fois une journée sans achat et une journée consacrée à aider les banques alimentaires.
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24/11/2009
Indifférence
Compagnie Lubat - Album : "Scatrap jazzcogne"
"Ainsi va la vie d'ici, la vie est là d'ici-bas
Elle débat et batt'rie les premiers pas dansés al banc des écoliers
Balancés dans l'air sans en avoir d'air, saoulés dans le temps
Aux folles nuits d'abus du soufflet qui s'étire et rit, c'est bon, c'est l'ton du blues
Et si c'était ça la vie, et si on nous l'avait pas dit ?
L'épique époque aussi va de l'avant, l'aventure est là
Allez, dis-le-nous donc, dis, dans des mots doux au dit désir ici, efficace étape à passer
Sur ton accordéon tu touches à touches, écoules, et facile agis là du bout des doigts
Docile au songe assis tu médites tes fois t'effaces au firmament une note cassée
Qu'assez on en ait plus jamais d'enlacer la musique
Infinie mélodie qui vit, effile l'âme à son pas dédicacé là, baladant l'horizon
Ainsi va Lubat la vie, la vie ça va, tu l'as dit
Au bal aussi c'est là que t'as tout vu passer
Le pas s'est dépaysé
Vas-y l'évasif, vas-y l'enfant, tout petit déjà
Jadis on l'a dit : "Mainatge aqueste còp te'n sortiràs pas coma aquò..."
Et si c'était dommage, pas si c'est un hommage
Aux hommes assis devant, vu de l'avant
L'aventure est là
Allez dis-le-nous donc dis
Dans des mots doux au dit désir ici efficace étape à passer
E si l'oblidas dispareish deu lengadge
Autant vrai coma pèc qu'un desir ambicios
"Assurement", libèria, tot de l'animaut sauvadge
La cauja es coma te l'as hèita.
Tanpòc au bal a tu que trucas, a tu que tracas
A tu que tòcas, a tu que rigas, a tu que ragas
A tu que riga-raga on avèvas mis lo cap Petit caborrut
Enqüèras un còp a tu que trucas, a tu que tracas
A tu que tòcas, a tu que rigas, a tu que ragas
A tu que riga-raga on avèvas mis lo cap pelut
E si l'oblidas dispareish deu lengadge
Autant vrai coma pèc qu'un desir ambicios
"Assurement", libèria, tot de l'animaut sauvadge
La cauja es coma te l'as hèita.
Vois si tu n'es pas d'avis
A ton avis ça se vit
Vitale hésitation qui va faire éclater le banc des attelés
Balancés dans l'air sans en avoir d'air, saoulés dans le temps
Aux folles nuits d'abus du soufflet ils s'étirent et rient, c'est bon, c'est l'ton du blues.
Et si c'était ça la vie, et si on nous l'avait pas dit ?
L'épique époque aussi va de l'avant, l'aventure est là
Allez, dis-le-nous donc, dis, dans des mots doux au dit désir ici, efficace étape à passer
Et si tu vas tout droit, t'y auras droit !"
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23/11/2009
Prix et salaires : la peur
Pour conserver le ventre plat, rien de mieux qu'une cure de poireaux. D'autant qu'avec le pas de deux qui s'annonce entre une TVA à 5,5% et une autre à 19,6 %, les restaurateurs vont pouvoir faire valser une nouvelle fois leurs étiquettes. Ce qui ne coupera surement pas l'appétit des prédateurs du CAC 40 ni celui des sénateurs qui ont mis le sujet sur le tapis.
Illustration de Kahmmille Daindein Farai
La TVA étant réputée comme l'impôt le plus injuste de nos sociétés repues, il serait pourtant de bon goût de la supprimer carrément.
Augmentations prix & salaires depuis 2000
animation à télécharger
Ce qui, de toute façon, serait loin de contrebalancer l'ensemble des inégalités qui apparaissent à la lecture de l'animation qui précède. Ca fait même assez peur tant c'est écœurant.
