15/07/2011
Pour un défilé citoyen du 4 août
Eva Joly s’est donc attaqué au narcissisme franco-français. Elle a parlé de son envie de voir un défilé citoyen prendre peu à peu la place d’une parade de chars et d’hommes en armes convoqués sur les champs enlisés (Canard Enchaîné) pour rendre hommage à une Nation qui devrait se sentir plus menacée par les armées étrangères que par les marchés financiers et autres agences de notation.
Soit. Laissons tomber le 14 juillet, ses bals et ses feux d’artifice dédiés aux familles de militaires endeuillées et faisons en sorte que le 4 août soit la fête de tous les citoyens souhaitant abolir les privilèges à commencer par celui qui consiste à payer ses impôts à l'étranger sous couvert "d'optimisation fiscale". Chiche ?
Le chef d’escadrille, premier fusible de France, en a profité pour mettre en doute la connaissance que pouvait avoir Eva Joly des traditions hexagonales et pour pointer sa bi-nationalité. Il en aura sans doute oublié que l’antimilitarisme est une vieille histoire, une très ancienne tradition et que Georges Brassens, très apprécié de feu le général Bigeard, en avait fait, lui aussi, une chanson intitulée « Les deux oncles ».
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14/07/2011
Words... Words... Words...
Léo Férré porté disparu, seulement disparu, le 14 juillet 1993.
Il disait : "L'anarchie, c'est la révolte permanente contre soi-même et contre l'extérieur. Il y a en fait très peu d'anarchistes. L'anarchie, ce n'est pas le révolver, mais une rébellion intérieure, que l'on exprime par le regard et par la parole. L'anarchie, c'est l'extrême solitude." (source)
Une chanson dédiée aux étrangers sur un texte de Baudelaire.
Un autoportrait, un miroir, un excès de lucidité ?
Avant d’être une solution collective, l'anarchie commence par la remise en question de soi-même. Ce que, la plupart de ceux qui prétendent nous gouverner, au prétexte le plus souvent fallacieux de défendre l'intérêt général, sont incapables d'envisager. J’aimerais bien être cet anarchiste dont parle Baudelaire dans cette chanson « L’Etranger » interprétée par Léo Férré. Mais, de même que les nuages ne maîtrisent pas les vents qui les poussent, « la remise en question de soi-même », n'est pas un exercice si facile et dans ces conditions, la démocratie ne peut être qu'un choix "par défaut" ou pire, un choix partisan très éloigné de la Liberté.
…
« Ils ont voté ils voteront comme on prend un barbiturique
Et ils ont mis la République au fond d'un vase à reposer
Les experts ont analysé ce qu'il y avait au fond du vase
Il n'y avait rien qu'un peu de vase. »
Léo Férré, La Violence et l'ennui (1980), Words... Words... Words...
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13/07/2011
La rumeur comme tentative d'enfermement
Méthodologie :
On s’en souvient, Marine Le Pen, lors d’une émission qui lui était consacrée, avait utilisé l’argument « Boniface » pour tenter d’empêcher C. Fourest de s’exprimer.
Cet argument de pure mauvaise foi tournait autour de l’islamophobie fantasmée de la chroniqueuse.
Aujourd’hui ON, la rumeur, tente de déstabiliser Martine Aubry en utilisant un élément de démonstration puisé dans un essai intitulé « La Tentation Obscurantiste » écrit par…. Caroline Fourest.
La ficelle est assez grosse et il faudra sans doute attendre quelques jours pour savoir si la manip’ a fonctionné. On ne pourra évidemment pas compter sur Pascal Boniface pour faire taire les rumeurs puisqu’il semble vouloir les alimenter ou ne pas les démentir, ce qui le grandirait pourtant.
Sur le fond :
Les islamistes ne sont pas coupables d’islamisme, mais ils représentent un danger pour les pays en mal de laïcité ou pour les personnes, hommes, femmes ou enfants, souvent menacés dans leur intégrité intellectuelle et physique pour des raisons pseudo-religieuses. Un des derniers exemples en date est celui de la réalisatrice Nadia El-Fani auteure d’un film intitulé « Ni Allah, ni maître » et rebaptisé polémique aidant, « Laïcité, Inch’Allah ».
Ce qui n’empêche pas qu’en droit ces mêmes islamistes, s’ils enfreignent le Code Civil ou Pénal, doivent nécessairement être défendus, et que le fait de les défendre ne présume en rien de l’engagement philosophique ou religieux de celle ou celui qui les représente devant un tribunal. En clair, la morale, la spiritualité, les convictions et le droit sont des domaines distincts et l’avocat Jean-Louis Brochen, compagnon de Martine Aubry est évidemment fondé à déclarer :
« De même que l'avocat d'un criminel n'est pas lui-même un criminel, j'ai défendu (des) jeunes filles (voilées) alors que je n'étais pas favorable au voile. Je suis contre le voile et encore plus clairement contre la burqa, mais c'est l'honneur d'un avocat que de faire en sorte qu'un individu ait toujours quelqu'un pour le défendre. »
Etre « l’avocat des islamistes » n’est donc pas une calomnie, mais un constat tout au plus hâtif s’il ne prend pas en compte les caractéristiques sociales de toute la clientèle de l’avocat visé.
Dans la même logique qui pourrait reprocher à Me Henri Leclerc, président d’honneur de la LDH, d’être un Strauss-khanien inconditionnel au prétexte qu’il a été chargé de réduire à rien les arguments de Tristane Banon et ce, malgré les avertissements de la Cour Européenne des Droits de l’Homme !
Dans « La Tentation Obscurantiste », Caroline Fourest qui ne se situe pas sur le terrain du droit mais sur celui de l’analyse sociale, passe son temps à prévenir la gauche, quitte à la défriser un peu, que toute complaisance politique et non critique envers les islamistes peut être fatale aux valeurs qu’elle prétend défendre. Elle s’en explique ouvertement :
« De la conférence de Durban au Forum social de Londres en passant par la pétition des “Indigènes de la République” et le débat sur les signes religieux à l'école publique, la gauche semble avoir perdu tous ses repères. Pas toute la gauche. Une partie seulement. Celle que l'on surnomme “islamo-gauchiste”, alors qu'il vaudrait peut-être mieux parler de gauche obscurantiste, pro-islamiste. Une autre gauche, anti-intégriste et anti-totalitaire, la regarde dériver, muette et paralysée d'incompréhension. Les militants de cette gauche-là ne comprennent pas pourquoi ils se font traiter d'“islamophobes” ou de “racistes”, voire de vendus à la pensée “bushienne et sharonienne” chaque fois qu'ils osent dénoncer la nature intégriste et réactionnaire de l'intégrisme, fût-il musulman, au nom de la laïcité, du féminisme ou de l'universalisme. Ou lorsqu'ils se battent pour que l'antisionisme ne serve pas à justifier l'antisémitisme. [...] La Tentation obscurantiste, c'est aussi l'histoire de ce consensus étonnant, allant de la gauche altermondialiste à la droite mondialiste, qui pourrait bien servir de voie royale, sans barrage ni obstacle, au nouveau totalitarisme. »
Sur le sens du mot « rumeur » enfin. Soit il s’agit d’un bruit informel sans source déterminée et dans ce cas ce n’est pas C. Fourest qui a colporté une « rumeur » puisqu’elle a signé et assumé la maternité de « La Tentation… » avec les exemples qui viennent y corroborer sa démonstration. Soit la « rumeur » est un phénomène de transmission d'un élément de réalité à prétention plus ou moins diffamatoire, et là encore C. Fourest n’est pas responsable de la caricature de son propos ni des bruits qui circulent sur Martine Aubry qui se veulent, eux, désobligeants pour la candidate aux primaires socialistes.
Conclusion :
A moins qu’ils ne veuillent ouvrir un boulevard à la droite et à l'extrême-droite, les candidats PS à la présidentielle devraient tenter une sortie et ne pas rester trop longtemps enfermés dans une stratégie d’évitement sur ce sujet, l’intégrisme religieux, comme sur d’autres. Même en période estivale, les débats sont faits pour s'évader, et les rumeurs qui y font obstruction ressemblent au contraire à une tentative d'enfermement.
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11/07/2011
Effectivité des droits des femmes : discours et réalité
La Loi n° 2010-769 du 9 juillet 2010 relative aux violences faites aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants reste très imparfaite. D’où le communiqué de la LDH, basé sur un exemple concret et qui souligne sur ce thème l’écart existant entre discours et réalité.
« A Nantes, le 9 juin dernier, la dissolution de l’association féministe « D’une rive à l’autre » a dû être votée.
Depuis 1996, l’association « D’une rive à l’autre » assurait accompagnement et soins des personnes victimes de violences sexuelles, aidait les victimes à porter plainte, se reconstruire et se réinsérer.L’association avait développé un projet pilote de formation des professionnels, de recherche et d’élaboration. La dernière assemblée générale a encore mis en évidence la richesse de l’activité de l’association et l’investissement de ses militantes et psychologues.
Ces dernières années déjà, les subventions avaient diminué. En 2010, année décrétée par le Premier ministre « année contre les violences faites aux femmes », l’Etat a cessé de financer l’association. Malgré la création d’un comité de soutien, les mobilisations diverses et les interpellations, l’Etat a confirmé son désengagement. Il n’y aura donc plus de lieu d’accueil et de suivi, pour les personnes agressées sexuellement et violées dans le département concerné. Ce sont toutes les femmes mais aussi l’ensemble de la société qui y perd.
Le viol est un fait social. Les violences sexuelles, formes ultimes d’un rapport de domination, sont intolérables et bafouent les droits humains. La Ligue des droits de l’Homme dénonce le désengagement de l’Etat dans le financement de cette association. Les violences faites aux femmes ne sont toujours pas reconnues comme un problème politique majeur, ce qui constitue, de fait, une discrimination dans la garantie de l’effectivité des droits.
La LDH s’insurge contre la politique d’abandon par l’Etat des associations de terrain, politique qui conduit au délitement de la vie associative, au recul des droits sociaux, en particulier de la santé publique. Les femmes, une fois de plus, en font ici les frais. »
Paris, Nantes, le 11 juillet 2011
D’UNE RIVE A L’AUTRE
4 rue Vauban
44000 Nantes
Tel: 02 51 82 36 85
dral.nantes@sfr.fr
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La cause féministe selon E. Badinter
Comment a-t-on réagi dans les deux pièces cuisine de la rue St Denis, autre façon de parler des chaumières, à l’assertion menaçante et professorale selon laquelle « On ne se sert pas d'une possible injustice pour faire avancer une cause ! » ?
L’auteure, E. Badinter, philosophe et confidente d’Anne Saint Clair, a fait cette déclaration autoritaire sur France Inter le 6 juillet dernier, à propos de la façon, à ses yeux scandaleuse, dont s’étaient exprimé des groupes féministes au sujet d’un célèbre-coinceur-coincé-et-pour-cause.
Au-delà du fait divers qui continue heureusement de provoquer une remise en perspective du fonctionnement de la Justice et de la condition féminine, mais tétanise aussi redoutablement le personnel politique jusqu’à lui offrir une opportunité supplémentaire de s’enferrer dans des discours convenus et très peu « clivés », reste une autre série de questions qui devrait tarauder les philosophes :
- Ne seraient-ce pas les injustices, avérées ou pas, qui fondent la réalité des causes à défendre et justifient que l’on devance la matérialité des faits ? A quelle législation E. Badinter fait-elle référence pour voler au secours de ses amis ? A une législation éthique ou à une législation juridique ?...