Mise à jour du 24/11/09 ou pilule du lendemain : la nuit a porté conseil aux sénateurs. Ils ne changeront décidément rien à la « TVA - restauration » (5,5%).
Les lobbyistes de la petite cuillère sont parvenus à leur fin. Et selon Gérard Longuet, « la situation est sous contrôle et personne n'est dupe de personne ». Traduisons : les sénateurs chargés d'écrire la loi et non de la faire respecter (il y a encore des tribunaux pour ça), demeurent libres et indépendants. Ce qu'il fallait démontrer.
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21/11/2009
Peut-on se passer de Camus ?
- On se l'arrache
Les Sarkozy :
« Ce serait un symbole extraordinaire de faire entrer Albert Camus au Panthéon » Bruxelles - 19/11/09
- On le cite pour-en-finir-avec-les-conformismes et dévoiler-ses-références-culturelles
Ségolène Royal :
« Je tiens à citer également Albert Camus parce qu'il cherche et qu'il s'engage ». Le Point - 31/03/08
- On l'égotise et on se consacre
Jean Daniel :
« (...) Et quand il a eu le prix Nobel, j'en ai été heureux comme s'il était de ma famille. Je lui ai écrit que mon admiration et mon affection pour lui demeuraient inaltérées et que, chaque fois qu'il avait estimé que j'avais tort, je n'avais plus été tout à fait sûr d'avoir raison. Il est revenu à Paris. J'ai trouvé chez moi un petit mot qui se terminait par cette phrase : « L'important, c'est que vous et moi soyons déchirés. » J'ai eu, depuis, le temps de réfléchir à chacun de ses mots. « L'important », on peut traduire : ce qui est le plus essentiel. « Le déchirement », on peut traduire : le tiraillement entre deux vérités. Cela veut dire que, pour Camus comme pour Dostoïevski, la vérité n'est pas un absolu mais doit être recherchée dans le bonheur, le tourment et la contradiction. En l'occurrence, il concédait que la vérité pouvait ne pas être seulement de son côté. Qu'il la partageait avec moi. Qui peut dire en ce moment, avec ce que vit une Algérie dont tant d'enfants ne songent qu'à rejoindre la France, si la vérité n'était pas à partager entre ses positions et les miennes ? » Nouvel Obs. - 19/11/09
- On l'intériorise
L'anonyme du 35 bd Haussmann :
« Quand je passe le balai, je pense à Camus, au mythe de Sisyphe, au tonneau des danaïdes (...) et bien sûr à la main de Thierry Henry. (...) Ce que je sais de la morale, (...), c'est au football que je le dois. »
- On le mégote
Pierre Bergé, lui, a choisi le contrepied :
« Il n'y a pas que des génies au Panthéon, donc ça va très bien qu'il y soit. Camus n'est pas un écrivain que j'aime. Je trouve que c'est un écrivain pour instituteurs. Je pense qu'aujourd'hui Malraux et lui sont considérés comme deux serre-livres, qu'on pose sur des étagères et qu'on ne lit pas. » Rue 89 - 21/11/09
- On le frontispice
Le Pen lui suppute un coup fourré :
« Sur le principe, je suis assez d'accord puisque c'est un écrivain français de grande renommée, mais la date à laquelle survient cette proposition est tout de même singulièrement électoraliste", a déclaré le président du FN. "C'est un choix électoraliste. Celui d'un écrivain pied-noir à quatre mois des élections régionales où probablement la majorité va subir une lourde défaite, je crois que c'est assez évident ». Le Figaro - 20/11/09
- On s'en grise
« Je sais que si je suis très triste, je peux m'emparer d'un San-Antonio pour rire un peu. Sinon, sans que ce soit un livre de chevet, s'il y en a un que je devrais garder avec moi, c'est l'Etranger, de Camus ». Lazarbie
- On sonde, soupèse et condense
« Les hommes préfèrent Camus :
Les romans qui ont le plus compté dans la vie des hommes d'aujourd'hui ont été écrits par des hommes, généralement blancs et morts. Pour les femmes, c'est plus mélangé. C'est ce qui ressort d'une grande enquête menée par deux chercheuses de l'Université de Londres et commandée par le Orange Prize for Fiction et par le quotidien The Guardian. Entrons dans le détail de ce rapport qui condense les résultats d'interviews réalisées auprès de 500 britanniques de sexe masculin, dont un certain nombre entretiennent des rapports professionnels avec la littérature, un an après que la même équipe ait posé la même question à autant de femmes il y a un an.
Résultat : L'Etranger (en anglais : The Outsider) d'Albert Camus vient en tête suivi de L'attrape-cœur de J.D. Salinger (...) les lecteurs n'attendent pas des romans qui ont changé leur vie qu'ils en soient un guide ou un compagnon éternel : ils les lisent "comme ils liraient des manuels de photo". Ils y trouveraient, chez Orwell par exemple, de quoi conforter leur angoisse de la désagrégation sociale et leur goût du combat solitaire, (...) La fiction étant parfois si étranger à nombre d'hommes, ceux-ci citent spontanément des essais ou des livres d'histoire (...) Cette enquête le confirme, le fait est qu'entre 20 et 50 ans, les hommes ne lisent pas de romans ». République des livres - 09 avril 2006
- On s'en détourne jusqu'à la falsification
Pour ne pas décevoir les nostalgériques, accoutumés à la réécriture oiseuse et mensongère de la période de l'Algérie française.
- Finalement, on ne saura jamais qui s'en est le plus inspiré. Vraiment. Ca se voit tellement peu.
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20/11/2009
Résistances intra, extramuros
On ne présente plus Stéphane Hessel, mais on ne se lasse pas de l'écouter pour se ressourcer.
La résistance n'a donc pas de frontières. La preuve ...
Le 29 novembre a été déclaré par l'ONU journée internationale de la Palestine. C'est la date anniversaire du partage de la Palestine et de la Nakba (défaite et exode de 1948) pour les Palestiniens.
Ce mois de novembre donne donc l'occasion de rappeler que les Palestiniens vivent toujours les conséquences terribles de l'injustice qui leur a été faite et qui se perpétue 60 ans après.
Tous les murs de la honte ne sont pas encore tombés.
Et en Palestine sous les yeux de la communauté internationale, on n'en finit pas d'en construire un. La colonisation se poursuit en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. C'est un obstacle majeur à la paix. Gaza, où l'armée israélienne a fait 1400 morts est toujours sous un blocus lui aussi meurtrier.
A quand un président étasunien pour déclarer : « je suis un Palestinien ? » A quand l'application à ce peuple des décisions de l'ONU et des règles du droit international ?
Le point de vue de Stéphane Hessel sur la question palestinienne tient dans cette phrase ...
« Ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d'enfants, la façon dont ils sont bombardés m'apparaît comme un véritable crime contre l'humanité. »
... autant que dans la réponse à la question : « (...) Jusqu'à maintenant le chemin vers la paix c'était deux Etats côte à côte, un Etat Palestinien et un Etat Israélien. Est-ce encore possible, ce partenariat avec les Palestiniens ?
- C'est la seule solution. Elle est rendue de plus en plus difficile, au fur et à mesure que s'accumulent de part et d'autre, soit le mépris et l'humiliation, soit la haine. Il faut que cette accumulation cesse le plus vite possible, et alors, au nom de ce que l'histoire nous a appris sur la possibilité du pardon - nous l'avons éprouvé, nous européens, et dans d'autres pays, en Afrique du Sud aussi - il faut avoir hâte que cette possibilité de pardon et de solidarité dans un Proche-Orient pacifique puisse être rétablie. » Tiré d'un entretien avec Swiss Info, 5 janvier 2009.