Au passage on notera que personne ne songerait à reprocher aux défenseurs de Dreyfus, ceux de la première heure, de ne pas avoir attendu la réhabilitation du capitaine pour « faire avancer » l’idée que l’antisémitisme était insupportable autant que son instrumentalisation.
Les philosophes - on avait déjà repéré Botul, Finki, Ferry… - menacent et gesticulent décidemment beaucoup ces temps-ci pour des « causes » souvent déconnectées de leur ressort philosophique. Dommage pour la métaphysique des mœurs qui mérite un peu plus de réalisme, de calme et d’objectivité.
Quant à « l'épouse de celui qui sous-présida à l’abolition de la peine de mort », et qui incarne à ce titre une caution morale à vie, peut-elle pour autant se permettre de dire n’importe quoi, tout en faisant mine de désigner à la vindicte populaire, au nom du féminisme, des rivales ahuries et de moins en moins crédules.
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30/06/2011
Dette illégitime
Sous les yeux de Standard & Poor's, Moody's et quelques autres agences de notation qui conseillent les investisseurs et autres rentiers de la dette sur les risques boursiers, un documentaire produit par le public, « Debtocracy » cherche les causes de la crise de cette dette et propose des solutions. Ce qui se passe en Grèce est bien sûr très largement reproductible.
A moins d’abandonner ce qui lui reste de crédit et en regard de la crise grecque, la gauche française devrait se trouver dans une obligation de cohérence et d’honnêteté avec elle-même. Pour commencer il lui faut définir publiquement ses marges de manœuvre, comme une façon de faire preuve de courage avant de pouvoir peser avec une chance de succès sur une économie sociale et solidaire à échelle européenne et plus si affinités.
Tout le monde n’est pas du même avis et, sur le terrain,
on est apparemment loin du consensus et des discours démagogiques !
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23/06/2011
La perpétuité au bénéfice du doute
Le bénéfice du doute et l’intime conviction sont très visiblement entrés en conflit lors du 3èm procès d’Yvan Colonna le 20 mai 2011. On ne saura même pas si le doute a pu être organisé, puisque les magistrats du siège ont négligé d’examiner les témoignages et indices qui auraient effectivement pu jouer en faveur du principal accusé ou, à l’inverse, l’enfoncer davantage. En l’occurrence, le juge s’est autorisé un préjugement sur la personne d’Yvan Colonna et s’est exposé à enfreindre l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme §3-4.
Il a en outre voulu ignorer qu’aucune personne, membre d'une autorité publique, n’est en droit de porter atteinte, par des propos publics à la présomption d'innocence de quelqu'un, pendant et en dehors de tout procès. A moins que la Justice ne soit dépendante de ce type de procureur et d’apriori, à moins qu’elle n’ait été bâclée.
Toujours est-il que, sous le titre « Procès Colonna : un doute insupportable », la LDH Corse a rendu public le communiqué suivant :
« Le 3ème procès d'Yvan Colonna aura connu une seule avancée, la motivation du jugement, et celle-ci aura confirmé ce que nous savions depuis le début : la mise à l'écart du débat, d'éléments qui contrarient la déclaration de culpabilité d'Yvan Colonna faite par Nicolas Sarkosy en juillet 2003.
La question des témoins oculaires est ici emblématique. Tous exonèrent Yvan Colonna. Mais leurs dires, selon les juges de la Cour d'Assises antiterroriste, doivent "être appréciés avec les plus grandes réserves au regard de la rapidité du déroulement des faits, de leur ancienneté, de la position des témoins et de la qualité de l'éclairage urbain». Cette affirmation, comment devons-nous l'apprécier puisque ces mêmes juges n'ont pas associé les témoins oculaires au transport de la Cour sur les lieux de l'assassinat pendant le procès.
De ce procès, il restera aussi cette photocopie d'un document d'origine inconnue, transmise par la police et jetée dans le débat de manière opportune, à un moment où certains propos, certes tardifs de l'accusé, pouvaient ouvrir sur d'autres hypothèses que celle imposée depuis le début par la police antiterroriste.
Aujourd'hui nous ne savons toujours pas si la justice a dit la vérité mais elle a condamné un homme à perpétuité. »
Ajaccio, le 23 juin 2011.
Prochaine étape la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui, il n’y a pas si longtemps, avait « épinglé la France pour l'absence d'indépendance de son parquet à l'égard du pouvoir exécutif. »
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21/06/2011
Le sexe des anges
Deux derniers communiqués de la LDH (1) - (2) mettent en évidence un fait dans lequel les intégristes catholiques n’ont pas manqué de s’engouffrer.
Le premier communiqué a trait à l’homophobie et aux pratiques discriminatoires qu’elle suppose partout dans le monde. Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU vient de demander au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme de réaliser une étude pour rendre compte des lois, pratiques discriminatoires et autres violences contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre dans toutes les régions du monde. Il serait temps !
A noter quand même, entre autres, qu'Amnesty International s’en préoccupe régulièrement et qu'SOS Homophobie a fait paraître son propre rapport pour l’année écoulée.
Dans un second communiqué, la LDH s’inquiète d’un courrier adressé au ministre de l’Education nationale par Christine Boutin. Celle-ci s’oppose, et avec elle l’ensemble des lobbies intégristes, à ce que les programmes Sciences et Vie de la Terre pour les classes de première L et ES (Bulletin officiel spécial n° 9 du 30 septembre2010 - pages 7 & 8) introduisent une réflexion sur la sexualité qui soit également «l’occasion d’affirmer que si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée». La démarche de dame Boutin équivaut à réclamer un statuquo permettant à l’homophobie de prospérer. D’où la virulence de ses propos qui rassurent sans aucun doute les sectateurs du Vatican.
Dès septembre 2011 et malgré cette levée de bouclier à laquelle il fallait s’attendre, il s’agira donc d’introduire dans la cours de SVT la théorie du genre qui dissocie l’identité sexuelle de l’orientation sexuelle et qui, par voie de conséquence est une déconstruction de l’hétérosexualité comme modèle universel, l’homosexualité, la bisexualité ou la transsexualité relevant de la liberté souveraine des individus.
Tout en faisant reculer l’homophobie et en fonction de la compétence des professeurs, de plus en plus recrutés sans formation et tous azimuts via Pole-Emploi, cette partie du cours de SVT pourrait néanmoins être une occasion pour les élèves d’aborder quantités d’autres sciences non programmées en classe de 1ère, de la psychanalyse à la biologie, en passant par l’histoire, la sociologie ou l’anthropologie. Il faut pourtant s’attendre à ce «qu’au nom du respect de la liberté de conscience des familles et de la responsabilité des parents en matière d’éducation affective et sexuelle de leurs enfants» (sic), les gardiens d'une orthodoxie de la procréation à tout prix, viennent perturber une réflexion libre et objective sur un sujet hautement éducatif et non discriminant.
En ce qui concerne la LDH, il ne serait pas accessoire non plus que ses sympathisants et adhérents s’interrogent sur la validité de l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, qui énonce :
«A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État.»
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17/06/2011
En Iran, le FMI "termine le job"
Y-a-t-il une justice économique compatible avec un minimum de décence ? Les hauts fonctionnaires du FMI, au nom de la « stabilité du système monétaire international », n’en sont plus à leur première infamie. La pire de toutes, c’est le silence qui entoure les pays où le marché de la mort frappe à huis clos.
Iran : 155e pendaison de l'année eeeee Mercredi, 15 Juin 2011 08:55 Iran Manif- Un Iranien a été pendu dans une ville du sud de l'Iran, a rapporté mercredi le site de la télévision d'Etat. Aucune précision n'a été donnée sur l'identité de l'accusé. Cette pendaison porte à 155 le nombre d'exécutions menées en Iran depuis le début de l'année, indique l'AFP. En général quand le régime ne donne aucune indication sur l'identité de la victime, il s'agit d'un manifestant arrêté lors du soulèvement ou d'un prisonnier politique de plus longue date. L'appareil de propagande des mollahs se fait fort de salir l'image de ses victimes pour ne soulever aucune vague dans l'opinion publique internationale. Qui en effet aurait des états d'âme pour un violeur d'enfant ou un trafiquant de drogue ?
Or en premier lieu c'est de peine de mort qu'il s'agit, et les démocraties qui l'ont abolie doivent s'élever contre son usage ailleurs dans le monde. Ensuite au rythme où vont les exécutions en Iran, c'est de crime contre l'humanité qu'il s'agit. Garder le silence ou reprendre à la lettre la propagande officielle, comme le font regrettablement certaines agences de presse par pur souci de conserver quelqu'un sur place, c'est soit taire un crime contre l'humanité, soit y participer. Le philosophe français Jankelevitch disait avec raison que c'est en soi un autre crime contre l'humanité. Il serait temps que la presse se pose des principes déontologiques face au phénomène de propagande, qui plus est intégriste.
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Le FMI félicite l'Iran pour sa réussite dans la réduction des inégalités ©AFP / 13 juin 2011 22h33 Washington - Le Fonds monétaire international a félicité lundi l'Iran pour sa réussite dans la réduction des inégalités, six mois après la mise en œuvre d'un ambitieux plan de suppression des subventions à l'énergie.Le 18 décembre, le président Mahmoud Ahmadinejad avait annoncé la fin dès le lendemain de ces subventions, avec pour effet un bond du prix de l'essence compris entre 75 et 300%, ou encore une multiplication de celui du gazole par neuf, et de ceux de l'électricité, de l'eau et du gaz par trois à cinq. Les prix de l'alimentation avaient augmenté en parallèle. Au total, l'inflation était passée de 10,1% sur un an en décembre à 14,2% en mai. Mais, pour le FMI, ce plan qui a supprimé près de 60 milliards de dollars de subventions annuelles (l'équivalent de 15% du produit intérieur brut) et était conçu pour donner aux biens leur prix véritable, a été au final une réussite. La redistribution, sous forme de versements aux ménages, des recettes tirées des hausses de prix a été efficace pour réduire les inégalités, améliorer le niveau de vie et soutenir la demande intérieure, a estimé le FMI, dans un communiqué publié à l'issue d'une mission d'évaluation d'une dizaine de jours en Iran. La hausse des prix de l'énergie a déjà fait baisser la consommation domestique excessive d'énergie et le gâchis qu'elle occasionnait, a-t-il poursuivi. Le FMI a reconnu que cette réforme avait à court terme ralenti la croissance mais a estimé qu'elle devrait considérablement améliorer les perspectives à moyen terme pour le pays. Il lui a recommandé une réorientation globale de l'économie vers des produits, des services et des techniques de production moins gourmands en énergie et de poursuivre les efforts d'amélioration du climat des affaires afin de soutenir la création d'entreprises et d'emplois nouveaux. |
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13/06/2011
Dé-mondialisation : Minc vs Montebourg
Le fait qu’Arnaud Montebourg soit un candidat plus qu'improbable pour les prochaines présidentielles n’enlève rien à son mérite d’argumenter sur l’idée de dé-mondialisation, idée passant de moins en moins pour une utopie et relayée en tant qu’alternative par quantité d’économistes prospectifs. Alain Minc ne fait naturellement pas parti de ceux-là. Jean Claude Guillebaud, éditorialiste catholique lucide s’en est ému et a semble-t-il choisi son camp quitte à faire la promotion de celui qui se trouve être à l’origine des «primaires socialistes» et dont la réflexion sur le sujet mériterait d’être largement débattue. Les ténors et sopranos qui occupent la scène médiatique seraient bien inspirés de s’emparer de la question et de relever …
« L’injure faite à Montebourg »
« La saillie hasardeuse de Luc Ferry sur la pédophilie a fait couler beaucoup d’encre. C’était mérité. Pour ma part, je me suis intéressé à une autre « saillie » verbale, tout aussi loufoque mais plus révélatrice. Dans une interview au site nonfiction.fr, Alain Minc a traité de « connards », puis de « débiles », le candidat socialiste Arnaud Montebourg et ses amis, coupables de s’intéresser au concept de « dé-mondialisation ».
C’était moins les propos de Minc qui tiraient l’oreille – il nous a dit tant de choses depuis trente ans ! – qu’un aussi brusque changement de vocabulaire. Que notre Jiminy Cricket national, perché sur l’épaule des puissants, en arrive à « se lâcher » jusqu’à user d’injures populistes donne à réfléchir. Faut-il y voir le signe d’une panique refoulée ? Sans doute. Dans le même mouvement, pour mieux salir le personnage, Minc compare Montebourg à Marine Le Pen. Vieux refrain… Pour ceux – dont je suis – qui ont lu ses livres et écouté ses prestations, l’accusation est indécente mais surtout très sotte.
Les réflexions de Montebourg sur les limites du dogme libre-échangiste sont partagées aujourd’hui par quantités d’intellectuels et d’économistes. D’Emmanuel Todd à Jacques Sapir, de Hakim El Karoui (ancien du cabinet Raffarin) à Jean-Luc Gréau, Paul Jorion ou Frédéric Lordon, en passant par le groupe dit des « économistes atterrés », on aurait donc du mal à dresser la vraie liste des « connards ». Il faudrait d’ailleurs adjoindre l’ami Georges Corm, ancien ministre libanais des Finances, dont le dernier livre (paru cet automne) s’interrogeait, lui aussi, sur la dé-mondialisation.
L’audace bienvenue du brillant député est d’avoir enfin introduit cette question au cœur de la campagne présidentielle. Elle mérite débat. Ajoutons qu’il aura fallu près de dix ans pour qu’elle perce le mur du dogmatisme ambiant et trouve droit de cité. C’est en 2002 que l’idée a été avancée par le sociologue philippin Walden Bello, diplômé de Princeton. En décembre 2009, un long article de « Newsweek » signalait d’ailleurs que nombre d’entreprises américaines mettaient déjà en œuvre une manière de dé-mondialisation en relocalisant leur fabrication aux États-Unis.
C’est pourtant sur le vieux continent que la remise en cause du dogmatisme libre-échangiste est la plus ardente. Rien de plus logique. L’Europe est devenue la partie du monde la plus ouverte aux quatre vents des échanges planétaires. Elle est beaucoup moins protégée que la Chine ou les États-Unis. Elle paie au prix fort – désindustrialisation, pression à la baisse sur les salaires, inégalités croissantes, désintégration des économies nationales – d’avoir oublié la clause de la « préférence communautaire » (idée française) inscrite en 1959 dans le projet européen. C’est sous la pression des États-Unis que cette clause essentielle fut démantelée.
Dans un petit livre de combat préfacé par Emmanuel Todd (« Votez pour la dé-mondialisation ! », Flammarion, 2 euros), Montebourg rappelle néanmoins que même l’Organisation Mondiale du Commerce autorise, en cas d’urgence sociale, une forme de protectionnisme communautaire. Alors ? Le plus amusant de l’affaire est que tous les « débiles » ainsi injuriés se sont beaucoup moins trompés que Minc lui-même, chantre étourdi de la « mondialisation heureuse ». Son interview récente montre que sa vision du monde n’a pas changé d’un iota. Elle tient en trois lignes : les « sur contraintes » macroéconomiques sont impératives, elles ne laissent à la démocratie qu’une infime marge de manœuvre. Pour les reste, interrogé sur les révoltes sociales en cours, il affiche un beau mépris : « Penser qu’il y a un monde alternatif… foutaise, foutaise ! »
Les « Indignés » apprécieront. À traiter impudemment de « connards » Montebourg et ses amis, Minc s’expose donc à ce qu’on lui retourne de facto le compliment. »
Nouvel Obs. Juin 2011
Jean-Claude Guillebaud
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25/05/2011
Don Stroscani
Légende, mythe ou mirage, Don Stroscani n’avait donc pas rendez-vous avec l’Histoire mais avec …. Mon Œil !
Tirso de Molina, Molière, Mozart avaient déjà écrit le scenario. Il n’y avait plus qu’à l’adapter. Assez réussi !
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Le manifeste de la Puerta del Sol
Et pendant que nous assistons médusés aux sempiternelles et prévisibles petites histoires hexagonales, la parole est à ceux qui ont eu le courage et l’énergie de la prendre.
Voici le manifeste que les manifestants de la Puerta del Sol à Madrid ont rendu public. Il est traduit ici par Jean-Paul Brodier. D’autres traductions existent. Toutes expriment un espoir et la rage de le voir débouché sur la réalité. Exemplaire à plus d’un titre, et si nous nous en inspirions ?...
« Nous sommes des gens ordinaires
« Nous sommes des gens ordinaires. Nous sommes comme vous : des gens qui se lèvent chaque matin pour étudier, travailler ou trouver un emploi, des gens qui ont une famille et des amis. Des gens qui travaillent dur pour procurer un avenir meilleur à ceux qui les entourent.
Certains parmi nous se considèrent progressistes, d’autres conservateurs. Certains parmi nous sont croyants, d’autres non. Certains parmi nous ont des idéologies bien définies, d’autres sont apolitiques, mais nous sommes tous inquiets et en colère au sujet du paysage politique, économique et social que nous voyons autour de nous : corruption parmi les politiciens, les hommes d’affaires et les banquiers qui nous laissent sans recours et sans voix.
Cette situation est devenue la norme, une souffrance quotidienne, sans espoir. Mais si nous assemblons nos forces, nous pouvons la changer. Il est temps de changer les choses, temps de construire ensemble une meilleure société. C’est pourquoi nous affirmons fortement que les priorités de toute société avancée doivent être le progrès, la solidarité, la liberté de la culture, la durabilité et le développement, le bien-être et le bonheur des peuples.
Voici des vérités inaliénables auxquelles nous devrions nous attacher dans notre société : le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation à la vie politique, à la liberté du développement personnel, les droits des consommateurs pour une vie heureuse et en bonne santé.
L’état actuel de notre gouvernement et de notre système économique ne se soucie pas de ces droits et de beaucoup de façons s’oppose au progrès humain. »
« La démocratie appartient au peuple »
« La démocratie appartient au peuple (demos = peuple, kratos = force), cela signifie que le gouvernement est composé par chacun de nous. Toutefois, en Espagne, la majorité de la classe politique ne nous écoute même pas. Les politiciens devraient porter notre voix aux institutions, permettre la participation des citoyens à la politique par des canaux directs qui apportent les plus grands bénéfices à l’ensemble de la société et non pas s’enrichir et prospérer à nos dépens, à l’écoute exclusive de la dictature des principales puissances économiques, ni les maintenir au pouvoir dans un bipartisme conduit par les acronymes inamovibles PP & PSOE.
L’appétit de puissance et d’accumulation de quelques-uns crée les inégalités, les tensions et les injustices, lesquelles conduisent à la violence, que nous rejetons. Le modèle économique anti-naturel et obsolète pousse la machine sociale dans une spirale de croissance qui la consume elle-même, enrichit quelques-uns et plonge les autres dans la pauvreté. Jusqu’à l’effondrement.
L’intention et l’objet du système actuel est l’accumulation d’argent, sans égard pour l’efficacité ni le bien-être de la société. Gaspillage des ressources, destruction de la planète, création de chômage et de consommateurs malheureux. »
« Je sais qu’ensemble nous pouvons »
« Les citoyens sont les rouages d’une machine conçue pour enrichir une minorité qui ne tient pas compte de nos besoins. Nous sommes anonymes, mais sans nous rien de cela n’existerait, parce que nous sommes les moteurs du monde.
Si, en tant que société, nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une économie abstraite, qui ne restitue jamais les bénéfices à la majorité, alors nous pouvons mettre fin aux mauvais traitements dont nous souffrons tous.
Il faut une révolution éthique. Au lieu de placer l’argent au-dessus des êtres humains, nous le remettrons à notre service. Nous sommes des gens, pas des produits. Je ne suis pas le produit de ce que j’achète, pourquoi je l’achète et à qui je l’achète.
Pour tout ce qui précède, je suis indigné. Je pense que je peux le changer. Je pense que je peux aider. Je sais qu’ensemble nous pouvons. Je pense que je peux aider.
Je sais qu’ensemble nous pouvons. »
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24/05/2011
Irrésistible, le veau d’or ?
Petit sondage artisanal et non financé à l’usage de ceux qui aimeraient s’approcher au plus près d’une gouvernance respectueuse des Droits de l’Homme.
- Quels sont les partis qui, par l’intermédiaire de leur leader en lice pour les prochaines élections présidentielles, répondent et répondront de façon crédible et prioritaire aux intérêts du Bien commun de l’électorat qu’ils se supposent plutôt qu'à ceux des élites économiques et financières qui les rétribuent ?
- Quels sont les partis qui, par l’intermédiaire de leur leader en lice pour les prochaines élections présidentielles, sont en mesure de concilier, à condition que cela soit possible, démocratie et oligarchie ?
- Quels sont les partis qui, par l’intermédiaire de (etc, etc…) , sont les mieux à même de faire émerger d’autres héros que ceux qui incarnent une réussite sociale ostensiblement basée sur l’argent ?
Les réponses sont à usage strictement personnel et ne sont pas destinées aux médias qui ne sauraient qu’en faire puisque c’est eux qui aujourd’hui les donnent.
Cela dit, les participants au forum organisé par la Ligue des Droits de l’Homme à La Seyne s/mer le 22 mai 2011 ont tenté d’en donner une :
Pour améliorer a minima notre démocratie, imparfaite par essence, la nécessité est d'inclure dans les programmes de gouvernement - notamment ceux qui sont les mieux disposés à respecter les Droits économiques et sociaux -, d’y inclure donc les engagements contenus dans l’appel aux jeunes générations prononcé le 14 mai 2011 sur le plateau des Glières qui est bien autre chose qu’une simpliste et monotone incantation.
A savoir :
- « (…) reconstituer les services publics et institutions créés à la Libération pour aller vers une véritable démocratie économique et sociale. (…) »
- « (…) séparer clairement les pouvoirs et renforcer la démocratie parlementaire au détriment de notre régime présidentiel personnalisé. Développer de nouvelles pratiques de la démocratie dans laquelle l'action de la société civile sera reconnue, et restaurer les conditions du principe d'ailleurs défini à l'article 2 de la constitution actuelle : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Garantir la qualité du débat démocratique et la fiabilité des contre-pouvoirs, en assurant à nouveau l’indépendance des médias. (…) »
- Se positionner sur l’échiquier international pour « (…) Favoriser résolument des solutions soutenables pour les équilibres écologiques (…) », et pour « s’opposer à l'actuelle dictature internationale des marchés financiers (…). »
Ce préalable à trois têtes, tout à fait réalisable, n’est pas négociable. A noter qu’en regard du dernier point de l’appel, on ne voit pas très bien pourquoi il faudrait soutenir, ne serait-ce que par inadvertance, la candidature de Mme Lagarde au FMI, candidature très éloignée de l'espoir suscité par la démocratie réelle.
18/05/2011
Le disque est rayé.