Il n'est pas inutile de rappeler que le Tribunal Russel pour la Palestine vise à mettre en évidence les crimes de guerre ou crimes contre l'humanité manifestement commis par les dirigeants et les soldats israéliens (voire les colons). De nombreux rapports internationaux (dont le dernier rendu par Goldstone) l'attestent, et il incombe à Israël ou aux autres Etats d'entamer à leur encontre des poursuites, conformément à leurs obligations internationales. La première session de ce tribunal aura lieu à Barcelone les 1, 2 et 3 mars 2010. L'ordre du jour est déjà fixé, au moins en partie :
- La politique et la pratique de l'UE et de ses Etats Membres dans leurs relations avec Israël, puissance occupante de la Palestine sont elles compatibles ou non avec leurs obligations internationales découlant du droit international général et du droit international humanitaire ?
- Dans quelle mesure l'UE et les Etats membres sont-ils ou non complices de la prolongation de l'occupation belligérante et illégale d'Israël en Palestine et des crimes commis par Israël contre le peuple Palestinien ?
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17/11/2009
Corruption portes ouvertes
Les chambres régionales des comptes ont été crées en mars 1982 pour constituer des juridictions financières attachées aux gestions locales. Leur jugement est susceptible d'appel devant la Cour des Comptes et de cassation devant le Conseil d'Etat.
Des magistrats de la chambre régionale des comptes parlent
envoyé par dna_web. - L'info video en direct.
Leurs torts ? Contrôler les recettes et les dépenses des collectivités territoriales, intervenir chaque fois qu'un ordonnateur (un maire par exemple) se trouve en situation de gestion de fait. Traduire : en train de manier de l'argent public à des fins irrégulières, voire personnelles, à travers de fausses factures, des subventions détournées de leur finalité, des déficits budgétaires quasi volontaires etc. Jusqu'à présent et à quelques exceptions près, le principe de séparation entre l'ordonnateur et le comptable du trésor public, fonctionnait à peu près bien. Et le contrôle s'exerçait, dérangeait même parfois jusque dans les couloirs de Bercy.
On comprend alors que cette énième réforme soit imaginée pour transformer le contrôle des dépenses publiques des collectivités territoriales par les CRC en une simple évaluation. Ce qui équivaut à la mise en place d'une corruption organisée. Comme pour la dépénalisation du droit des affaires, la tentation sera grande de fermer les yeux sur les pratiques douteuses de gestionnaires proches du sérail ou ayant partie liée avec lui. Elle tombe à pic et au moment même ou les maires de France, sifflent le courageux fantôme de Matignon à la porte de Versailles à propos de la suppression de la taxe professionnelle. En cas de fronde tenace, on pourra toujours marchander une déresponsabilisation du statut d'élu local.
A propos, les magistrats de la Chambre Régionale de Comptes ont fait grève aujourd'hui 17 novembre pour revendiquer ce qui leur reste d'indépendance. Si on ne s'en est pas rendu compte c'est qu'ils ne sont que 300 sur l'ensemble du territoire et que le tapage est ailleurs.
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15/11/2009
Mère UBU au PS
Ca allait mieux, mais ce n'était qu'une impression. Les nouvelles aventures de mère Ubu au Parti Socialiste y contribuent.
Quand on parle sans détour du Parti Socialiste et que les notions de partage, de justice et d'égalité constituent un idéal à atteindre pour celui qui s'exprime, on risque non seulement de s'exposer à la réprobation militante mais aussi à une sorte de schisophrénie, un fractionnement de la perception citoyenne.
D'un côté, on aimerait bien en finir le plus vite possible avec les farces communicantes des Sarkosy & C°, et dans ce cas on souhaite que la gauche du partage, de la justice et de l'égalité soit suffisamment adulte et compétente pour arrêter l'hémorragie provoquée par l'actuelle gestion calamiteuse de l'Etat.
D'un autre côté, pointer les psychoses qui s'expriment sans retenue dans le camp de ce qui pourrait être une opposition crédible revient un peu à admettre qu'en 2012 tout continuera à se détériorer. Si on n'en est pas là, on n'en est pas loin et ce n'est pas de la réunion de Dijon d'hier que viendra le salut.