Avant qu’il ne soit retenu par la justice newyorkaise, et qu'il soit dans l'obligation de défendre son seul avenir, nous aurions tant aimé que DSK prenne le temps de s'intéresser un peu à l'actualité. A l'évidence, celle-ci ne l'aura pas suffisamment préoccupé. Avant l'épisode du Sofitel, nous aurions tant aimé par exemple :
- Qu'il fasse preuve d'un peu plus d'empathie à propos des révolutions arabe ;
- Qu’il s’émeuve tant soit peu des problèmes environnementaux ;
- Qu’il se prononce, toute judéité mise à part, sur le moyen orient qui n’en finit pas de saigner et de crier à l'injustice ;
- Qu’il tempère l’ardeur des agences de notations qui n’ont pas hésité, et n'hésitent toujours pas à pénaliser des pays en pleine recherche d’équilibre démocratique ;
- Qu’il justifie les objectifs et les moyens mis en oeuvre par le FMI dans le redressement des dettes souveraines ;
- Qu’il donne son avis sur l’actualité d’un programme issu d’un Conseil National de la Résistance, adapté au XXIème siècle et à une Europe sociale ;
- Qu’il nous donne des nouvelles de son ami Denis Kessler, ex vice président du MEDEF ;
- Qu’il s’autorégule au propre comme au figuré etc, etc.
Nous aurions tant aimé discuter de tout cela lors du débat suivi d'un vote pour les primaires socialistes.
Nous aurions tant aimé que ses amis politiques ne nous vendent pas sa candidature comme certaine et obligée alors que nous étions nombreux à très objectivement ne pas la souhaiter.
Au lieu de cela, sans doute mal conseillé et mal protégé, DSK déambulait les mains dans les poches, désinvolte et dodelinant du torse sans seulement s’apercevoir que des peuples existaient et qu’ils auraient souhaité, au même titre que la carrosserie d'une voiture de luxe, être au moins respectés par les oligarques et les lois d’un marché dérégulé qui vont avec, conçues pour eux et seulement pour eux. C’est vraiment peu dire que la gauche, dans son ensemble, ne pouvait pas s’identifier à lui, ni à l’un de ses clones.
Le disque est rayé.
Présumé innocent ? Et alors ? Comme l’entraîneur de l’équipe de France de football, dans un autre contexte et pour d’autres raisons très détestables, il doit s’en vouloir énormément.
De quoi ? Il est le seul à le savoir et nous lui en voulons, nous, qu'il ne soit plus en situation d’expliciter SA vision d’une République sociale.
Aujourd’hui encore, ses indéfectibles soutiens, FMInistes inclus, pour combler leur amertume de s’être à ce point « plantés » sur un individu dont la pulsion prime sur l’ambition et l’ambition sur la respectabilité (présumée elle aussi) de tout responsable politique, vont jusqu’à recruter dans leurs rangs des BHL outrés ou des tenants d'un conspirationnisme sans fondement. Ils sont bien entendu nombreux, comme toujours, en face d'un fait divers aussi inexplicable que surprenant et déstabilisant.
On pourra toujours s'émouvoir du drame humain dans lequel sont plongés les protagonistes directs et indirects de cette affaire.
Mais dans les circonstances actuelles, il est urgent que les prétendants socialistes à l’alternance s’affranchissent de leur sidération aussi bien que de celui qui en est à l'origine et s’engagent vraiment très vite, pour 2012, sur les seules questions qui vaillent encore et toujours et qui tournent autour des principes de redistribution, d’égalité réelle, de justice, de retour à la séparation des pouvoirs, de restauration des services publics … etc, le tout derrière une candidature d’alternance affichée et non faussée.
Dans le cas contraire, la communication orchestrée par les médias qui pourrait prévaloir pendant la campagne présidentielle serait des plus désastreuses pour un PS pris entre un remake sordide du « Journal d’une Femme de Chambre » et une suite idyllique à « Mary Poppins » par embryon présidentiel interposé. Le spectacle vient de commencer. Reste à éviter le pire : l'absence de la gauche pour un second service 2012.
18/03/2011
Semaine sanglante
Il y a 140 ans, en mars 1871, la situation est explosive à Paris. Les parisiens, humiliés par la défaite face aux Prussiens, subissent depuis cinq mois le siège de la capitale par ces derniers. Les parigots sont abandonnés par le gouvernement de Défense Nationale qui a capitulé face à l’ennemi. Le 17 mars 1871, Adolphe Thiers, le chef du pouvoir exécutif, assemblée à majorité monarchiste, et son gouvernement quittent discrètement Paris. Le 18 mars 1871, réfugié à Versailles, Adolphe Thiers lance contre la capitale cinq corps d'armée. Ils tentent de s’emparer par surprise des 227 canons de la garde nationale placés sur la colline de Montmartre. Canons érigés par les parisiens pour se défendre contre l'ennemi. Mal conçue, la manœuvre échoue et l'insurrection éclate. Les généraux chargés de s'emparer des canons sur la butte, Lecomte et Thomas, sont fait prisonniers et sont battus à mort par la foule. Les Gardes nationaux fraternisent et se rallient au peuple. Les insurgés se constituent en Comité Central à l'Hôtel de Ville.
La Commune sera proclamée le 28 mars 1871. Le mouvement insurrectionnel prend le pouvoir sous le nom de "Commune de Paris".
Au terme d'une "semaine sanglante" du 21 au 28 mai 1871, la Commune de Paris est éradiqué. Elle débute avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai 1871 pour s'achever avec les derniers combats au Cimetière du Père Lachaise le 28 mai 1871. Les combats de rue et la répression terrible fut féroce : de 10.000 à 25.000 exécutions sommaires, 4 000 déportations au bagne de Nouvelle-Calédonie, etc. Les lois d'amnistie n'interviendront qu'en 1880. A cela s'ajoute les incendies des Tuileries, du Palais de Justice, de l'Hôtel de Ville et du Palais Royal.
Ambigüité de l’Histoire ou pied de nez d’Adolphe Thiers : le clergé et la bourgeoisie Parisienne érigent la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, à l'endroit où a commencé le 18 mars 1871 la Commune de Paris pour… « expier le crime des communards » !!!
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16/03/2011
Il y avait une ville
"C'était étrange / Est-ce qu'il allait neiger des anges
Les gens guettaient dans un mélange/ D'inquiétude et d'amusement
Et brusquement/ Il y eut un éclair aveuglant
Et dans un souffle incandescent/ Les murs se mirent à trembler
Que s'est-il passé? / J'y comprends rien
Y avait une ville/ Et y a plus rien
Claude Nougaro décrit une ville dévastée par une explosion nucléaire. Il fait référence ici
aux villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki, rayées de la carte par les bombardements atomiques de l'aviation américaine les 6 et 9 août 1945. Le premier bombardement aurait fait 150 000 morts et le second 75 000.
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15/03/2011
"Petits soldats contre l'avortement"
La campagne anti-avortement récemment menée par un professeur d’histoire-géographie dans un lycée de Manosque justement dénoncée grâce à la vigilance de parents d’élèves. Sorti du cartable de cet enseignant « provie » : un vidéo-montage de fœtus manipulés, agrémenté d’un message religieux en provenance des caves du Vatican. La vidéo s’intitule «Inutile d'argumenter». De fait, elle est insoutenable et indiscutablement écœurante.
A partir de ce dérapage dont on a pu, à tort, minimiser la portée, et à la demande de parents d’élèves, un collectif s’est constitué. Outre les parents d’élèves, il regroupe les associations aussi diverses que : Ligue des Droits de l'Homme 04; Femmes solidaires ; CGT Education ; Sud Education ; UFAL; FCPE.
Simultanément Caroline Fourest qui avait été alertée de cette dérive anti IVG, a été la première à réagir et à s’associer à notre indignation.
Son point de vue, très largement partagé a été enregistré ici (1) & (2) .Il sera repris et développé le 11 avril sur Canal + à travers un film intitulé "Des petits soldats contre l'avortement".
Depuis le début de l’année, par le biais de lettres et de pétitions, notre collectif a donc demandé au ministre de l’Education nationale que ce cas de prosélytisme à l’intérieur de l’école de la République ne puisse se reproduire où que ce soit sur l’ensemble du territoire.
Une audience a été demandée au rectorat pour connaître les dispositions prises à cet effet. Le Recteur a été invité à venir en débattre. Pas de réponse.
Pourtant, cette évidente atteinte à la laïcité, complaisamment regardée par le ministère et ses rectorats, a pour conséquences de porter préjudice
- Au droit des femmes à disposer de leur corps et de leur vie
- A celui des enfants, qui ont été traumatisés et surpris dans leur apprentissage de la citoyenneté
- A l’art. 2 de la constitution découlant directement de la loi de 1905, à la loi Veil et à tout un panel de décrets et règlements pour, en principe, les faire respecter
- A la neutralité qui doit prévaloir dans le service public de l’Education nationale, à moins de vouloir en pervertir la mission en vue d’une privatisation future.
Cette atteinte va donc au-delà d’un simple fait divers isolé.
A cela s’ajoute l’actualité qui favorise des commentaires amalgamant racines chrétiennes, identité nationale, Islam et laïcité, et ce au moment même où l’on peut s’attendre à accueillir un nouveau flux de migrants préventivement discriminés pour satisfaire les phobies d’une extrême droite que l’on dit euphorique.
Bizarrement, à l’heure des Tea Parties, tout le monde semble avoir oublié ou vouloir oublier que la laïcité peut très bien être mise en danger par des intégristes se réclamant de l’Eglise catholique à l’intérieur même de l’école de la République.
Dans ces conditions, pour débattre de la laïcité dans l’Education Nationale, il nous faut nécessairement éviter d’être confus et, pour commencer, ne pas tomber dans le piège d’un énième débat sur l’Islam qui n’a pas été identifié dans les faits qui nous ont amené à organiser cette réunion.
Pas question non plus de faire de procès ad hominem, en l’occurrence celui d’un professeur prosélyte et fier de l’être, puisque c’est au rectorat et au ministère concerné de mettre de l’ordre dans leurs règlements intérieurs, de veiller à recruter des enseignants indemnes de toute connivence intégriste, et de prendre des mesures pour garantir la neutralité et la survie du service public.
L’objectif du collectif consiste plutôt à plaider pour une mobilisation forte et aussi unitaire que possible autour du principe de laïcité débarrassé de tout qualificatif qui l’affaiblirait : la laïcité telle qu’elle est inscrite dans notre constitution et rien d’autre.
«La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.»
Il ne s’agit pas de réévaluer ce principe sur le dos de telle croyance communautarisée ou sur telle autre, mais de le défendre hors de toutes polémiques et instrumentalisations partisanes et douteuses.
A minima, on partagera au moins cette évidence : l’Education nationale doit être un lieu privilégié pour faire l’apprentissage du vivre ensemble.
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17/02/2011
L'imperceptible patron du FMI
Ou «le candidat qui fait gonfler plus vite que la cortisone» (syndrome de Cushing).
Octobre 2010, RMC : A la question des animateurs « Que pensez-vous de Dominique Strauss-Kahn», J-F. Copé répond :
« DSK... DSK est pour nous un adversaire d'autant plus difficile qu'il incarne une gauche moderne dont les idées sont très proches des nôtres. Je rappelle qu'il est le seul à gauche à avoir dit que la réforme des retraites (de l'actuel gouvernement) était une bonne réforme. »
Le document «DSK mis à nu… peut-il incarner l’alternative ? - (marianne2.fr) » du 23 avril 2010 ayant été "opportunément" supprimé, il reste heureusement des traces. Parfois mémorables, parfois indigestes, souvent honteuses.
Avant d’avoir joué aux primaires et sous prétexte d'une victoire à tout prix, si les électeurs du PS acceptaient de "se payer DSK" modèle FMI modifié 2008 et partisan d’une gouvernance mondiale sans base électorale, ça ne serait pas pour «faire dans le social», ni pour éteindre les angoisses belliqueuses d’Israël et encore moins pour priver le secteur bancaire de ses réflexes pro-spéculation.
Preuve qu’une carte au PS (ou ailleurs) ne vaut pas plus qu’une relative et modeste cotisation, la biographie d’Hortense Paillard publiée dans «La République des Lettres» est assez claire sur le sujet. Ce n’est surement pas la seule.
Et à force de répéter que les candidats au second tour de 2012 sont déjà connus, la bulle DSK risque d’éclater plus vite que prévu. Ce serait tant mieux pour ceux qui sont qualifiés d'outsiders par le cœur des médias.
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10/02/2011
Coup d’Etat médical ?
Une liste de revendications des manifestants de la place Tahrir a été mise sur Internet qui appelle au renversement du régime Moubarak. Avec en première place, la démission du président égyptien.
Le blogueur Wael Khalil liste ces revendications :
- Démission du président Mohammed Hosni Moubarak
- Annulation de l'état d'urgence
- Démantèlement du service secret d'Etat
- Annonce par (le Vice-Président) Omar Sulieman qu'il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle
- Dissolution du Parlement et du Conseil de la Choura
- Libération de toutes les personnes emprisonnées depuis le 25 janvier
- Fin du couvre-feu pour que la vie reprenne son cours dans le pays
- Démantèlement du corps de vigiles de l'université
- Déférer les responsables des violences contre les manifestants pacifiques depuis le 25 janvier et des brutalités organisées qui ont suivi le 28 janvier, devant une commission d'enquête
- Renvoi d'Anas El Fiqi (ministre de l'information) et arrêt des attaques contre les manifestants dans les médias propriétés du pouvoir par menaces et accusations d'être des traîtres, et cessation de l'incitation à la haine des étrangers dans les rues
- Indemnisation des commerçants de leurs pertes pendant le couvre-feu
- Annonce des revendications ci-dessus à la radio-télévision gouvernementale
Pour ce qui est de la première revendication, à moins qu’une démission soit incessamment annoncée, il semble que l’on s’oriente vers une sorte de coup d’état médical, l’Allemagne s’apprêtant à accueillir Hosni Moubarak pour raison de santé jusqu’à ce que de nouvelles élections aient lieu en Egypte en septembre.
Mais cette nouvelle, si elle devait être confirmée, ne résoudrait pas la question de la sortie du régime et ne ferait sans doute pas disparaître la peur de la brutalité et de la corruption de la police installée en Egypte depuis au moins 1981 et plaisamment dénoncée ici et entre autres par Youssef Chahine dans « Le Chaos » en 2007
C’est la raison pour laquelle une autre des revendications des manifestants de la place Tahrir est la levée de l’état d’urgence (point n°7), en place depuis l’assassinat du président Anouar el-Sadate. « Il le faut, faute de quoi nous ne serons jamais en sécurité. Nous pouvons être arrêtés à n’importe quel moment », note un enseignant d’une trentaine d’années, négociateur avec les représentants du régime, qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat.
L’état d’urgence permet de mettre en musique la répression, donnant des pouvoirs considérables à la police tout en limitant le droit de manifester et de s’organiser politiquement.
Selon la militante des droits de l’Homme Heba Morayef, les informations faisant état d’arrestations pour violations présumées du couvre-feu ou de harcèlement policier sont quotidiennes.
Les occupants de la place Tahrir affirment ne pas pouvoir quitter cette place parce qu'ils n'ont pas confiance dans le régime. « Si nous partons, la police reviendra ». Beaucoup de manifestants voient en effet mal comment le régime pourrait être démantelé par ceux-là mêmes qui l’ont inventé tel qu’il est pour leur propre bénéfice. Nommé au poste de vice-président pour s’occuper de la crise, le général Omar Souleimane, ex-patron des services de renseignement, est ainsi vu par les contestataires comme l’incarnation et l’âme damnée de Moubarak. Il sera sans doute désigné pour lui succéder au moins de façon transitoire. Une fois de plus, on peut se poser la question de savoir dans quel camp se rangera alors l’armée et si la population peut avoir le dernier mot.
(Après revue des agences de presse)
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30/01/2011
Hommage à Abou El Kacem Chebbi
La révolution tunisienne couvait comme le feu sous la tourbe. Elle se répand et se propage aujourd’hui comme une trainée de poudre. Les peuples opprimés, de ce côté-là le la méditerranée se battent pour leur Liberté. Beaucoup disent que pour le pain, ils verront plus tard. C’est leur leçon et c’est en cela qu’elle est exemplaire. La liberté passe avant le consumérisme et c'est si vrai que les deux termes sont incompatibles.
Abou El Kacem Chebbi (né le 24 février 1909 à Tozeur et mort le 9 octobre 1934 à Tunis), avait écrit «La volonté de vivre» à Tabarka le 16 septembre 1933. Il aura fallu attendre l’hiver 2010 pour que les masques et les chaines tombent comme il l’avait prédit. Leur cliquetis sonnent peut-être l’heure de la délivrance sur tout le pourtour de la méditerranée. C’est l’heure où la générosité du désespoir affronte à mains nues l’armure des intérêts géostratégiques et les politiciens tyrans et rapaces. Ici, en Europe, on ne peut que vibrer et trembler pour que cette « volonté de vivre » puisse enfin triompher sans que les religions, les partis et les opportunistes s’en approprient paternité et bénéfices.
La Volonté de Vivre
« Lorsqu'un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le Destin, de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper,
Force est pour les chaînes de se briser.
Avec fracas, le vent souffle dans les ravins,
au sommet des montagnes et sous les arbres disant :"Lorsque je tends vers un but,
je me fais porter par l’espoir
et oublie toute prudence ;
Je n’évite pas les chemins escarpés
et n’appréhende pas la chute
dans un feu brûlant.
Qui n’aime pas gravir la montagne,
vivra éternellement au fond des vallées".
Je sens bouillonner dans mon cœur
Le sang de la jeunesse
Des vents nouveaux se lèvent en moi
Je me mets à écouter leur chant
A écouter le tonnerre qui gronde
La pluie qui tombe et la symphonie des vents.
Et lorsque je demande à la Terre :
"Mère, détestes-tu les hommes ?"
Elle me répond :
"Je bénis les ambitieux
et ceux qui aiment affronter les dangers.
Je maudis ceux qui ne s’adaptent pas
aux aléas du temps et se contentent de mener
une vie morne, comme les pierres.
Le monde est vivant.
Il aime la vie et méprise les morts,
aussi fameux qu’ils soient.
Le ciel ne garde pas, en son sein,
Les oiseaux morts
et les abeilles ne butinent pas
les fleurs fanées.
N’eût été ma tendresse maternelle,
les tombeaux n’auraient pas gardé leurs morts".
Par une nuit d’automne,
Lourde de chagrin et d’inquiétude,
Grisé par l’éclat des étoiles,
Je saoule la tristesse de mes chants,
Je demande à l’obscurité :
"La vie rend-elle à celui qu’elle fane
le printemps de son âge ? "
La nuit reste silencieuse.
Les nymphes de l’aube taisent leur chant.
Mais la forêt me répond d'une voix
aussi douce que les vibrations d'une corde :
" Vienne l'hiver, l'hiver de la brume,
l'hiver des neiges, l'hiver des pluies.
S'éteint l'enchantement,
Enchantement des branches
des fleurs, des fruits,
Enchantement du ciel serein et doux,
Enchantement exquis des prairies parfumées.
Les branches tombent avec leurs feuilles,
tombent aussi les fleurs de la belle saison.
Tout disparaît comme un rêve merveilleux
qui brille, un instant, dans une âme,
puis s'évanouit.
Mais restent les graines.
Elles conservent en elles le trésor
d'une belle vie disparue..."
La vie se fait
Et se défait
Puis recommence.
Le rêve des semences émerge de la nuit,
Enveloppé de la lueur obscure de l'aurore,
Elles demandent :
"Où est la brume matinale ?
Où est le soir magique ?
Où est le clair de lune ?
Où sont les rayons de la lune et la vie ?
Où est la vie à laquelle j'aspire ?
J'ai désiré la lumière au-dessus des branches.
J'ai désiré l'ombre sous les arbres"
Il dit aux semences :
"La vie vous est donnée.
Et vous vivrez éternellement
par la descendance qui vous survivra.
La lumière pourra vous bénir,
accueillez la fertilité de la vie.
Celui qui dans ses rêves adore la lumière,
la lumière le bénira là où il va."
En un moment pas plus long
qu'un battement d'ailes,
Leur désir s'accroît et triomphe.
Elles soulèvent la terre qui pèse sur elles
Et une belle végétation surgit pour contempler la beauté de la création.
La lumière est dans mon cœur et mon âme,
Pourquoi aurais-je peur de marcher dans l'obscurité ?
Je voudrais ne jamais être venu en ce monde
Et n'avoir jamais nagé parmi les étoiles.
Je voudrais que l'aube n'ait jamais embrassé mes rêves
Et que la lumière n'ait jamais caressé mes yeux.
Je voudrais n'avoir jamais cessé d'être ce que j'étais,
Une lumière libre répandue sur toute l'existence. »
Abou El Kacem Chebbi – Tiré de "Les chants de la vie"
Traduction de S.Masliah.
Abou El Kacem Chebbi a aussi écrit Ela Toghat Al Alaam qu’il faut traduire « Aux tyrans du monde », la Tunisie étant alors sous protectorat français. Ce poème a été mis en musique en 2002 pour dénoncer le conflit israélo-palestinien.
Alors non, décidemment, la Tunisie n’a pas de leçon à recevoir de ces faux humanistes qui nous gouvernent. Elle leur en donne.
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21/01/2011
" Tunis est une fête "
Chronique de Bernard Guetta ce matin sur France Inter :
Excellente.
« Rien n’est plus beau, émouvant, bouleversant que la liberté, non pas la liberté dont on bénéficie et n’a même plus conscience mais celle qu’on vient de recouvrer, après 23 ans de dictature en l’occurrence. Tunis est une fête, inouïe, invraisemblable, un gigantesque forum permanent de la parole retrouvée dans lequel chacun interpelle l’autre – pince-moi, est-ce vrai ? – raconte son histoire, dit ses espoirs, quête l’approbation et parle, parle, parle à n’en plus finir.
Avenue Bourguiba, hier, le Bastille République de cette révolution, en plein centre ville, il y avait un gigantesque attroupement devant la vitrine d’une librairie. Les gens se poussaient du coude pour mieux voir. On ne pouvait pas approcher, que demander ce qui se passait et une dame m’a expliqué entre colère et joie : « la voix brisée d’émotion : « Ils exposent les livres interdits sous Ben Ali, ce voleur, cet assassin, ce cochon ». Les titres étaient en arabe d’un côté, en français de l’autre et tous parlaient de démocratie et de réforme de l’Islam et l’on regardait cela comme le plus précieux des biens, comme de l’eau dans le désert.