Passons sur le cas type Julien Dray qui, lâché par ses amis de la direction du PS à la première occasion -ses démêlés monstrueux avec la suspicion nationale organisée-, n'en continue pas moins à fréquenter ses bons amis. Il ne fait qu'avaler une couleuvre de plus et il est seul à en subir les conséquences. Qu'importe, il est sympa, on le soutient dans ses efforts.
Difficile par contre d'éviter le cas Ségolène Royal. On atteint là un véritable problème de santé qui n'est malheureusement pas sans laisser de traces. Et il y a vraiment de quoi en vouloir à ceux qui, par militantisme forcené la considèrent capable de diriger un exécutif de façon sereine et constructive.
Lui reprocherait-on aujourd'hui sa lucidité ?
« Je n'ai aucun contentieux avec Ségolène, rien de personnel contre cette femme au regard clair, au physique agréable, mais sitôt qu'elle apparaît à la télévision, l'historien et militant socialiste que je suis est saisi de crainte, pour ne pas dire d'effroi. Je ne puis m'empêcher de penser à Léon Blum au XXXe congrès national de la SFIO, en juillet 1933, lorsque Marquet préparait avec Déat la scission néosocialiste sous le slogan de l'Ordre et de l'Autorité. Blum s'était exclamé : « Je suis épouvanté ! » Et de fait, je suis terrifié par Ségolène prétendant militariser le traitement de la délinquance ; je suis abasourdi par son projet de jurys populaires façon cours d'assises pour les élus, comme si le suffrage universel et les structures judiciaires appropriées n'existaient pas ; je suis confondu par sa planétaire indigence qui lui fait improviser cette réponse à propos de l'entrée de la Turquie dans l'Europe : « Mon opinion est celle du peuple français. » Je veux être leur chef, donc je les suis !
Mais d'où vient cette propension à la dérive populiste, au démagogique, à l'erratique, au saugrenu, et finalement à la mise en danger de la France ? Cynisme ? Voire ! La vérité est plus simple et bien plus inquiétante : Ségolène, c'est une inculture de taille encyclopédique, une sorte de trou noir de la science. Une ignorance crasse, pire que reaganienne : bushiste.
Comme si elle n'avait pas lu un seul livre. Des cours seulement. Pour passer des concours... Je la connais depuis plus de vingt-cinq ans, j'ai assisté à ses débuts. Sa carrière a commencé en Basse-Normandie, lorsqu'elle venait rejoindre sa mère en fin de semaine dans la demeure familiale de Villers-sur-Mer. Elle gravitait alors autour de l'Elysée, rédigeant des notes à l'intention de Jacques Attali. Dès 1983, elle était conseillère municipale minoritaire de Trouville. Deux ans plus tard, le scrutin proportionnel ayant été adopté en vue des législatives de 1986, se posait la question du deuxième de liste dans le Calvados. Au vu de nos résultats de 1981, même érodés par le désamour, l'obtention de deux sièges apparaissait certaine. Un ticket s'imposait : 1. Louis Mexandeau. 2. Henry Delisle. Mais comme ce dernier venait de perdre la mairie de Mézidon, sa position était fragilisée. André Ledran, qui m'avait succédé comme secrétaire de fédération, se mettait sur les rangs. Rude dilemme que de devoir choisir entre deux amis. La solution n'était-elle pas d'opter pour une troisième personne ? Nous étions dans une période où l'on commençait à parler d'un rôle accru des femmes en politique. Oh ! Avec frilosité, les socialistes se déclarant en faveur de la promotion féminine à condition qu'elle s'appliquât dans le département voisin...