Soudain un brouhaha. La manif du jour vient d’enfoncer un barrage de police dans des hurlements d’allégresse où le mot de « dignité » revient sans cesse. La foule, classes moyennes et toutes générations confondues, marche vers la place Mohammed V, tourne à gauche et se dirige vers un immense immeuble de verre, le siège du RCD, le parti du président déchu. Au passage on envoie fleurs et baisers aux soldats juchés sur leurs chars. La Tunisie aime son armée qui n’a pas participé à la répression et mène la chasse aux miliciens de l’ancien régime qui jouent les casseurs dans l’absurde illusion que le désordre pourrait faire regretter Ben Ali. Les soldats sourient. Les policiers qui se sont laissé déborder sans réagir fument comme des pompiers et quêtent la fraternisation avec des manifestants qui les ignorent superbement et, devant le RCD, une négociation s’engage avec un colonel, parfaitement maître de lui.Ou bien, disent les porte-parole des manifestants, vous faîtes enlever de la façade ces lettres d’or qui proclament Rassemblement constitutionnel démocrate ou bien nous forçons les grilles et ne répondons de rien ». Le colonel sort son portable, demande des consignes, raccroche et explique que non, qu’il faut de la patience, des étapes. Les rangs se serrent, la foule avance. Le face-à-face dure près de quatre heures et les militaires cèdent. Les lettres d’or tombent l’une après l’autre dans un bruyante chute saluée de cris de joie et lorsqu’une centaine de barbus se mettent ostensiblement en prières et la ponctuent d’Allah Akbar, Dieu est grand, personne ne se retourne, personne ne les voit même parce que la liberté est la liberté mais qu’ils n’intéressent rigoureusement personne.
Tunis est une fête, la plus belle des fêtes, mais l’opposition démocratique fait ses calculs. Si la saison touristique est perdue, si les entreprises étrangères paniquent, le chômage va exploser et, sous six mois, un an, la misère aura fait regretter la stabilité de la dictature et ouvert un boulevard aux islamistes. L’économie menace la liberté. D’immenses nuages pourraient bientôt assombrir cette allégresse. Alors pas d’hésitation pour vos vacances : c’est la Tunisie, solidarité oblige.»
Oui mais de préférence chez les tunisiens. C'est eux qui en ont le plus besoin. Pas les hôtels.
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19/01/2011
Bayrou, plus à gauche que DSK !?
Suite à la note précédente intitulée « Sans commentaires », ils arrivent, les commentaires, et semblent aboutir à la conclusion qu’en définitive F. Bayrou est plus à gauche que DSK. Un moindre mal, une absurdité, un comble ? Malgré les apparences, ça n'est pas si vide de sens et, de toute façon, c'est sans doute très symptomatique du "débat" qui s'installe dans les chaumières. Décevant.
Tout, enfin presque, sera parti d’une annonce parue sur Facebook titrée "DSK préféré des Français, devancé par Aubry et Hollande chez les sympathisants PS" et d’une vidéo visible ici.
- 1ère réaction : Baromètre Ipsos de l'action politique : « François Bayrou dans les plus fortes hausses du mois (+8 points, soit 43%) ».
(On aura bien sûr compris que l’indépendance des soutiens à F. Bayrou qui se manifestent et trépignent ici, a des limites et que les sondages n'ont pas "forcément" à être remis en question)
- Interlocuteur 1 : « Etonnant : quasiment tout le monde progresse !? »
- Interlocuteur 2 : « Élément de réflexion à ne pas oublier : voyez, écoutez et prenez en de la graine... vidéo
- Interlocuteur 1 : « C'était en 2008 et dans son rôle au FMI ! Regardons le présent en sagesse et imaginons l'avenir avec audace. »
- Interlocuteur 2 : « Que d'audace, que d'audace ! Le rôle du FMI serait donc de féliciter et d'encourager les dictatures pour leur rigueur budgétaire ?!! On peut soutenir ce point de vue sans rougir ? »
-
Interlocuteur 1 : « Monsieur,
je vous invitais à tourner la page 2008 que vous aviez ouverte dans un autre contexte, et voila que vous insistez en allouant au patron du FMI des intentions inimaginables....
Dommage » -
Interlocuteur 2 : « Je ne demande pas mieux que de tourner la page de 2008 à condition que vous me donniez votre recette pour passer à la lecture d'un autre chapitre sans avoir terminé celui que vous semblez vouloir oublier.
En l'occurrence comment appréciez-vous, par exemple, que les fiscalités nationales (européennes ?) puissent devoir s’aligner sur les désidératas des agences de notation, recommandations du FMI ou le simple froncement de sourcil des cotations boursières pendant que les inégalités fleurissent plus vite que le jasmin partout dans le monde ? Ce n’est qu’une question parmi d’autres et si vous avez un avis sur le sujet il serait "dommage" que vous vous absteniez de le faire connaître.
Je suis un peu (moyennement) rassuré par le sondage et l'annonce sources de notre différent.
Mais dites-moi, comment faites-vous pour marier avec autant de dextérité la sagesse et l'audace? N'est-ce pas là une position un tant soit peu schizophrénique ?» - Interlocuteur 1 : « … »
- Interlocuteur 3 : « ll me semble effectivement que cette vidéo de DSK est sur interprétée. Moi aussi je suis prêt à dire (même aujourd'hui) que sa politique économique a été remarquable en beaucoup de points.
Le fait que les lois n'étaient qu'un prétexte à corruption massive, ou que la Famille ait usurpé une bonne partie du PNB, en a beaucoup réduit le bénéfice pour les Tunisiens. L'économie a cependant plus progressé dans ce pays, pourtant pauvre en pétrole, que chez beaucoup de ses concurrents.
Même le bilan d'une dictature est, presque toujours, entre gris clair et gris foncé. »
- Interlocuteur 2 : « C'est tellement vrai que, sur un autre continent, on a pu se féliciter des bienfaits économiques obtenus par un Gal. Pinochet et que l'on pourrait en faire autant aujourd’hui avec la Chine ou la Corée.
Mais à vouloir dissocier le PNB d'un pays avec l'éthique que ses dirigeants pourraient offrir à la population, on risque de devenir haïssable. Et ce n'est pas à faire en période électorale. La position du FMI, quelque soit son directeur est de ce point de vue, indéfendable. Fort heureusement les dirigeants du FMI ne sont élus qu'en vase clos. Confortable.
Mais en fait, la question qui pointe en creux dans cet échange est ailleurs.
Elle peut se poser de la façon suivante : comment se passer d'un ticket gagnant DSK + X contre un UMP dominateur ? A vous entendre, on pourra toujours voir pour l'éthique ce que l'on peut faire !!! Au besoin et à la limite, il sera toujours temps de faire preuve de compassion vis à vis des victimes ou de les admirer pour leur capacité à passer le simple cap de l'indignation. Et c’est ça « mettre de l’humain au cœur de l’économique » ?!!!
Sur l'échiquier politique, si l'on part du principe qu'il faut rester "sage" en se donnant l’apparence de l’audace, ce qui a failli marcher en 2007 avec le Modem, on restera toujours dans la contrition et à la merci de n’importe quel prédateur, dictateur. Nous vivons cette expérience, sans doute à moindre échelle, mais elle ne semble pas suffire. Devenons donc un pays où toutes les «lois ne seront QUE prétexte à corruption massive". Il n'y a qu'à se laisser aller et au point où nous en sommes ...
C’est à ça dont vous rêvez ?!!!
Alors la vidéo "sur interprétée", je ne vois pas. Pas plus que je ne vois comment on peut s’en référer moralement au CNR ou à Marc Sangnier tout en tressant des lauriers au duo DSK – Kessler, admirable sur la question des retraites ou sur d'autres questions touchant à la politique étrangère : le soutien inconditionnel apporté à Netanyahou, par exemple.
Il faut décidément remettre au gout du jour la parole de Simone Weill, sans faire d'erreur sur la personne. »
- Interlocuteur 3 : "Devenons donc un pays où toutes les «lois ne seront QUE prétexte à corruption massive". Il n'y a qu'à se laisser aller et au point où nous en sommes... C’est à ça que vous rêvez ?!!!"
Mmm… j'ai bien l'impression que là aussi, vous sur interprétez ;-) »
- Interlocuteur 2 : "Reprenons... Le message à l'origine était le suivant :
"Baromètre Ipsos de l'action politique : François Bayrou dans les plus fortes hausses du mois (+8 points, soit 43%)." Sur interprétation ? :-)
Peut-on en déduire que F. Bayrou est plus à gauche que DSK ?"
La question peut paraître incongrue, mais après tout, c’est bien possible. Ce qui expliquerait d’ailleurs qu'en 2007 Bayrou a parait-il failli voter pour la madone du Poitou et qu’il pourrait bien, comme elle, pressentir un jour le directeur du FMI comme futur premier ministre, puisque visiblement, il n'est pas de ..... de... de... ? De gauche !
A moins de ne pas être très observateur.
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17/01/2011
Sans commentaire, évidemment.
En 2008, déjà, la Tunisie était un modèle pour le FMI !!!
Si, si, en 2008.
Sans commentaire, évidemment.
Pour l'instant.
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15/01/2011
Hessel face aux icônes de la France moisie
" L’arête Hessel ne passe pas. Ils s’en étranglent, ils en bavent, ils piaillent sur tous les plateaux leur indignation du succès d’Indignez-vous. Trop, à vrai dire, pour que ce vertueux concert d’indignation n’ait pas été orchestré.
Ils et elle : Eric Zemmour, Luc Ferry, Ivan Rioufol, Claude Askolovitch, les causeurs (1) Elisabeth Lévy et Luc Rosenzweig, Philippe Bilger… Un éventail assez disparate, qu’unit (à l’exception d’Askolovitch) un tropisme très à droite. Droite vieille France et revendiquée réactionnaire chez Rioufol, Bilger, Ferry, lou ravis de l’ordre ; droite néocon et pro-israélienne jusqu’au fanatisme chez Rosenzweig ou Lévy, les deux n’étant pas incompatibles, comme le montre Zemmour.Qu’y a-t-il donc dans ce petit opuscule pour susciter leurs glapissements indignés ? Rien de révolutionnaire, ont justement pointé quelques lecteurs. Stéphane Hessel n’est pas Julien Coupat (qui n’avait d’ailleurs pas provoqué chez eux les mêmes cris d’orfraie). Une critique de l’État d’Israël très largement partagée ; une indignation devant les coups de canifs sarkozyens à la République, la séparation des pouvoirs et les libertés publiques ; devant les inégalités croissantes, la pauvreté galopante et les ravages du néolibéralisme.
Bref, quelques indignations non exhaustives qui pourraient être le socle commun de ce que la gauche – ou, plus largement, la pensée humaniste – refuse.Mais, là, j’ai dit un gros mot. Précisément, Hessel incarne une pensée de gauche, ou plutôt, a minima, un socle de valeurs qui devraient être communes à ses militants, voire ses électeurs, tous partis confondus. Et il fait consensus, là où les interminables feuilletons du combat des chefs du PS, d’EELV (2) ou du Front de gauche lassent ceux qui partagent ses indignations. Le tort de ce petit livre, auquel on ne saurait d’ailleurs réduire le parcours ni la pensée de Hessel, c’est de démontrer par l’indignation que le respect humain qu’il défend est incompatible avec les politiques de la droite actuelle : dérégulation financière, privilèges des riches, détricotage républicain, traitement inhumain des étrangers. Incompatible, enfin, avec le règne du capitalisme financier et les dogmes de ses représentants (y compris au FMI !), ce qui décoiffe Askolovitch et autres sociaux (?) - libéraux.
Or, celui qui démonte la réalité d’une politique de droite, et les raisons de s’en indigner n’est pas un obscur gauchiste ou le porte-parole d’un parti, mais un Juste, un homme au parcours incontestable et remarquable. Qui de plus a l’outrecuidance de pulvériser des records de vente!
Et vous voudriez que la droite lui pardonne sans appeler ses chiens de garde au secours pour un concert de jappements ?
L’ennui, c’est que pour mener la contre offensive, il faut un peu de talent. Face à un humaniste mesuré, ce n’est pas faire montre d’une grande intelligence stratégique que de dérouler le tapis rouge à des aboyeurs plus hystériques et excessifs les uns que les autres, de Luc Rosenzweig à Elisabeth Lévy – la Nadine Morano du journalisme, pour laquelle le mot « hystérie » semble avoir été inventé.
Extrait d'une peinture d'André Brouillet montrant Blanche Wittmann
en pleine crise d'hystérie avec Jean-Martin Charcot à gaucheIl aurait fallu trouver d’autres arguments que leur sempiternel ricanement « le camp du bien ! » (Eh oui, difficile de caser Hessel dans l’axe du mal !) ou la défense pathétique, chez Bilger ou Ferry, d’un ordre établi qui ne génère que pauvreté, privation de libertés et injustice.
Se permettre de répondre à Hessel exige une autre hauteur de vues pour que la bassesse d’attaques sur l’âge du capitaine, le négationnisme sur son passé, et la vulgarité généralisée de leurs crachats.Philippe Sollers (qui croit aujourd’hui judicieux de se joindre à ce concert) théorisait, voici quelques années, sur « La France moisie » (eut égard, notamment à la montée du Front national).
Rien n’incarne mieux cette France moisie, ne lui déplaise, que ces sarcasmes venimeux contre Hessel. À vrai dire, on ne saurait s’en étonner : voir une Elisabeth Lévy ou un Zemmour l’encenser, c’aurait été inquiétant. À ceux qui auraient encore des doutes sur ces pseudos briseurs de tabous qui ont leur rond de serviette sur tous les médias dominants, il dévoile leurs vrais visages et ce qui les anime : une haine pure de tout ce qui est à gauche d’eux.Une raison de plus d’être reconnaissants à Hessel de les avoir fait sortir du bois pour ce qu’ils sont : des idiots utiles du sarkozysme, voire du Front national, dont les jérémiades sur la « pensée unique » et le « politiquement correct » cache une vraie servilité à l’égard des dominants.
Qu’il continue, surtout. Les chiens aboient et la caravane passe…"
Liens :
- Ecoutez Jean Lacouture et Stéphane Hessel à Théâtre ouvert, et retrouvez leur dialogue retranscrit dans le prochain numéro de la revue Cassandre/Horschamp (sortie en librairies le 15 janvier)
- Note publie sur le site http://www.microcassandre.org/?p=1737
(1) Animateurs du site causeur.fr, qui, de salon de thé où l’on cause, vire de plus en plus à un ersatz de tea party.
(2) Europe Ecologie Les Verts
D. ADAM
le 9 novembre 2011
DERNIÈRE MINUTE :
LE CRIF REVENDIQUE LA CENSURE DE STEPHANE HESSEL ET L’ATTEINTE A LA LIBERTE D’EXPRESSION A NORMALE SUP.
Communiqué publié sur Mediapart le 14 janvier à 00h55.
«Nous apprenons avec stupeur la décision de Mme Canto-Sperber, la directrice de l’Ecole Normale Supérieure, de retirer la réservation de la salle accordée pour la tenue d’une rencontre exceptionnelle avec Stéphane Hessel mardi 18 janvier. Cette conférence s’inscrivait dans la lignée de l’appel qui a reçu les signatures prestigieuses de personnalités politiques et intellectuelles de sensibilités très diverses, et de plus de 10000 citoyens. Voir et signer l’appel.
Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) revendique cette victoire de la censure, et remercie ses amis : Valérie Pécresse (ministre de l’enseignement supérieur), Bernard-Henry Lévy, Alain Finkielkraut, Claude Cohen-Tanoudji, Arielle Schwab. Tous, selon lui, seraient intervenus activement pour bâillonner Stéphane Hessel et ses prestigieux soutiens.
Mobilisées pour les droits démocratiques et contre les menaces visant Stéphane Hessel et les prévenus de la campagne BDS, de nombreuses personnalités devaient effectivement s’exprimer à la tribune ou par des messages :
- Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature)
- Leila Shahid (ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne)
- Haneen Zoabi (députée au parlement israélien)
- Michel Warschawski (Israélien, fondateur du Centre d’Information Alternative, AIC)
- Nurit Peled (mère israélienne d’une victime d’attentat, fondatrice du cercle des familles endeuillées, Prix Sakharov pour la paix du parlement européen)
- Elisabeth Guigou (députée, ancienne Ministre de la Justice et Garde des Sceaux)
- Daniel Garrigue (député, porte parole de République Solidaire)
- Gisèle Halimi … et bien d’autres…
300 personnes étaient déjà inscrites pour cette conférence, exclusivement annoncée sur Mediapart. La direction de l’ENS a déjà reçu de nombreux mails de protestation, auxquels elle répond par le déni…
Le comportement indigne de la directrice d’un des hauts lieux de l’intelligence française et de celles et ceux qui ont fait pression sur elle pose de nombreuses questions auxquelles nous répondrons, avec nos invités et amis, lors du rassemblement auquel appellent les organisations ayant soutenu cette conférence.
Rendez-vous mardi 18 janvier à 18h30 pour un grand rassemblement contre la censure et pour le respect des libertés démocratiques.
Place du Panthéon, devant l'édifice où sont inhumés les grands hommes de la république, dont notamment Rousseau et Voltaire.
Nul n’a le droit d’interdire aux citoyens de ce pays de dénoncer l’impunité des violations israéliennes du droit international et la collusion de notre gouvernement avec la droite extrême au pouvoir en Israël ! »
Organisations signataires : AFPS (Association France Palestine Solidarité), CCIPPP (Campagne Civile pour la Protection du Peuple Palestinien), CJPP5 (Comité Paix Juste Palestine 5ème), Génération Palestine, GUPS (Union Générale des Etudiants de Palestine, UJFP (Union Juive Française pour la Paix).
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14/01/2011
Soutien à la Tunisie
De nombreux appels ont été lancés pour qu’une alternance démocratique soit mise en place en Tunisie. Comment ne pas s’y associer ? Celui qui suit, signé Prochoix, est l’un des plus clair et concis.
Pendant ce temps, on aura noté l’extrême mauvaise foi de nos tours opérateurs gouvernementaux qui, soit se taisent et refusent de prendre position pour ne pas compromettre leur prochaines vacances chez leur ami Ben Ali, soit s’expriment de façon éhontée (1), soient continuent d’affirmer sans rougir que l’alternance n’est pas possible puisqu’il n’y aurait dans et pour ce pays aucune opposition capable de réagir.
Il n’y aurait pourtant qu’à permettre le retour en Tunisie de tous les exilés du général-président, ce qui serait en ces temps de « rilance », beaucoup plus rentable pour le budget de l’Etat sarkozien que d’exporter un savoir faire policier sur les plages d’Hammamet, Djerba ou les sables de Douz.
Les opposants au régime sont aujourd’hui en mesure de tenir les toutes dernières promesses piteuses et désespérées du dictateur encore en place et c’est eux, "les acteurs de la société civile tunisienne" , qu’il faut aider.
ALLIOT-MARIE propose d'aider la Tunisie dans la répression
Appel pour la solidarité avec le peuple tunisien, et pour une transition civile et démocratique
Au moment où des dizaines de jeunes tunisiens sont tués par la police, et des centaines gravement blessés, à la suite de plusieurs semaines de protestation pacifique, le gouvernement français – tout en poursuivant son soutien au régime dictatorial de Ben Ali et au pillage systématique du pays par sa famille – n'hésite pas, par la voix du ministre des affaires étrangère, à proposer le “savoir-faire” de la police française pour coopérer à la répression. C'est le déshonneur du gouvernement français. Nous demandons aux consciences en France et en Europe de sortir de leur silence pour refuser la complicité de leurs représentants avec des gouvernements qui font tirer sur des manifestants désarmés, et pour exprimer leur solidarité avec le peuple tunisien qui se soulève pour la liberté et pour la dignité.
Nous appelons les acteurs de la société civile tunisienne, qui disposent des intelligences et des forces politiques nécessaires – contrairement à ce que prétendent les ennemis de l'émancipation démocratique des peuples du Sud –, à s'unir pour offrir, très vite, la possibilité d'une transition démocratique, afin de ne pas donner prise au discours sur l'alternative entre “la répression ou le chaos”. C'est le moment de la responsabilité pour chacun et pour tous. © www.prochoix.org
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04/01/2011
L’indignation ne suffira pas
Le temps semble être arrivé où s’indigner peut paraître très insuffisant, où les vœux pieux et autres coups de gueule, aussi spectaculaires ou apaisants soient-ils, finissent par être médusants voire démoralisants.
Depuis 2007, aucune «compensation» n’a été enregistrée par l’immense majorité des «sans » : sans abri, sans papiers, sans soins, sans représentation donc sans voix, sans ressources suffisantes, sans emploi, sans sécurité, sans espoir de toutes sortes… Pour «compenser», on pourra toujours essayer de regonfler ses batteries à la lecture d’«Indignez-vous», le bestseller de Stéphane Hessel. Son succès n’est pas usurpé. Il s’agit même d’une nécessaire et salutaire prise de conscience des innombrables iniquités du siècle. L’opus de Stéphane Hessel est indispensable à qui ne se serait aperçu de rien et hésiterait encore à résister. Au moins pour cette raison, l’ancien ambassadeur de l’ONU mérite qu’on lui tire notre chapeau et qu’on lui témoigne tout notre respect.
On pourra aussi être à l’écoute des fureurs de l'ami Fracasse - Mélenchon. Ce qu’il constate et dénonce est le plus souvent bien réel. Il n’invente rien. Sauf que depuis son pupitre de député européen, il lui faut ruser très fort pour attirer l’attention sur le ou les partis qu’il représente et que les solutions qu’il propose ne sont pas forcément très pragmatiques.
Hors le cas du leader du Front de Gauche, les références susceptibles de réveiller les consciences de chacun ne manquent pas et c’est toujours ça de pris sur le risque de naïveté et de soumission qui plane. Mais pour aller dans le sens de l’intérêt général, ce n’est sans doute pas suffisant. D’autant qu’il faut pouvoir aujourd’hui réfléchir à de véritables solutions dans un contexte mondialisé où l’ultralibéralisme a fait son nid et étendu ses ressorts complexes. Dans ce sens, le «Manifeste d'Economistes Atterrés» est une tentative positive qui va au-delà de la seule protestation.
Il faut aussi et par ailleurs se rappeler que dans les premières décennies du XXème siècle, Simone Weil avait noté dans sa «Note sur la suppression des partis politiques» que la volonté générale, expression de l’intérêt général, supposait «qu’il n’y ait dans le peuple aucune passion collective et que celui-ci ait à exprimer son vouloir à l’égard des problèmes de la vie publique et non pas à faire seulement un choix de personnes (…)».
Et plus loin :
«(…) On en est arrivé à ne presque plus penser, dans aucun domaine, qu’en prenant position «pour» ou «contre» une opinion. Ensuite on cherche des arguments, selon le cas, soit pour, soi contre, c’est exactement la transposition de l’adhésion à un parti.
(…) D’autres ayant pris position pour une opinion, ne consentent à examiner rien qui lui soit contraire. C’est la transposition de l’esprit totalitaire(…)».