A l'été 1985, lors d'une réunion de la commission exécutive du Calvados, à Caen, il fallut commencer à en débattre. Chacun des 60 participants n'avait encore en tête que l'enjeu entre Delisle et Ledran. L'atmosphère était lourde. Soudain, sur la gauche de la grande salle de la rue Paul Toutain se leva une frêle créature, une femme jeune et jolie dont j'étais le seul à connaître l'identité. Qui pouvait savoir alors que même sa timidité devait avoir été étudiée ? Même pas moi ! Elle déclara dans un grand silence : « Voilà, je m'appelle Ségolène Royal, je suis membre de la section de Trouville et conseillère municipale. J'ai 28 ans. Je suis mère d'un enfant. Je travaille à l'Elysée auprès de François Mitterrand. Les deux personnes que j'aime le plus au monde, c'est mon bébé et François Mitterrand. Je voudrais être candidate aux élections législatives de l'an prochain en deuxième position, derrière Louis. » Puis elle se rassit. Il n'y eut aucune discussion. Suffoquée par tant d'audace, la salle restait muette. Que cette jeune personne, même présentant bien, même proche, prétendait-elle, du président de la République, mais n'ayant aucune expérience militante, revendique une candidature qui l'enverrait automatiquement au Parlement paraissait complètement incongru, ahurissant, surréaliste. On passa donc sans commentaire à la suite de l'ordre du jour et, au final, quelques semaines plus tard, ce fut Yvette Roudy qui fut choisie.
(...)
Surfant sur les sondages, (...) elle a floué Jospin, Lang et les autres. Paralysés à l'idée de passer pour sexistes - Ségolène excellant dans la posture de prétendue victime - ils l'ont laissée faire la course en tête, tels ces coureurs pistards de l'ancien Vél'd'Hiv, au temps de Toto Gérardin et de Lapébie. Soucieux de ne pas partir les premiers dans le rôle du lièvre, ils n'ont pas pu, ou voulu voir le VTT chevauché par cette amazone qui les coiffe au poteau en leur lançant joyeusement le fameux : « T'as le bonjour d'Alfred ! » Une chose est certaine, en tout cas : si, à la faveur de cette dérive médiatique, elle vient à gagner en novembre, le parti socialiste risque d'entrer dans une phase noire de son histoire, une période glaciaire, telle qu'il en a connu en 1920 et 1940"
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12/11/2009
Un président sans divertissement
C'est celui que le traité de Lisbonne intronise pour deux ans et demi avec des prérogatives qui sont loin de valoir celles chefs d'Etats en place.
Elu sans campagne ni programme, ni projet, tout simplement désigné par les 27 chefs d'Etats des pays membres, il présidera le conseil européen, avec à peu près autant de pouvoir qu'un fonctionnaire de préfecture chargé du protocole. En moins drôle.
- présider et animer les travaux du Conseil européen ;
- assurer la préparation et la continuité des travaux du Conseil européen en coopération avec le président de la Commission, et sur la base des travaux du Conseil des affaires générales ;
- œuvrer pour faciliter la cohésion et le consensus au sein du Conseil européen ;
- présenter au Parlement européen un rapport à la suite de chacune des réunions du Conseil européen.
Pas étonnant dans ces conditions que cette présidence ne soit pas briguée par l'un des représentants de la famille Sarkozy.
Pourtant les tractations secrètes semblent aller bon train derrière le rideau de fer tiré par la Suède sur des arrangements - transactions ? - qui restent hors de portée du suffrage universel. Par pudeur ? Par soucis de transparence ?
"Le Conseil européen et cette nouvelle fonction de président représentent l'un des pires aspects des institutions de l'Union européenne : il s'agit d'un mécanisme entièrement intergouvernemental, où l'Europe est traitée sur le seul mode de la diplomatie et de la politique étrangère sans la moindre considération pour les mécanismes démocratiques qui ont commencés depuis longtemps à régir le reste des institutions communautaires." dixit Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles.
Date d'entrée en vigueur dudit traité de Lisbonne : 1er décembre. C'est demain et justement, le lendemain, au lieu de chanter la carmagnole, 500 millions d'européens en délire n'auront plus qu'à applaudire et à scander en coeur "habemus papam".
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