Nous venons d’entrer en période électorale et une majorité d’électeurs, dont nous sommes, sont d’accord pour mettre un terme à ce que dénoncent justement S. Hessel ou JL. Mélenchon (*). Pour s’en donner les moyens, il faudra donc bien en passer par l’élection d’untel ou d’unetelle, soutenu(e) par tel ou tel parti ayant une chance réelle, une vraie chance de second tour, de réaliser l’alternance. Mais il faudra oublier d’être naïf et résister aux matraquages partisans assénés par les médias au nom de stratégies par anticipation, biaisées et très égocentrées : le prix à payer pour réparer la grossière erreur de 2007 et peut-être enfin, une «compensation» qui pourrait être, avec un peu de chance, autre chose qu’un choix entre la peste et le choléra.
(*) Pour en savoir plus sur quelques candidats, leur capacité à faire don de leur personne ou, plus simplement, leur détermination à faire un choix cornélien («le moment venu») :
- Rémunération du directeur du FMI / et ce qui va avec...
- Rémunération du président de la République / et ce qui va avec...
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11/12/2010
Les Nobel de la paix empêchés
Contrairement aux informations données dans de nombreux médias, l’empêchement fait à Liu Xiaobo de se rendre à Oslo pour recevoir son prix Nobel de la Paix n’a pas eu qu’un seul précédent attaché au nom de Carl Von Ossietzky.
Si la mémoire fait défaut à ces médias plus préoccupés semble-t-il par la Chine et ses avoirs dans l’économie capitaliste que par ses dissidents, c’est surtout l’absence de vérification qui choque, au moins autant que l’absence d’intérêt porté à ces Nobel qui se sont trouvés en butte avec des dictatures. Certains sont toujours vivants et c’est leur manquer de respect autant qu’à l’Histoire que de passer sous silence le fait que, eux aussi, ont été empêchés de recevoir leur prix pour cause d’entrave à leur liberté.
Il faut donc rappeler leur nom :
- Carl von Ossietzky, condamné pour « haute trahison » pour avoir publié des informations sur le réarmement clandestin de l'Allemagne, Hitler ordonne son transfert dans un camp de concentration. Il reçoit le Nobel de la paix pour l'année 1935 en 1936, mais le gouvernement nazi lui interdit de se rendre en Norvège.
- En 1975, le Nobel de la paix est attribué au physicien russe Andreï Sakharov, défenseur des droits de l'homme en URSS. Les autorités soviétiques l'empêchent de quitter le territoire pour aller chercher son prix.
- En 1983, le polonais Lech Walesa, cofondateur de Solidarnosc, est en résidence surveillée quand il est désigné prix Nobel de la paix.
- Aung San Suu Kyi reçoit le prix Nobel de la paix en 1991, pour son combat non-violent pour la démocratie. La lauréate est maintenue par la junte birmane en résidence surveillée jusqu'en 2010.
- En 2010,Li u Xiaobo dédit son prix aux victimes de la place Tienanmen. Sa chaise est vide et personne ne le représente, mis à part quelques dissidents en exil en Norvège.
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09/12/2010
Disposer de son corps et de sa vie
Une campagne anti-avortement a récemment pu être menée par un professeur d’histoire-géographie dans un lycée de Manosque et a justement été dénoncée grâce à la vigilance des parents d’élèves, qui ont vu leur action aboutir à la suspension pour quatre mois de l’enseignant incriminé. Au-delà de cette information, la LDH des Alpes de Haute Provence s’inquiète des dérives rendues possibles dans les lycées à travers les programmes d'enseignement d'éducation civique, juridique et sociale.
Ces programmes officialisés de façon laxiste dans l’annexe d’un arrêté du 27 juillet 2010 ont en effet permis à un enseignant de faire œuvre de prosélytisme anti IVG sous couvert de « parcours civique » et de « formation à la citoyenneté », en diffusant notamment un vidéo-montage de fœtus manipulés pour justifier un mensonge religieux.
La LDH rappelle :
- Que la décriminalisation de l’avortement est le résultat d’une longue lutte collective menée par le mouvement des femmes pour que leur soit reconnu le droit fondamental de disposer de leur corps et de leur vie.
- Que depuis la loi Veil en 1975, le fait d’empêcher une interruption volontaire de grossesse est une infraction (instaurée par la loi Neiertz du 27 janvier 1993) appelée « délit d’entrave ».
- Qu’il n’appartient pas à un enseignant dans l’exercice de ses fonctions de faire part à ses élèves de ses convictions personnelles, encore moins si celles-ci sont sous-tendues par des considérations religieuses à moins de porter atteinte au principe de laïcité.
- Que le droit à l’avortement, en dehors de ses aspects constitutionnels et juridiques relève du droit à la santé et qu’à ce titre le corps médical est seul compétent pour informer des risques éventuels à pratiquer une interruption volontaire de grossesse.
- Que l’Inspection des Affaires Sociales (IGAS) se doit d’intervenir elle-même et en toute neutralité dans ce qu’elle qualifie d’ « obligation légale » et qui impose à juste titre une information et une éducation à la sexualité dans les établissements relevant de l’Education Nationale.
Pour ce qui la concerne, la LDH des Alpes de Haute Provence, qui dispose d'un agrément du ministère de l'Education Nationale pour animer tout débat au sein des lycées, dans le respect de la laïcité et à la demande du corps enseignant, se tient prête à se porter partie civile pour que soient respectées les lois en vigueur, à relayer et organiser, en partenariat avec les associations et les professionnels concernés, toutes informations et réunions utiles sur ce sujet. Elle saisit le Président du Conseil Régional pour qu'il prenne acte de la situation et des faits.
Communiqué original tel que transmis pour information
En outre, deux livrets pratiques sur le sujet peuvent être consultés ici. L'un concerne l'IVG, l'autre la sexualité.
Les faits relatés dans la presse locale.
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08/12/2010
Procès pour l'Histoire
Un procès historique en France sur les crimes internationaux
Communiqué commun FIDH, CODEPU et LDH
Initialement prévu en mai 2008, le procès a été reporté une première fois. Il se tiendra finalement devant la Cour d’assises de Paris – la plus haute juridiction criminelle française – du 8 au 17 décembre 2010.
La FIDH, le CODEPU et la LDH, ainsi que l’Association des ex prisonniers politiques chiliens en France et l’Association France Amérique Latine se sont constituées parties civiles aux côtés des familles des quatre franco-chiliens dans un procès qui devrait permettre la première condamnation du système répressif de la la dictature de Pinochet (1973-1990).
Les crimes de disparition et de torture, commis à l’encontre des 4 victimes au cœur de ce procès, rendent en effet compte de l’échelle très hiérarchisée de commandement du régime et des évènements marquants de cette dictature : le bombardement du Palais présidentiel de la Moneda, où s’est suicidé Salvador Allende ; la répression systématique des opposants (notamment les militants du Mouvement de la gauche révolutionnaire – MIR - et les acteurs de la réforme agraire lancée par Allende) ; la torture pratiquée de manière massive et systématique dans les centres de torture, tels que Londres 38, Villa Grimaldi, ou la « Colonia Dignidad » ; et le Plan Condor visant l’élimination des opposants aux régimes dictatoriaux de la région.
Parmi les 14 suspects qui seront jugés à Paris figure le général Manuel Contreras, ex-chef de la DINA (première police secrète du régime militaire chilien). Augusto Pinochet était également poursuivi dans cette affaire, mais il est décédé le 10 décembre 2006, quelques semaines avant l’ordonnance de mise en accusation de la juge d’instruction française Sophie Clément. Quatre autres suspects sont décédés avant l’ouverture de ce procès.
« Les audiences permettront aussi de faire entendre plusieurs témoins historiques. En dépit de la mort d’Augusto Pinochet, ce procès n’en sera pas moins celui, posthume, du dictateur, mais également le seul de l’ensemble du système de répression mis en place », ont déclaré Maîtres William Bourdon, Sophie Thonon, Claude Katz et Benjamin Sarfati, avocats des victimes et des parties civiles.
« La détention d’Augusto Pinochet à Londres en 1998 a permis de relancer les procédures en cours, initiées par les victimes de la dictature chilienne, au Chili comme à l’étranger. Ce procès, de par la nature imprescriptible des crimes concernés, dépasse les frontières et contribue à la lutte contre l’impunité au niveau mondial. On espère maintenant que la vérité qui sortira de ce procès sera entendue au Chili et permettra enfin d’affronter la réalité de ces crimes », ont déclaré Hiram Villagra et Federico Aguirre, avocats du CODEPU au Chili.
La FIDH et ses organisations membres au Chili et en France, la Corporación de Promoción y Defensa de los Derechos del Pueblo (CODEPU) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH), se réjouissent de l’ouverture du procès de 14 anciens hauts responsables de la dictature de Pinochet, auteurs présumés de la disparition de quatre franco-chiliens : Georges Klein, Etienne Pesle, Alfonso Chanfreau et Jean-Yves Claudet.Paris, Santiago, le 3 décembre 2010.
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03/12/2010
« Retraits cantona »
Vouloir aujourd’hui remettre la réforme des retraites sur le tapis n’est pas réaliste. D’autant qu’en 2013, voire en 2012, il en sera à nouveau question. Par ailleurs, l’idée d’Eric Cantona consistant à vider son compte en banque, n’est plus ce moyen de pression qui, à l’ origine, visait à ce que le projet de réforme des retraites soit purement et simplement retiré. C’est devenu un moyen de «faire la révolution».
Pourquoi pas ? Mais même O. Besancenot qui fait pourtant semblant de la soutenir (l'idée), n’y croit plus vraiment puisque, prenant appui sur l'exemple de l'Argentine au début des années 2000, il justifie de sa tiédeur en déclarant : « les gens se sont précipités, les banques ont fermé, la police a frappé. Les banques sont toujours du côté du pouvoir ». (ou les pouvoirs du côté des banques)
L’idée pourrait quand même faire son chemin à condition de l’adapter. Et pour y parvenir, de considérer par exemple :
- Que le système capitaliste ne peut pas être démantelé du jour au lendemain surtout si l’on oublie au passage le contexte de la mondialisation et que le rejet, si rejet il y a, ne peut être qu’universel. Donc, au moins dans un premier temps, il semble préférable d'utiliser le principe du «retrait Cantona» à des fins géographiquement plus réduites.
- Qu’à moyen terme, l’entreprise peut être difficile à vivre surtout si l’on n’a pas mesuré les conséquences matérielles d’un abandon radical de ses habitudes de consommateur ou de salarié. L'important étant de faire passer le citoyen avant le consommateur.
- Que l’argent n’existe pas, sauf en tant que symbole. Mais qu’il est nécessaire à la survie des banques et que prendre en otage cet argent de façon conséquente, implique que ce soit surtout les classes moyennes, voire aisées, qui s’en chargent, le but étant, in fine, de rendre incontournables des négociations avec le pouvoir sur des objectifs précis et en relation avec l'intérêt général.
- Que les syndicats, enfin et définitivement lavés du soupçon dit de l'UIMM (Union des Industries Métallurgiques), encore appelé «fluidification des relations sociales», pourraient alors et en effet orchestrer les «retraits cantona» pour négocier en position de force, avec une efficacité plus évidente que celle déployée à l’occasion des dernières manifestations contre les retraites. Pour un syndicat, se contenter de «gagner la bataille de l’opinion» n’est pas un objectif utile.
- Que cette pratique du retrait bancaire, expérimentée ici et dès le 7 décembre à sans doute très petite échelle, pourrait l’être ailleurs et peser sur une véritable remise en cause d’un ultralibéralisme sans frontières et sans garde-fous.
Une façon comme une autre d’obliger les pouvoirs, les banques et les marchés à prendre la mesure des inégalités qu’ils savent si bien pouvoir creuser en toute impunité. L’idée sympathique des «retraits cantona» a le mérite d’affoler les tenants du système.
Mise à jour du 8 décembre :
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